Selon la légende, Éphèse fut fondée par la tribu des Amazones, grandes guerrières féminines. Le nom de la ville est censé être dérivé de « Apasas », le nom d'une ville du « Royaume d'Arzawa » signifiant « ville de la Déesse Mère » et certains experts soutiennent que le signe des labrys, la double hache de la déesse mère qui ornait le palais de Knossos, en Crète, était originaire d'Éphèse. Éphèse fut habitée à partir de la fin de l'âge du bronze, mais sa position fut changée en raison des inondations et des caprices de divers dirigeants. Alors que les Cariens et les Lélégiens étaient parmi les premiers habitants de la ville, les migrations ioniennes commencèrent vers 1200 av. J.-C. et Éphèse est principalement connue en tant que ville grecque ionienne. Éphèse est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Éphèse grecque
La ville fut fondée une deuxième fois par Androclos le ionien, fils de Codros, et les villes qui furent établies après les migrations ioniennes créèrent une confédération sous la direction de la ville d'Éphèse. La région fut dévastée lors de l'invasion des Cimmériens au début du VIIe siècle av. J.-C., mais, sous le règne des rois lydiens, Éphèse devint l'une des villes les plus riches du monde méditerranéen. Éphèse était un lieu d'érudition et le berceau et la maison du grand philosophe pré-socratique Héraclite. Les femmes jouissaient de droits et de privilèges égaux à ceux des hommes et il existe des registres de femmes artistes, sculptrices, peintres et enseignantes. La nuit, les rues de la ville étaient éclairées avec des lampes à huile, un luxe que peu de villes pouvaient se permettre. Sous la domination du roi Crésus de Lydie, on vit le commencement de la construction du grand temple d'Artémis à Éphèse, l'une des sept merveilles du monde antique (détruite, la première fois, par le feu en 356 av. J.-C., la nuit où Alexandre le Grand est né). La défaite de Crésus par Cyrus, le roi de Perse, amena toute l'Anatolie sous domination perse, mais Éphèse continua à prospérer en tant que port de commerce important. Lorsque les ville-états ioniens se rebellèrent contre la domination perse au Ve siècle av. J.-C., Éphèse resta neutre et échappa ainsi aux destructions subies par tant d'autres villes aux mains des Perses.
Éphèse hellénistique
Éphèse resta sous domination perse jusqu'à ce qu'elle soit libérée par Alexandre le Grand en 334 av. J.-C.. En entrant dans Éphèse, et voyant la reconstruction du Temple d'Artémis encore inachevée, Alexandre offrit de le reconstruire. Les Éphésiens, cependant, refusèrent son offre, affirmant qu'il n'était pas à l'un des dieux de construire un temple à un autre. Lysimaque, l'un des généraux d'Alexandre qui devint chef de la région après la mort d'Alexandre, commença le renouvellement et le développement de la ville qu'il appella Arsineia en hommage à sa femme Arsinoé II. Il construisit un nouveau port, des murs défensifs sur les pentes des monts Panayýr et Bülbül et déplaça la ville à environ trois kilomètres au sud-ouest. Les Éphésiens, cependant, refusèrent de quitter leurs maisons et le site traditionnel de leur ville de sorte que, lors d'une grande tempête, Lysimaque bloqua les égouts de la ville rendant ainsi les maisons inhabitables et forçant les citoyens à se déplacer. En 281 av. J.-C., la ville fut refondée sous l'ancien nom d'Éphèse et, encore une fois, devint l'un des ports commerciaux les plus importants de la Méditerranée.
Éphèse romaine
En 129 av. J.-C., l'Empire romain acquit Éphèse conformément aux dernières volontés d'Attalos, roi de Pergame, par lesquelles ils héritèrent de son royaume. Pendant cette période, les lourdes taxes imposées par le gouvernement romain conduisirent à la rébellion de Mithridate et, en 88 av. J.-C., un massacre de tous les habitants de langue latine de la ville fut effectué lors du pillage d'Éphèse par l'armée romaine guidée par Sylla.
La ville subit de graves dégâts lors d'un tremblement de terre survenu en l'an 17 de notre ère. Après cela, Éphèse devint une fois de plus un centre de commerce très important. L'historien Aristion et d'autres, décrivent Éphèse comme étant reconnue par tous les habitants de la région comme le plus important centre commercial d'Asie. Elle resta également un centre politique et intellectuel de premier plan, avec l'impressionnante bibliothèque de Celsus et la deuxième école de philosophie de la mer Égée.
À partir du Ier siècle de notre ère, Éphèse fut visitée à plusieurs reprises par les premiers chrétiens (notamment saint Paul, qui prêcha et fut « hué » dans le théâtre), et Marie, mère de Jésus, y aurait pris sa retraite avec saint Jean (le tombeau de Jean et la maison de Marie peuvent encore être visités aujourd'hui). Le livre biblique des Éphésiens est une épître écrite par Paul à la communauté chrétienne d'Éphèse. La ville qui devint célèbre plus tard pour la grotte des sept dormeurs, qui étaient réputés être sept saints chrétiens qui furent emmurés dans une grotte au-dessus d'Éphèse à cause de leur foi en « temps païens », dormirent pendant deux cents ans et puis émergèrent à nouveau après l'arrivée au pouvoir du christianisme , prouvant ainsi la « vérité » de la foi dans la résurrection du corps.
Déclin
Après que le christianisme devint la religion dominante de la région, Éphèse déclina dans sa culture et ses activités intellectuelles. L'empereur Théodose fit fermer tous les temples et les écoles et les femmes furent réduites au statut de citoyen de deuxième classe, ne pouvant plus enseigner aux hommes ou travailler de façon indépendante dans les arts.
Le culte de l'ancienne déesse mère Artémis fut interdit et le temple d'Artémis fut détruit par une foule chrétienne, les ruines utilisées comme carrière pour les matériaux de construction pour d'autres projets locaux tels que les églises. Les rues, autrefois ornées de statuaires, très entretenues et éclairées par les lampes à huile la nuit, tombèrent en ruines et plongèrent dans les ténèbres alors que l'attention des citoyens aujourd'hui chrétiens d'Éphèse était dirigée vers la seconde venue de la lumière du monde, le nouveau dieu Jésus-Christ.