Taejo de Goryeo

Définition

Mark Cartwright
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 07 novembre 2016
Disponible dans ces autres langues: anglais, portugais, espagnol
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Taejo of Goryeo (Wang Geon) (by Unknown Artist, Public Domain)
Taejo de Goryeo (Wang Geon)
Unknown Artist (Public Domain)

Taejo (r. de 918 à 943), précédemment connu sous le nom de Wang Geon ou Wang Kon, fut le fondateur et le premier roi du royaume de Goryeo (Koryo) qui unifia et gouverna l'ancienne Corée de 918 à 1392. Wang Geon reçut le titre posthume de Taejo, qui signifie "grand fondateur". Sa dynastie connut un essor sans précédent de la culture coréenne et son nom est à l'origine du nom de la Corée moderne.

Chute de Silla

Le royaume unifié de Silla (668-935) régna sur la péninsule coréenne pendant trois siècles, mais l'État connut un lent déclin. Les rébellions de la paysannerie et de l'aristocratie se multiplièrent et une période de troubles politiques, connue sous le nom des Trois royaumes tardifs (889-935), s'ensuivit. Gyeon Hwon, un chef paysan, profita de l'agitation politique en 892 pour faire renaître l'ancien royaume de Baekje dans la partie sud-ouest de la péninsule. Pendant ce temps, un moine bouddhiste aristocrate, Gung Ye, déclara un nouvel État Goguryeo dans le nord en 901, connu sous le nom de "Goguryeo tardif". Gung Ye était assisté par son premier ministre et général Wang Geon, fils d'un riche marchand et chef local de Gaeseong, dans le royaume de Silla.

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Il s'ensuivit une lutte de pouvoir pour le contrôle de la péninsule. Gyeon Hwon attaqua Gyeongju, la capitale de Silla, en 927, tandis que la tyrannie impopulaire et fanatique de Gung Ye le conduisit à la mort aux mains de son peuple. Wang Geon lui succéda en 918 et participa probablement à l'assassinat de son prédécesseur. Une fois au pouvoir, Wang s'attaqua au Baekje tardif, alors en proie à des luttes intestines, puis au Silla. Le dernier roi de Silla, Gyeongsun, se rendit finalement en 935 et laissa Wang Geon unifier le pays une fois de plus, mais sous un nouveau nom, Goryeo.

Le roi Taejo nomma son nouveau royaume unifié Goryeo, ce qui signifie "Haut et beau".

Une Corée unifiée

Wang Geon était désireux de raviver les anciennes gloires du royaume de Goguryeo (Koguryo), qui avait prospéré pendant la période des Trois Royaumes (37 av. J.-C. - 668 de notre ère), et donna donc à son nouveau royaume le nom de Goryeo, qui signifie "Haut et beau". C'est peut-être pour la même raison que Wang choisit la ville septentrionale de Songdo/Songdak (aujourd'hui Gaeseong) comme nouvelle capitale. Wang Geon se proclama roi et, pour sa contribution à la création du nouvel État, reçut le titre posthume de roi Taejo ou "grand fondateur".

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Wang maintint de nombreuses institutions gouvernementales de Silla et, pour s'assurer la loyauté de l'élite conquise de Silla et de Baekje, il distribua à Gyeongsun et à d'autres aristocrates des terres et des postes importants au sein du gouvernement de Goryeo. Craignant d'être un jour victime d'un soulèvement comme son prédécesseur, Wang se maria avec plusieurs familles et clans de l'élite, une stratégie qui permit au nouveau roi d'acquérir six reines et 23 consorts. Wang serait le père de 25 fils et de 9 filles. On attribue également au roi l'élargissement de l'accès de l'aristocratie aux postes gouvernementaux supérieurs, la construction de nouvelles écoles et l'amélioration des rendements agricoles grâce à l'allègement de la charge fiscale pesant sur la paysannerie.

Map of the Goryeo Empire (11th century CE)
Carte de l'empire Goryeo (XIe siècle)
Korean Culture & Information Service (CC BY-SA)

Wang continua à soutenir le confucianisme, le bouddhisme et le chamanisme en tant que trois principales religions de l'État. Wang était un adepte particulier du chamanisme et croyait au pungsu, la pratique consistant à sélectionner soigneusement les emplacements géographiques pour bénéficier des forces vitales naturelles censées émaner des arbres, des rivières et des montagnes. Wang fut fortement influencé par le pungsu dans le choix de ses capitales principales et régionales.

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Le bouddhisme était la religion la plus importante et la plus pratiquée, comme elle l'avait été pendant des siècles en Corée, ce dont témoigne le parrainage par Wang de nombreux projets de construction de temples, dont dix nouveaux temples bouddhistes dans la capitale. Wang attribua d'ailleurs son succès dans la création du royaume de Goryeo à sa foi dans le bouddhisme:

Le succès de la grande entreprise de fondation de notre dynastie est entièrement dû aux pouvoirs protecteurs des nombreux bouddhas. Nous devons donc construire des temples pour les écoles Son et Kyo et y nommer des abbés, afin qu'ils puissent accomplir les cérémonies appropriées et cultiver eux-mêmes la voie. (Portail, 81)

Politique étrangère

Le royaume de Taejo était cependant loin d'être sûr, et les tribus khitan (Qidan) du nord résistaient obstinément aux politiques expansionnistes de Goryeo à la fin du Xe et au début du XIe siècle. C'est à cette époque que les réfugiés du Balhae (Parhae), l'État de Mandchourie du Nord, se réfugièrent à Goryeo, après l'effondrement de cet État en 926 aux mains des Khitan. Ces derniers finirent par être soumis et contenus par la construction d'une grande muraille sur la frontière nord de la péninsule. Pyongyang se vit également accorder une plus grande importance afin de dissuader toute nouvelle incursion. La haine ne cessa pas pour autant car lorsque les Khitan envoyèrent une ambassade et offrirent 50 chameaux en 942, Wang réagit en exilant les ambassadeurs sur une île et en laissant les chameaux mourir de faim.

Goryeo Palace Painting
Peinture du palais de Goryeo
Unknown Artist (Public Domain)

Wang était également très actif dans le sud, où il conquit l'île de Tamna (Cheju). Les relations avec la Chine étaient pacifiques; la dynastie des Tang postérieurs reconnut Wang en tant que souverain de la Corée en 932, et les échanges commerciaux et culturels se poursuivirent, notamment avec l'avènement de la dynastie des Song sous le règne des successeurs immédiats de Wang, à commencer par son fils Mu (le roi Hyejong), puis le frère de Mu, Jeongjong.

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Les dix injonctions

Juste avant sa mort, en 943, Wang dressa une liste de points qu'il souhaitait que ses successeurs suivent dans la gestion de l'État de Goryeo. Wang exigeait que ces points soient "lus matin et soir et utilisés à jamais comme un miroir de réflexion" (Seth, 99). Ces textes sont connus sous le nom de "Dix injonctions"(Sip Hunyo) et, bien que certains historiens suggèrent qu'ils aient pu être rédigés au cours du siècle suivant la mort de Wang, ils exercèrent néanmoins une profonde influence sur la politique gouvernementale longtemps après leur rédaction. Pratt (466) les résume comme suit:

  1. L'État est fondé sur le bouddhisme: honorer les traditions Seon et Kyo.
  2. Ne pas autoriser la construction de nouveaux temples à moins qu'ils ne soient conformes aux principes pungsu de Toson.
  3. Le fils aîné doit succéder au trône. S'il est indigne, choisir le suivant. S'il est lui aussi indigne, choisir le suivant, et ainsi de suite.
  4. Nous avons toujours suivi la Chine des Tang; ne pas imiter les Khitan.
  5. L'État est fondé sur un bon pungsu et le site de Pyongyang est crucial. Il faut s'y rendre tous les quatre ans pendant 100 jours.
  6. Maintenir les festivals de Palgwan-hoe et de Yondung-hoe.
  7. Gouverner comme les rois classiques, avec équité, en prenant judicieusement les conseils et en ne surtaxant pas le peuple.
  8. Au sud du col de Cha et au-delà de la rivière Geum, le peuple est aussi difficile que le terrain. Ne pas leur donner pas de postes importants et ne pas les marier pas à la famille royale.
  9. Ne pas pratiquer le favoritisme, payer des émoluments équitables et prendre toujours soin de l'armée.
  10. Étudier les anciens rois de Chine et garder comme devise le classique "Pas de complaisance".

This content was made possible with generous support from the British Korean Society.

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Mark Cartwright
Mark est un auteur, chercheur, historien et éditeur à plein temps. Il s'intéresse particulièrement à l'art, à l'architecture et à la découverte des idées que toutes les civilisations peuvent nous offrir. Il est titulaire d'un Master en Philosophie politique et est le Directeur de Publication de WHE.

Citer cette ressource

Style APA

Cartwright, M. (2016, novembre 07). Taejo de Goryeo [Taejo of Goryeo]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-15408/taejo-de-goryeo/

Style Chicago

Cartwright, Mark. "Taejo de Goryeo." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le novembre 07, 2016. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-15408/taejo-de-goryeo/.

Style MLA

Cartwright, Mark. "Taejo de Goryeo." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 07 nov. 2016. Web. 21 nov. 2024.

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