La cité antique de Byzance fut fondée par des colons grecs de Mégare vers 657 av. J.-C. Selon l'historien Tacite, elle fut construite sur la rive européenne du détroit du Bosphore sur ordre du "dieu de Delphes" qui dit de construire "en face du pays des aveugles". Cela faisait référence aux habitants de Chalcédoine qui avaient bâti leur ville sur la rive orientale du détroit alors que la rive occidentale était considérée comme beaucoup plus fertile et mieux adaptée à l'agriculture. Bien que la ville ait accepté l'alphabet, le calendrier et les cultes de Mégare, beaucoup reste encore inconnu sur sa fondation. La région devait rester importante pour les Grecs comme pour les Romains. Située dans une région très fertile, la ville avait encore plus d'importance du fait de sa position stratégique. Non seulement elle gardait la seule entrée de la mer Noire, mais elle se trouvait aussi près d'un profond bras de mer, la Corne d'Or, faisant que la ville ne pouvait être attaquée que par l'ouest.
Des Guerres Médiques à Alexandre
En raison de son emplacement, la ville devint le centre de guerres continuelles entre les Grecs et les Perses. Pendant les guerres médiques, les Byzantins soutinrent d’abord Darius Ier dans sa campagne en Scythie en lui fournissant des navires, mais ils se retournèrent ensuite contre lui. Darius détruisit la ville, faisant de toute la région une partie de l'Empire achéménide en 513 av. J.-C. Lors de la révolte ionienne, les forces grecques s'emparèrent de la ville mais ne parvinrent pas à en garder le contrôle et la perdirent face aux envahisseurs perses. De nombreux habitants de Byzance et de Chalcédoine s'enfuirent, craignant des représailles des Perses. Le général spartiate Pausanias, victorieux des Perses à la bataille de Platée en 478 av. J.-C., remonta vers le nord, conquit la ville et en devint le gouverneur. Devant la proximité des Perses, il fit la paix avec le roi perse Xerxès Ier, peut-être en offrant d'aider les Perses à conquérir la Grèce. Il resta gouverneur de Byzance jusqu'en 470 av. J.-C., date à laquelle il fut rappelé par les Spartiates.
Au cours de la guerre du Péloponnèse entre Sparte et Athènes, la région fut divisée en deux camps. Les Athéniens voulaient contrôler Byzance parce qu'ils avaient besoin d'importer des céréales de la mer Noire par le détroit, tandis que les Spartiates voulaient que la ville coupe le flux des céréales vers Athènes. L'économie prospère de Byzance profitait à Athènes, c'est pourquoi la ville avait été intégrée à la Ligue de Délos. Cependant, les tributs élevés que Byzance devait payer à Athènes - et le fait qu'Athènes était en train de perdre la guerre - l'obligèrent à passer du côté de Sparte en 411 av. J.-C. Le général spartiate Cléarque s'empara facilement de la ville. Ce changement permit à Sparte d'arrêter les livraisons de céréales vitales à Athènes via le détroit. Lorsque le chef athénien Alcibiade prit le dessus sur les Spartiates lors du siège de 408 av. J.-C., Cléarque abandonna la ville et la région redevint athénienne. Plus tard cependant, Sparte reprit le contrôle lorsque Lysandre vainquit les Athéniens en 405 av. J.-C. Cette défaite finale coupa l’approvisionnement en nourriture des Athéniens, ils furent contraints de se rendre à Sparte en 404 av. J.-C., mettant ainsi fin à la guerre du Péloponnèse. L'année suivante, Byzance, menacée par les Thraces à l'ouest, demanda l'aide de Sparte qui prit alors le contrôle de la ville. Vers 390 av. J.-C., la ville changea à nouveau de mains lorsque le général athénien Thrasybule mit fin au pouvoir spartiate.
En 340 av. J.-C., Philippe II de Macédoine assiégea Byzance. La ville avait d'abord contacté Philippe lorsqu'elle était menacée par la Thrace mais, lorsqu'elle refusa de se ranger du côté de Philippe et de se retourner contre Athènes, il attaqua mais battit rapidement en retraite après que l'armée perse eut menacé de faire la guerre. Son fils, Alexandre le Grand, comprit la valeur stratégique de la ville et annexa la région lorsqu'il traversa le Bosphore et entra en Asie Mineure pour vaincre Darius III et conquérir l'Empire perse. La ville devait retrouver son indépendance sous ses successeurs plus faibles. Byzance continua d'exercer un contrôle sur le commerce par le détroit, mais une guerre éclata lorsque l'île de Rhodes refusa de payer les droits exorbitants. Celle-ci fut rapidement réglée, et la ville accepta de réduire ses réglementations sévères.
Période Romaine
Bien qu'elle soit devenue une alliée de l'Empire romain et qu'elle se soit à bien des égards romanisée, Byzance resta relativement indépendante, servant de point d'étape aux armées romaines en route vers l'Asie mineure. La pêche, l'agriculture et les tributs versés par les navires traversant le détroit en faisaient une source de revenus précieuse pour Rome. En 192 ap. J.-C., après l'assassinat de l'empereur Commode, une guerre de succession éclata. Lorsque la ville refusa de soutenir Septime Sévère au profit de Pescennius Niger, légat de Syrie, le futur empereur romain assiégea et détruisit la ville. Il regretterait plus tard ses actes, sous l'influence de son fils Caracalla, et il la fit reconstruire.
Lorsque l'empereur Dioclétien divisa l'Empire romain en tétrarchie (pouvoir partagé en quatre), Byzance tomba dans la moitié orientale, gouvernée par Dioclétien. Constantin Ier arriva au pouvoir dans la moitié occidentale en 312 ap. J.-C. et réunifia rapidement l'empire en battant Licinius à la bataille de Chrysopolis en 324 ap. J.-C. Il construisit sa nouvelle capitale sur le site de l'ancienne Byzance, la Nouvelle Rome, qui devint le centre culturel et économique de l'Orient. À la mort de Constantin, en 337 ap. J.-C., la ville fut rebaptisée Constantinople en son honneur. Bien qu’elle ait conservé son rôle de partie importante de l'Empire byzantin, elle fut envahie et capturée par les Turcs ottomans en 1453 ap. J.-C. Pour plus d'informations, voir la définition 'Constantinople'.