Thèbes (Grèce)

Définition

Mark Cartwright
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 18 juillet 2012
Disponible dans ces autres langues: anglais, espagnol
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Map of Greece under Theban Hegemony (by Megistias, CC BY-SA)
Carte de la Grèce sous l'hégémonie thébaine
Megistias (CC BY-SA)

Thèbes est une ville de Grèce centrale qui fut habitée sans interruption pendant cinq millénaires. C'était un important centre mycénien au milieu et à la fin de l'âge du bronze et une puissante cité-état à l'époque classique, participant à la fois à la guerre de Perse et à la guerre du Péloponnèse, atteignant le sommet de son influence au début du IVe siècle avant J.-C., lorsqu'elle était la ville la plus puissante de Grèce.

Thèbes dans la mythologie

Dans la mythologie, la ville fut fondée par Kadmos, fils d'Agénor, frère d'Europe et ancêtre d'Œdipe. Après avoir tué un serpent géant (ou dragon) qu'Arès avait envoyé pour protéger la source d'Areia, Athéna demanda à Kadmos de semer les dents du serpent dans le sol d'où sortiraient les guerriers qui fonderaient la ville de Thèbes. Le mythe de Kadmos peut faire allusion aux origines orientales de la ville, car son nom pourrait dériver du mot sémitique qedem, qui signifie est. En outre, selon Hérodote, c'est Kadmos qui introduisit l'écriture phénicienne en Grèce.

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Thèbes était, selon la légende, le lieu de naissance du héros mythologique panhellénique Hercule. C'est également là que le Sphinx - une créature mythique à tête de femme et au corps de lion ailé - apparut pour terroriser la région jusqu'à ce que son énigme soit résolue. Son énigme demandait aux passants d'identifier la créature qui pouvait avoir deux, trois ou quatre pieds, pouvait se déplacer dans l'air, dans l'eau et sur terre, et se déplaçait d'autant plus lentement qu'elle avait de pieds. Œdipe résolut l'énigme - l'homme - et, fou de rage, le Sphinx se précipita vers sa mort depuis l'acropole thébaine.

Une autre histoire mythologique liée à la ville est l'expédition légendaire des Sept contre Thèbes (et sujet de la pièce de théâtre du même nom du tragédien du Ve siècle av. J.-C., Eschyle). Celle-ci était traditionnellement datée d'une génération avant la guerre de Troie. Une guerre avait éclaté entre les deux fils d'Œdipe, Polynice ayant été exilé par son frère Étéocle, et le premier s'était assuré l'aide des Achéens du Péloponnèse pour reprendre la ville. Cependant, en escaladant les murs de Thèbes, six des sept champions, dont Polynice, furent tués. Néanmoins, les assaillants réussirent et les Kadméens de Thèbes s'enfuirent vers le nord. Ainsi, une force moins civilisée s'empara de la citadelle. Le mythe était peut-être une métaphore symbolique de la situation générale en Grèce après la fin de la civilisation mycénienne.

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Aperçu historique

Stratégiquement située sur un bas plateau dominant les plaines environnantes de la Béotie, Thèbes (également connue sous le nom de Cadmée) fut habitée pour la première fois vers 3000 avant notre ère. Le fait que la ville moderne se trouve directement sur le site historique créa des difficultés dans la reconstitution d'une histoire précise de la ville antique. Entre le début et le milieu du troisième millénaire, il existe des preuves de la présence de bâtiments fortifiés avec des fondations taillées dans la roche, des cours pavées en pierre, des murs en briques crues et des drains.

Après l'âge des ténèbres en Grèce (environ 1100 à 700 avant J.-C.), Thèbes redevint une cité-état grecque influente.

À partir de 2500 avant J.-C., on trouve des traces de production et de stockage de nourriture et de laine, des meules, des poids de métier à tisser et des bobines en terre cuite, ainsi que des outils de menuiserie en bronze. Le commerce, tant local que plus lointain, est suggéré par la présence de biens précieux tels que l'or, l'argent, l'ivoire et les récipients en pierre d'influence cycladique. À partir de 2000 av. J.-C., le site s'étendit avec la présence de citernes et de fosses en pierre pour les enterrements et de tombes à puits contenant des objets précieux.

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À partir de 1700 avant notre ère, le peuplement se densifia et, au 14e siècle avant notre ère, le site atteignit son apogée à l'âge du bronze, pendant la période mycénienne. Il existe des preuves de la présence de bâtiments palatiaux à deux étages avec des peintures murales, de plus grandes fortifications (probablement de nature cyclopéenne et mentionnées dans l'Iliade d'Homère), d'ateliers (en particulier de bijouterie) et d'aqueducs en pierre avec des tuyaux en terre cuite. Des tablettes et des sceaux en argile de type linéaire B suggèrent que le site était un important centre de commerce d'huile d'olive, de bois, de bétail, de laine et d'articles en cuir. Les découvertes de jarres crétoises suggèrent que les contacts s'étendaient à toute la mer Égée. À partir du 13e siècle avant J.-C., on trouve également des chambres funéraires avec des bancs et des drains, certaines avec des peintures murales et des objets funéraires précieux tels que des bijoux en or et des armes en bronze. La fin de cette période est marquée par des traces de tremblements de terre et d'incendies.

Après l'âge des ténèbres en Grèce (vers 1100 à 700 avant J.-C.), Thèbes redevint une cité-État influente et, pendant les quatre siècles suivants, elle rivalisa constamment avec Athènes et Sparte pour la domination régionale. En 480 avant J.-C., Thèbes se rangea du côté de la Perse lorsque Xerxès envahit la Grèce, et la ville fut l'un des principaux protagonistes de la guerre du Péloponnèse de 431 à 404 av. J.-C., se rangeant du côté de Sparte contre Athènes.

Au IVe siècle avant J.-C., deux dirigeants thébains connurent une gloire durable : Pélopidas, qui fait l'objet d'une des Vies de Plutarque , et le brillant stratège militaire et étudiant en philosophie, Épaminondas. Ces deux généraux, Pélopidas faisant campagne dans le centre et le nord de la Grèce et Épaminondas dans le Péloponnèse, furent en grande partie responsables de la plus grande période de domination régionale de Thèbes.

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Boeotian Pithos from Thebes
Pithos béotien vu de Thèbes
Dan Diffendale (CC BY-NC-SA)

Une caractéristique inhabituelle de l'armée thébaine était la Bande Sacrée. Il s'agissait d'un corps militaire fondé par Gorgidas et composé de 300 fantassins liés par paires homoérotiques, l'idée étant que les soldats se battraient mieux si leur amant était à leurs côtés. La Bande Sacrée, utilisée pour la première fois en tant qu'unité indépendante par Pélopidas, vainquit les Spartiates à la bataille de Tégyres en 375 avant Jésus-Christ. Plus décisive encore fut la bataille de Leuctres en 371 avant J.-C., où les Spartiates furent battus à plates coutures et où le monument de la victoire érigé par les Thébains est encore visible aujourd'hui. Il s'agit d'une douce vengeance pour la garnison imposée par Sparte à Thèbes de 379 à 376 avant notre ère. Victorieuse, Thèbes créa une nouvelle capitale arcadienne à Mégalopolis et s'imposa comme la plus puissante cité-état de Grèce. Par ailleurs, le jeune Philippe, futur roi de Macédoine, fut capturé par Pélopidas alors qu'il faisait campagne en Thessalie et emmené comme otage à Thèbes la démocratique, où il étudia les tactiques militaires. La Bande Sacrée resta invaincue jusqu'en 338 avant Jésus-Christ et l'invasion des Macédoniens.

En 364 avant J.-C., Pélopidas fut tué (mais victorieux) lors de la bataille de Kynoskephalai qui obligea la Macédoine à rejoindre la Ligue béotienne dirigée par les Thébains. Peu après, en 362 avant J.-C., Épaminondas tomba lors de la bataille indécise de Mantinée contre une alliance menée par les Spartiates et les Athéniens. Avec la perte de leurs deux grands généraux, la domination thébaine commence à décliner et Sparte et Athènes deviennent les deux principaux acteurs en Grèce.

En 338 avant J.-C., Thèbes rejoignit ses vieux rivaux Athènes et Corinthe pour affronter l'envahisseur Philippe (devenu roi) de Macédoine lors de la bataille de Chéronée. Thèbes finit cependant par perdre et Philippe établit une garnison macédonienne dans la ville. Cependant, Thèbes - réputée pour ses intrigues contre ses rivaux locaux - fut encore plus durement traitée par l'héritier de Philippe, Alexandre, qui détruisit la ville et vendit la population en esclavage.

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Bibliographie

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Mark Cartwright
Mark est un auteur, chercheur, historien et éditeur à plein temps. Il s'intéresse particulièrement à l'art, à l'architecture et à la découverte des idées que toutes les civilisations peuvent nous offrir. Il est titulaire d'un Master en Philosophie politique et est le Directeur de Publication de WHE.

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Style APA

Cartwright, M. (2012, juillet 18). Thèbes (Grèce) [Thebes (Greece)]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-10085/thebes-grece/

Style Chicago

Cartwright, Mark. "Thèbes (Grèce)." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le juillet 18, 2012. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-10085/thebes-grece/.

Style MLA

Cartwright, Mark. "Thèbes (Grèce)." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 18 juil. 2012. Web. 20 nov. 2024.

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