Art Chinois Antique

Définition

Mark Cartwright
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 13 octobre 2017
Disponible dans ces autres langues: anglais, chinois, grec, persan, espagnol
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On a Mountain Path in Spring  (Detail) (by Ma Yuan, Public Domain)
Sur un sentier de montagne au printemps (détail)
Ma Yuan (Public Domain)

La Chine ancienne couvrait un paysage géopolitique vaste et changeant, et l'art qu'elle produisit pendant trois millénaires était, sans surprise, tout aussi varié. Cependant, malgré les développements techniques autochtones continus, les changements de matériaux et de goûts, et l'influence des idées étrangères, il existe certaines qualités inhérentes à l'art chinois qui permettent de le décrire en termes généraux et de le reconnaître, quel que soit le lieu ou l'époque où il fut produit, et quel que soit sa finalité. Ces qualités essentielles comprennent l'amour de la nature, la croyance en la capacité morale et éducative de l'art, l'admiration de la simplicité, l'appréciation du travail accompli au pinceau, l'intérêt pour l'observation du sujet sous différentes perspectives et la fidélité à des motifs et dessins souvent utilisés, des feuilles de lotus aux dragons. L'art chinois influencerait énormément celui de ses voisins d'Asie de l'Est, et l'appréciation mondiale de ses réalisations, en particulier dans les domaines de la céramique, de la peinture et du travail du jade, se poursuit jusqu'à nos jours.

La finalité de l'art

Une différence importante entre la Chine et de nombreuses autres cultures anciennes est qu'une grande partie des artistes chinois n'étaient pas des professionnels, mais des gentilhommes amateurs (et quelques dames) qui étaient également des érudits. Élèves de Confucius et de ses principes sobres, ils étaient souvent des hommes de lettres qui publiaient des poèmes. L'art était, pour eux et leur public, un moyen de capturer et de présenter l'approche philosophique de la vie qu'ils appréciaient. C'est pourquoi l'art qu'ils produisirent était souvent minimal et sans artifice, voire parfois un peu austère aux yeux des Occidentaux. Pendant la majeure partie de l'histoire de la Chine, l'art était censé exprimer le bon caractère de l'artiste et non pas simplement exposer ses compétences artistiques pratiques. Des principes confucéens tels que la bienséance ou le li étaient recherchés par nombre de ceux qui produisaient et consommaient de l'art.

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En Chine, les véritables arts de valeur étaient la calligraphie et la peinture.

Naturellement, il y avait aussi des artistes professionnels, employés par la cour impériale ou par de riches mécènes pour décorer les murs et les intérieurs de leurs beaux bâtiments et de leurs tombes. Il y avait aussi, bien sûr, des milliers d'artisans qui transformaient des matériaux précieux en objets d'art pour les quelques personnes qui pouvaient se les offrir, mais ils n'étaient pas considérés comme des artistes au sens moderne du terme. Les véritables arts de valeur en Chine étaient la calligraphie et la peinture. Si le monde de l'art souffre aujourd'hui d'un certain snobisme, les Chinois furent peut-être les premiers à se poser la question de savoir ce qui était de l'art et ce qui n'en était pas.

Il se développa en Chine une connivence avec l'art, de sorte que de plus en plus de gens devinrent des collectionneurs. Des textes furent imprimés pour guider les gens dans l'histoire de l'art chinois, avec des classements utiles des différents mérites des artistes du passé. D'une certaine manière, l'art devint quelque peu standardisé, avec des conventions à respecter. Les artistes devaient étudier les grands maîtres et copier leurs œuvres dans le cadre de leur formation. L'une des sources les plus célèbres et les plus durables de conseils sur l'appréciation de l'art est la liste en six points du critique et historien de l'art du VIe siècle de notre ère, Xie He, publiée à l'origine dans son Record annoncé de peintres anciens, aujourd'hui perdu. Lorsqu'il examine les mérites d'une peinture, le spectateur doit évaluer les éléments suivants (le point 1 étant le plus important et le plus essentiel) :

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  1. La résonance de l'esprit, c'est-à-dire la vitalité.
  2. La méthode du Trait, c'est-à-dire l'utilisation du pinceau.
  3. Correspondance avec l'objet, c'est-à-dire représentation des formes.
  4. L'adéquation au type, qui concerne l'application de la couleur.
  5. La division et la planification, c'est-à-dire le placement et l'arrangement.
  6. La transmission par la copie, c'est-à-dire la copie de modèles. (Tregear, 94)

Ces règles relativement rigides de création et d'appréciation de l'art étaient donc largement dues à la croyance que l'art devait d'une manière ou d'une autre profiter au spectateur. L'idée, ou mieux, l'acceptation que l'art puisse et doive exprimer les sentiments des artistes eux-mêmes n'est apparue qu'à une époque plus moderne. Cela ne veut pas dire qu'il n'y avait pas, comme dans tous les arts du monde, des excentriques qui ignorèrent les conventions et créèrent des œuvres à leur manière inimitable. On trouve en Chine des cas d'artistes qui peignaient en musique sans même regarder le tableau, d'un autre qui ne peignait qu'en état d'ébriété et utilisait sa casquette au lieu d'un pinceau, de ceux qui se servaient de leurs doigts ou de leurs orteils pour peindre, et même d'un artiste de l'action qui éclaboussait d'encre la soie étalée sur le sol de son atelier et faisait ensuite glisser un assistant sur cette soie. Malheureusement, les résultats de ces innovations n'ont pas survécu pour être appréciés aujourd'hui dans les musées d'art asiatique du monde entier.

Li Po's Calligraphy
Calligraphie de Li Po
Li Bai (Public Domain)

La calligraphie

L'art de la calligraphie - et pour les Chinois de l'Antiquité, il s'agissait bien d'un art - visait à démontrer une maîtrise et une habileté supérieures dans l'utilisation du pinceau et de l'encre. La calligraphie s'imposa comme l'une des principales formes d'art chinoises sous la dynastie Han (206 av. J.-C. - 220 ap. J.-C.) et, pendant les deux millénaires qui suivirent, tous les hommes instruits étaient censés la maîtriser. Certaines femmes, ou du moins certaines personnalités de la cour, devinrent des calligraphes accomplies, notamment Lady Wei (272-349 de notre ère), censée avoir enseigné au grand maître Wang Xizhi (303-361 de notre ère).

Bien plus qu'une simple écriture, l'art de la calligraphie utilise les différentes épaisseurs des coups de pinceau, leurs angles subtils et leurs liens fluides les uns avec les autres - tous disposés avec précision dans des espaces imaginaires sur la page - pour créer un ensemble esthétiquement plaisant. La calligraphie devint l'un des six arts classiques et anciens, au même titre que le rituel, la musique, le tir à l'arc, l'attelage et les chiffres.

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Les techniques et les conventions de l'écriture influencèrent la peinture, les critiques recherchant la force des coups de pinceau de l'artiste, leur spontanéité et leur variation pour produire l'illusion de la profondeur. Une autre influence de la calligraphie sur la peinture est l'importance accordée à la composition et à l'utilisation de l'espace vide. Enfin, la calligraphie resta si importante qu'elle apparut même sur des peintures pour décrire et expliquer ce que le spectateur voyait, pour indiquer le titre (bien que toutes les peintures n'aient pas reçu de titre de la part de l'artiste original) ou pour consigner le lieu de création et la personne à qui l'œuvre était destinée. Ces notes, voire ces poèmes, finirent par faire partie intégrante de la composition générale et devinrent indissociables du tableau lui-même. La mode était également à l'ajout d'inscriptions par les propriétaires et collectionneurs ultérieurs, qui allaient jusqu'à ajouter des portions supplémentaires de soie ou de papier à l'œuvre originale pour les accueillir. À partir du VIIe siècle, les propriétaires ajoutaient souvent leur propre sceau à l'encre rouge, par exemple. Il semble que les peintures chinoises aient été conçues pour être manipulées en permanence et embellies par une calligraphie de qualité.

La peinture

Les peintres chinois peignaient sur divers matériaux et dans de nombreux formats. Les formats les plus populaires étaient les murs (à partir de 1100 av. J.-C.), les cercueils et les boîtes (à partir de 800 av. J.-C.), les paravents (à partir de 100 ap. J.-C.), les rouleaux de soie conçus pour être regardés à la main ou accrochés aux murs (à partir de 100 ap. J.-C. pour les horizontaux et à partir de 600 ap. J.-C. pour les verticaux), les éventails fixes (à partir de 1100 ap. J.-C.), les couvertures de livres (à partir de 1100 ap. J.-C.) et les éventails pliants (à partir de 1450 ap. J.-C.).

Chinese Eunuchs
Eunuques chinois
Unknown Artist (Public Domain)

Les matériaux les plus populaires auprès des premiers artistes étaient le bois et le bambou, puis les matériaux suivants furent adoptés: les murs enduits (à partir de 1200 av. J.-C.), la soie (à partir de 300 av. J,.C.) et le papier (à partir de 100 ap. J.-C.). La toile ne serait largement utilisée qu'à partir du 8e siècle de notre ère. Les pinceaux étaient fabriqués à partir de poils d'animaux, coupés en pointe et attachés à un manche en bambou ou en bois. Il est important de noter qu'il s'agit précisément des mêmes instruments que ceux utilisés par les calligraphes. Les encres utilisées étaient obtenues en frottant sur une pierre humide une galette séché de matières animales ou végétales mélangées à des minéraux et à de la colle. Chaque artiste devait laborieusement fabriquer ses propres encres, car il n'existait pas de production commerciale.

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Les deux thèmes les plus populaires de la peinture chinoise étaient les portraits et les paysages.

Les deux thèmes les plus populaires de la peinture chinoise étaient les portraits et les paysages. Les portraits dans l'art chinois commencèrent pendant la période des Royaumes combattants (5e-3e siècle av. J.-C.) et étaient traditionnellement rendus avec beaucoup de retenue, généralement parce que le sujet était un grand érudit, un moine ou un fonctionnaire de la cour et devait donc, par définition, avoir une bonne moralité qui devait être dépeinte avec respect par l'artiste. C'est pourquoi les visages sont souvent apparemment impassibles, avec seulement un soupçon d'émotion ou de caractère subtilement exprimé. Souvent, le caractère du sujet est beaucoup plus clairement exprimé dans son attitude et ses relations avec les autres personnes présentes dans le tableau; cela est particulièrement vrai pour les portraits d'empereurs et de figures bouddhistes.

Il existe cependant des portraits plus réalistes, que l'on retrouve notamment dans les peintures murales des tombes. L'une des branches de l'art du portrait consistait à peindre des personnages historiques dans des scènes instructives de leur vie, qui montraient les avantages d'un comportement moral. Naturellement, il existait aussi des peintures de personnages dont les objectifs étaient moins nobles, comme les scènes populaires de la vie familiale chinoise qui se déroulent généralement dans un jardin.

Han Women, Dahuting Tomb.
Femmes Han, Tombeau redoutable.
Unknown Artist (Public Domain)

La peinture de paysage existe depuis toujours, mais le genre prit vraiment son essor sous la dynastie Tang, lorsque les artistes s'intéressèrent de plus près à la place de l'homme dans la nature. Dans les peintures Tang, de petites figures humaines guident généralement le spectateur à travers un paysage panoramique de montagnes et de rivières. Il n'est pas surprenant que les montagnes et l'eau aient dominé la peinture de paysage, puisque le mot même de paysage en chinois se traduit littéralement par "montagne et eau". Les arbres et les rochers sont également présents et l'ensemble de la scène est généralement censé illustrer une saison particulière de l'année. L'utilisation des couleurs était limitée, soit tout en nuances d'une seule couleur (illustrant les racines de la calligraphie), soit deux couleurs combinées, généralement des bleus et des verts.

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Conformément à la croyance taoïste dans les bienfaits de la contemplation d'une nature sereine, il y a rarement des éléments qui troublent la tranquillité des peintures de paysages, tels que des ouvriers agricoles, et aucun lieu spécifique n'est censé être représenté. Les périodes ultérieures verraient cependant des scènes de nature plus intimes et plus abstraites, se concentrant sur des thèmes très spécifiques tels que les jardins de bambous. Les peintures détaillées d'un seul animal, d'une seule fleur ou d'un seul oiseau étaient particulièrement populaires à partir de la dynastie Song (960-1279), mais elles étaient considérées comme artistiquement inférieures aux autres catégories de peintures chinoises.

Cependant, certains animaux devinrent le symbole de certaines idées et apparurent dans les peintures comme ils l'avaient déjà fait dans d'autres formes d'art telles que le travail du bronze. Par exemple, un couple de canards mandarins représentait un mariage heureux, un cerf représentait l'argent et un poisson la fertilité et l'abondance. De même, les plantes, les fleurs et les arbres avaient leur propre signification. Le bambou pousse droit et authentique comme doit l'être un bon érudit, le pin et le cyprès représentent l'endurance, les pêches la longévité, et chaque saison avait sa propre fleur: pivoine, lotus, chrysanthème et prunus.

The Emperor Ming Huang Travelling in Shu
Voyage de l'empereur Minghuang vers Shu
Unknown Artist (Public Domain)

La profondeur dans les peintures était obtenue en introduisant de la brume ou un lac au milieu du tableau, ce qui donnait l'illusion que les montagnes se trouvaient plus loin derrière. D'autres procédés consistaient à utiliser une encre plus pâle et des traits plus légers pour peindre des objets plus éloignés, tandis que les objets du premier plan étaient rendus plus sombres et plus détaillés. La peinture de la scène avec plusieurs points de vue différents et des perspectives multiples est une autre caractéristique commune de la peinture chinoise. L'une des plus célèbres peintures de paysage chinoises est le panorama de soie peinte du 8e siècle intitulé "Voyage de l'empereur Minghuang vers Shu". Il s'agit d'un gigantesque chef-d'œuvre détaillé de paysage de montagne dans le style Tang typique, utilisant uniquement des bleus et des verts. L'original a été perdu, mais une copie plus récente est exposée au Musée du Palais de Taipei.

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La sculpture

Les sculptures à grande échelle n'ont pas bien survécu, mais certains exemples monumentaux sont encore visibles, comme ceux taillés dans la paroi rocheuse des grottes de Longmen, dans le temple de Fengxian, près de Luoyang. Datant de 675 de notre ère, ces figures de 17,4 mètres de haut représentent un roi céleste bouddhiste et des démons gardiens. Un autre exemple célèbre de sculpture chinoise grandeur nature est celui de l'"Armée de terre cuite" de Shi Huangti. Plus de 7 000 guerriers, 600 chevaux et plusieurs chars avaient été placés pour garder la tombe de l'empereur Qin du IIIe siècle avant notre ère. Beaucoup d'efforts furent alors déployés pour rendre chaque figure unique, bien qu'elles aient toutes été fabriquées à partir d'un répertoire limité de parties du corps assemblées à partir de moules. Les visages et les cheveux, en particulier, furent modifiés pour donner l'illusion d'une véritable armée composée d'individus uniques.

En ce qui concerne les œuvres à plus petite échelle, la dynastie Shang (c. 1600-1046 av. J.-C.) est célèbre pour ses œuvres en bronze coulé. Les formes courantes des récipients en bronze sont des chaudrons à trois pieds, dont les jambes sont parfois transformées en animaux, en oiseaux ou en dragons. Ils peuvent être circulaires ou carrés, et beaucoup ont des couvercles et des poignées. La décoration en relief comprend des motifs répétitifs, des masques et des motifs de volutes. Les artistes Shang produisirent également des récipients en forme d'animaux tridimensionnels tels que des béliers, des éléphants et des créatures mythologiques.

Shang Dynasty Bronze Zun
Zun en bronze de la dynastie Shang
The British Museum (Copyright)

À l'époque des Han, la sculpture à petite échelle se présentait sous la forme de pierres ou de briques estampées et gravées de scènes en relief, et elle était particulièrement fréquente dans les tombes. Le sanctuaire de Wu Liang à Jiaxiang en est un exemple remarquable. Datant de 151 ou 168 de notre ère, il comporte quelque 70 dalles en relief représentant des scènes de batailles et des personnages historiques célèbres, tels que Confucius, tous identifiés par des textes d'accompagnement et couvrant l'histoire chronologique de la Chine dans un registre pictural semblable à celui d'un livre d'histoire.

Sous la dynastie Tang, la richesse des monastères bouddhistes permit une grande production d'art religieux.

À l'époque des Han également, les sculptures de chevaux en bronze coulé étaient très populaires. Ils étaient généralement représentés au galop, un seul sabot reposant sur le socle, de sorte qu'ils semblaient presque voler. Les figurines en terre cuite représentant des femmes, des hommes et des serviteurs debout étaient courantes à l'époque des Han. La fonte de bronze était utilisée pour fabriquer de petites figurines et des brûleurs d'encens ornés. Ces derniers étaient souvent incrustés d'or et d'argent ou dorés. Une superbe lampe à huile en bronze doré, représentant une servante agenouillée, date de la fin du IIe siècle avant notre ère.

Si les tombes des empereurs et des personnages importants étaient parfois ornées de grandes statues, la plupart des sculptures ultérieures portaient sur des sujets bouddhistes. À l'époque de la dynastie Tang, la richesse des monastères bouddhistes permit une grande production d'art religieux. Les sujets les plus populaires, comme toujours, étaient le Bouddha et les bodhisattvas, et ils allaient des figurines miniatures aux statues grandeur nature. Contrairement aux périodes précédentes, les personnages devinrent beaucoup moins statiques, le mouvement fluide qu'ils suggéraient suscitant même la critique de certains qui estimaient que les figures religieuses sérieuses ressemblaient parfois davantage à des danseurs de cour.

Tang Three-colour Glaze Jar
Pot à glaçure tricolore Tang
The British Museum (Copyright)

La poterie

Les Chinois étaient les maîtres de la poterie et de la céramique. Ils produisaient tout, des lourdes jarres de stockage fonctionnelles en faïence aux bols délicatement décorés en porcelaine la plus délicate, des vases aux tabourets de jardin, des théières aux coussins. Ils produisirent les premiers produits émaillés, les premiers céladons verts et les premiers produits sous glaçure peints au bleu de cobalt. L'évolution des techniques et des fours permit d'augmenter les températures de cuisson et de produire les premières poteries émaillées pendant la période Han. La poterie, en particulier les récipients peints à l'engobe gris que l'on trouve couramment dans les tombes Han, imitait très souvent la forme et la décoration des récipients en bronze, ce qui serait l'objectif de nombreux potiers au cours des périodes ultérieures. L'argile était utilisée pour produire de petits modèles non émaillés de maisons ordinaires qui étaient placés dans les tombes pour accompagner les morts et, sans doute, répondre symboliquement à leur besoin d'un nouveau foyer. Beaucoup de ces modèles étaient accompagnés d'un enclos pour animaux et de figurines de leurs occupants et d'animaux.

Les potiers Tang atteignirent un niveau de compétence technique supérieur à celui de leurs prédécesseurs. Les nouvelles glaçures colorées mises au point à cette époque comprenaient des bleus, des verts, des jaunes et des bruns, produits à partir de cobalt, de fer et de cuivre. Les couleurs étaient également mélangées, ce qui permit de produire les objets tricolores qui firent la renommée de la période Tang. De riches incrustations d'or et d'argent étaient également parfois utilisées pour décorer les céramiques Tang. Les périodes Yuan (1271-1368) et Ming (1368-1644) produisirent des céramiques encore plus célèbres, avec leur décor bleu sur blanc caractéristique et très copié, qui s'inspirait lui-même de peintures chinoises antérieures.

Hongshan Jade Dragon
Dragon de jade de Hongshan
David Owsley Museum (Copyright)

Arts mineurs

L'or, l'argent, le cuivre, le bronze, l'ivoire, le verre coloré, l'émail, les pierres précieuses, les pierres dures semi-précieuses, la soie, le bois et l'ambre sont autant de matériaux transformés en objets d'art par des artisans talentueux, mais les matériaux chinois les plus représentatifs des arts mineurs sont sans doute le jade et la laque. Le jade était particulièrement apprécié en Chine pour sa rareté, sa durabilité, sa pureté et son association avec l'immortalité. À l'aide de forets circulaires et d'outils en fer, ce matériau dur était sculpté en toutes sortes de bijoux, d'objets quotidiens et de figurines d'animaux, d'êtres humains et de créatures mythiques, en particulier des dragons. Le jade était particulièrement utilisé pour les objets rituels tels que le disque bi et les tubes zong (cong), tous deux fabriqués en grand nombre mais dont la fonction est inconnue. Une utilisation unique et étonnante du jade était la création de "costumes" pour recouvrir le corps du défunt dans les tombes royales Han. Les "costumes" couvrent les contours du corps et sont fabriqués à partir de deux mille pièces rectangulaires de jade sculptées individuellement et cousues ensemble à l'aide de fils d'or ou d'argent.

La laque - un liquide composé de gomme-laque et de résine - était utilisée pour recouvrir les objets en bois et autres matériaux depuis le néolithique en Chine. Elle servait à colorer et à embellir les paravents, les meubles, les bols, les coupes, les sculptures, les instruments de musique et les cercueils, où elle pouvait être sculptée, incisée et incrustée pour mettre en valeur des scènes de la nature, de la mythologie et de la littérature. L'État parrainait et supervisait la production d'objets en laque, les différentes écoles d'art de la laque produisant des formes communes mais avec des motifs distincts reconnaissables. Les objets en laque se présentaient sous la forme d'assiettes, de coupes et de jarres. Tout comme pour la poterie, ils imitaient souvent des récipients en métal, mais ils étaient décorés de manière plus élaborée, notamment avec des scènes de créatures mythiques apparaissant derrière des nuages et représentant probablement le monde des esprits de l'au-delà.

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Mark Cartwright
Mark est un auteur, chercheur, historien et éditeur à plein temps. Il s'intéresse particulièrement à l'art, à l'architecture et à la découverte des idées que toutes les civilisations peuvent nous offrir. Il est titulaire d'un Master en Philosophie politique et est le Directeur de Publication de WHE.

Citer cette ressource

Style APA

Cartwright, M. (2017, octobre 13). Art Chinois Antique [Ancient Chinese Art]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-14403/art-chinois-antique/

Style Chicago

Cartwright, Mark. "Art Chinois Antique." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le octobre 13, 2017. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-14403/art-chinois-antique/.

Style MLA

Cartwright, Mark. "Art Chinois Antique." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 13 oct. 2017. Web. 20 nov. 2024.

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