Le mot saga en vieux norrois signifie "histoire", "récit" ou "Histoire" et désigne normalement les récits épiques en prose écrits principalement en Islande entre le XIIe et le XVe siècle, couvrant l'histoire du pays ainsi que le passé légendaire de la Scandinavie. Quelques sagas furent également écrites en Norvège, mais dans les deux pays, leurs auteurs, généralement anonymes, ont façonné leurs récits dans une prose nuancée et de grande qualité, ce qui fait que la saga est aujourd'hui considérée comme l'un des principaux genres littéraires vernaculaires de l'Europe médiévale. La poésie est généralement incluse, ce qui permet de souligner l'influence que les traditions orales de narration plus anciennes auraient eue sur le développement de la saga.
Bien que l'apogée de la composition des sagas en vieux norrois se situe au XIIIe siècle, les récits remontent souvent dans le temps, à l'époque des ancêtres, des héros et des rois légendaires, de la préhistoire à l'époque des Vikings (c. 790-1100) - y compris la colonisation de l'Islande - jusqu'à l'époque des écrivains eux-mêmes. L'histoire et la fiction sont souvent mêlées dans une sorte de nœud gordien difficile à démêler, et les récits ont pour terrain de jeu non seulement l'Islande, mais aussi la Scandinavie, les îles britanniques, l'Atlantique Nord (y compris le Groenland et l'Amérique du Nord), la Méditerranée, la Russie et le Moyen-Orient.
De nos jours, les sagas sont non seulement parfaitement lisibles et agréables à lire, mais elles sont aussi très compréhensibles, probablement parce qu'elles se concentrent sur la vie quotidienne des gens ordinaires. Les riches fermiers, par exemple, s'empêtrent dans des querelles, entreprennent des voyages passionnants qui forgent souvent leur caractère, ou rencontrent toute une série de problèmes terre-à-terre au sein de la société essentiellement agricole dont ils font partie.
Les sagas en vieux norrois peuvent être classées dans les principaux sous-genres suivants, chacun ayant ses propres thèmes et caractéristiques préférés, souvent désignés par leur nom en vieux norrois par les spécialistes:
- Fornaldarsögur - "sagas légendaires", "sagas des temps anciens" ou "sagas mythiques et héroïques".
- Riddarasögur - "Sagas de chevaliers".
- Konungasögur - "Sagas de rois".
- Íslendingasögur - "Sagas des Islandais" ou "Sagas familiales".
- Samtíðarsögur - "Sagas contemporaines".
Les origines de la saga
La quête des origines de la saga en vieux norrois nous conduit au-delà du domaine des collections tangibles de parchemins qui prévalent à partir du 13e siècle, vers un passé plus obscur et plus difficile à retracer. Avant 1250, seules quelques sagas peuvent être attestées par écrit - Egils Saga, qui raconte la vie du poète de l'âge des Vikings Egill Skallagrímsson, est l'une d'entre elles - et ces fragments nous permettent de situer le début probable du processus de textualisation vers la fin XIIe siècle. À partir de cette époque, la composition de sagas devint probablement un phénomène exclusivement islandais, et c'est à partir de 1350 que la majorité de nos manuscrits existants trouvent leur origine.
Pour ce qui est de l'origine du processus ou de l'origine des récits, nous ne pouvons qu'émettre des hypothèses. Au début du XXe siècle, l'érudit suisse Andreas Heusler a proposé deux alternatives qui ont longtemps divisé la communauté universitaire: d'une part, la "théorie de la prose libre", selon laquelle les sagas étaient essentiellement des textes oraux transmis de génération en génération avant d'être consignés par écrit au Moyen Âge, et d'autre part, la "théorie de la prose livresque", selon laquelle les sagas auraient été créées au Moyen Âge, bien qu'elles soient partiellement basées sur des sources orales. Aujourd'hui, aucune de ces deux théories n'est jugée suffisamment précise, mais ce qu'il faut retenir, c'est qu'elles mettent toutes deux l'accent sur l'existence d'une tradition orale qui aurait alimenté la tradition écrite ultérieure, ce sur quoi les chercheurs actuels s'accordent en fait.
Cette tradition orale remonte au moins à l'âge des Vikings, lorsque la poésie était souvent jouée pour l'élite. Comme de nombreuses sagas se déroulent également sur une scène de l'âge des Vikings, il n'est pas difficile d'imaginer que certaines histoires de l'âge des Vikings auraient survécu oralement jusqu'à ce que les auteurs médiévaux ne les reprennent et ne les transforment en leurs propres versions écrites. Le spécialiste islandais Gísli Sigurðsson explique même que "les traditions orales ont continué à alimenter les traditions écrites tout au long de la période de composition des sagas islandaises". (Clunies Ross, 47-48). Bien que l'Islande ait déjà été chrétienne à cette époque, l'islandais (vieux norrois) est la langue écrite privilégiée, et cela vaut également pour les sagas. Cet amour pour la langue vernaculaire s'inscrit également dans un contexte plus large, celui de l'Europe occidentale: du XIIe au XIVe siècle, une culture textuelle vernaculaire vigoureuse y prospéra, et ses romans courtois et autres œuvres atteignirent sans doute la Scandinavie, sollicitant peut-être une réponse ou ayant un impact sur la composition des sagas.
L'ère de la saga
L'Islande fut colonisée pour la première fois par des Scandinaves - principalement originaires de Norvège - au cours de ce que l'on appelle l'Âge de la colonisation (c. 870-930), au cours duquel les familles commencèrent à construire les fermes et les communautés rurales qui allaient rester centrales pendant des siècles. C'est au cours de l'âge suivant, bien nommé Âge des sagas (930-1030), que se déroulent la plupart des sagas en vieux norrois. En 930, l'Islande était divisée en 36 principautés, chacune ayant son propre chef pour la représenter à l'assemblée (Althing). L'Islande fut christianisée en l'an 1000 et les églises commencèrebt à faire partie du paysage islandais, bien que les croyances et les coutumes païennes n'aient pas disparu entièrement ni instantanément. Il y avait des communes le long des côtes où les gens possédaient leurs propres terres, les cultivaient, y élevaient du bétail, pêchaient, chassaient et faisaient du commerce - en bref, la vie se déroulait en plein air. Les meilleurs fermiers pouvaient être très riches et contrôlaient non seulement le travail, la production et la propriété, mais aussi les coutumes sociales. En l'absence d'un pouvoir judiciaire centralisé, les querelles étaient souvent réglées par les parties directement impliquées, un thème que l'on retrouve dans de nombreuses sagas.
Les débuts de la tradition écrite des sagas se situent aux temps des Sturlungar (1200-1262, après laquelle l'Islande passa sous l'autorité de la Norvège). Les chefs étaient devenus de plus en plus riches et puissants, ajoutant d'autres communes à la leur, et finalement six clans familiaux se retrouvèrent au pouvoir, les Sturlungar détenant la plus grande part du gâteau islandais. La vie quotidienne n'était pas si différente de celle de l'époque des Sagas. L'Islande médiévale était encore une société agricole à petite échelle dans laquelle l'honneur jouait un rôle important et où les querelles éclataient. Les auteurs de sagas des XIIIe et XIVe siècles n'eurent donc pas à faire preuve d'une grande imagination pour comprendre et dépeindre les sociétés de l'époque des sagas, même s'ils apportèrent leurs propres attitudes médiévales. Il est évident que les sagas présentent une vision de l'histoire et de la géographie conforme à l'idéologie chrétienne médiévale, mais leurs compositeurs leur donnent un aspect typiquement islandais et préservent une vision plus ancienne des événements du passé et du présent, tout en comblant de manière créative les lacunes de leurs connaissances.
Caractéristiques
Bien que les sagas se présentent sous différentes formes et puissent être classées dans divers sous-genres, il est possible de faire un effort quelque peu héroïque pour créer une vue d'ensemble de ce qui caractérise les sagas en vieux norrois et en islandais. Les sagas ont tendance à cocher les cases suivantes:
- La tradition orale qui les caractérise et qui les a influencés;
- Elles ont été écrites principalement entre la fin du XIIe et le XVe siècle, le XIIIe siècle constituant l'apogée de la composition des sagas;
- La plupart sont islandaises (quelques-unes sont norvégiennes);
- La plupart sont anonymes;
- Elles sont écrites en langue vernaculaire (vieux norrois);
- La plupart des sagas utilisent à la fois la prose et (parfois) la poésie;
- Leur récit suit un ordre plus ou moins chronologique et un schéma général;
- Elles contiennent souvent un mélange d'histoire et de fiction qui peut être difficile à démêler;
- Elles sont racontées d'un point de vue chrétien, mais avec une véritable admiration pour le passé païen;
- Elles se concentrent sur la vie quotidienne et leur portée sociale est large;
- On pense qu'elles étaient jouées ou lues à haute voix.
La poésie mentionnée ici fait généralement référence à la poésie dite "skaldique" (de cour), qui est notoirement difficile et qui était une caractéristique de l'âge viking, au cours duquel les skalds (poètes) se produisaient dans les cours devant l'élite. Ce type de poésie résiste généralement très bien à l'épreuve du temps, car ses strophes peuvent être apprises par cœur et transmises par des générations de conteurs. Ce sont donc les éléments poétiques des sagas médiévales qui sont considérés comme contenant les références les plus anciennes et les plus fiables d'une autre époque. La poésie joue un rôle particulièrement important dans le sous-genre des konungasögur ("sagas des rois") et on pense qu'elle se répandit dans d'autres genres à partir de là. Bien que certaines sagas ne contiennent que très peu de poésie, voire aucune, la plupart mêlent prose et poésie.
Contrairement aux anciens skalds, la plupart des auteurs de sagas étaient anonymes. Leurs récits avaient pour but d'attirer le lecteur (ou l'auditeur) dans le monde qu'ils décrivaient, avec ses personnages, ses événements et ses idées qui prenaient vie. La personne qui façonnait ces éléments pour en faire une histoire importait peu - il s'agissait d'un compilateur, et non d'un créateur, qui transmettait des récits faisant partie d'une longue tradition. Robert Kellogg explique ce qui suit à propos de l'auteur d'une saga:
Il tire son autorité d'auteur non pas de l'originalité de son style ou de son histoire, mais de sa fidélité aux événements, ou aux récits des autres et à leurs jugements sur les personnes impliquées - en d'autres termes, à ce qui a été dit. (Smiley e.a., xxiv).
Les auteurs de sagas n'étaient certainement pas dépourvus de talent: leur prose est souvent louée pour sa sophistication, sa fluidité et ses nuances, et elle fait souvent preuve d'un bon sens de l'humour et d'esprit. L'auteur de la saga de Njáls, par exemple, fait preuve d'un sarcasme assez prononcé lorsqu'il décrit comment le fils de Njáll, Skarphéðinn, assiste à une série de meurtres domestiques perpétrés par les serviteurs de sa mère et de la femme de Gunnar, Hallgerd. Skarphéðinn remarque que "les esclaves sont beaucoup plus actifs qu'avant". (Ch. 37) et que "Hallgerd ne laisse pas nos serviteurs mourir de vieillesse" (Ch. 38) (tous deux cités dans Smiley, xxvi).
Les sagas étaient probablement jouées ou lues à haute voix à un large public, peut-être lors de rassemblements ou simplement à la maison dans la ferme, bien que les détails entourant cette pratique soient entourés de mystère. Avec des histoires axées sur la vie quotidienne, les sagas ne se limitaient pas à l'audience courtoise de la poésie antérieure, mais s'adressaient à l'ensemble de la société islandaise. Bien sûr, certains grands personnages, comme le roi Sverre Sigurdsson de Norvège (r. de 1184 à 1202), commanditèrent leurs propres sagas, relatant leur propre vie d'une manière qui leur donnait une apparence honorable, et il est probable qu'il en fut de même pour certains chefs de famille islandais désireux de célébrer les exploits et l'histoire de leur famille. Les généalogies étaient en effet très populaires.
Les thèmes qui prévalent dans le genre de la saga en général incluent donc, sans surprise, la définition des héros qui sont souvent des fermiers riches et/ou puissants. En effet, dans le contexte d'une société agricole où la vie était dure et bien remplie, les sagas racontent avant tout l'histoire d'hommes, qu'il s'agisse de rois scandinaves ou de membres plus ordinaires de familles islandaises vivant dans un certain coin de l'île.
Malgré la présence de quelques femmes fortes et indépendantes, le monde des sagas est un monde d'hommes. C'est aussi un monde où les personnages sont tout sauf fades: ils parlent haut et fort, font part de leurs intentions, jugent les autres, sont jugés eux-mêmes, agissent de manière irréfléchie et cherchent à se venger. Aucune règle de courtoisie ne vient entraver la façon dont les gens disent ce qu'ils pensent. Présentées dans un ordre plus ou moins chronologique, de nombreuses sagas ont tendance à suivre un schéma similaire: les personnages principaux sont d'abord présentés dans leur cadre géographique et historique (famille et autres); des événements de la vie quotidienne tels que des mariages, des héritages ou des vols conduisent à des conflits; il en résulte des vengeances et des affrontements entre personnes, même entre membres d'une même famille; enfin, il y a une réconciliation.
Bien que certains éléments des sagas ne résistent pas à nos preuves archéologiques ou historiques plus fiables - par exemple, leur représentation de la religion païenne est assez déformée et leur vision des rois ou des héros souvent idéalisée - les sagas sont d'excellentes sources pour étudier la mentalité, la structure sociale, la vie agricole et les coutumes quotidiennes de la société nordique ancienne qui était assez similaire entre l'âge Viking et de l'époque des Sturlungar pour nous permettre d'en apprendre un peu plus sur l'un et l'autre.
Sous-genres
La plupart des sagas peuvent être regroupées dans les sous-genres suivants, qui, évidemment, ont tous leurs propres thèmes principaux et leurs propres façons d'organiser le cadre historique et géographique. Bien sûr, certains éléments étaient si populaires qu'ils se retrouvent dans plusieurs genres, comme les généalogies qui ont souvent un rapport direct avec l'histoire en faisant allusion au pouvoir de l'illustre ancêtre d'un héros ou, à l'inverse, à la célèbre descendance du personnage principal. Le motif du voyage est également omniprésent, ce qui est assez logique dans un pays comme l'Islande, où les fermes sont dispersées et où l'on ne peut pas non plus se rendre à la nage dans le pays voisin le plus proche. Il n'est pas difficile d'imaginer les compétences et les connaissances qu'un protagoniste pourrait acquérir au cours d'un périple à l'étranger.
Fornaldarsögur
Les Fornaldarsögur ("sagas légendaires", "sagas des temps anciens" ou "sagas mythiques-héroïques") sont des sagas légendaires qui mettent en avant des héros et des personnages scandinaves d'une époque antérieure à la colonisation de l'Islande (vers 870). Ils ont souvent des descendants islandais et leurs histoires sont souvent présentées selon un schéma narratif biographique. En règle générale, l'histoire commence par la filiation et l'enfance du héros, puis relate les aventures de sa vie d'adulte et ses tours de force face à divers adversaires, souvent monstrueux ou surnaturels. Les voyages jouent un rôle important. Le héros gagne souvent une épouse en cours de route, avant que son histoire ne se termine, par exemple, par son retour chez lui, l'accomplissement d'une prophétie annonçant sa mort ou sa mort loin de chez lui.
Quelques exemples de fornaldarsögur: Bósa saga ok Herrauðs ("La saga de Bósi et Herrauðr"), Hrólfs saga kraka ("La saga de Hrólfr Pole-ladder"), Ragnars saga loðbrokar ("La saga de Ragnar Lothbrok"), Vǫlsunga saga ("La saga des Volsungs").
Riddarasögur
Les Riddarasögur ("sagas de chevaliers") sont des romans d'amour traduits à partir d'œuvres européennes existantes ou créés par des auteurs locaux. Dans les deux cas, ils mettent généralement en scène des chevaliers ou des nobles scandinaves dans un cadre européen (bien qu'ils dépassent parfois les frontières de l'Europe pour s'étendre, par exemple, à l'Asie). Il n'y a pas de cadre temporel spécifique, bien que les sagas de chevaliers traduites se déroulent généralement à l'époque du légendaire roi Arthur britannique. Le schéma narratif biographique que l'on retrouve dans le fornaldarsögur se retrouve également ici, avec un cycle similaire d'éducation et d'aventures du héros, d'élimination de monstres et de mort dramatique, le voyage étant à nouveau un élément important.
Quelques exemples de riddarasögur: Karlamagnús saga ("La saga de Charlemagne"), Tristrams saga ok Ísǫndar ("La saga de Tristan et Iseult"), Sigrgarðs saga frœkna ("La saga de Sigrgarðr le brave").
Konungasögur
Les sagas royales immortalisent la vie des rois de Norvège et, dans une moindre mesure, celle des rois du Danemark et des jarls des îles Orcades, qui régnèrent à l'époque des Vikings et jusqu'à la fin du XIIIe siècle. Outre la Scandinavie à proprement parler, les îles britanniques, l'Europe et le Moyen-Orient sont également présents en tant que cadres géographiques. La structure largement biographique des sagas inclut sans surprise l'enfance et l'âge adulte du roi, en se concentrant sur les moments clés tels que l'accession au trône, les conflits et le récit de la fin du roi, généralement de manière brutale sur le champ de bataille. Parfois, la grossesse de la mère du roi est incluse, ou même une prémonition annonçant la grandeur imminente de l'enfant. Les Konungasögur s'inspirent en partie de poèmes skaldiques antérieurs composés spécifiquement pour les rois, et leurs auteurs avaient probablement accès à des anecdotes.
Quelques exemples de konungasögur: Flateyjarbók ("Livre de Flatey", compilation), Heimskringla ("Cercle du monde", contient les biographies des rois de Norvège), Óláfs saga Tryggvasonar ("La saga du roi Olaf Tryggvason"), Orkneyinga saga ("La saga des habitants des îles Orcades").
Íslendingasögur
Les Íslendingasögur ("sagas d'Islandais", "sagas familiales") sont, comme leur nom l'indique, des histoires de familles islandaises, principalement dans le contexte de leurs fermes dans l'Islande de l'ère de la colonisation (c. 870-930) jusqu'à la période entourant la conversion de l'île au christianisme (c. 1000). Ils y interagissent avec leurs compatriotes islandais, voyagent en Scandinavie, en Europe, au Moyen-Orient, voire au Groenland et en Amérique du Nord (Vinland). Les querelles et les concepts d'honneur et de honte sont un thème central, et les récits sont souvent complexes dans leur structure et leur langage. Les vies des skalds et les sagas des hors-la-loi constituent des sous-groupes.
Quelques exemples d'íslendingasögur: Egils saga Skallagrímssonar ("La saga d'Egill Skallagrimsson"), Eiríks saga rauða ("La saga d'Erik le Rouge"), Laxdæla saga ("La saga des gens de Laxdale"), Njáls saga ("La saga de Njáll").
Samtíðarsögur
Les Samtíðarsögur sont des sagas contemporaines qui, contrairement aux autres, se déroulent à l'époque des auteurs (ou presque). Elles se déroulent principalement dans l'Islande des XIIe et XIIIe siècles et se concentrent sur les familles islandaises les plus puissantes de l'époque, dont elles relatent les succès, les conflits et les activités. Les querelles sont une fois de plus un élément important. Les sous-groupes sont le Sturlungasögur ("sagas des Sturlungar") et le Biskupasögur ("sagas des évêques [islandais]").
Quelques exemples de samtíðarsögur: Íslendinga saga ("La saga des Islandais"), Sturlu saga ("La saga de Sturla [Þórðarson]"), Þorgils saga ok Hafliða ("La saga de Þorgils et Hafliði").
Conclusion
Les sagas restèrent populaires en Islande bien au-delà du Moyen Âge, malgré les tentatives intermittentes d'interdire la lecture de sagas entre le XVIe et le XIXe siècle menées par un clergé plus conservateur de l'Église réformée d'Islande. Au milieu du XIXe siècle, la progression des sagas devint irrésistible, car elle devint le symbole d'une sorte d'âge d'or nostalgique en Islande et, hors de l'Islande, l'étude professionnelle de la langue et de la littérature en vieux norrois et en islandais vit le jour. Ainsi, la belle vision médiévale de l'Islande sur le passé légendaire et historique de la Scandinavie survit encore aujourd'hui pour notre plus grand plaisir à tous.