Période Jōmon

10 jours restants

Investissez dans l'enseignement de l'Histoire

En soutenant notre organisation reconnue d'utilité publique, World History Foundation, vous investissez dans l'avenir de l'enseignement de l'Histoire. Votre don nous aide à transmettre à la nouvelle génération les connaissances et les compétences dont elle a besoin pour comprendre le monde qui l'entoure. Aidez-nous à démarrer la nouvelle année prêts à publier des contenus historiques fiables et gratuits pour tous.
$3081 / $10000

Définition

Tony Hoang
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 02 mars 2016
Disponible dans ces autres langues: anglais, indonésien, malais, espagnol, Turc
Écouter cet article
X
Imprimer l'article
Jomon Clay Mask (by James Blake Wiener, CC BY-NC-SA)
Masque d'argile Jōmon
James Blake Wiener (CC BY-NC-SA)

La période Jōmon est l'ère historique la plus ancienne de l'histoire du Japon. Elle commença vers 14500 avant notre ère, ce qui coïncide avec la période néolithique en Europe et en Asie, et se termina vers 300 av. JC, avec le début de la période Yayoi. Le nom Jōmon, qui signifie "décoré par la corde" ou "à motifs", provient du style de poterie fabriqué à cette époque. Bien que l'ensemble de la période soit appelée Jōmon, différentes phases peuvent être identifiées en fonction du style et de l'utilisation prévue de la poterie.

Colonisation et subsistance

Les populations qui s'installèrent dans ce que l'on appelle aujourd'hui le Japon le firent vers la fin de la dernière période glaciaire, probablement en suivant des troupeaux d'animaux sur des ponts terrestres formés pendant la période glaciaire. Lorsque le climat se réchauffa et que les ponts terrestres disparurent, le futur peuple Jomon se retrouva sur une île. Les troupeaux d'animaux coupés de leur terre natale étant en voie de disparition, le peuple Jomon eut recours à la chasse et à la cueillette pour satisfaire ses besoins. Leur régime alimentaire était composé d'ours, de sangliers, de poissons, de crustacés, d'ignames, de raisins sauvages, de noix, de châtaignes et de glands. Des preuves de leur régime alimentaire ont été trouvées dans des tumulus, des tas de déchets domestiques et des monticules de coquillages qui se trouvaient près des villages.

Supprimer la pub
Publicité
BIEN QUE LE PEUPLE JōMON AIT DÉVELOPPÉ UN MODE DE VIE SÉDENTAIRE, LA CULTURE DU RIZ Ne fut INTRODUITE QUE VERS LA FIN DE LA PÉRIODE, VERS 900 AVANT NOTRE ÈRE.

À partir de 5000 av. JC, les Jōmon développèrent un mode de vie plus sédentaire en s'installant dans des villages; le plus grand d'entre eux couvrait alors environ 100 acres (environ 0,4 km²) et comptait environ 500 personnes. Les villages situés près de la mer dépendaient principalement de la pêche, tandis que les villages situés plus à l'intérieur des terres adoptèrent un mode de vie essentiellement basé sur la chasse. Dans de nombreux villages, on a trouvé ce que l'on suppose être des plates-formes cérémonielles en pierre et des fosses de stockage. Les premiers abris simples des villages se transformèrent rapidement en maisons semi-enterrées construites autour d'un foyer central, avec une structure soutenue par des piliers, pouvant accueillir environ cinq personnes chacune. Les Jōmon s'installèrent dans différentes régions en fonction des changements climatiques; les périodes froides nécessitaient la proximité de la mer, comme en témoignent les monticules de coquillages et d'arêtes de poisson beaucoup plus importants que ceux des périodes chaudes, où l'habitat se déplaça vers l'intérieur des terres afin de profiter de la flore et de la faune florissantes.

Parallèlement à ce changement de mode d'habitation, la population totale subit d'importantes fluctuations: en 5000 av. JC, la population passa de 20 000 à 100 000 personnes, pour atteindre 200 000 personnes en 3000 av. JC et retomber à 100 000 personnes à la fin de la période. Bien que les Jōmon aient eu une vie quelque peu sédentaire, la révolution agricole ne se produisit qu'avec l'introduction de la culture du riz vers la fin de la période Jōmon. C'est vers 900 av. JC que le riz fut introduit dans le sud-ouest du Japon en provenance de l'actuelle Corée, en même temps que des techniques avancées de travail du métal.

Supprimer la pub
Publicité

Jomon tools
outils Jōmon
The Trustees of the British Museum (Copyright)

Technologie

La technologie Jōmon, pour l'essentiel, consistait en des outils de base en pierre et en bois, tels que des couteaux et des haches, ainsi que des arcs et des flèches, similaires à la technologie néolithique utilisée en Europe et dans le reste de l'Asie. Outre les outils en pierre, divers pièges et collets aidaient également les Jōmon à chasser. Les vêtements étaient fabriqués à partir de l'écorce de mûrier, assemblés à l'aide d'aiguilles en os, et les Jōmon tressaient également des paniers en osier. Étant donné qu'à certaines périodes, le peuple Jōmon était installé près de l'océan, des outils de pêche tels que des harpons et des hameçons furent développés, ainsi que les techniques pour les utiliser. Contrairement à l'Europe et au reste de l'Asie, l'agriculture ne fut pratiquée que beaucoup plus tard, vers la fin de la période, de sorte qu'aucun outil d'agriculture à grande échelle n'a été trouvé avant la période Yayoi. Cependant, il existe des preuves d'horticulture ou de jardinage à petite échelle.

La poterie Jōmon

La poterie Jōmon était fabriquée à la main, sans l'aide d'un tour de potier, en façonnant à partir de spirales d'argile molle mélangée à d'autres matériaux tels que des fibres ou des coquillages écrasés. Ensuite, l'extérieur et l'intérieur de la poterie étaient lissés à l'aide d'outils, puis cuits sur un feu extérieur. Les restes de poterie Jōmon sont les plus anciennes poteries datées au monde dont on a retrouvé des milliers de pièces. La poterie utilisée au début de la période Jōmon, les périodes proto-Jōmon et Jōmon archaïque (14500 av. JC - 5000 av. JC), avait un fond arrondi et était utilisée pour cuisiner à l'extérieur, posée sur un tas de pierres ou de sable. La forme suivante de poterie, utilisée au début de la période Jōmon ancienne (5000 av. JC - 3000 av. JC), avait des fonds plats et était de plus en plus destinée à un usage intérieur. Au cours de la période Jōmon moyenne (3000 av. JC - 1000 av. JC), les récipients étaient décorés de façon plus élaborée, représentant notamment des flammes ou des serpents, et au cours de la période Jomon tardive (1000 av. JC - 300 av. JC), les parois de la poterie devinrent plus minces et les récipients avaient un plus large éventail d'utilisations.

Supprimer la pub
Publicité

Jomon cup
Coupe Jōmon
The Trustees of the British Museum (Copyright)

Rituels et croyances

On a découvert que les Jōmon enterraient les enfants dans de grandes jarres, les adultes dans des fosses et des monticules de coquillages près des villages, et qu'ils plaçaient des offrandes cérémonielles et d'autres ornements dans les tombes du milieu à la fin de la période Jōmon. Les figurines dogū en argile furent fabriquées à partir des premières phases Jōmon. Il s'agissait au départ d'images plates mesurant entre 3 et 30 centimètres. À la phase Jōmon moyenne, les figurines devinrent plus répandues et plus nombreuses, et à la phase du Jōmon tardif, les figurines acquirent des caractéristiques tridimensionnelles. Beaucoup de ces figurines représentaient des femmes enceintes dans l'espoir de stimuler la fertilité ou de simples personnes qui étaient parfois brisées dans la croyance que toute malchance ou maladie passerait à la figurine et manquerait la personne vivante qu'elle représentait. Une pratique courante pour les hommes entrant dans la puberté était l'arrachage rituel des dents pour des raisons inconnues. Dans le nord du Japon, un certain nombre de cercles de pierres ont été découverts autour de villages datant de la période Jōmon, dont le but n'est pas connu mais qui auraient, on suppose, favorisé la chasse ou la pêche abondante.

La transition vers le Yayoi

Pendant la majeure partie de la période Jōmon, le Japon était isolé du reste de l'Asie, de sorte que la culture, la société et la technologie pouvaient être qualifiées de plus originales et, sans doute, de plus primitives, puisqu'elles ne pouvaient avoir accès aux idées et à la technologie d'autres cultures. Ce n'est que dans les dernières phases de la période que l'on a trouvé des preuves de contact avec le continent, comme des poteries similaires en Corée et à Kyushu, l'île la plus au sud du Japon. Les Jōmon apprirent la culture du riz et le travail du métal en Corée et entrèrent en contact avec des personnes qui se mélangèrent aux indigènes dans la région la plus au sud. Ils deviendront le peuple japonais moderne, bien qu'un petit groupe conserve un pourcentage plus élevé d'ADN Jōmon original loin au nord, sur l'île d'Hokkaidō.

Supprimer la pub
Publicité

Bibliographie

World History Encyclopedia est un associé d'Amazon et perçoit une commission sur les achats de livres sélectionnés.

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Citer cette ressource

Style APA

Hoang, T. (2016, mars 02). Période Jōmon [Jomon Period]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-14430/periode-jomon/

Style Chicago

Hoang, Tony. "Période Jōmon." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le mars 02, 2016. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-14430/periode-jomon/.

Style MLA

Hoang, Tony. "Période Jōmon." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 02 mars 2016. Web. 21 déc. 2024.

Adhésion