Pasargades était l'une des plus anciennes résidences des rois achéménides, fondée par Cyrus le Grand (r. de 559 à 530). Elle ressemblait à un parc de 2x3 km dans lequel on pouvait voir plusieurs bâtiments monumentaux. Selon le géographe romain Strabon d'Amasie, le palais de Pasargades fut construit sur le site où le roi Cyrus (r. de 559 à 530) avait vaincu le chef des Mèdes, Astyages, en 550 avant notre ère (Strabon, Géographie, 15.3.8). La bataille est un fait également mentionné dans la Chronique de Nabonide, et il n'y a aucune preuve pour contredire qu'elle eut bien lieu dans la plaine de Murghab, mais le contexte contient des erreurs, donc nous ne devrions pas y accorder trop de confiance. Cependant, que Cyrus soit bien le bâtisseur de cette ville peut être corroboré par le fait que les inscriptions de construction du palais, connues sous le nom de CMa, mentionnent Cyrus, le grand roi, un Achéménide. S'il n'a pas construit le palais sur ce site en raison d'une victoire militaire, il peut y avoir d'autres raisons : l'endroit est magnifiquement situé au centre d'une plaine fertile entourée de tous côtés par des montagnes. Il s'agit essentiellement d'une vallée qui a été remplie par les sédiments de la rivière Pulvar. Pasargades est classée par l'UNESCO au patrimoine mondial de l'humanité.
Si l'on ignore le site préhistorique de Tall-e Nokhodi et d'autres sites similaires, le plus ancien monument de Pasargades est la citadelle, connue sous le nom de Tall-i Takht ou "colline du trône". Située sur l'une des rares collines de la vallée, elle surplombe le complexe palatial lui-même. La citadelle peut ou non être antérieure au règne de Cyrus, et rappelle le complexe de terrasses fortifiées de Masjid-e Solaiman, bien que la maçonnerie soit plus raffinée. Le palais de Cyrus, situé au sud-ouest du Tall-i Takht, se compose de deux unités : le palais résidentiel P (construit en pierre naturelle blanche et froide) et une salle d'audience à colonnes, le palais S. On accède à la salle d'audience par le sud-est ; le visiteur doit d'abord franchir une porte, puis un pont sur un bras de la rivière Pulvar.
Il est préférable d'imaginer Pasargades comme un groupe de pavillons de jardin dans un parc : essentiellement un camp de nomades, mais construit en pierre naturelle. Du point de vue stylistique, la salle d'audience, le palais résidentiel, les pavillons de jardin A et B et la porte appartiennent à la tradition architecturale des nomades iraniens qui vivaient sous de grandes tentes. Cependant, Cyrus utilisa également des éléments d'autres cultures : des sculptures des palais assyriens servirent de modèles, des travaux furent peut-être réalisés par des tailleurs de pierre de l'Ionie grecque, et un démon hybride gardait la porte. Peut-être la population de la ville avait-elle un caractère mixte similaire. La petite tombe du roi Cyrus est située un peu au sud-ouest. Il fut vénéré par des souverains ultérieurs, notamment par le roi macédonien Alexandre le Grand qui ordonna des restaurations en janvier 324 avant notre ère. Le roi Darius Ier le Grand (522-486 av. J.-C.) construisit une nouvelle capitale, Persépolis, à quarante-trois kilomètres en aval, le long de la rivière Pulvar. Cependant, Pasargades demeura un lieu important, probablement en tant que capitale religieuse de l'empire achéménide où avait lieu l'inauguration des rois. Vous pouvez en lire une description ici. Le sanctuaire situé au nord-ouest jouait peut-être un rôle dans les cérémonies.
Le site resta occupé après la fin de l'empire achéménide. Il existe des preuves d'un grand incendie de la citadelle vers 280 av. J.-C., et la présence de trésors de pièces de monnaie dans la strate de destruction suggère que l'incendie fut provoqué par des ennemis. Il n'y a aucune preuve de guerre à Perse à ce moment-là, mais il y a une référence très intéressante à des troupes bactriennes ( ?) à la fin de la Chronique de Séleucos (rév.8). Il semblerait que les restes de la tombe du roi Cambyses aient été identifiés en 2006.