Jang Bogo

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Définition

Mark Cartwright
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 25 novembre 2016
Disponible dans ces autres langues: anglais, Turc
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Junk Ship (by Christoph Swoboda, CC BY-SA)
Jonque
Christoph Swoboda (CC BY-SA)

Jang Bogo était un puissant chef de guerre, commandant de la marine et marchand coréen qui finit par monopoliser le commerce maritime en Asie du Nord-Est au point d'être surnommé le "roi de la mer Jaune" durant la première moitié du IXe siècle. Ses exploits lui ont valu un statut légendaire dont il jouit encore aujourd'hui en Corée.

Enfance

La vie et les activités commerciales de Jang Bogo sont décrites dans le récit d'un pèlerinage à Tang à la recherche de la loi (Nyu To kyuho junrei koki) par le moine érudit japonais Ennin (alias Jikaku Daishi, 794-864). Ce récit contient un passage décrivant un voyage sur l'un des navires de Jang en 840 vers le monastère bouddhiste de Shandong. Parmi les autres sources, on trouve les œuvres du poète chinois Du Mu. Il est intéressant de noter ici qu'en effet, la plupart des récits anciens des exploits de Jang proviennent de sources chinoises et japonaises, ce qui indique sa renommée dans toute l'Asie orientale. Cela a conduit l'historien Kyung Moon Hwang à déclarer : "il n'y a peut-être pas eu de personnage historique coréen plus connu en dehors de l'Asie du Nord-Est avant le XXe siècle" (28).

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Jang nacquit, peut-être en 788, dans une famille modeste de la ville de Cheonghae (île de Wando), située au large de la côte sud-ouest du royaume unifié de Silla de la Corée antique. Au début de sa carrière, nous savons que Jang servit en tant qu'officier dans l'armée de la dynastie Tang, comme beaucoup de ses contemporains de Silla, et qu'il combattit dans le bassin inférieur de la rivière Huai en Chine.

Commandant de la garnison de Cheonghae

De retour en Corée en 828, Jang demanda au roi de Silla la permission d'établir une garnison à Cheonghae. Jang fit valoir que seule une présence militaire permanente pouvait éradiquer les pirates chinois gênants qui sévissaient dans les mers d'Asie de l'Est à cette époque et fournir une escorte navale aux Coréens voyageant par mer qui étaient si souvent capturés par les pirates et vendus comme esclaves en Chine. Sa proposition fut acceptée par le roi Heungdeok, et Jang fut nommé commandant, poste qu'il occupa jusqu'en 846. Il est possible que l'approbation royale n'ait été qu'une simple formalité, car Jang possédait déjà sa propre marine privée, mais une forteresse, connue sous le nom de Cheonghaejin, qui abritait 10 000 soldats, fut construite.

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Depuis sa base, la flotte navale de Jang pouvait contrôler tout le commerce maritime entre la Chine, la Corée et le Japon à travers les mers Jaune et du Sud.

Depuis sa base, la flotte navale de Jang pouvait contrôler tout le commerce maritime entre la Chine et la Corée à travers la mer Jaune et la mer du Sud, ainsi que le commerce vers et depuis l'ancien Japon. Les marchandises expédiées incluaient les métaux précieux, les produits manufacturés, des meubles aux armes, la soie, le thé et le ginseng. En outre, le réseau commercial de l'époque permettait d'établir des contacts avec des commerçants venus de pays aussi éloignés que l'Arabie et l'Afrique de l'Est, qui apportaient des épices, des tapis et des produits animaux exotiques.

Après avoir débarrassé la région de la piraterie, et grâce à sa direction de la communauté coréenne de la péninsule de Shandong, Jang établit un monopole lucratif sur le commerce de la céramique de la région. Il pourrait bien avoir contribué à la popularité de la porcelaine chinoise dans le monde entier et facilité les améliorations technologiques dans les poteries coréennes. On attribue également à Jang la création du temple bouddhiste de Pophwawon et de son monastère à Shandong, qui comptait 28 moines et nonnes. Ce temple répondait non seulement aux besoins religieux des expatriés de Silla, mais il servait également de quartier général diplomatique et commercial.

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Map of East Asia
Carte de l'Asie de l'Est
Fabartus (Public Domain)

Politique de Silla et assassinat

En 839, Jang soutint Gim Ujing et, en attaquant la capitale de Gyeongju, l'aida à monter sur le trône du royaume unifié de Silla en tant que roi Sinmu. En remerciement, le roi donna à Jang le titre impressionnant de Grand Général de Cheonghae. Malheureusement, Sinmu ne régnera qu'un an, et Jang chercha donc à maintenir son influence à la cour en faisant épouser à sa fille le fils du successeur de Sinmu, le roi Munseong, afin qu'elle devienne sa seconde reine. Ces démarches n'aboutirent pas et Jang fut assassiné en 846 par un assassin connu sous le nom de Yeomjang, engagé par ses rivaux politiques aristocrates qui, sans aucun doute, le considéraient comme un roturier qui avait acquis trop de pouvoir pour son propre bien. La garnison de Cheonghae, ayant rempli sa mission, fut dissoute en 851.

La réputation de Jang a cependant perduré, non seulement au cours des siècles suivants grâce aux auteurs anciens, mais aussi dans la Corée moderne où l'on constate un regain d'intérêt pour les héros historiques nationaux. Des musées, des émissions de télévision, des sous-marins et même une station de recherche en Antarctique ont été consacrés à cette figure légendaire de l'âge d'or où la Corée dominait les réseaux commerciaux de l'Asie du Nord-Est.

This content was made possible with generous support from the British Korean Society.

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Mark Cartwright
Mark est un auteur, chercheur, historien et éditeur à plein temps. Il s'intéresse particulièrement à l'art, à l'architecture et à la découverte des idées que toutes les civilisations peuvent nous offrir. Il est titulaire d'un Master en Philosophie politique et est le Directeur de Publication de WHE.

Citer cette ressource

Style APA

Cartwright, M. (2016, novembre 25). Jang Bogo [Jang Bogo]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-15487/jang-bogo/

Style Chicago

Cartwright, Mark. "Jang Bogo." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le novembre 25, 2016. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-15487/jang-bogo/.

Style MLA

Cartwright, Mark. "Jang Bogo." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 25 nov. 2016. Web. 21 déc. 2024.

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