Saint Boniface

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Définition

Mark Beumer
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 05 août 2014
Disponible dans ces autres langues: anglais
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St. Boniface (Der heilige Bonifatius) (by Wikipedia User: Jdsteakley, Public Domain)
Saint Boniface
Wikipedia User: Jdsteakley (Public Domain)

Saint Boniface (né sous le nom de Wynfreth, 672-754) est l'un des saints les plus célèbres des Pays-Bas. Il a aidé le pape Grégoire II (r. de 715 à 731), qui souhaitait convertir les tribus germaniques païennes, à atteindre son objectif, la christianisation de l'Europe. Il reçut le nom de Boniface («celui qui fait le bien») le 5 mai 719, servit comme missionnaire et contribua à la réorganisation de l'Église médiévale dans le royaume franc.

Jeunesse

Boniface vit le jour dans le sud de l'Angleterre, dans la région de l'Essex, probablement près d'Exeter, et sans doute à Crediton. Issu d'une famille noble, il fit preuve dès son plus jeune âge de grandes capacités et reçut une éducation religieuse. Ses parents le destinaient à des activités séculières, mais le jeune Wynfreth fut animé d'idéaux plus élevés par des moines missionnaires qui lui rendaient visite. Il fut donc, selon la tradition celtique et anglo-saxonne, recueilli au monastère d'Adescancastre. Ces enfants étaient connus sous le nom de pueri oblate et, au monastère, ils apprenaient à lire et à écrire et se familiarisaient avec la civilisation romaine. Même à cet âge précoce, le jeune Wynfreth était à la fois intelligent et désireux d'apprendre.

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Croyances et enseignements

En 705, Wynfreth fut envoyé auprès de l'évêque Berthwalt de Canterbury. Là, menant une vie austère et studieuse sous la direction de l'abbé Winbert, il progressa rapidement en sainteté et en connaissance, excellant notamment dans une compréhension profonde des Écritures, dont il témoigne dans ses lettres. Il acquit également une réputation de diplomate, d'enseignant et de prédicateur. Ses élèves, en particulier les religieuses, étaient très satisfaits de ses enseignements. Wynfreth était, bien qu'encore jeune, conscient de l'importance d'un large réseau de connaissances. Sa carrière à cette époque est bien attestée par ses lettres et est décrite de manière plausible, bien que partielle, dans les hagiographies de ses disciples. Toutefois, d'autres textes presque aussi anciens fournissent un compte rendu assez différent, dont certains s'approchent un peu plus de l'image que l'on se fait de Boniface en tant que missionnaire.

On attribue à saint Boniface l'évangélisation des terres situées à l'est du Rhin: Hesse, Thuringe et certaines parties de la Bavière.

Rôle dans la christianisation des Frisons

Bien plus tard dans sa vie, alors que Boniface était déjà âgé de 82 ans, il entreprit néanmoins le voyage vers les Frisons en 716 afin de les convertir au christianisme. C'est à lui que l'on attribue l'évangélisation d'une grande partie du territoire situé à l'est du Rhin: Hesse, Thuringe et même une partie de la Bavière. C'est précisément ce qu'il souhaitait réaliser. Mais l'image est trompeuse, car il fut en fait moins missionnaire auprès des païens qu'il ne l'espérait lui-même. Certes, il se rendit sur le continent en 716 pour devenir missionnaire, et au début et à la fin de sa carrière continentale, il travailla parmi les païens de Frise. Il souhaitait également évangéliser les Saxons, parce qu'ils étaient apparentés aux Anglais - un point déjà soulevé par Ecgbert, le biographe de Willibrord. Pendant un bref moment, en 737, il semblait que les victoires de Charles Martel ouvriraient la Saxe en tant que champ de mission, et Boniface fit pression sur ses contacts anglo-saxons pour qu'ils soutiennent cette initiative. Mais cela ne se ferait pas sans heurts. En 721, Boniface se rappela ses obligations papales et retourna en Germanie pour travailler en Hesse.

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En 722, Boniface retourna à Rome, où il fut consacré évêque et reçut des lettres d'introduction auprès des dirigeants des territoires situés à l'est du Rhin, et en particulier auprès de Charles Martel. De retour chez lui, il travailla d'abord en Hesse, puis, plus à l'est, en Thuringe. Dans ces régions, il organisa un groupe d'églises chrétiennes quelque peu déstructuré et parfois hérétique, plutôt que de prêcher aux païens, même si ces derniers étaient son objectif déclaré. Il est toutefois fait état d'un affrontement spectaculaire avec une communauté païenne de l'arrière-pays, à Geismar, au cours duquel il abattit un grand chêne associé à "Jupiter" ou Donar. Miraculeusement, l'arbre tomba facilement, se divisant en quatre morceaux dans sa chute.

The Murder of Boniface
Le meurtre de Boniface
Mark Beumer (CC BY-NC-SA)

Fulda et le meurtre de Boniface

Après la mort de Charles Martel en 741 et l'avènement de ses fils, Pépin III et Carloman, à sa place, Boniface se consacra à la réforme de l'Église franque, notamment lors d'une série de synodes tenus entre 742 et 744. Au cours de cette réforme, un certain nombre d'ecclésiastiques établis furent mis en cause, notamment l'évêque Gewilib de Mayence, qui fut démis de ses fonctions en 745. Un an plus tard, Boniface fut nommé à sa place: bien qu'il ait occupé le poste d'évêque missionnaire depuis 722, il n'avait pas été jusqu'alors titulaire d'un diocèse fixe. Entre-temps, en 744, il fonda le monastère de Fulda, presque à la frontière de la Thuringe et de la Hesse, en nommant l'abbé bavarois Sturm et en le plaçant ensuite sous la juridiction papale. Fulda serait sa fondation monastique la plus importante, notamment parce qu'elle deviendrait également son lieu de sépulture. Elle devait également être un centre missionnaire et un certain nombre de manuscrits associés à sa mission ont été attribués à son scriptorium. Mais ce qui est plus important, à long terme, ce sont ses réalisations intellectuelles au 9e siècle.

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Après avoir établi Lull comme successeur à Mayence en 753, Boniface retourna en Frise accompagné de 40 serviteurs (pueri) et de nombreux livres et articles chrétiens. Boniface convertit des milliers de Frisons, jusqu'à ce qu'ils ne soient rattrapés par les Frisons le5 juin 754 et torturés à mort. Les serviteurs ne furent pas autorisés à se défendre sur l'ordre de Boniface, de sorte qu'ils furent les premiers martyrs. Cela va à l'encontre de l'affirmation selon laquelle Boniface fut le premier martyr. Il fut peut-être le premier évêque tué pour sa foi, mais Boniface se serait défendu. Cependant, l'affirmation précédente semble peu probable puisque son biographe Willibald ne décrit pas le meurtre de Boniface et que les serviteurs étaient en fait des soldats francs entraînés. Ils étaient bien armés, mais il était peu probable qu'ils l'emportent sur la force d'invasion frisonne. On ne sait pas non plus si les assassins étaient des réactionnaires païens ou de simples voleurs. Son corps fut enterré dans le monastère de Fulda.

Boniface cuts down holy oak of 'Jupiter' or Donar
Boniface abat le chêne sacré de « Jupiter » ou de Donar
Reinier Vinkeles, Christian Bernhard Rode (CC BY-NC-SA)

Héritage et influence de saint Boniface aux Pays-Bas

Après sa mort, Boniface reçut son propre culte, qui n'était pas différent de celui des dieux de la Grèce et de la Rome antiques. Comme la déesse grecque de la santé Hygie, Boniface avait même sa propre source et ses reliques sacrées. Au fil des siècles, de nombreux pèlerinages eurent lieu à Dokkum pour vénérer ces reliques. La plus précieuse est un petit morceau du crâne de Boniface. Au XVIe siècle, les reliques de Boniface comprenaient, selon l'auteur Cornelius Kempius originaire de Dokkum, le fragment de crâne, une crosse en ivoire, un calice en or, une chasuble, une chape et un évangéliaire écrit personnellement par Boniface en personne, probablement le Codex Victor de l'évêque Victor de Capoue, datant de 546. Cornelius Kempius vit ce codex et les autres reliques de ses propres yeux. Selon lui, elles étaient présentées au peuple tous les sept ans.

Après la montée du protestantisme et le pillage de l'abbaye de Dokkum en 1572 et sa suppression en 1582, les reliques furent dispersées. Leur destination n'est pas connue. Une tradition veut que l'abbé de Fulda se soit rendu à Dokkum en 1580 pour récupérer le bâton, l'évangéliaire et apporter les trésors de l'église à la cathédrale de Fulda. À la fin du XVIe siècle, certaines reliques réapparurent et la chasuble, la chape et le fragment de crâne retournèrent à Dokkum. Ils sont soigneusement conservés dans un reliquaire dans la nouvelle église paroissiale. En 1833, à la demande de l'évêque allemand Johann Leonard Pfaff, le tombeau de Boniface fut ouvert afin de fournir des reliques à l'église Boniface nouvellement construite à Fulda.

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La source de Boniface à Dokkum est attribuée par les croyants à Boniface lui-même. Lorsqu'il s'assit avec son bâton sur le sol - comme Moïse sur le rocher - la source se serait mise à bouillonner et l'eau serait apparue. À l'époque de Cornelius Kempius, la source se trouvait dans l'enceinte d'un complexe abbatial composé de deux églises: un grand monastère pour Witherendreef et une église paroissiale plus petite pour la bourgeoisie de Dokkum. Kempius suit la Vita altera dans sa description de la source et de sa découverte et place la fons (fontaine) dans le couvent, à l'ouest de la tumba (tombe apparente) de Boniface. Il précise que la source ne tarit pas et ne déborde pas. L'eau particulièrement limpide attire de nombreux pèlerins et certains pensent qu'elle guérit toutes sortes de maladies et de maux. La Réforme mit fin au culte de Boniface. L'église paroissiale fut reprise par l'Église réformée néerlandaise et l'abbaye fut démolie.

Conclusion

Il est clair que la mission de Boniface correspond à l'image du processus déterminé de christianisation qui se déroula au début du Moyen Âge en Europe. De nombreux missionnaires se rendirent dans des nations païennes en fournissant des bibles et des escortes armées pour convertir les populations locales au christianisme. Lorsque les dirigeants de ces régions étaient enfin convaincus des nouvelles idées, les missionnaires pénétraient progressivement dans le reste de la population. Souvent, ces missionnaires étaient tués parce qu'ils étaient considérés comme une menace pour le statu quo. Néanmoins, des milliers de personnes furent converties par des hommes tels que Boniface qui, pour diffuser le message de leurs convictions, étaient prêts à risquer leur vie.

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Mark Beumer
Ancient historian specialized in Greco-Roman religion, ancient medicine, temple sleep, ritual dynamics, early Christianity in the Roman world, Roman imperial cult and Greek democracy.

Citer cette ressource

Style APA

Beumer, M. (2014, août 05). Saint Boniface [Saint Boniface]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-13176/saint-boniface/

Style Chicago

Beumer, Mark. "Saint Boniface." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le août 05, 2014. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-13176/saint-boniface/.

Style MLA

Beumer, Mark. "Saint Boniface." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 05 août 2014. Web. 16 déc. 2024.

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