Antoine Pierre Joseph Marie Barnave (1761-1793) était un avocat français, un homme politique et l'un des orateurs les plus influents de la première phase de la Révolution française (1789-1799). Il est connu pour avoir été un champion de la monarchie constitutionnelle et pour avoir cofondé le Club des Feuillants afin de contrebalancer l'influence des Jacobins radicaux.
Eloquent et cultivé, Barnave se forgea une réputation en tant que meilleur orateur de l'Assemblée nationale. Membre du "triumvirat" officieux de l'Assemblée, il contribua à certains des premiers accomplissements de la Révolution. Cependant, son refus de soutenir l'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises l'éloigna de ses collègues radicaux. Alors qu'il perdait de l'influence au sein du Club des Jacobins, il devint progressivement un partisan de la monarchie constitutionnelle; dans ses efforts pour accroître le pouvoir de la monarchie figurait une correspondance avec la reine Marie-Antoinette (1755-1793), correspondance qui, lorsqu'elle fut découverte en 1792, conduisit à son arrestation et à son exécution l'année suivante.
Début de carrière
Antoine Barnave vit le jour le 22 octobre 1761 à Grenoble, dans la province du Dauphiné. Issu d'une famille protestante de la haute bourgeoisie, son père était avocat au Parlement du Dauphiné, tandis que sa mère était une femme très instruite. À l'âge de dix ans, sa mère et lui durent être expulsés d'une loge de théâtre vide réservée à l'ami noble du gouverneur de la province. Cet incident, un acte de protestation de la part de Mme Barnave, eut un impact profond sur le jeune Antoine qui dira plus tard qu'il lui donna le but de sa vie : "relever la caste à laquelle [il] appartenait de l'état d'humiliation auquel elle semblait condamnée" (Doyle 26).
En tant que protestant, il ne fut pas autorisé à recevoir une éducation dans les écoles catholiques et fut scolarisé à domicile par sa mère. Il suivit ensuite des cours particuliers de droit et fit ses débuts au barreau en 1781. Devenu un avocat de petite ville, Barnave était éloquent, sociable, studieux et cultivé. Il excellait dans les langues française et anglaise et avait un faible pour les philosophies du siècle des Lumières qui inspirèrent tous les chefs révolutionnaires français. Non content de mener une vie tranquille à Grenoble, Barnave rêvait de gloire politique ou littéraire, désireux de marquer le monde de son empreinte. Il n'aurait pas à attendre longtemps.
Au cours de l'été 1788, la Révolution française connut une sorte de répétition générale à Grenoble, la ville natale de Barnave. Le 7 juin, des manifestations éclatèrent en réponse à la Révolte des Parlements, lorsque le ministre en chef du roi Louis XVI (r. de 1774 à 1792), Étienne Loménie de Brienne (1727-1794), tenta de briser le pouvoir des parlements après leur refus d'adopter ses édits. Lorsque les soldats royaux furent envoyés pour écraser les protestations, les citoyens ramassèrent des pierres et des pavés dans les rues, montèrent sur les toits et lancèrent des projectiles sur les soldats. À la suite de cet événement, connu sous le nom de Journée des tuiles, Barnave décela l'opportunité de se lancer dans la politique. C'est à cette époque qu'il rédigea son premier pamphlet, Esprit des édits enregistrés par la force militaire au Parlement de Grenoble, dont la thèse générale est un appel au roi pour qu'il convoque des États généraux.
Il n'était pas le seul à Grenoble à faire cette demande. Le 14 juin, une assemblée illégale des trois ordres sociétaires de Grenoble se réunit et décida de convoquer les États du Dauphiné sans le consentement du roi. La représentation du tiers état (roturiers) devait être égale en nombre à la représentation combinée des deux états supérieurs (clergé et noblesse). La réunion qui s'ensuivit eut lieu dans un hôtel particulier de Vizille, organisée par le juge Jean-Joseph Mounier (1758-1806). Mounier rédigea lui-même la résolution qui demandait au roi de convoquer des États généraux tout en lui demandant de rendre le pouvoir aux parlements et de rétracter les édits de Brienne. Barnave, bien que jouant un rôle secondaire, se fit remarquer par son éloquence et sa présence énergique. Sa participation à Vizille, ainsi que son pamphlet, propulsèrent Barnave dans la notoriété; lorsque Louis XVI céda et annonça les États généraux de 1789, Barnave fut le deuxième député élu de sa province, après Mounier.
Le triumvirat
Barnave ne tarda pas à s'imposer dès l'ouverture des États généraux, le 5 mai 1789. Il se révéla un excellent orateur, capable d'improviser des arguments entiers sans buter sur ses mots, alors que la plupart de ses collègues lisaient des discours préparés à l'avance. Ses discours n'étaient pas aussi passionnés que ceux d'un autre orateur de premier plan des États généraux, Honoré-Gabriel Riqueti, comte de Mirabeau (1749-1791) qui dit de Barnave qu'il n'y avait "aucune divinité en lui" (Furet, 187). Pourtant, la jeunesse de Barnave, son charisme personnel et sa dévotion au sort des roturiers contribuaient à donner à ses discours un flair unique ; le fait qu'il ne partageait pas le passé scandaleux de Mirabeau lui donnait une longueur d'avance sur son aîné.
Le 17 juin, Barnave se sépara pour la première fois de Mounier, son vieil allié grenoblois, en votant l'attribution du titre d'Assemblée nationale aux députés du tiers état, rompant ainsi avec les autres états. Dès lors, Barnave allait devenir un révolutionnaire convaincu. N'ayant plus besoin de Mounier, il se fit rapidement de nouveaux alliés, des hommes de sa génération qui partageaient son ardeur à la cause : Adrien Duport, ancien conseiller au Parlement de Paris, et Alexandre de Lameth, jeune colonel et vétéran de la guerre d'Indépendance américaine (1775-1783). Les deux hommes, bien que de classe noble, se consacrèrent à la destruction de l'Ancien Régime; avec Barnave, ils étaient connus à l'Assemblée nationale sous le nom de "triumvirat".
Le triumvirat joua un rôle important dans l'adoption des décrets d'août qui abolirent la féodalité et dont Duport était en partie l'auteur, et il apporta son soutien à la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Barnave devint lui-même une figure de proue de la gauche radicale et s'imposa au sein du tout nouveau Club des Jacobins, dont il rédigea le manifeste et le premier règlement. À mesure qu'ils gagnaient en popularité et en influence, Barnave et les autres triumvirs commencèrent à se considérer comme les trois hommes les plus qualifiés pour déterminer le cours de la Révolution, justifiant ainsi leur nouveau pouvoir. Comme le dit l'historien François Furet, Barnave était à son apogée à cette époque : "C'est sûrement la période la plus heureuse de sa vie : à vingt-huit ans, la gloire était sienne, et son rôle sur la grande scène de l'histoire apporta un profond contentement dans son âme troublée" (187).
Cependant, l'opinion publique pendant la Révolution française était une chose inconstante, et la popularité durait rarement longtemps. Une semaine après la prise de la Bastille, une foule assassina et décapita le ministre des finances Joseph-François Foullon et son gendre Bertier de Sauvigny. Interrogé sur la nature de leur mort, Barnave approuva les meurtres en demandant : "Le sang qui vient de se répandre était-il donc si pur ? ". (Schama, 406). Cette réponse, bien que reflétant initialement l'opinion de nombreux autres radicaux, reviendrait plus tard hanter Barnave après que la marée des faveurs politiques ne se soit retournée contre lui.
Cependant, son séjour au Comité des colonies de l'Assemblée, auquel il fut élu en mars 1790, fut plus dommageable pour sa carrière. À cette époque, alors que les révolutionnaires tentaient de forger une nouvelle société fondée sur l'égalité et les droits naturels, la question de l'esclavage dans la colonie française de Saint-Domingue (l'actuelle Haïti) se posait naturellement. En réfléchissant à cette question, Barnave céda aux pressions des frères Lameth qui avaient un intérêt direct dans le commerce des Antilles et qui le poussèrent à maintenir le statu quo. Sur la recommandation de Barnave, l'Assemblée vota le maintien des monopoles commerciaux français aux Antilles et l'autorité des propriétaires d'esclaves coloniaux.
D'un seul coup, la réputation de Barnave en tant que combattant de la liberté fut ternie, et sa position jusqu'alors sûre en tant que leader des Jacobins commença à vaciller. Il s'attira les foudres d'ennemis influents, dont l'abolitionniste radical Jacques-Pierre Brissot (1754-1793) qui écrivit une lettre ouverte dénonçant Barnave, l'accusant de sacrifier ses principes sur des questions coloniales.
Malgré le tollé, Barnave ne fit pas marche arrière. À la fin de l'année, il fit à nouveau part de sa nervosité face aux soulèvements d'esclaves aux Antilles et maintint à nouveau l'autorité des esclavagistes blancs au détriment des libertés des Noirs libres et des esclaves. L'aile radicale des Jacobins, quant à elle, continuait à se rallier à l'abolitionnisme; le déclin de l'influence de Barnave entraîna la montée d'un nouveau groupe de dirigeants radicaux, en particulier Maximilien Robespierre (1758-1794). Alors que Barnave soutenait l'institution de l'esclavage tout en défendant les droits naturels des Français blancs, Robespierre souhaitait que tout le monde puisse bénéficier des avantages de la Révolution, quelle qu'ait été la couleur de la peau. Barnave apparut plutôt comme un hypocrite, tandis que Brissot et Robespierre devinrent les véritables champions de la liberté.
La rivalité avec Mirabeau
Pendant le reste de l'année 1790, Barnave continua de s'accrocher au peu d'influence qu'il possédait encore sur la gauche politique. Il exprima son soutien à la Constitution civile du clergé, une politique controversée qui subordonnait l'Église catholique au gouvernement français. En tant que protestant, Barnave se souvenait peut-être de son propre traitement aux mains des catholiques lorsqu'il déclara : "Le clergé n'existe qu'en vertu de la nation, donc, si la nation le veut, elle peut le détruire" (Schama, 489). Il défendit également d'autres notions radicales, comme celle de défier Mirabeau sur la question de donner au roi le droit de déclarer la guerre et de faire la paix. Selon Barnave, un royalisme aussi flagrant limiterait les réalisations de la Révolution et entraînerait un affaiblissement de la démocratie.
Mirabeau soutenait que la Révolution était terminée et que la France avait besoin d'un monarque fort pour aller de l'avant. Bien que secrètement à la solde de Louis XVI à ce moment-là, Mirabeau devint le visage d'un monarchisme constitutionnel fort au sein de l'Assemblée, participant à la création du Club de 1789 pour agir en tant qu'alternative modérée aux Jacobins de plus en plus radicaux. Mirabeau n'avait manifestement que peu de respect pour la faction de Barnave qu'il qualifiait de "sacs à vent bien-pensants", mais une rivalité s'installa rapidement entre les deux plus grands orateurs de la Révolution naissante. Barnave et les triumvirs accusèrent Mirabeau de ressembler à un dictateur, Lameth criant que la tentative de Mirabeau de les faire taire échouerait puisque les Jacobins ne seraient " jamais divisés " (Schama, 541). La résistance de Barnave à Mirabeau aida suffisamment sa réputation pour qu'il puisse être élu président de l'Assemblée en octobre 1790.
Cependant, ce retour en force ne fut que temporaire car Barnave se retrouva bientôt dépassé par les Jacobins. Il fut notamment battu sur la question de la réélection des députés à l'Assemblée, Barnave estimant que ne pas l'autoriser priverait la France d'un leadership précieux. Son opposition, menée par la rhétorique enflammée de Robespierre, soutenait qu'aucun individu ne devait dominer le gouvernement. Bien entendu, cela allait à l'encontre de la conviction de Barnave selon laquelle lui et ses alliés étaient les meilleurs hommes pour déterminer la voie de la Révolution. Rapidement, il commença à se demander si Mirabeau n'avait pas raison, si la Révolution n'avait pas atteint une conclusion naturelle et si la France ne risquait pas d'être poussée trop loin par des hommes comme Robespierre. Barnave se retrouva évincé de la gauche politique et, pour éviter de devenir insignifiant, dériva vers le centre.
En avril 1791, Mirabeau mourut de façon soudaine, privant Barnave d'un allié potentiellement précieux. Peut-être dans le but de s'attirer les faveurs de la faction monarchiste constitutionnelle, Barnave qualifia son ancien rival de "Shakespeare de l'art oratoire" et pleura avec le reste de l'Assemblée la mort du comte. Alors que la Constitution de 1791 était sur le point d'être achevée, Barnave comprit qu'il devait se faire de nouveaux alliés s'il voulait renforcer la monarchie, contrecarrer Robespierre et mettre fin à la Révolution avant qu'elle n'aille trop loin. Il allait en trouver un dans le lieu le plus improbable qui soit.
Correspondance avec la reine
Dans la nuit du 20 au 21 juin 1791, Louis XVI, Marie-Antoinette et leur famille tentèrent d'échapper à leur emprisonnement virtuel au palais des Tuileries à Paris, en se fonçant dans leur voiture vers la frontière avec les Pays-Bas autrichiens. Ils furent arrêtés dans la ville de Varennes et reconduits à Paris par la Garde nationale (voir la fuite de Varennes). Barnave et deux autres députés de l'Assemblée furent choisis pour venir à la rencontre de la famille royale sur le chemin du retour et la raccompagner dans la capitale.
Sans demander la permission, Barnave et le député Jérôme Pétion, allié de Robespierre, s'installèrent dans le carrosse royal dans lequel ils roulèrent pendant deux jours, serrés les uns contre les autres, avec la famille royale. Peut-être par opposition à l'impolitesse de Pétion, Barnave apparut comme un gentleman, engageant une conversation polie avec la sœur du roi, Madame Elisabeth, et avec Marie-Antoinette en personne. La reine fit très forte impression sur le jeune député, par son comportement mélancolique et sa grâce raffinée. Barnave, lui aussi, eut un certain effet sur la reine, qui écrirait plus tard qu'il avait "une éloquence des plus animées et captivantes" (Fraser, 354).
Cette rencontre fortuite allait donner lieu à une correspondance secrète entre Barnave et Marie-Antoinette. Ils s'écrivaient par le biais d'un intermédiaire, le chevalier de Jarjayes, Marie-Antoinette désignant Barnave par le code 2:1 (en référence aux deux premières lettres de son nom). Comme pour toute accointance masculine de Marie-Antoinette, des rumeurs torrides commencèrent à circuler à leur sujet. En 1791, une pièce pornographique, Le Bordel Patriotique, dépeint Barnave et d'autres personnalités révolutionnaires en train de se livrer à des actes sexuels avec la reine. Même le comte Axel von Fersen, ami de Marie-Antoinette et partenaire romantique plausible, était au courant de ces rumeurs, notant dans son journal : "on dit que la reine couche avec Barnave" (Fraser, 354).
Barnave semblait être tout à fait sous le charme de la reine, mais il importe peu de savoir s'il était réellement amoureux d'elle, car les deux parties avaient des objectifs politiques sous-jacents dans leur correspondance. La reine souhaitait avoir un allié puissant à l'Assemblée pour aider à restaurer le pouvoir de la monarchie, tandis que Barnave espérait que Marie-Antoinette pourrait convaincre le roi d'accepter la Constitution et de faire en sorte que la monarchie prenne une part plus active à la Révolution. Dans une lettre du 25 juillet, Barnave écrit que la reine avait mal compris le but de la Révolution et que, s'il comprenait qu'elle avait été l'objet de moqueries, si elle soutenait la Constitution, elle pourrait surmonter cela et redevenir aimée de son peuple.
Le club Feuillant
Pendant ce temps, Barnave et ses alliés s'efforcèrent de rendre la constitution plus acceptable pour Louis XVI. En collaboration avec Gilbert du Motier, marquis de Lafayette (1757-1834), qui, comme Mirabeau, était un ancien rival devenu allié, Barnave et le triumvirat tentèrent de garantir une monarchie constitutionnelle. Cette tâche fut rendue plus difficile après la fuite du roi à Varennes; beaucoup pensaient désormais que le roi était un traître indigne de confiance et que la France devait devenir une république. Pour compenser ce républicanisme croissant au sein du Club des Jacobins, Barnave, Lameth et Lafayette formèrent le Club des Feuillants qui devint le nouvel épicentre du monarchisme constitutionnel. La création des Feuillants divisa les Jacobins en leur enlevant la plupart des membres modérés, ce qui, en fait, rendit les Jacobins plus radicaux.
Au cours de l'été 1791, Barnave et ses alliés travaillèrent sans relâche pour amender la constitution qui devait être publiée en septembre. Ils remportèrent quelques victoires : ils parvinrent à exclure la Constitution civile du clergé de la Constitution de 1791, assurant au roi qu'elle pourrait être rétractée ultérieurement. Les Feuillants rejetèrent une proposition selon laquelle les prêtres réfractaires qui n'avaient pas prêté serment à l'État ne pouvaient pas revenir à moins de 30 miles de l'endroit où ils avaient autrefois prêché. Plus controversé encore, les Feuillants adoptèrent une loi limitant la liberté de la presse, reprochant à cette dernière d'avoir incité la plupart des émeutes les plus dangereuses de la Révolution. Contre l'opposition virulente des Robespierristes, la loi interdit à tout écrivain de provoquer délibérément la désobéissance à la loi, sous peine de poursuites ou d'amende.
Pendant ce temps, Barnave continua à prononcer des discours. Le 15 juillet 1791, il prononça l'un de ses plus célèbres à l'Assemblée, affirmant que la Révolution ne pouvait aller nulle part sans sombrer dans le chaos et l'anarchie.
Allons-nous mettre fin à la Révolution ou allons-nous la recommencer ? ... Pour ceux qui voudraient aller plus loin, quelle autre "nuit du 4 août" peut-il y avoir que des lois contre la propriété ? (Furet, 189).
Le 3 septembre 1791, la constitution achevée fut présentée au roi pour approbation, ce qu'il fit dix jours plus tard. Voyant cela comme un succès, Barnave écrivit à la reine, la remerciant ainsi que le roi pour leur coopération et pour avoir "révolutionné la monarchie." À l'insu de Barnave, Marie-Antoinette estimait que la constitution était "monstrueuse" et "un tissu d'absurdités" (Fraser, 356). En réalité, elle et le roi ne l'avaient acceptée que pour gagner du temps, en attendant qu'une invasion autrichienne ne vienne les secourir et ne leur rende le pouvoir absolu.
Arrestation et exécution
Après que le roi eut accepté la Constitution de 1791, Barnave termina son mandat à l'Assemblée avant de retourner à Grenoble à la fin de l'année. Il mena une vie tranquille, servant dans sa section locale de la Garde nationale et se consacrant à l'écriture. Cela ne durerait pas longtemps; après l'assaut du palais des Tuileries par les révolutionnaires en août 1792, sa correspondance secrète avec la reine fut découverte. Pour cela, il fut arrêté, emprisonné d'abord à Grenoble, puis transporté à Paris. Pendant plus d'un an, il continua à écrire depuis sa cellule. Mais le 28 novembre 1793, il comparut devant le Tribunal révolutionnaire et fut reconnu coupable de trahison, sur la base des lettres découvertes aux Tuileries. Il fut guillotiné le lendemain.