Le hwarang était une organisation parrainée par l'État pour l'éducation des jeunes hommes d'élite dans l'ancien royaume de Silla, en Corée. Connus sous les noms de "Garçons-fleurs", "Jeunesse fleurie" ou "jeunesse d'élite" (et parfois aussi sous celui, plutôt trompeur, de "Chevaliers"), les hwarang juraient fidélité à l'État, à leur famille et les uns aux autres. Les garçons se réunissaient souvent dans des lieux d'une grande beauté naturelle, notamment des montagnes et des rivières sacrées, où ils chantaient et dansaient le visage peint et portaient des chaussures ornées de bijoux. L'organisation visait à préparer les jeunes hommes à leur futur rôle dans la société et la majorité des politiciens et administrateurs les plus importants de l'État avaient été éduqués dans le hwarang.
Formé au moins à partir du 6e siècle de notre ère, le hwarang était composé d'adolescents qui suivaient l'idéal connu sous le nom de pungwolto ou "voie du vent et de la lune". On ne sait pas exactement ce que cela signifiait, mais les sources historiques coréennes telles que le Samguk sagi et le Samguk yusa nous apprennent que les garçons suivaient un mélange éducatif d'enseignements religieux et martiaux ainsi que de musique, de danse, d'éthique et d'une bonne dose de nationalisme, y compris un défi à la mort. Seuls les fils de l'aristocratie pouvaient y adhérer, et le véritable objectif du système, parrainé par l'État, était probablement de permettre à la classe dirigeante de sélectionner les jeunes les plus talentueux et de les destiner à de futurs postes au sein de l'appareil d'État.
La partie religieuse de l'éducation était, comme dans l'ensemble de la Corée, un mélange de bouddhisme, de taoïsme et de confucianisme avec, probablement, des éléments de chamanisme qui était pratiqué depuis longtemps dans la péninsule. Le Samguk yusa ajoute que les garçons étudiaient également les Cinq Relations, les Six Arts, les Trois Professions Savantes et les Six Voies du Service Gouvernemental, qui contenaient tous des règles de comportement éthique et préparaient les étudiants à la vie dans la fonction publique. Le code d'honneur des Cinq Relations (sesok ogye), créé par le moine bouddhiste Wongwang au début du 7e siècle, illustre le mieux la forte association entre le hwarang et les besoins de l'État :
- Servir le roi avec loyauté.
- Servir ses parents avec loyauté.
- Faire toujours preuve de loyauté envers ses amis.
- Ne jamais battre en retraite au combat.
- Ne jamais tuer inutilement.
L'organisation précise du hwarang n'est pas connue, si ce n'est que le chef d'un groupe unique de quelques centaines de jeunes portait le titre de kukson ou "Immortel national". Il était choisi dans la classe des os véritables ou shingol de la hiérarchie sociale rigide du royaume de Silla, le Système des Os. Le kukson était assisté de plusieurs moines érudits bouddhistes qui se chargeaient probablement de l'instruction. Le patron du groupe était le Bouddha Maitreya (le Bouddha à venir), également connu sous le nom de "Bienveillant", et les membres se considéraient comme des réincarnations de Bouddha. Le hwarang était divisé en sous-groupes portant des noms associés au bouddhisme, tels que "la bande de l'arbre aux fleurs de dragon" (en référence à l'arbre où Maitreya arriva pour la première fois sur terre).
On manque de détails sur les cérémonies d'initiation auxquelles se livraient les garçons, si ce n'est que la danse et le chant étaient des éléments importants, tout comme le serment de loyauté envers les autres membres. Les membres et les idéaux du hwarang étaient célébrés dans les hyangga, les chants populaires indigènes de Corée. En effet, beaucoup furent écrits par des membres du groupe. Dans cet exemple, écrit par Tugo et intitulé Mo Chukchirang ka ou "Ode au chevalier Chukchi", écrit vers 692-702, l'auteur fait l'éloge de son maître:
Tous les êtres vivants se plaignent et se lamentent
Sur le printemps qui est passé ;
Ton visage autrefois beau et brillant
Est sur le point de porter de profonds sillons.
Je dois t'apercevoirMême pour un moment impressionnant.
Mon esprit fervent ne peut se reposer la nuit
Au milieu des armoises.
(Lee, P.H., 72)
Parmi les anciens membres les plus célèbres du hwarang figurent le grand général Kim Yu-sin, son fils Won-sul et Kwanchang, qui donna sa vie avec courage lors d'une bataille contre le royaume de Baekje (Paekche) en 660. Suite à une montée du nationalisme coréen et à la découverte d'un manuscrit intitulé Les Chroniques du Hwarang (Hwarang segi) dans les années 1980, le sujet a connu un regain d'intérêt, avec même une nouvelle série télévisée prévue pour décembre 2016 en Corée, intitulée hwarang.
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