Faras était une ville importante près d'Abou Simbel, dans le sud de l'Égypte et le nord du Koush (l'actuel Soudan). C'était un centre de commerce et de bureaux administratifs fondé entre 2040-1750 avant notre ère. Au Nouvel Empire (1550-1070 avant notre ère), un temple à Hathor d'Ibschek y fut construit et il a été suggéré qu'Ibschek était l'ancien nom de la ville. Un temple dédié au pharaon Toutânkhamon s'y trouvait (vers 1333-1323). Il mesurait 24 mètres sur 55 et possédait une salle hypostyle et un portique élaboré. En raison de son emplacement, la ville fut également revendiquée par les Nubiens de Koush. Avec la montée en puissance du royaume de Méroé et l'expulsion de l'influence égyptienne de Koush, Faras gagna en importance en tant que centre d'échanges et de commerce et, après l'avènement du christianisme, devint la capitale des évêques chrétiens de Nubie. Elle fut également la capitale du royaume nubien de Nobatie (350-590 de notre ère) qui connut une grande prospérité après la chute de Méroé aux mains des Aksumites chrétiens en 350 de notre ère.
Connue sous le nom de Faras ou Pakhoras (également Pachoras) dans la plupart des documents anciens, la ville connut une croissance régulière entre 300 et 350 av. J.-C. et un complexe de palais y fut construit. Ce palais, ainsi que les temples et les restes de tombes royales, suggèrent que Faras a pu être une capitale provinciale de la région à cette époque. L'expert Derek A. Welsby écrit : "Les Egyptiens ont construit à grande échelle sur un certain nombre de sites et leurs monuments semblent avoir survécu assez longtemps pour avoir influencé l'emplacement des centres urbains et religieux au cours du premier millénaire avant Jésus-Christ". (139). Selon la tradition locale autour du site qui était autrefois Faras, la ville était une merveilleuse beauté de temples et de palais de calcaire blanc qui brillaient au soleil comme un joyau à des kilomètres à la ronde. Elle était suffisamment importante pour attirer l'attention de Ramsès II (responsable du complexe voisin d'Abu Simbel) qui répara et agrandit le temple d'Hathor sur le site.
Sous la domination koushite, Faras resta un centre religieux important. Les temples et les complexes furent améliorés et les conceptions et influences artistiques égyptiennes furent remplacées, ou enrichies, par l'art nubien. Derek A. Welsby cite Faras, ainsi que des villes comme Jebel Barkal, Soleb, Sedeinga, Kerma et Kawa, parmi les plus importantes. La forteresse de Faras fut occupée pendant la période méroïtique et jusqu'au règne du roi nubien Silko de Nobatie (r. vers 536-555).
À l'époque chrétienne, un évêché fut établi à Faras et les vestiges de six églises de la ville ont été découverts et fouillés, ainsi que des ateliers de poterie qui semblaient spécialisés dans l'artisanat à thème chrétien (comme des bols portant des symboles chrétiens et des pendentifs). La découverte archéologique la plus importante à Faras de la période chrétienne a été la chapelle rupestre et la cathédrale de la ville de la période chrétienne nubienne. Les murs de la cathédrale étaient ornés de peintures de récits bibliques aux détails complexes, ainsi que de portraits de citoyens et de dirigeants célèbres. Ces peintures de style byzantin et copte furent réalisées à la détrempe sur du plâtre séché et font partie des exemples les plus exquis d'art byzantin qui existent encore.
La ville de Faras fut inondée par le lac Nasser dans le cadre du programme de travaux publics de l'Égypte en 1964 et se trouve maintenant sous l'eau. Cependant, avant que l'inondation prévue ne soit accomplie, une équipe d'archéologues polonais a fouillé le site et a retiré les murs peints de la cathédrale ainsi que de nombreux autres objets anciens, notamment des poteries nubiennes de la nécropole de la ville. Ces œuvres d'art peuvent désormais être admirées dans les musées de Varsovie, en Pologne, et de Khartoum, au Soudan. Bien que les bâtiments nubiens tels que le temple de Kalabsha aient été sauvés de l'inondation en étant déplacés sur un terrain plus élevé, ceux de Faras ont été abandonnés à l'inondation et restent aujourd'hui submergés.