Yama est le dieu hindou de la mort, le roi des ancêtres et le juge suprême de la destinée des âmes. Il est également connu comme "Celui qui retient les âmes", Pretaraja ou "Roi des Spectres", Dharmaraja ou "Roi du Dharma" et, sous le nom de Dakṣiṇasapati, il est le Gardien du Sud. Yama peut aussi être désigné plus simplement comme "la Mort" - Antaka, Kala ou Mrtyu. L'importance de Yama réside dans sa responsabilité de rendre des décisions justes et équitables fondées sur les actions passées d'une personne. C'est pourquoi il est étroitement associé aux notions de justice et d'ordre. Yama est également présent dans la mythologie perse, les mythologies chinoise et japonaise, ainsi que dans certains concepts du bouddhisme.
Relations familiales
Yama est le fils du dieu du soleil Vivasvat et de Saranyu-Saṃjna (Conscience). Il est le frère de Manu (ou Vaivasvata) et a également une sœur jumelle, Yami (ou Yamuna). Selon certaines versions du mythe, Yama et Yami furent les premiers humains, à l'origine de l'humanité, et selon d'autres versions, Yama fut le premier homme à mourir, et donc le premier à rejoindre l'autre monde. Yama est considéré comme le père de Yudhisthira, l'un des cinq frères Pandava. Il est l'époux de Hemamala, Vijaya et Susila.
Yama en tant que Juge des Âmes
Contrairement au dieu des morts ou du monde souterrain rencontré dans d'autres cultures, Yama n'est pas toujours dépeint comme punissant les malfaisants. Le dieu est néanmoins craint par certains, en raison notamment de ses deux immenses molosses. Ces redoutables créatures dotées de deux paires d'yeux gardent le chemin que les morts doivent emprunter pour rejoindre Yama. Les chiens sont parfois envoyés dans le monde des vivants afin d'attirer les âmes jusqu'à lui. Selon d'autres traditions, c'est un oiseau qui s'acquitte de cette tâche, appelant les morts vers Yamapura, la cité du dieu, située au cœur du monde souterrain. Selon une troisième version, Agni (le dieu hindou du feu et fils de Yama et Yami) se charge de guider les morts.
À leur arrivée au palais Kalici de Yama, les âmes sont accueillies par Vaidhyata, gardien des portes, puis par deux serviteurs, Kalapurusa et Chanda (ou Mahachanda), chargés de les conduire à une audience avec le dieu. La liste des actions accomplies de leur vivant est d'abord dressée par le scribe de Yama, Citragupta, qui se réfère pour cela à un gigantesque registre connu sous le nom d'Agrasandhani. Sur la base de ces éléments, Yama s'assoit sur le trône du jugement (Vicarabhu) et envisage les trois options qui s'offrent à lui. La première et la meilleure consiste à obtenir l'immortalité en buvant du soma et à partir vivre pour toujours avec les vertueux et sages Pitri ou Manes, dont Yama est le roi. Là, les justes jouissent d'un bonheur éternel et scintillent telles des étoiles dans les cieux. La deuxième option consiste à être renvoyé sur Terre pour renaître et se voir ainsi offrir une nouvelle chance de mener une vie exemplaire, mais pas nécessairement sous la forme d'un être humain. La troisième option, et la pire, est d'être envoyé dans les 21 niveaux des enfers ; plus bas est le niveau, plus sévère y est la punition.
Malédiction de Yama
Yama apparaît dans un épisode peu flatteur des Purana. Tentant de donner un coup de pied à sa mère Samjna (ou, selon une autre version, à Chaya, une des servantes de son père), Yama reçut une malédiction en retour de son geste. Il fut condamné à souffrir d'une grave blessure à la jambe. Impossible à soigner et infectée, cette dernière était infestée d'asticots. Par chance, Yama reçut de son père un coq qui dévora les vers; il finit par guérir, même si sa jambe irrémédiablement abîmée lui valut par la suite le nom de Sirnapada ou "pied atrophié".
Yama dans l'art
Dans l'art hindou, Yama est souvent représenté la peau verte ou bleue et vêtu de rouge. Il se déplace à dos de buffle (ou d'éléphant) et porte souvent une masse ou un bâton - fabriqué avec un fragment de soleil - et une corde à nœud coulant, symbole de sa fonction de piégeur d'âmes. Il est d'ailleurs parfois surnommé Pasi, "celui qui porte le nœud".
Au Tibet, où il est connu sous le nom de Gsin-rje, le dieu est souvent représenté avec un visage démoniaque et piétinant cruellement un homme. Yama est également figuré dans une attitude similaire sur les reliefs d'Angkor Wat, au Cambodge. Enfin, on le retrouve souvent sous forme de statue dans de nombreux temples chinois, où il est connu sous le nom de Yen-lo wang.