Sounion (ou Sunium) était un important sanctuaire religieux grec ancien sacré pour les dieux Poséidon et Athéna. Spectaculairement situé sur un promontoire du sud de l'Attique, le site est dominé par le temple de Poséidon perché au bord de la falaise, à soixante-dix mètres au-dessus de la mer.
Sounion est le lieu de plusieurs épisodes de la mythologie grecque et est spécifiquement mentionné comme un lieu d'importance religieuse dans l'Odyssée d'Homère. Dans certains mythes, c'est l'endroit où le roi athénien Égée se jeta dans la mer de désespoir après avoir vu la voile noire du navire de son fils Thésée qui revenait de Crète et de sa bataille contre le Minotaure. Thésée et son père s'étaient mis d'accord pour que thésée montre une voile blanche pour indiquer qu'il était sain et sauf mais Thésée oublia et son père se suicida donc inutilement. La mer Égée porte le nom du malheureux roi. C'est également là que Phrontis, l'un des capitaines de Ménélas, mourut lors du voyage de retour de la guerre de Troie, tué par Apollon le revanchard, qui avait soutenu les Troyens dans le conflit.
Le sanctuaire était placé sous la juridiction du dème de Sounion qui avait son centre au nord dans la vallée de l'Agrilesa et acquit sa richesse du marbre et de l'argent. Le site acquit sa signification religieuse à partir du VIIe siècle avant JC et avait un temple dédié à Athéna et un autre à Poséidon, dieu de la mer. Le premier temple en pierre à Athéna fut construit au Ve siècle avant notre ère dans le style ionique et avait une forme asymétrique inhabituelle. Le premier temple en pierre de Poséidon fut également construit au début du Ve siècle avant notre ère, mais il fut détruit par les Perses (c. 480 av. JC) avant même d'être achevé et fut remplacé par un nouveau temple en marbre.
On entrait dans la zone sacrée du temple de Poséidon par une porte monumentale ou propylée qui avait une façade à deux colonnes doriques créant trois entrées, la centrale mesurant 2,2 mètres de large. À l'intérieur du complexe, il y avait des stoas sur les côtés ouest, sud et nord. Cette dernière était la plus grande et mesurait 25 mètres de long avec 8 ou 9 colonnes doriques sur sa façade et 6 colonnes intérieures, tandis que la largeur de la stoa était de 9 mètres. Cette stoa fut probablement utilisée par les visiteurs du sanctuaire comme source d'abri contre le soleil ou la pluie.
Le deuxième temple de Poséidon survivant fut construit sur la base poros de son prédécesseur en utilisant le marbre blanc pur d'Agrileza. Le temple est périptéral, c'est-à-dire qu'i y avait des colonnes sur tous les côtés - 6 sur les façades et 13 sur les côtés longs, chacun de 6,12 mètres de haut. Le temple est également amphiprostyle, car les rangées extérieures de colonnes sont du même ordre que les colonnes intérieures des cellas. Les colonnes ne portent que 16 cannelures plutôt que les 20 habituelles, peut-être une tentative de l'architecte pour réduire les dégradations dans un site aussi exposé. À l'intérieur du temple se trouvait une statue de Poséidon (qui n'a pas survécu) et les trésors votifs du site auraient été conservés dans les opisthodomes intérieurs. L'architrave extérieure (et probablement les frontons également) ne portait aucune sculpture architecturale, mais la frise intérieure du pronaos portait une sculpture qui représentait des scènes de la mythologie comme une bataille avec les centaures.
Sounion était stratégiquement important dans le contrôle des navires entrant dans le golfe Saronique et, selon Thucydide, des fortifications furent construites en 414 avant notre ère par Athènes (située à seulement 67 km du site) qui furent agrandies au IIIe siècle avant notre ère avec l'ajout de hangars à bateaux. La région continua de se développer et resta importante pendant la période hellénistique. Sounion s'impliqua également dans la guerre de Chrémonide (266-229 avant notre ère) et dans l'occupation macédonienne sous Antigone. Cependant, Athènes reprit le contrôle du sanctuaire lorsque Aratos soudoya le commandant local Diogène afin qu'il y renoncer après l'échec de leur action militaire. Au IIe siècle av. JC, Sounion fit l'objet d'une rébellion d'esclaves alors qu'elle était occupée par plus d'un millier d'esclaves des mines d'argent voisines du Laurion. Après la fermeture des mines peu après, Sounion commença un déclin constant et disparut presque complètement des affaires méditerranéennes.
Les découvertes archéologiques du site comprennent deux statues archaïques colossales de kouroi en marbre datant d'environ 600 avant notre ère, quatorze panneaux sculptés du temple de Poséidon, une fine tablette en relief d'un athlète victorieux et une statue kouros en plomb du VIIe siècle av. JC du temple d'Athéna.