
Cheomseongdae est une tour d'observation du VIIe siècle située à Gyeongju, la capitale du royaume de Silla de l'ancienne Corée. Il s'agit du plus ancien observatoire astronomique conservé en Asie de l'Est et il figure au n° 31 de la liste officielle des Trésors nationaux de Corée.
Gyeongju - Ville des arts et des sciences
On pense que la tour de l'observatoire, parfois connue sous le nom d'observatoire royal de Cheomseongdae, fut construite, selon le texte Samguk yusa du XIIIe siècle, dans les premières années du règne de la reine Seondeok (632-647), qui régnait juste avant que le royaume de Silla n'atteigne l'apogée de sa prospérité et ne contrôle toute la péninsule coréenne en 668. La capitale, Gyeongju, devint un centre de culture, d'art et de science, avec un essor particulier des mathématiques, de l'astronomie et de l'astrologie. Il est probable que la tour de Cheomseongdae ait été la pièce maîtresse de tout un quartier scientifique, tant l'effet des corps célestes sur les affaires humaines était important dans la culture coréenne. Le nom Cheomseongdae peut être traduit par "plate-forme de respect des étoiles".
Conception et fonction
La tour de l'observatoire en granit est construite en forme de bouteille. Haute de neuf mètres, elle fut construite à l'aide de 362-365 (les spécialistes ne s'accordent pas sur le nombre exact) grands blocs de pierre rectangulaires disposés de façon circulaire en 27 rangs. Selon certains historiens, ces nombres sont significatifs. Le nombre de blocs symbolise les jours de l'année et la reine Seondeok était le 27e monarque du royaume de Silla. De plus, la petite fenêtre carrée de la tour est placée de telle sorte qu'il y a 12 couches de briques au-dessus et au-dessous d'elle, représentant les mois du calendrier. La tour repose sur une base carrée construite à l'aide d'un seul rang de briques. La tour se rétrécit au fur et à mesure qu'elle s'élève et est surmontée d'une plate-forme carrée faite de huit longs blocs, deux de chaque côté. La conception d'ensemble est donc censée résumer la vision traditionnelle chinoise du monde, à savoir "ciel rond, terre carrée".
La tour agissait comme le gnomon d'un cadran solaire. Elle possède également une fenêtre orientée vers le sud qui capte les rayons du soleil sur le sol intérieur lors des équinoxes de printemps et d'automne. À l'origine, il est possible qu'une sphère armillaire (modèle de corps célestes) ait été placée au sommet de la tour. L'astronomie et l'astrologie occupaient une place importante dans la vie quotidienne de la Corée ancienne, régissant des activités telles que l'agriculture et conférant une autorité divine aux actions du souverain. La science de l'observation était également très développée et les scientifiques de Silla produisirent sans doute des cartes stellaires détaillées à l'aide d'observatoires tels que Cheomseongdae.
Autres théories
Selon des théories plus controversées, la tour aurait été conçue pour imiter la montagne sacrée bouddhiste du mont Sumeru (alias mont Meru) et aurait servi de lieu de culte et de prière pour la religion d'État de l'époque. Selon une autre théorie, la tour aurait été construite en l'honneur de la déesse mésopotamienne Ishtar (Inanna), associée aux cieux et qui aurait été vénérée par la reine Seondeok. Selon une autre hypothèse encore, la tour représenterait la forme féminine et serait donc un temple dédié au culte de la reine, la première femme souveraine de l'histoire du royaume de Silla. En l'absence de preuves convaincantes à l'appui de ces propositions, les spécialistes s'accordent à dire que la tour était en fait un observatoire.
This content was made possible with generous support from the British Korean Society.