La fonction d'épouse d'Amon était l'une des plus puissantes sur le plan politique et des plus importantes sur le plan spirituel dans l'histoire de l'Égypte tardive. Élevée au rang de figure de proue au Nouvel Empire (c. 1570-1069 av. J.-C.), l'épouse d'Amon détenait un pouvoir égal à celui d'un pharaon à la Troisième Période intermédiaire de l'Égypte (c. 1069-525 av. J.-C.), lorsqu'une épouse d'Amon régnait sur la Haute-Égypte.
Bien que certains spécialistes affirment que cette fonction existait déjà au Moyen Empire d'Égypte (2040-1782 av. J.-C.), seul le titre est mentionné pour cette période et il n'avait rien d'exceptionnel. Il existait de nombreuses épouses de dieux et il y en avait probablement eu d'autres auparavant. Il y avait une épouse de Râ, une épouse de Ptah et une épouse d'Amon, ainsi que les épouses rituelles d'autres divinités.
Ces femmes étaient soit la mère, soit l'épouse, soit la fille aînée du roi et accomplissaient les rituels nécessaires lors des cérémonies et des festivals. Dès le début du Nouvel Empire, cependant, ce titre fut doté d'un pouvoir et d'une signification accrus. Les inscriptions de la XVIIIe dynastie, comme la célèbre stèle des dons, attestent de la grande richesse et du prestige des épouses du dieu, et les inscriptions ultérieures montrent clairement que cette fonction ne fit que gagner en puissance.
Au cours de la XXe dynastie, Isis (également connue sous les noms d'Iset et d'Aset), la fille vierge de Ramsès VI (r. de 1145 à 1137 av. J.-C.) devint l'épouse d'Amon et, à partir de ce moment-là, le poste fut occupé par des femmes célibataires de naissance royale, et non plus par des épouses ou des mères du roi, par décret royal. Ramsès VI pensait peut-être que la succession se déroulerait plus facilement si les épouses de Dieu étaient libres d'adopter un successeur sans tenir compte des obligations familiales.
Iâhhotep Ire et Ahmès-Néfertary
Au cours de la deuxième période intermédiaire de l'Égypte (c. 1782 - c. 1570 av. J.-C.), qui suivit le Moyen Empire, l'Égypte était divisée et ne disposait pas d'un gouvernement central fort. Les Hyksôs étrangers régnaient sur la Basse-Égypte, les Égyptiens tenaient la Haute-Égypte à partir de Thèbes et les Nubiens occupaient les régions méridionales. Le prince thébain Ahmôsis Ier (r. d'environ 1570 à 1544 av. J.-C.) chassa les Hyksôs d'Égypte, vainquit les Nubiens et unifia l'Égypte sous son règne.
Ahmôsis Ier attribua ses victoires au dieu Amon, mais il honora également sa mère, la reine Iâhhotep Ire (c. 1570-1530 av. J.-C.), qui portait le titre d'Épouse divine d'Amon (tel qu'inscrit sur son sarcophage). Lorsque Ahmôsis Ier mena l'armée vers le sud pour faire campagne contre les Nubiens, des sympathisants hyksôs semblent avoir tenté de renverser sa nouvelle administration et cette rébellion fut réprimée par la reine Iâhhotep Ire.
L'égyptologue Betsy M. Bryan observe qu'"Iâhhotep sut apparemment gagner le respect des troupes locales et des grands pour préserver une lignée dynastique naissante et elle continua à jouer le rôle de mère du roi pendant une bonne partie du règne d'Amenhotep Ier" (Shaw, 218). À un moment donné, elle céda le rôle d'épouse de Dieu à sa fille, Ahmès-Néfertary, qui était également l'épouse d'Ahmôsis Ier.
Avant Iâhhotep Ire, seules deux femmes sont attestées comme épouses d'Amon: Sit-ir-bau et Ta-khered-qa, toutes deux de la fin de la XVIIe dynastie. Aucune de ces femmes n'est mentionnée comme exerçant un pouvoir considérable, et le titre pourrait avoir été décerné à titre posthume. L'épouse du dieu d'Amon à cette époque aurait joué un rôle dans certains rituels, et quelle que soit l'importance de ce rôle, son influence commençait et se terminait avec la cérémonie.
Iâhhotep Ire, cependant, réussit à étendre son pouvoir sur l'armée en tant que mère du roi et Dame des Deux Terres, et vraisemblablement sur les aspects religieux en tant qu'Épouse du Dieu, faisant ainsi d'elle l'individu le plus puissant d'Égypte après le roi.
Le culte d'Amon avait gagné en puissance depuis la période de l'Ancien Empire d'Égypte (c. 2613-2181 av. J.-C.) et avait accumulé des richesses considérables à l'époque d'Ahmôsis Ier. Les monarques de l'Ancien Empire avaient conféré un statut d'exemption fiscale à la prêtrise en échange des rituels qu'elle pratiquait dans les complexes mortuaires, et cette politique enrichissait le clergé aux dépens de la Couronne. À l'époque du Nouvel Empire, le culte d'Amon était si populaire et si riche qu'il pouvait exercer une influence considérable sur la politique.
Le nouveau rôle de l'épouse de Dieu
Lorsque Iâhhotep Ire conféra le titre à Ahmès-Néfertary, Ahmôsis Ier augmenta considérablement le pouvoir de l'Épouse du dieu, peut-être dans un effort délibéré pour diminuer le pouvoir des prêtres. L'épouse du dieu n'était plus une simple figure de proue, ni une sorte de doublure du roi en temps de crise; désormais, l'épouse du dieu d'Amon était effectivement l'homologue féminin du grand prêtre. Elle bénéficiait d'un revenu privé en compensation de l'accomplissement de rituels auparavant réservés à la grande prêtrise. Bryan identifie les fonctions du poste à partir d'Ahmès-Néfertary:
1. Participation à la procession des prêtres pour les liturgies quotidiennes d'Amon. On la voit accompagner les prêtres appelés "pères du dieu", une désignation générale qui pourrait inclure les quatre premiers prêtres du temple, connus par leur position numérotée, c'est-à-dire "premier prêtre", etc.
2. Baignade dans le lac sacré avec les prêtres purs avant d'accomplir les rituels.
3. Pénétrer dans les parties les plus exclusives du temple avec le grand prêtre. Cela comprenait le saint des saints.
4. Avec le grand prêtre, "appeler le dieu à son repas", en récitant un menu d'offrandes alimentaires présentées à Amon.
5. Avec le grand prêtre, brûler les effigies en cire des ennemis du dieu pour maintenir l'ordre divin.
6. Secouer le sistre devant le dieu pour l'apaiser.
7. Théoriquement, en tant que "main du dieu", assister la divinité dans sa masturbation auto-créatrice. De cette manière et par son activité de sistre (allusion sexuelle), elle se comportait comme l'épouse du dieu (Bryan, 2).
Ces responsabilités et ces honneurs étaient récompensés par des terres exonérées d'impôts, des logements, de la nourriture, des vêtements, de l'or, de l'argent et du cuivre, des serviteurs et des servantes, des perruques, des onguents, des cosmétiques, du bétail et de l'huile. Si la majeure partie de cette rémunération était utilisée dans l'exercice de ses fonctions, les terres généraient d'autres revenus qui allaient directement à l'Épouse de Dieu en tant que propriété personnelle, et non au temple.
Épouses de Dieu après Ahmès-Néfertary
Les épouses du dieu qui suivirent le règne d'Ahmôsis Ier détenaient toutes le même pouvoir et le même prestige, à des degrés plus ou moins importants. Bien que certaines de ces femmes aient été les filles de grands prêtres, la majorité d'entre elles étaient apparentées au roi. Outre l'Épouse du dieu, il y avait les titres honorifiques d'Adoratrice divine et de Main du dieu. Ces deux postes de moindre importance pouvaient être occupés par des femmes non royales, mais il semble qu'il se soit généralement agi de sœurs plus jeunes ou de parentes de l'Épouse de Dieu.
Les responsabilités du poste de Main de Dieu ne sont pas claires, car il est évident que l'Épouse de Dieu remplissait la fonction de Main de Dieu dans l'acte rituel de la masturbation créative. La Divine Adoratrice était une grande prêtresse qui assistait l'Épouse de Dieu et présidait les fêtes et les cérémonies. Elle semble avoir eu un pouvoir égal à celui des plus grands prêtres du temple et l'on sait qu'une Divine Adoratrice est devenue plusieurs fois l'Épouse du Dieu.
Pour la plupart, les dates de la vie des femmes ci-dessous sont inconnues. Les dates indiquées sont celles de leurs pères ou de leurs maris. Les détails sur leurs fonctions d'épouses de Dieu sont également absents et, sauf exceptions notables, elles ne sont connues que par leurs tombes. Lorsque la date d'une Épouse de Dieu est connue, elle est indiquée ci-dessous juste après son nom.
18e dynastie
Sitkamose: Très probablement une fille de Ouadjkheperrê Kames, frère d'Ahmôsis Ier. Le titre lui aurait peut-être été attribué à titre posthume.
Ahmosé-Méritamon: Fille aînée d'Ahmôsis Ier et d'Ahmès-Néfertary. Elle succéda à Ahmès-Néfertary en tant qu'épouse de Dieu et fut l'épouse-sœur d'Amenhotep Ier (c. 1541-1520 av. J.-C.).
Satamon: Fille d'Ahmôsis Ier et l'une de ses épouses mineures. Son nom signifie "enfant de la lune - fille d'Amon". Elle était manifestement très importante puisqu'une grande statue à son effigie fut érigée à Karnak, mais on sait peu de choses sur elle.
Hatchepsout: (r. de 1479 à 1458 av. J.-C.) Fille de Thoutmôsis Ier et de la reine Ahmès, Hatchepsout fut la femme la plus puissante et la plus victorieuse de l'Égypte ancienne. Peu après son accession au rang de pharaon, elle céda le titre d'épouse de Dieu à sa fille Néférourê afin de consolider son pouvoir.
Néférourê: Fille de Thoutmôsis II et d'Hatchepsout. Peut-être l'épouse de Thoutmôsis III (1458-1425 av. J.-C.).
Séniséneb: À ne pas confondre avec la mère de Thoutmôsis Ier; elle n'était pas une véritable épouse de Dieu, mais une adoratrice divine d'Amon. Fille du grand prêtre et vizir Hapouseneb et de son épouse Ahhotep, elle commence sa carrière comme chanteuse dans les temples. Plus tard, elle épousa Pouimrê, un prêtre d'Amon.
Isis: Également connue sous le nom d'Iset, mère de Thoutmôsis III. Elle reçut le titre d'épouse de Dieu à titre posthume, parmi d'autres honneurs décernés par son fils.
Sitiâh: Également connue sous le nom de Satiâh, la première épouse de Thoutmôsis III qui reçut le titre d'Épouse de Dieu de sa mère Isis. Elle mourut et Mérytrê-Hatchepsout lui succéda en tant que seconde épouse de Thoutmôsis III.
Houy: Mère de Mérytrê-Hatchepsout et Adoratrice divine. Elle reçut peut-être ce titre à titre posthume et n'est connue que par une statue la représentant dans un cadre familial avec ses petits-enfants.
Mérytrê-Hatchepsout: Épouse de Thoutmôsis III et mère d'Amenhotep II (r. de 1425 à 1400 av. J.-C.). Elle succéda à Sitiâh en tant qu'épouse principale et épouse de Dieu et est régulièrement représentée comme une reine royale.
Mérytamon: pour les spécialistes modernes, sous le nom de Mérytamon C (pour la distinguer de sa sœur et d'autres personnes du même nom). Elle est la fille de Thoutmôsis III et de Mérytrê-Hatchepsout.
Tiâa: Épouse d'Amenhotep II et mère de Thoutmôsis IV (r. de 1400 à 1390 av. J.-C.).
Maetka: N'est pas l'épouse d'un dieu, mais l'adoratrice divine sous le règne d'Amenhotep III (r. de 1386 à 1353 av. J.-C.). Maetka était l'épouse d'un homme nommé Senena, l'orfèvre en chef d'Amon, qui aidait à créer la statuaire sacrée et les ornements du temple. Il est probable que Maetka serait devenue l'épouse du dieu à une autre époque, mais cette fonction tomba en disgrâce sous le règne d'Amenhotep III.
L'épouse d'Amenhotep III, Tiyi (1398-1338 av. J.-C.), portait tous les titres traditionnels associés à la reine, mais pas celui d'Épouse de Dieu. Amenhotep III était un souverain efficace qui régnait sur l'Égypte à l'un de ses plus hauts sommets culturels et économiques et Tiyi était une présence puissante à la cour. Il est bien établi que le couple n'approuvait pas le culte d'Amon ou son influence et Tiyi soutint son fils Akhenaton (r. de 1353 à 1336 av. J.-C.) dans l'abolition du culte et la réforme des croyances religieuses en Égypte.
Aucune femme de dieu n'est mentionnée pendant le reste de la XVIIIe dynastie. Akhenaton, bien sûr, avait supprimé la fonction pendant son règne et ses successeurs Toutânkhamon (r. d'environ 1336 à 1327 av. J.-C.) et Horemheb (r. de 1320 à 1295 av. J.-C.) étaient trop occupés à réparer les dommages causés à l'État par les réformes d'Akhenaton pour la rétablir ou, peut-être, la fonction fut-elle rétablie mais pas attribuée. L'épouse d'Amon apparaît à nouveau à la XIXe dynastie, avec le même prestige que précédemment.
19e dynastie
Satrê: Épouse de Ramsès Ier (r. de 1292 à 1290 av. J.-C.), qui fonda la XIXe dynastie, et mère de Séthi Ier (r. de 1290 à 1279 av. J.-C.). Peut-être connue sous le nom de Tia avant de devenir reine et de prendre le titre d'épouse de Dieu.
Touy: Également connue sous les noms de Mouttouya, elle fut l'épouse de Séthi Ier et la mère de Ramsès II (r. de 1279 à 1213 av. J.-C., plus connu sous le nom de Ramsès le Grand). Elle est représentée dans la statuaire comme une reine royale et une épouse de Dieu à travers un certain nombre d'inscriptions et de statues, mais on sait peu de choses sur sa vie.
Néfertari: (c. 1255 av. J.-C.) Également connue sous le nom de Méretenmout, épouse de Ramsès II. Très instruite, elle joua un rôle influent dans les efforts diplomatiques de son mari et exerça une grande influence à la cour. Ramsès II fit construire le temple d'Abou Simbel en son honneur et sa tombe est la plus grande de la Vallée des Reines. Elle reste l'une des figures les plus célèbres de l'histoire égyptienne.
Mériatoum: Également connue sous le nom de Méryatoum, quatrième fille de Ramsès II et de Néfertari. On suppose que Mériatoum reçut de Néfertari le titre d'épouse du dieu, mais cela n'est pas certain. On sait seulement qu'elle occupa le poste de "supérieure du harem d'Amon-Rê" du vivant de Néfertari. Il est plus probable qu'elle soit devenue Épouse de Dieu lorsque son père l'éleva au rang de Grande Épouse Royale après la mort de Néfertari.
Taousert: également connue sous le nom de Thouôris (r. de 1191 à 1190 av. J.-C.) est la belle-mère de Siptah (r. de 1197 à 1191 av. J.-C.), qui meurt à l'âge de 16 ans. Taousert régna ensuite sur l'Égypte jusqu'à sa mort. Sethnakht (r. de 1190 à 1186 av. J.-C.), qui fonda la 20e dynastie, lui succéda.
20e dynastie
Iset-ta-Hemdjeret: épouse de Ramsès III (r. de 1186 à 1155 av. J.-C.) et mère de Ramsès IV (r. de 1155 à 1149 av. J.-C.). Elle conféra le titre d'épouse de Dieu à sa petite-fille Isis (fille de Ramsès VI).
Isis: Également connue sous les noms d'Iset et d'Aset, la fille de Ramsès VI. Elle est la première épouse d'Amon connue à avoir été célibataire et elle est à l'origine de la politique qui fut appliquée à partir de ce moment-là. Les épouses de Dieu ne seraient désormais que des filles vierges, et non plus des épouses ou des mères.
Tyti: Peut-être l'épouse de Ramsès X (r. de 1111 à 1107 av. J.-C.), mais probablement sa fille cadette. On sait très peu de choses sur elle.
De la 21e dynastie à l'invasion
Maâtkarê: Fille du grand prêtre Pinedjem Ier (1070-1032 av. J.-C.) et sœur du pharaon Psousennès Ier (r. de 1047 à 1001 av. J.-C.). La coopération entre le grand prêtre d'Amon à Thèbes et le roi à Tanis à cette époque est bien documentée, bien que l'on sache peu de choses sur les fonctions réelles de Maâtkarê. Elle est surtout connue pour sa tombe qui contenait son singe domestique momifié.
Hénouttaouy: fille de Pinedjem II (r. d'environ 990 à 969 av. J.-C.) et de sa reine Isetemkheb.
Karomama: Également connue sous le nom de Karomama Mérytmout et, pour les spécialistes modernes, sous celui de princesse Karomama C, fille d'Osorkon II (r. de 872 à 837 av. J.-C.). Elle est surtout connue pour sa magnifique statue, aujourd'hui conservée au Louvre, à Paris.
Tashaâkhéper: Une autre fille d'Osorkon II qui ne semble pas avoir porté le titre d'épouse de Dieu très longtemps.
Chepenoupet Ire: Fille d'Osorkon III (r. vers 790 av. J.-C.) et de la reine Karoatet.
Amenardis Ire: (c. 714-700 av. J.-C.) Fille de Kachta (r. v. 750 av. J.-C.) et de la reine Pabatjma, sœur de Piye (r. 747-721 av. J.-C.) et de son successeur Chabataka (r. 721-707 av. J.-C.). L'une des plus puissantes épouses de Dieu, qui régnait effectivement sur la Haute-Égypte. Elle occupa le poste d'Adoratrice divine avant de devenir Épouse du dieu et Grande prêtresse d'Amon à Thèbes.
Chepenoupet II: Fille de Piye et demi-sœur du roi Taharqa (r. v. 690-671 av. J.-C.).
Amenardis II: (c. 650-640 av. J.-C.) Fille de Taharqa. Elle fut choisie comme héritière par Chepenoupet II mais n'occupa jamais le poste. Amenardis II avait adopté Nitocris Ire comme héritière et le titre lui fut transmis directement à la fin de la domination nubienne en Égypte. Amenardis II resta l'Adoratrice divine de Nitocris Ire.
Nitocris Ire: (r. de 655 à 585 av. J.-C.) Également connue sous le nom de Chepenoupet III, fille de Psammétique Ier (r. d'environ 665 à 610 av. J.-C.) et de sa reine Méhytemousekhet. L'une des plus riches épouses de Dieu, qui régnait sur sept districts en Haute-Égypte et quatre en Basse-Égypte et qui exigeait des prêtres d'Amon un tribut quotidien de 420 livres (190 kilogrammes) de pain, de céréales, d'herbes et de lait, ainsi qu'un tribut mensuel de divers aliments et de bétail (van de Mieroop, 275). Elle est l'une des épouses de Dieu les plus célèbres grâce aux inscriptions de Karnak, d'Abydos et d'ailleurs, ainsi qu'à la stèle d'adoption qui raconte comment Nitocris Ire devint une épouse de Dieu.
Chepenoupet IV: très probablement une fille du roi Nékao II (r. de 610 à 595 av. J.-C.) et de sa reine Khedebneithirbinet.
Ânkhnesnéferibrê: (c. 595-525 av. J.-C.) Fille de Psammétique II (r. de 595 à 589 av.J.-C.) et de sa reine Takhout . Elle régna à Thèbes jusqu'à l'invasion perse.
Nitocris II: Fille d'Ahmôsis II (également connu sous le nom d'Amasis, r. de 570 à 526 av. J.-C.) qui fut choisi comme successeur d'Ânkhnesnéferibrê. Elle occupe les fonctions de grande prêtresse d'Amon à Thèbes et d'adoratrice divine d'Ânkhnesnéferibrê. Elle est la dernière femme à avoir été adoptée comme successeur au titre d'Épouse divine d'Amon avant l'invasion perse.
Invasion perse
Ahmôsis II était un chef militaire et un administrateur exceptionnel, mais son fils Psammétique III (r. de 526 à 525 av. J.-C.) était jeune et inexpérimenté lorsqu'il monta sur le trône. Selon Hérodote, le roi perse Cambyse II avait demandé à Ahmôsis d'épouser l'une de ses filles, mais la politique égyptienne voulait depuis longtemps que les filles de la royauté ne soient pas envoyées à l'étranger en tant qu'épouses.
Ahmôsis II ne pouvait donc pas se conformer à cette règle, mais souhaitait en même temps éviter tout conflit. Il envoya donc Nitètis la fille d'un ancien souverain (Apriès) à la place. Cette princesse d'Égypte fut profondément insultée par la décision d'Ahmôsis, surtout en raison de l'ancienne tradition égyptienne qu'Ahmôsis II venait d'ignorer à ses dépens. Arrivée à la cour de Cambyse II, elle lui révéla sa véritable identité et Cambyse II jura de se venger de l'affront qu'était l'envoi d'une "fausse épouse".
Que les détails de cette histoire soient vrais ou non, l'armée perse marcha sur l'Égypte en 525 avant notre ère et affronta les forces de Psammétique III dans la ville de Péluse (Pelusium). La ville était fortement défendue et Cambyse II comprit qu'il allait probablement subir de lourdes pertes. Cependant, il était depuis longtemps un admirateur de la culture égyptienne et connaissait la profonde dévotion des Égyptiens pour les chats et leur respect des animaux.
Il ordonna donc à ses hommes de rassembler les chats et tous les animaux qu'ils pouvaient trouver, et de peindre l'image de Bastet, la déesse égyptienne des chats, sur leurs boucliers. Les Perses conduisirent les animaux vers la ville tout en levant leurs boucliers et en exigeant la reddition des Égyptiens (voir Bataille de Péluse). Les défenseurs, ne souhaitant pas que les animaux soient blessés et craignant d'offenser Bastet, obtempèrent et l'Égypte tomba aux mains des Perses.
Bien que l'Égypte ait prospéré sous la domination perse et que les Perses aient respecté la culture et la religion égyptiennes, le titre d'Épouse de Dieu d'Amon fut aboli. Les grands prêtres d'Amon étaient désormais au service des rois perses et il n'y avait plus de royauté égyptienne réellement puissante pour conférer ce titre à ses filles ou pour s'inquiéter du pouvoir de la prêtrise en Égypte. La fonction d'épouse de Dieu d'Amon fut rétablie plus tard par les rois de Nubie, mais après le massacre des prêtres d'Amon en 285 avant notre ère par le roi Ergaménès, elle tomba en désuétude, et le culte d'Amon lui-même finit par disparaitre avec l'avènement du christianisme.