Culture de Villanova

Définition

Mark Cartwright
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 06 février 2017
Disponible dans ces autres langues: anglais, italien, portugais, espagnol
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Bronze Villanovan Harness Piece (by LACMA, Public Domain)
Pièce de harnais en bronze villanovien
LACMA (Public Domain)

La culture de Villanova (ou culture villanovienne) s'épanouit à l'âge du fer dans le centre de l'Italie, entre 1000 et 750 avant notre ère. Il s'agissait d'un précurseur de la civilisation étrusque, bien que les deux populations n'aient en réalité fait qu'une et que le terme de Villanova ne devrait pas sous-entendre qu'il s'agissait d'un peuple distinct. Culture de Villanova est plutôt une étiquette de commodité utilisée par les historiens et les archéologues pour décrire les Étrusques dans leurs années de formation au cours de l'âge du fer.

Origines et évolution

Le nom de Villanova dérive de celui du domaine de Giovanni Gozzadini, près de Bologne, sur lequel des fouilles furent effectuées pour la première fois en 1853. Par la suite, des traces de la culture de Villanova de l'âge du fer, principalement sous la forme de cimetières, ont été découvertes dans une vaste région de l'Italie centrale occidentale et dans une partie du nord.

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Entre 1100 et 900 avant notre ère, au cours d'une période connue sous le nom protovillanovienne, la culture prospéra grâce à l'agriculture (céréales et légumineuses), à la chasse et à l'élevage (moutons, chèvres, bovins et porcs). L'Italie centrale disposait également de cuivre et de fer en abondance. Ces avantages entraînèrent une augmentation de la population, de l'urbanisation et de la stratification sociale, ce qui donna naissance à la culture villanovienne proprement dite. Les villages se développèrent sur des plateaux faciles à défendre, comme à Cerveteri, Tarquinia, Veii et Vulci, ou au sommet de collines, comme à Populonia et Chiusi. Tous ces villages villanoviens deviendront par la suite d'importantes villes étrusques.

Les habitations étaient faites de torchis ou de briques crues séchées au soleil, avec des poteaux en bois pour les soutenir et des toits de chaume décorés d'ajouts en terre cuite.

Habitat Villanovien

Les habitations - rectangulaires, ovales et circulaires - étaient construites en torchis ou en briques crues séchées au soleil, avec des poteaux en bois pour les soutenir et des toits de chaume avec des avant-toits en saillie. Dans de nombreux cas, les trous pour les poteaux et les tranchées creusées dans la roche de fondation pour soutenir les murs sont restés in situ. Les huttes varient en taille, de la plus petite, qui aurait abrité une seule famille, à la plus grande, de forme rectangulaire, mesurant jusqu'à 13 x 7 mètres et pouvant donc accueillir jusqu'à 10 personnes. Certaines huttes étaient dotées de grandes jarres en poterie enfoncées dans le sol pour le stockage de la nourriture. On trouve également des canaux de drainage taillés dans la roche autour des bâtiments pour évacuer l'eau de pluie qui était recueillie dans des réservoirs communaux.

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Des maquettes de maisons étaient fabriquées pour contenir les cendres des défunts et, peut-être en imitant l'architecture réelle, certaines d'entre elles présentent des motifs géométriques décoratifs sur les murs extérieurs et une ouverture au-dessus de la porte pour évacuer la fumée. Elles présentent également des décorations de toit, probablement à l'image des ajouts en terre cuite si typiques de l'architecture étrusque postérieure, mais aussi taillées dans le bois.

Villanovan House Funerary Urn
Urne funéraire en forme de maison villanovienne
Walters Art Museum (Public Domain)

Travail du métal, migrations et commerce

Le cheval était particulièrement important pour ces peuples, comme en témoignent les nombreuses trouvailles d'accessoires pour chevaux et les représentations fréquentes dans l'art. La qualité du travail du métal en bronze et de la poterie suggère l'existence d'une classe d'artisans dédiés à leur production. Les objets funéraires de qualité supérieure trouvés dans certaines sépultures indiquent les débuts d'une élite sociale. La croyance en une vie après la mort est suggérée par la présence d'objets et d'outils quotidiens miniaturisés - généralement des couteaux, des armes et des armures pour les hommes, et des accessoires de tissage pour les femmes, bien que, dans certains cas, ce soit l'inverse, ce qui suggère un rôle plus actif des femmes dans la société villanovienne et la possibilité que les hommes aussi fabriquaient des vêtements. La prospérité des villes s'accompagna d'une augmentation de la population, comme en témoigne l'expansion des cimetières. Il en résulta une concurrence accrue pour les ressources et les terres entre les villes, et nombre d'entre elles créèrent de nouvelles colonies au nord, au sud et à l'ouest de l'Italie centrale.

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Le commerce entre les centres villanoviens est attesté par les découvertes de produits manufacturés spécifiques à ces centres dans les villes contemporaines. La culture était également en contact avec le reste de la Méditerranée grâce à l'arrivée de colons grecs (en particulier des Eubéens) au milieu du VIIIe siècle avant notre ère. Ces colons étaient désireux d'exploiter cette région riche en minerais qui allait devenir l'Étrurie. Les bronzes indiquent également des contacts avec la Sardaigne, l'Europe centrale et les Balkans. Ces liens permirent l'émergence d'une métallurgie plus avancée, et la présence de Grecs en particulier est attestée par de nombreuses découvertes de poteries grecques et de poteries locales imitées.

Villanovan Bronze Helmet
Casque en bronze villanovien
Sailko (CC BY-SA)

Découvertes archéologiques

Les cimetières villanoviens, situés au sommet de collines ou de ravins juste à l'extérieur de la communauté, contiennent des restes incinérés dans des urnes biconiques (deux vases dont l'un plus petit sert de couvercle à l'autre) qui portent souvent un simple décor incisé de motifs géométriques, de tourbillons et de svastikas, ou même de simples figures humaines en bâtons. Certaines urnes sont décorées de bandes métalliques en plomb ou en étain. Un type d'urne plus rare, au lieu d'un couvercle en céramique, est surmonté d'un casque en bronze avec une impressionnante crête angulaire et une décoration en relief. Les urnes étaient placées dans des fosses peu profondes et accompagnées de marchandises, comme mentionné ci-dessus.

Un type d'inhumation plus tardif était l'inhumation dans des tombes à fosse, le corps étant parfois placé dans un sarcophage en bois ou en pierre. Certains de ces cercueils à Populonia contenaient des couples, et le même site présente les premières preuves de tombes à chambre. Construites à la fin du IXe siècle avant notre ère à l'aide de dalles de calcaire, elles préfigurent les tombes étrusques plus ambitieuses du siècle suivant. Des pratiques funéraires aussi somptueuses pour seulement quelques membres de la communauté indiquent une société plus complexe et une classe d'élite distincte. Dans les villages villanoviens du nord, comme près de Bologne, les marqueurs de tombes étaient en pierre et sculptés de reliefs. Typiquement avec une base rectangulaire et une partie supérieure circulaire, ils montrent des scènes avec des animaux, des sphinx et des motifs géométriques. Les représentations d'une "maîtresse des animaux" - une femme tenant un quadrupède dans chaque main - sur ces objets et d'autres objets villanoviens suggèrent qu'une divinité féminine de la nature était au centre de toutes les pratiques religieuses.

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Villanovan Biconical Funerary Urn
Urne funéraire biconique villanovienne
Sailko (CC BY-NC-SA)

La poterie était faite à la main, et non au tour, et utilisait de l'argile non purifiée cuite à basse température, produisant des objets primitifs connus sous le nom d'impasto. Les objets en bronze comprennent des ceintures, des boucles (certaines avec des perles de verre incrustées), des épingles, des aiguilles à coudre, des fuseaux, des poids de métier à tisser, des bracelets, des boucles d'oreilles, des urnes, des rasoirs, des cuirasses, des boucliers, des casques et des pointes de flèches (souvent miniaturisées). Les bijoux autres que les pièces en bronze comprennent des spirales en or pour cheveux, des boucles d'oreilles et des fibules en ambre baltique, des colliers avec des perles en os, en faïence et en pâte de verre à rayures bleues et blanches.

L'analyse des restes incinérés et enterrés sur les sites villanoviens a révélé que l'espérance de vie ne dépassait pas 50 ans et que le régime alimentaire était généralement pauvre en protéines. Les légumes étaient plus consommés que la viande, mais la gamme des aliments consommés comprenait des fruits, des noix, du poisson, des pois, des fèves, de l'orge et de l'épeautre. Ce dernier était rôti, pilé et bouilli sous forme de bouillie, devenant ainsi le plat de base de la région.

La maturité de la culture étrusque

Comme nous l'avons vu, la culture de Villanova subit ce que l'on appelle un processus d'"orientalisation" au cours duquel l'art et la culture furent influencés par les contacts avec la Grèce, la Phénicie et le Proche-Orient. À partir de là, les peuples d'Italie centrale évoluèrent vers la culture étrusque proprement dite, d'abord dans le sud, puis vers le nord, et des zones côtières vers les colonies de l'intérieur. Il n'existe aucune preuve d'une migration des peuples ou d'une guerre dans la région à cette époque, c'est pourquoi le nom plutôt mal choisi de culture de Villanova serait peut-être plus approprié pour désigner la culture proto-étrusque. Ce processus d'évolution culturelle, que l'on peut dater grâce aux objets funéraires, était achevé au début du VIIe siècle avant notre ère dans le sud de l'Étrurie. Dans certaines parties de l'Italie du Nord (autour de la vallée du Pô), plus isolées de la Méditerranée, la culture de Villanova persisterait jusqu'au VIe siècle avant notre ère. Les Étrusques, eux, continueraient à prospérer jusqu'au IIe siècle avant notre ère, jusqu'à leur conquête et leur assimilation culturelle par les Romains.

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Bibliographie

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Mark Cartwright
Mark est un auteur, chercheur, historien et éditeur à plein temps. Il s'intéresse particulièrement à l'art, à l'architecture et à la découverte des idées que toutes les civilisations peuvent nous offrir. Il est titulaire d'un Master en Philosophie politique et est le Directeur de Publication de WHE.

Citer cette ressource

Style APA

Cartwright, M. (2017, février 06). Culture de Villanova [Villanovan Culture]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-15685/culture-de-villanova/

Style Chicago

Cartwright, Mark. "Culture de Villanova." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le février 06, 2017. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-15685/culture-de-villanova/.

Style MLA

Cartwright, Mark. "Culture de Villanova." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 06 févr. 2017. Web. 03 mars 2025.

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