Ninhursag

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Définition

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 26 janvier 2017
Disponible dans ces autres langues: anglais
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Libation Offered to a Vegetation Goddess (by Claude Valette, CC BY-ND)
Libation offerte à une déesse de la végétation
Claude Valette (CC BY-ND)

Ninhursag est la déesse-mère sumérienne, l'une des plus anciennes et des plus importantes du panthéon mésopotamien. Elle est connue comme la Mère des Dieux et la Mère des Hommes pour son rôle dans la création des entités divines et mortelles.

Elle a remplacé la déesse-mère précédente, Nammu (également connue sous le nom de Namma), dont le culte est attesté dès la IIIe dynastie (2600-2334 av. J.-C.) de la Période des dynasties archaïques (2900-2334 av. J.-C.). Ninhursag a reçu de nombreux noms différents dans divers mythes, en fonction de son rôle particulier ou du thème de l'histoire.

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À l'origine, elle était connue sous les noms de Damkina et Damgalnuna à Sumer, une déesse mère nourricière associée à la fertilité dans la ville de Malgum. Son mari/compagnon était Sul-pa-e, un dieu mineur associé au monde souterrain, avec lequel elle eut trois enfants (Asgi, Lisin et Lil). Elle est beaucoup plus souvent représentée comme l'épouse/compagne d'Enki, dieu de la sagesse parmi de nombreux autres attributs.

Ninhursag" signifie "Dame de la montagne" et provient du poème Lugale dans lequel Ninurta, dieu de la guerre et de la chasse, vainc le démon Asag et son armée de pierre et construit une montagne avec leurs cadavres. Ninurta donne la gloire de sa victoire à sa mère Ninmah ("Reine magnifique") et la renomme Ninhursag.

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Elle est également connue sous le nom de Nintud/Nintur ("Reine de la hutte d'accouchement") et, pour les Akkadiens, sous le nom de Belet-ili ("Reine des dieux"). Ses autres noms sont Makh, Ninmakh, Mamma, Mama et Aruru. Dans l'iconographie, elle est représentée par un signe ressemblant au symbole grec Omega, souvent accompagné d'un couteau; on pense qu'il représente l'utérus et la lame utilisée pour couper le cordon ombilical, symbolisant ainsi le rôle de déesse-mère de Ninhursag.

Elle apparaît pour la première fois dans des ouvrages écrits au DA I (alias Dynastie Archaïque I, vers 2900-2800 av. J.-C.), mais des preuves matérielles suggèrent que le culte de la déesse mère remonte au moins à 4500 avant notre ère, pendant la période d'Obeïd (c. 5000-4100 av. J.-C.), avant l'arrivée des Sumériens dans la région du sud de la Mésopotamie. Ninhursag est l'une des candidates les plus probables à la figure originelle de la "terre-mère", issue de Nammu, car elle est associée à la fertilité, à la croissance, à la transformation, à la création, à la grossesse, à l'accouchement et à l'éducation des enfants.

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Un autre de ses premiers noms, Ki ou Kishar, l'identifie comme la "terre-mère". Elle était souvent invoquée par les mères, car on pensait qu'elle formait et soignait l'enfant dans le ventre de sa mère et qu'elle le nourrissait après sa naissance. Ninhursag est l'une des quatre divinités créatrices dans la croyance religieuse sumérienne (avec Anu, Enlil et Enki) et est fréquemment mentionnée dans les mythes mésopotamiens les plus importants.

Enki et Ninhursag

Le mythe sumérien Enki et Ninhursag raconte l'histoire du début du monde dans le jardin du paradis connu sous le nom de Dilmun. Ninhursag, déesse jeune et dynamique, s'est retirée pour l'hiver afin de se reposer de son rôle dans la création. Enki, dieu de la sagesse, de la magie et de l'eau douce, la trouve là et tombe profondément amoureux d'elle. Ils passent de nombreuses nuits ensemble et Ninhursag tombe enceinte d'une fille qu'ils nomment Ninsar ("Dame de la végétation"). Ninhursag confère à l'enfant une croissance exceptionnelle et, en neuf jours, elle devient femme. Au printemps, Ninhursag doit retourner à ses fonctions de nourricière des êtres vivants sur terre et quitte Dilmun, mais Enki et Ninsar restent.

Dans tous les mythes qui la concernent, Ninhursag est associée à la vie et au pouvoir, mais Enki en vient à rivaliser avec elle et, AU FINAL, à la dominer.

Enki s'ennuie terriblement de Ninhursag et, un jour, voit Ninsar se promener dans les marais et croit qu'elle est l'incarnation de Ninhursag. Il la séduit et elle tombe enceinte d'une fille, Ninkurra (déesse des alpages). Ninkurra devient elle aussi une jeune femme en neuf jours, et Enki croit à nouveau voir sa bien-aimée Ninhursag dans la jeune fille.

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Il quitte Ninsar pour Ninkurra, qu'il séduit, et celle-ci donne naissance à une fille nommée Uttu ("La tisseuse de modèles et de désirs de vie"). Uttu et Enki sont heureux ensemble pendant un certain temps, mais comme pour Ninsar et Ninkurra, Enki se lasse d'elle lorsqu'il réalise qu'elle n'est pas Ninhursag et la quitte pour retourner à son travail sur terre.

Uttu est désemparé et appelle Ninhursag à l'aide, lui expliquant ce qui s'est passé. Ninhursag dit à Uttu d'effacer la semence d'Enki de son corps et de l'enterrer dans la terre de Dilmun. Uttu fait ce qu'on lui demande et, neuf jours plus tard, huit nouvelles plantes sortent de terre. C'est alors qu'Enki revient accompagné de son vizir Isimud.

En passant devant les plantes, Enki s'arrête pour demander ce qu'elles sont, et Isimud cueille la première et la tend à Enki, qui la mange. Il apprend qu'il s'agit d'une plante arborescente et la trouve si délicieuse qu'Isimud cueille les sept autres, qu'Enki s'empresse de manger. Ninhursag revient et est furieuse qu'Enki ait mangé toutes les plantes. Elle tourne vers lui l'œil de la mort, le maudit et quitte le paradis et le monde.

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Enki tombe malade et se meurt, et tous les autres dieux se lamentent, mais personne ne peut le guérir à l'exception de Ninhursag, et elle est introuvable. Un renard apparaît, l'un des animaux de Ninhursag, qui sait où elle se trouve et part la chercher. Ninhursag se précipite auprès d'Enki, l'attire à elle et place sa tête contre sa vulve. Elle l'embrasse et lui demande où est sa douleur, et à chaque fois qu'il le lui dit, elle attire la douleur dans son propre corps et donne naissance à une autre divinité. C'est ainsi que naissent huit des divinités les plus favorables à l'humanité:

  • Abu - dieu des plantes et de la croissance
  • Nintulla - Seigneur de Magan, qui régit le cuivre et les métaux précieux
  • Ninsitu - Déesse de la guérison et épouse de Ninazu
  • Ninkasi : déesse de la bière
  • Nanshe - Déesse de la justice sociale et de la divination
  • Azimua - déesse de la guérison et épouse de Ningishida du monde souterrain
  • Emshag - Seigneur de Dilmun et de la fertilité
  • Ninti - "la dame de la côte", qui donne la vie

Enki est guéri et se repent de son imprudence à manger les plantes et de son inconscience à séduire les filles. Ninhursag lui pardonne et tous deux reprennent le travail de création.

Le mythe représente Ninhursag comme une femme toute-puissante, capable d'infliger la mort à l'un des dieux les plus puissants, mais aussi la seule à pouvoir le guérir. Enki et Ninhursag ont également été invoqués comme étant à la base du récit biblique de la création dans la Genèse. L'érudit Samuel Noah Kramer écrit:

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Le résultat le plus intéressant de notre analyse comparative du poème sumérien est peut-être l'explication qu'il fournit pour l'un des motifs les plus déroutants de l'histoire biblique du paradis, le célèbre passage décrivant la création d'Ève, "la mère de tous les vivants", à partir de la côte d'Adam - car pourquoi une côte? Pourquoi le conteur hébreu a-t-il jugé plus approprié de choisir une côte plutôt qu'un autre organe du corps pour façonner la femme dont le nom, Ève, selon la notion biblique, signifie approximativement "celle qui fait vivre". La raison devient tout à fait claire si nous supposons qu'un contexte littéraire sumérien, tel que celui représenté par notre poème de Dilmun, sous-tend le conte biblique du paradis; en effet, dans notre poème sumérien, l'un des organes malades d'Enki est la côte. Or, le mot sumérien pour "côte" est ti (prononcé tee); la déesse créée pour la guérison de la côte d'Enki était donc appelée en sumérien Nin-ti "la Dame de la côte". Mais le mot sumérien ti signifie également "faire vivre" ainsi que "la Dame de la côte". Dans la littérature sumérienne, la "Dame de la côte" en est donc venue à être identifiée à la "Dame qui fait vivre" par ce que l'on peut appeler un jeu de mots. C'est ce jeu de mots, l'un des plus anciens de la littérature, qui a été repris et perpétué dans l'histoire biblique du paradis, bien que là, bien sûr, le jeu de mots perde sa validité, puisque les mots hébreux pour "côte" et "qui fait vivre" n'ont rien en commun. (149)

Outre l'influence sur le récit biblique ultérieur, le mythe met en évidence le pouvoir de la déesse-mère dans la croyance sumérienne. Aucun des dieux masculins qui ont participé à la création - pas même les plus puissants comme Anu ou Enlil - ne peut faire quoi que ce soit pour guérir Enki; seule la déesse-mère peut faire sortir la maladie et transformer la mort en vie. Dans tous les mythes qui la concernent, Ninhursag est associée à la vie et au pouvoir, mais Enki en vient à rivaliser avec elle et, au final, à la dominer.

Enki et Ninmah

Dans le mythe d'Enki et Ninmah, Ninhursag commence sur un pied d'égalité avec le dieu, mais finit par perdre son statut. On sait que les divinités féminines de Mésopotamie ont été éclipsées par les mâles sous le règne d'Hammurabi de Babylone (1792-1750 av. J.-C.). Si l'on pouvait déterminer avec certitude que l'histoire d'Enki et de Ninmah date de cette époque, le mythe correspondrait alors au déclin général de la stature et de l'égalité que les déesses (et les femmes) connaissaient alors. Aucune date précise n'a cependant été établie pour l'œuvre. Comme le note le chercheur Jeremy Black:

L'absence d'un cadre historique autre qu'assez général pour les compositions sumériennes signifie que toute approche chronologique des questions littéraires, telles que le développement des genres ou la corrélation avec des processus ou des événements historiques, doit être largement abandonnée. (Lire la poésie sumérienne, 23)

Il est possible que l'histoire provienne de la dernière période de l'histoire mésopotamienne, cependant, et étant donné la perte de stature de la déesse dans le mythe, une date plus tardive est plus probable. Bien que l'on puisse être tenté de situer ce récit avant Enki et Ninhursag, parce qu'elle est connue sous son nom antérieur dans cette histoire, de telles affirmations sont indéfendables. Les noms de la déesse changent d'une histoire à l'autre et ne permettent pas de dater un texte en particulier, sauf peut-être ceux qui identifient Ninhursag comme l'ancienne Damgalnuna.

L'histoire débute avec les jeunes dieux fatigués par leur labeur incessant. Ils sont contraints de creuser des canaux, de moissonner des champs et de s'engager dans toutes sortes de travaux subalternes, ce qui les empêche d'avoir un travail plus important ou des loisirs. Ils crient à Enki de faire quelque chose pour les aider, mais Enki, représenté comme un dieu suprême, se repose après l'effort de la création et ne se réveille pas. La mère d'Enki, Nammu, entend leurs cris et porte leurs larmes à Enki et le réveille. Enki est contrarié par cette demande mais consent à ce que sa mère lui demande de créer des êtres qui soulageront le fardeau des dieux. Il lui demande de travailler avec Ninmah et d'autres déesses de la fertilité pour créer des êtres humains et leur donner la vie.

Imdugud Copper Frieze from the Ninhursag Temple
Frise en cuivre d'Imdugud provenant du temple de Ninhursag
Osama Shukir Muhammed Amin (Copyright)

Une fois les humains créés, Enki organise un grand banquet de célébration. Tous les anciens dieux louent sa sagesse et les jeunes dieux sont déchargés de leurs tâches. Enki et Ninmah boivent de la bière ensemble et finissent par s'enivrer. Ninmah défie Enki dans une sorte de concours en disant que les corps des humains - conçus par Enki - peuvent être bons ou mauvais, mais que leur destin sera bon ou mauvais selon sa volonté à elle. Enki accepte son défi en disant: "Quel que soit le destin que tu décides, bon ou mauvais, je l'améliorerai".

Ninmah crée un homme dont les mains sont fragiles et Enki améliore sa vie en faisant de lui le serviteur d'un roi car il ne pourra plus voler. Elle fabrique ensuite un homme qu'elle rend aveugle, mais Enki améliore sa vie en lui donnant le don de la musique et en faisant de lui un ménestrel pour le roi. Le même schéma se répète: Ninmah lance à Enki des défis de plus en plus grands, qu'il relève. Elle crée finalement un être sans pénis ni vagin, mais Enki trouve une place pour cette créature en tant qu'eunuque du roi qui veillera sur lui.

Ninmah est frustrée et jette son prochain morceau d'argile par terre, mais Enki le ramasse et reprend le jeu, lui expliquant qu'il va maintenant façonner une créature et qu'elle doit améliorer son sort comme lui l'a fait. Il crée un homme affligé dans toutes les parties de son corps et le remet à Ninmah. Elle essaie de le nourrir, mais il ne peut pas manger, ni se tenir debout, ni marcher, ni parler, ni fonctionner d'aucune manière. Elle dit à Enki: " L'homme que tu as façonné n'est ni vivant ni mort. Il ne peut pas subvenir à ses besoins.

Enki objecte, soulignant qu'elle lui a présenté un certain nombre de créatures difficiles et qu'il a été capable de les améliorer toutes. La réponse de Ninmah est perdue car la tablette est brisée à ce moment-là, mais lorsque l'histoire reprend, Enki est manifestement le vainqueur du défi, et l'œuvre se termine par les lignes suivantes : "Ninmah n'a pas pu rivaliser avec le grand seigneur Enki. Père Enki, ta louange est douce!"

Bien que dans ce mythe la déesse perde de sa stature, elle était toujours considérée comme une divinité puissante vers laquelle on pouvait se tourner en cas de problème et sur laquelle on pouvait compter pour obtenir protection et conseils. Dans tous les mythes, poèmes et histoires où elle apparaît, Ninhursag est liée à la vie, aux soins, à la création et au rôle de la déesse mère.

Ninhursag, la Grande Mère

Ninhursag apparaît également dans l 'Atrahasis, où elle façonne des humains à partir d'argile mélangée à la chair, au sang et à l'intelligence de l'un des dieux qui se sacrifie pour le bien du plus grand nombre. L'Atrahasis présente également Enki comme le créateur des humains, qui les conçoit comme un moyen de soulager les dieux du fardeau du travail. Dans ce mythe, lorsque le grand déluge est déclenché sur le monde par Enlil et que l'humanité est détruite, tous les dieux se lamentent, mais Ninhursag est spécifiquement mentionnée comme pleurant la mort de ses enfants.

Dans certains mythes, que l'on suppose être des œuvres antérieures, elle est l'épouse d'Anu et la cocréatrice du monde. Dans d'autres encore, elle est identifiée à Kishar (également connu sous le nom de Ki), la terre mère. Kramer note que Ninhursag est la dernière des quatre divinités créatrices, mais que "dans le passé, cette déesse était probablement d'un rang encore plus élevé et son nom précédait souvent celui d'Enki lorsque les quatre dieux étaient répertoriés ensemble" (122). Elle a continué à être incluse dans la liste des Sept Puissances Divines, cependant, les dieux sumériens les plus anciens: Anu, Enki, Enlil, Inanna, Nanna, Ninhursag et Utu Shamash. Chacune de ces divinités avait ses propres dons pour les hommes, mais Ninhursag, en tant que Grande Mère, présidait à l'humanité tout entière, qu'il s'agisse d'un homme du peuple ou d'un roi. Elle était principalement considérée comme la protectrice des femmes et des enfants, qui présidait à la conception, à la gestation et à la naissance, mais elle occupait également une position de grand honneur parmi les dieux.

The Atrahasis III Tablet
légende d'Atrahasis Tablette III
The Trustees of the British Museum (Copyright)

Le spécialiste E.A. Wallis Budge note qu'elle "créait les dieux et allaitait les rois, et des figures en terre cuite la représentent en train d'allaiter un enfant à son sein gauche" (84). Dans l'ancienne Mésopotamie, comme ailleurs, le côté gauche était considéré comme féminin et "sombre", tandis que le côté droit était masculin et "lumineux" (un concept familier à tous ceux qui, de nos jours, connaissent le Reiki). Les statues représentant la déesse mettent toujours l'accent sur le côté gauche d'une manière ou d'une autre. Dans l'exemple donné par Wallis Budge, il s'agit d'un enfant au sein gauche, mais le symbolisme pourrait aussi être un sein gauche découvert, un bras gauche levé ou un autre détail.

Ninhursag était vénérée dans la ville d'Adab et était également associée à Kesh (comme le confirme l'un de ses noms, Belet-ili de Kesh), et non à Kish, comme on le dit souvent à tort. Elle fut également honorée par des temples à Assur, Ur, Uruk, Eridu, Mari, Lagash et dans de nombreuses autres villes de Mésopotamie pendant des milliers d'années. Kramer note que "les premiers souverains sumériens aimaient se décrire comme "constamment nourris de lait par Ninhursag". Elle était considérée comme la mère de tous les êtres vivants, la déesse-mère prééminente" (122).

Le peuple vénérait la déesse comme n'importe quelle autre divinité mésopotamienne, par le biais de rituels privés et de sacrifices/dons faits au temple. Il n'y avait pas d'office au temple où les fidèles se réunissaient pour un culte hebdomadaire, mais les nombreux festivals organisés tout au long de l'année permettaient d'exprimer publiquement sa dévotion.

Au cours du deuxième millénaire avant notre ère, comme nous l'avons vu, les divinités féminines ont perdu leur statut, car les dieux masculins des Amorites de Babylone, sous le règne d'Hammurabi, ont pris le dessus. Après le règne d'Hammurabi, à partir de 1750 avant notre ère, les divinités masculines dominaient les panthéons de Mésopotamie, et même après la défaite des Amorites, ce même paradigme s'est maintenu. La déesse Inanna/Ishtar, immensément populaire, devint secondaire par rapport à des dieux masculins comme l'Assyrien Assur, et la puissante déesse Ereshkigal, qui gouverne le monde souterrain, reçut un consort masculin (Nergal) pour régner avec elle.

Avec le temps, le côté gauche associé au concept de déesse a été associé à l'obscurité et au mal, comme le montre le mot "sinistre" qui, à l'origine, signifiait "gauche" en latin, mais qui en est venu à signifier "menaçant", "maléfique" et d'autres concepts similaires. La pratique consistant à porter une alliance à la main gauche vit le jour à Rome pour conjurer les puissances maléfiques associées à la main gauche.

Ce n'est pas un hasard si, dans la légende hébraïque de Lillith, la première épouse rebelle d'Adam émerge de son côté gauche pour s'envoler ensuite du paradis avec ses démons; la figure de la déesse et ses symboles devaient être inversés et chargés d'associations négatives pour que les dieux masculins parviennent à dominer.

Ninhursag connut le même déclin que les autres déesses et, au moment de la chute de l'empire assyrien en 612 avant notre ère, elle n'était plus vénérée. Son influence est toutefois considérée comme significative dans le développement des déesses ultérieures, puisqu'elle a été associée à Hathor et Isis en Égypte, à Gaia en Grèce et à Cybèle en Anatolie, la future Magna Mater de Rome, qui contribuerait au développement de la figure de la Vierge Marie.

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Questions & Réponses

Qui est Ninhursag?

Ninhursag est la déesse mère sumérienne, connue comme la mère des dieux et la mère des hommes. Elle est associée à la fertilité, à l'éducation, à l'accouchement, à la création et à la protection des femmes et des enfants. On pense qu'elle est à l'origine de la figure de la Terre nourricière.

Quand Ninhursag apparaît-il pour la première fois dans des œuvres écrites?

Ninhursag apparaît pour la première fois dans les écrits mésopotamiens au début de la DA I ( alias Dynastie archaïque I, 2900-2800 avant notre ère).

À quand remonte Ninhursag?

Des preuves suggèrent que Ninhursag, sous d'autres noms, était vénérée dès la période d'Obeïd (c. 5000-4100 avant notre ère), ce qui en fait l'une des divinités les plus anciennes.

À quelles autres déesses-mères Ninhursag est-elle associée?

Ninhursag est associée à Cybèle en Anatolie, Isis en Égypte, Gaia en Grèce, la Grande Mère de Rome et la Vierge Marie dans le christianisme, entre autres.

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Joshua J. Mark est cofondateur et Directeur de Contenu de la World History Encyclopedia. Il était auparavant professeur au Marist College (NY) où il a enseigné l'histoire, la philosophie, la littérature et l'écriture. Il a beaucoup voyagé et a vécu en Grèce et en Allemagne.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2017, janvier 26). Ninhursag [Ninhursag]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-15604/ninhursag/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Ninhursag." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le janvier 26, 2017. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-15604/ninhursag/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Ninhursag." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 26 janv. 2017. Web. 18 déc. 2024.

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