Tō-ji

Définition

Mark Cartwright
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 29 mai 2017
Disponible dans ces autres langues: anglais
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Kondo, To-ji Temple (by James Blake Wiener, CC BY-NC-SA)
Kōndo du Tō-ji
James Blake Wiener (CC BY-NC-SA)

Le complexe de temples bouddhistes Tō-ji Shingon est situé à Kyoto, au Japon. Fondée en 796, sa pagode en bois de cinq étages est la plus grande du Japon, un symbole de la ville et un trésor national. Le complexe comprend d'autres exemples de styles architecturaux anciens tels que la salle principale Kōndo et la salle de conférence Kōdō, ainsi que de nombreuses sculptures de personnages importants. Le Tō-ji est également classé au patrimoine mondial de l'UNESCO et reste le centre du bouddhisme Shingon (ésotérique) au Japon.

Tō-ji (qui signifie temple de l'Est) fut fondé en tant que bâtiment plus modeste en 796. Il se trouvait alors à l'est de la porte Rashomon de Heiankyo (Kyoto), qui était alors la capitale du Japon. Il était et est resté le plus important temple financé par l'État à Heiankyo. En 823, il fut agrandi sous la supervision du moine érudit Kūkai (alias Kobo Daishi), fondateur du bouddhisme Shingon au Japon. Le Tō-ji devint ainsi un complexe monastique pour l'étude de cette foi. C'e fut le premier complexe de temples bouddhistes japonais à être dédié à une seule secte, et le nombre de moines Shingon était limité à 50, sous la direction d'un abbé ou choja.

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LES FONDATIONS DE LA PAGODE Du Tō-JI CONTIENDRAIENT UNE RELIQUE DU BOUDDHA SHAKYAMUNI QUE KūKAI AURAIT RAPPORTÉE DE LA CHINE TANG.

Kōndo (salle principale)

Le bâtiment Kōndo ou Salle principale (alias Salle dorée) est la plus grande structure du Tō-ji et un trésor national du Japon. Il fut construit pour la première fois au 8e siècle, mais fut détruit par un incendie en 1486, avant d'être reconstruit en 1603. Il possède un double toit dans le style irimoya, mais il comprend également des éléments du style indien tenjiku, ce qui en fait un excellent exemple de l'architecture de la période Momoyama (1573-1600). De l'extérieur, il semble avoir deux étages, mais en réalité il n'en a qu'un seul, le plafond intérieur étant de 12 mètres de haut.

À l'intérieur de la salle se trouve une statue en bois doré de Yakushi Nyorai, le Bouddha de la médecine et de la guérison, d'une hauteur impressionnante de 2,9 mètres (9,6 pieds) avec une grande auréole derrière laquelle se trouvent sept figures miniatures du Bouddha. Le piédestal sur lequel se trouve la figure est soutenu par de petites sculptures debout représentant les douze généraux célestes qui agissent en tant que gardiens de Yakushi Nyorai. De chaque côté se trouvent les figures de Nikko Bosatsu et Gakko Bosatsu, les divinités du soleil et de la lune, respectivement. Cette paire et la statue de Yakushi Nyorai furent sculptées par le célèbre sculpteur bouddhiste Kosei en 1603 et sont toutes classées comme biens culturels importants.

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Main Hall (Kondo), To-ji
Salle principale (Kōndo), Tō-ji
James Blake Wiener (CC BY-NC-SA)

Kōdō (salle de conférence)

Le Kodo ou salle de conférence, bien culturel important du Japon, est situé au centre du complexe du temple. Le bâtiment fut construit pour la première fois vers 835. Au fil des siècles, les tempêtes et les tremblements de terre ont nécessité des réparations structurelles. Le bâtiment actuel date de 1491, mais il est fidèle à la conception d'origine. Aujourd'hui, il contient 21 statues de figures religieuses importantes, disposées sous la forme d'un mandala tridimensionnel et utilisées pour enseigner certains aspects du bouddhisme. Au centre se trouve le Bouddha Dainichi Nyorai (Vairocana), représenté par une statue en bois doré de 2,8 mètres de haut. Sculpté pendant la période Muromachi (1336-1573), le Bouddha porte une couronne et un collier de bijoux et est assis devant un énorme halo ou auréole, lui-même richement décoré de figures bouddhistes miniatures. La statue de Dainichi Nyorai est entourée de quatre groupes de personnages: Les bouddhas Nyorai (qui ont atteint l'éveil), les bodhisattvas (bouddhas qui reportent leur progression vers l'éveil afin de rester sur terre et de guider les croyants), les Myoo (rois sages qui offrent un exemple d'austérité) et les Tenbu (gardiens qui protègent les trois autres groupes). Ces 21 figures sont toutes classées parmi les trésors nationaux ou les biens culturels importants du Japon. Enfin, le Kōdō possède deux beaux rouleaux de mandala du IXe siècle, mais, comme c'est souvent le cas pour les objets anciens japonais, ils ne sont pas exposés au public.

Kodo, To-ji
Kōdō (Salle de conférence) du Tō-ji
James Blake Wiener (CC BY-NC-SA)

Pagode

La célèbre pagode à cinq étages du Tō-ji, autre trésor national du Japon, fut construite entre 826 et 883, mais elle fut détruite par le feu pas moins de quatre fois, dont deux fois à cause de la foudre. La dernière reconstruction eut lieu en 1644, sous les auspices du shogun d'Edo Tokugwa Iemitsu. La pagode, avec sa structure interne enchevêtrée, s'est depuis avérée admirablement résistante aux dommages causés par les tremblements de terre. Elle mesure environ 55 mètres de haut, ce qui en fait la plus haute pagode en bois du Japon. Comme beaucoup d'autres pagodes, elle ne fut pas seulement conçue en tant qu'élément architectural du complexe du temple, mais aussi en tant que lieu de conservation d'importantes reliques bouddhistes. Le rez-de-chaussée de la pagode abrite les statues de quatre bouddhas disposés autour de la colonne carrée centrale et orientés chacun dans une direction différente. Les murs intérieurs et la colonne portent des peintures des bodhisattvas les plus importants et des fondateurs du bouddhisme Shingon, tandis que les fondations contiendraient une relique du Bouddha Shakyamuni que Kūkai aurait rapportée de sa visite en Chine Tang entre 804 et 806.

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To-ji Pagoda, Kyoto
Pagode du Tō-ji, Kyoto
Michael Reeve (CC BY-SA)

Autres bâtiments

Les autres structures du complexe comprennent la grande porte sud (Nandaimon), à côté de laquelle se trouve un sanctuaire dédié à Hachiman, le dieu shintoïste de la guerre et de la culture, et la porte est Higashidaimon, qui mène à l'étang Hyotan et aux jardins. La salle commémorative Miedo (alias Taishido), qui contient une statue de Kukai datant de 1223, était autrefois la résidence du célèbre moine. La statue en bois mesure 83 cm de haut et a été réalisée par l'artiste Kosho; c'est le plus ancien portrait de Kūkai qui subsiste. Le bâtiment, comme la statue qu'il abrite, est un trésor national du Japon, mais il fut de nouveau victime d'un incendie en 1379, et sa reconstruction commença l'année suivante pour s'achever en 1390. Le toit du Miedo est recouvert de bardeaux d'écorce de cyprès. Le musée Homotsukan du site abrite de nombreuses sculptures de personnages importants et des exemples de calligraphie attribués à Kūkai en personne sous la forme de lettres qu'il écrivit à son confrère Saichō, fondateur de la secte rivale Tendai. L'ensemble du complexe de Tō-ji est entouré d'un mur avec des douves sur les côtés nord et sud.

Histoire ultérieure

Le Tō-ji servit de base à Ashikaga Takauji (1305-1358), le shogun Muromachi, pendant la violente rivalité entre les cours du nord et du sud du Japon au 14e siècle. Malheureusement, le pire était à venir puisque le site du temple fut en grande partie détruit pendant la guerre d'Onin (1467-1477), mais il fut reconstruit au début du siècle suivant en suivant le même plan que précédemment. Dans cette entreprise, le Tobo-ki de l'érudit Goho, une histoire du site en huit volumes rédigée en 1352, s'avéra utile. Néanmoins, le terrain actuel de 10 hectares ne représente qu'un quart de ce qu'il était autrefois. Le Tō-ji est toujours un monastère en activité et le siège de la secte bouddhiste Shingon. Attraction touristique populaire, le Tō-ji accueille également des stands d'antiquités et d'artisanat le 21 de chaque mois, perpétuant ainsi la tradition d'organiser un marché sur le site, qui remonte à 700 ans.

This content was made possible with generous support from the Great Britain Sasakawa Foundation.

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Bibliographie

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Mark Cartwright
Mark est un auteur, chercheur, historien et éditeur à plein temps. Il s'intéresse particulièrement à l'art, à l'architecture et à la découverte des idées que toutes les civilisations peuvent nous offrir. Il est titulaire d'un Master en Philosophie politique et est le Directeur de Publication de WHE.

Citer cette ressource

Style APA

Cartwright, M. (2017, mai 29). Tō-ji [To-ji]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-16040/to-ji/

Style Chicago

Cartwright, Mark. "Tō-ji." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le mai 29, 2017. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-16040/to-ji/.

Style MLA

Cartwright, Mark. "Tō-ji." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 29 mai 2017. Web. 21 oct. 2024.

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