Caryatide est le nom donné à une colonne architecturale qui prend la forme d'une figure féminine qui se tient debout. Les premiers exemples proviennent de l'architecture grecque antique et, en effet, les exemples les plus célèbres se trouvent dans le porche sud de l'Érechthéion sur l'acropole d'Athènes, dont les originaux se trouvent maintenant dans le musée de l'Acropole tout proche.
Nom et origines
Le terme caryatide apparut pour la première fois au Ier siècle avant notre ère et fut inventé par Vitruve en référence à Karyes en Laconie où les femmes dansaient souvent en équilibrant un panier sur la tête en l'honneur d'Artémis et où les caryatides étaient utilisées dans l'architecture archaïque. Il s'agissait d'une évolution des statues koraï antérieures de figures masculines et féminines répandues tout au long de la période archaïque et utilisées comme colonnes dans l'architecture ionienne. Elles étaient elles-mêmes une évolution des colonnes persanes qui employaient souvent des figures animales dans la conception de colonnes.
Les caryatides archaïques du VIe siècle avant notre ère étaient généralement utilisées dans les porches des bâtiments du Trésor qui étaient construits pour abriter des offrandes d'États spécifiques dans des sanctuaires religieux tels que Delphes et Olympie. Le trésor le plus important de Delphes était celui des Siphniens (environ 525 avant notre ère) et ce trésor et au moins deux autres trésors avaient des caryatides. Les caryatides de cette période ont souvent un tambour court au-dessus de la tête afin de faciliter la jonction avec le chapiteau de la colonne.
L'Érechthéion
Les caryatides les plus célèbres sont les six qui soutiennent le toit du faux porche sud de l'Érechthéion sur l'acropole athénienne. Ce bâtiment fut construit entre 421 et 406 avant notre ère dans le cadre du grand projet de Periclès visant à revigorer l'architecture de la grande ville. L'Érechthéion fut construit pour abriter l'ancienne statue culte en bois d'Athéna mais servit également de centre aux cultes d'Érechthée (roi mythique d'Athènes), de son frère Boutès, d'Héphaïstos et de Poséidon. Les caryatides présentent des caractéristiques qui deviendraient des éléments essentiels de la sculpture classique: des vêtements qui collent au corps (le «look mouillé») et un positionnement audacieux et plus dynamique des hanches et des jambes. Bien que chaque caryatide porte la même robe - un peplos dorique ceinturé et un himation court - chacune est unique, une caractéristique particulièrement perceptible dans les complexes coiffures tressées (mieux vu de l'arrière). Les bras des figures ont malheureusement été perdus, mais des copies romaines les montrent tenant dans leurs mains droites des phiales (phiálê) - un récipient peu profond pour verser des libations - tandis que leur main gauche soulevait légèrement leur robe. Les chercheurs croient qu'elles furent sculptées par différents artistes, probablement issus de l'atelier d'Alcamène, étudiant et collègue de Phidias.
À noter que le porche de l'Érechthéion surplombe ce que l'on croyait être le tombeau du mythique roi Cécrops et peut-être que les caryatides et leurs phiales de libation lui rendent hommage - des libations étaient versées dans le sol en offrande aux morts pendant les fêtes religieuses. Les caryatides maintenant présentes sur l'acropole sont des copies, cinq des originaux résident du Musée de l'Acropole d'Athènes et une autre se trouve au British Museum de Londres.