Ancienne Volterra

Définition

Mark Cartwright
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 10 février 2017
Disponible dans ces autres langues: anglais, portugais
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Triton, Etruscan Funerary Urn (by Carole Raddato, CC BY-SA)
Triton, urne funéraire étrusque
Carole Raddato (CC BY-SA)

Volterra (nom étrusque: Velathri, romain: Volaterrae), située dans la partie nord de la Toscane, en Italie, était une importante colonie étrusque entre le VIIe et le IIe siècle avant J.-C.. Après sa destruction par les Romains au Ier siècle avant J.-C., elle devint une ville modeste, dont la prospérité de l'élite dirigeante jusqu'au début de la période impériale est attestée par le nombre prodigieux d'urnes funéraires en albâtre finement sculptées dans ses nombreuses tombes creusées dans le roc.

Débuts de colonisation

Le peuplement du haut plateau de grès de Volterra commença au moins au 10e siècle avant notre ère. Les peuples de l'âge du fer de la culture de Villanova, précurseur des Étrusques, avaient sans doute choisi le site pour sa facilité de défense. Le site prospéra grâce aux terres agricoles fertiles de son territoire qui s'étend sur la vallée de la Cecina, et à ses riches gisements de minerais. Bien que les découvertes ne soient pas aussi impressionnantes que celles des sites côtiers de la culture de Villanova, on trouve des preuves d'un commerce plus large dans des importations étrangères telles que les objets en bronze sardes.

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Une ville étrusque prospère

À partir du milieu du VIIIe siècle avant notre ère, lorsque les Villanoviens évoluèrent vers la culture étrusque proprement dite, Volterra devint l'une des principales villes d'Étrurie, contrôlant probablement une vaste zone environnante compte tenu de la distance qui la sépare des centres voisins. Faesulae (Fiesole) n'est qu'un des centres satellites fondés par Volterra. Les inscriptions funéraires révèlent que de nombreuses femmes issues de familles aristocratiques de Volterra avaient épousé des hommes originaires de villages périphériques tels que Barberino, Castiglioncello et Monteriggioni, consolidant ainsi le contrôle de la ville sur la région.

Volterra était réputée pour sa production de figurines en bronze et d'urnes funéraires en albâtre, avec leurs scènes en relief sculptées et le portrait du défunt.

Il est probable que Volterra ait été l'une des villes étrusques qui formèrent des colonies dans la vallée du Pô, au nord. Volterra était également l'un des 12 à 15 membres de la Ligue étrusque. Les autres membres de cette association informelle étaient Cerveteri, Chiusi, Populonia, Tarquinia, Veii et Vulci. On sait très peu de choses sur cette ligue, si ce n'est que ses membres avaient des liens religieux communs et que les dirigeants se réunissaient chaque année au sanctuaire Fanum Voltumnae, près d'Orvieto (lieu exact encore inconnu).

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Volterra était connue pour sa production de figurines en bronze, souvent utilisées comme offrandes votives sur les sites des temples et dans les tombes. Il s'agit de figures humaines extrêmement grandes et minces qui rappellent curieusement la sculpture d'art moderne, peut-être une relique de figures beaucoup plus anciennes taillées dans des feuilles de bronze. Parmi les autres produits fabriqués localement, citons les grandes urnes funéraires en albâtre très décoratives, les poteries à figures rouges, y compris les très distinctifs cratères à colonnes avec deux têtes peintes sur la partie supérieure, et la poterie noire étrusque unique connue sous le nom de bucchero. Située à la tête de plusieurs voies fluviales menant aux régions côtières, Volterra était en mesure d'exporter ces produits vers d'autres villes étrusques et vers des sites de l'intérieur de la région de l'Ombrie qui étaient plus isolés des activités commerciales de la Méditerranée au sens large. Un autre produit local, cette fois non destiné à l'exportation, était constitué par les grandes stèles funéraires en pierre produites à partir du VIe siècle avant notre ère. Ces stèles, qui mesurent parfois plus de 1,5 mètre, étaient sculptées dans la pierre locale nenfro et représentaient en relief des membres éminents de la communauté, sous les traits de guerriers ou de prêtres.

Porta all' Arco, Volterra
Porta all' Arco, Volterra
Katherine McDonnell (CC BY)

Le défi lancé par Rome

Les preuves de la prospérité et de l'expansion géographique de la ville, mais aussi de son souci de défense, prennent la forme d'un mur d'enceinte élargi construit aux IVe et IIIe siècles avant notre ère. Ces fortifications, d'une longueur totale de 7,28 km, étaient ponctuées de portes voûtées, dont la Porta all'Arco avec son décor de trois têtes sculptées. Les têtes étaient probablement des représentations de dieux, mais elles sont aujourd'hui très abîmées par les intempéries. La reconstruction de plusieurs temples sur le site, la frappe de pièces de monnaie en bronze coulé portant l'inscription Velathri et le grand nombre de tombes creusées dans la roche, avec leurs belles urnes funéraires en albâtre ornées de sculptures en relief, témoignent du succès continu de Volterra, qui s'étendait alors sur environ 116 hectares.

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Cependant, à partir du IIIe siècle avant notre ère, la ville fut confrontée à la menace des Romains, ambitieux sur le plan territorial. Les Étrusques perdirent une bataille contre Rome en 298 avant notre ère, et le statut de Volterra par la suite n'est pas clair, si ce n'est qu'elle contribua, comme beaucoup d'autres villes étrusques, aux campagnes de Scipion l'Africain contre Carthage pendant la deuxième guerre punique (218-201 av. J.-C.). Selon l'écrivain romain Tite-Live, elle fournissait des céréales et du bois pour la construction navale. Volterra commit ensuite l'erreur fatale de soutenir le camp des perdants dans la guerre civile de Rome, ce qui conduisit le vainqueur Sulla à mettre la ville à sac en 80 avant notre ère, après un siège de deux ans. Le général romain réinstalla alors un grand nombre de ses vétérans sur le territoire de Volterra: les Romains ne partiraient pas de sitôt.

Histoire ultérieure

À long terme, la vie sous la domination romaine devint plus supportable grâce à l'influence favorable de la famille locale des Caecinae auprès de plusieurs dirigeants romains, dont Jules César et Octave. Plusieurs membres du clan Caecinae furent consuls, ce qui explique peut-être le statut élevé de la ville en tant que colonia Augusta. Un membre éminent de la famille, Aulus Caecina, qui, en plus d'être un écrivain important et un bon ami de Cicéron, est connu pour avoir fait courir ses chars à quatre chevaux au Cirque Maxime de Rome.

Roman Theatre, Volterra
Théâtre romain de Volterra
Matt Browne (CC BY-ND)

La construction d'un théâtre au 1er siècle de notre ère, puis d'un complexe de thermes romains, est un autre indicateur de la stature croissante de Volterra. Les urnes funéraires en albâtre de Volterra devinrent encore plus extravagantes à cette époque et représentaient le défunt dans des portraits sculptés souvent très vraisemblables et sans compromis sur le couvercle. Les côtés de ces grandes boîtes carrées ou rectangulaires portent d'impressionnantes scènes en relief tirées de la mythologie. Une tombe du Ier siècle de notre ère, la tombe Inghirami, contient 53 urnes de ce type. Le pape Linus (mort en 76 de notre ère), deuxième évêque de Rome, était originaire de la ville, ce qui lui valut une autre renommée au début de la période impériale.

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Au IIIe siècle de notre ère, certaines zones de la ville n'étaient plus habitées, mais Volterra resta une petite ville romaine pendant les deux siècles suivants; elle surmonta les destructions causées par l'invasion gothique, puis continua à être une ville byzantine avec son propre évêque. Après une période de domination lombarde, Volterra devint une importante ville régionale à l'époque médiévale, d'où date une grande partie de son architecture actuelle.

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Mark Cartwright
Mark est un auteur, chercheur, historien et éditeur à plein temps. Il s'intéresse particulièrement à l'art, à l'architecture et à la découverte des idées que toutes les civilisations peuvent nous offrir. Il est titulaire d'un Master en Philosophie politique et est le Directeur de Publication de WHE.

Citer cette ressource

Style APA

Cartwright, M. (2017, février 10). Ancienne Volterra [Ancient Volterra]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-15700/ancienne-volterra/

Style Chicago

Cartwright, Mark. "Ancienne Volterra." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le février 10, 2017. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-15700/ancienne-volterra/.

Style MLA

Cartwright, Mark. "Ancienne Volterra." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 10 févr. 2017. Web. 21 janv. 2025.

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