Tirynthe

Définition

Mark Cartwright
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 14 mai 2012
Disponible dans ces autres langues: anglais, espagnol
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Tiryns (by Mark Cartwright, CC BY-NC-SA)
Tirynthe
Mark Cartwright (CC BY-NC-SA)

Située dans la plaine fertile de l'Argolide, Tirynthe se trouve entre Nauplie et Argos, dans l'est du Péloponnèse, en Grèce. Le site est habité depuis le néolithique (7e-4e millénaire avant J.-C.) mais il connut sa plus grande période d'importance au 13e siècle avant J.-C. en tant que centre majeur de la civilisation mycénienne et, grâce à sa position, à l'époque à seulement 1 km de la côte, il était un important port méditerranéen de l'âge du bronze. Tirynthe, tout comme la ville voisine de Mycènes, est classée par l'UNESCO au patrimoine mondial de l'humanité.

Dans la tradition grecque antique, Tirynthe aurait été fondée par Proétos qui l'aurait conquise à son frère Acrisios, roi d'Argos, et aurait ensuite fait construire par les Cyclopes de Lycie les célèbres murs construits en blocs de calcaire massifs et irréguliers, dont certains pesaient plusieurs tonnes. Acrisios était le grand-père de Persée, le fondateur de Mycènes, ce qui permet à la mythologie de placer la création de Tirynthe deux générations avant Mycènes. C'est également à Tirynthe qu'Héraklès servit le roi Eurysthée, pour lequel il dût accomplir ses célèbres douze travaux. Tirynthe est également décrite par Homère dans son catalogue de navires dans le livre 2 de l'Iliade en tant que "Tirynthe fortifiée".

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L'acropole de la Tirynthe mycénienne, en raison de son excellent état de conservation, est un très bel exemple d'architecture palatiale et de fortification mycénienne.

L'acropole ou citadelle supérieure de la Tirynthe mycénienne, en raison de son excellent état de conservation, est un très bel exemple d'architecture palatiale et de fortifications mycéniennes. Haute de 28 m et longue de 280 m, la citadelle fut construite en trois étapes à partir d'environ 1600 av. J.-C., la première architecture palatiale datant du 14e siècle avant J.-C. et ayant finalement été détruite par un tremblement de terre et un incendie vers 1200 avant J.-C.. Tiryns demeura un établissement important, bien que plus modeste, jusqu'au 7e siècle avant notre ère, période au cours de laquelle elle devint un centre de culte pour l'adoration d'Héra, d'Athéna et d'Hercule. La ville fut ensuite détruite par les Argéens dans la première moitié du Ve siècle avant notre ère. Il existe très peu de preuves archéologiques d'une implantation à l'époque romaine et l'historien romain Pausanias, au IIe siècle de notre ère, la décrit comme déserte.

Des fouilles approfondies de la ville antique furent entreprises par Heinrich Schliemann, d'abord en 1876, puis de manière plus systématique entre 1884 et 1855, lorsqu'il se concentra sur les découvertes liées à la période mycénienne. Les fouilles du site furent poursuivies tout au long du XXe siècle par les instituts archéologiques allemand et grec et se poursuivent encore aujourd'hui.

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Les murs de fortification, qui datent pour la plupart du 13ème siècle avant J.-C. et quelques interventions du 12ème siècle avant J.-C., sont visibles aujourd'hui. Construits en trois phases et englobant progressivement la citadelle, les murs cyclopéens sont encore en excellent état de conservation. Des galeries ou des tunnels de plus de 20 m de long avaient été ouverts à l'intérieur des murs sud et est et construits par encorbellement (projection progressive de gros blocs superposés) pour créer de hautes arcades surmontées d'une seule pierre. Ils étaient probablement utilisés à des fins de stockage. La porte principale était située sur le côté est avec une rampe de 47 m de long sur 4,7 m de large et fermée par des portes doubles en bois, et est similaire à la fois en taille et en matériau à la célèbre porte du Lion de Mycènes. A noter également des tunnels en encorbellement menant sous la citadelle à des sources d'eau souterraines identiques à ceux de Mycènes.

South Tower, Tiryns
Tour sud, Tyrinthe
Mark Cartwright (CC BY-NC-SA)

La citadelle elle-même est sur trois niveaux. La fonction des citadelles inférieure et intermédiaire n'est pas claire, mais les restes d'un four à poterie suggèrent qu'elles ont pu être utilisées comme zones d'ateliers. La citadelle supérieure abrite les vestiges des fondations du Grand Propylon monumental qui menait au cœur du complexe et au trône du souverain : le Grand Mégaron et la cour centrale à colonnades. Des cours extérieures plus petites, un long bâtiment rectangulaire, un Propylon plus petit, deux ailes de bâtiments palatiaux sur les côtés est et ouest et les restes d'au moins deux escaliers (suggérant un deuxième niveau à certains bâtiments) complètent la structure du palais mycénien.

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Il existe également des preuves d'un peuplement autour de la citadelle datant du 14ème siècle avant Jésus-Christ. En outre, deux tombes de tholos datant de la fin du 13e siècle avant J.-C., et similaires à celles de Mycènes, se trouvent à 1 km de la citadelle.

Divers objets de la civilisation mycénienne ont été trouvés sur le site, notamment des fragments de peintures murales représentant un homme avec une lance, une chasse au sanglier et un char ; des poteries de styles géométrique et mycénien ; des pièces de décoration du sol du palais représentant des pieuvres et des dauphins ; des poignards en bronze ; et des bijoux, notamment des colliers et des anneaux en or. On a également trouvé des objets de poterie et des figures de culte datant du 7e siècle avant J.-C.. La plupart de ces objets se trouvent désormais dans les musées archéologiques d'Athènes et de Nauplie.

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Bibliographie

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Mark Cartwright
Mark est un auteur, chercheur, historien et éditeur à plein temps. Il s'intéresse particulièrement à l'art, à l'architecture et à la découverte des idées que toutes les civilisations peuvent nous offrir. Il est titulaire d'un Master en Philosophie politique et est le Directeur de Publication de WHE.

Citer cette ressource

Style APA

Cartwright, M. (2012, mai 14). Tirynthe [Tiryns]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-10330/tirynthe/

Style Chicago

Cartwright, Mark. "Tirynthe." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le mai 14, 2012. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-10330/tirynthe/.

Style MLA

Cartwright, Mark. "Tirynthe." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 14 mai 2012. Web. 03 déc. 2024.

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