Clan Minamoto

Coûts du serveur Collecte de fonds 2024

Aidez-nous dans notre mission de fournir un enseignement gratuit de l'histoire au monde entier ! Faites un don et contribuez à couvrir les coûts de notre serveur en 2024. Grâce à votre soutien, des millions de personnes apprennent l'histoire entièrement gratuitement chaque mois.
$15666 / $18000

Définition

Mark Cartwright
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 16 juin 2017
Disponible dans ces autres langues: anglais, espagnol
X
Minamoto no Yoritomo Statue (by Jack Zalium, CC BY-NC-SA)
Statue de Minamoto no Yoritomo
Jack Zalium (CC BY-NC-SA)

Le clan Minamoto était une famille élargie qui domina le gouvernement japonais et la cour impériale aux XIIe et XIIIe siècles. Le clan s'illustra en battant ses grands rivaux, les Taira, lors de la guerre de Genpei (1180-1185). Il comptait parmi ses membres des personnages aussi célèbres que Minamoto no Yoritomo, le premier shogun du Japon.

Le système des clans au Japon

Au Japon, à partir du IXe siècle, le processus connu sous le nom de "délestage dynastique" permit de retirer des individus de la lignée dynastique parce que la famille royale était devenue trop nombreuse et trop coûteuse à entretenir. Les empereurs ayant jusqu'à 50 enfants, même les descendants directs étaient retirés de la lignée royale et se voyaient attribuer l'un des deux noms de famille suivants: Minamoto (alias Minamoto-Shi ou Genji) ou Taira (alias Hei-Shi ou Heike). Le nom Minamoto fut d'abord donné comme nom de famille aux enfants retirés de la lignée directe de l'empereur Saga (r. de 809 à 823). Le nom Minamoto ou Genji se traduit par "source". Par la suite, le groupe familial s'élargit au fur et à mesure que les empereurs successifs attribuaient le titre, de sorte qu'il existait de nombreuses branches différentes. Par exemple, les descendants de l'empereur Seiwa (r. de 858 à 876) étaient connus sous le nom de "Seiwa Genji".

Supprimer la pub
Publicité
Hachiman, le dieu shintoïste de la guerre et de la culture, était le patron du clan Minamoto.

Hachiman en tant que protecteur

Au XIe siècle, Hachiman, le dieu shintoïste de la guerre, de la divination et de la culture, fut choisi comme chef symbolique et protecteur du clan Minamoto, qui pouvait alors revendiquer sa lignée jusqu'à l'empereur Ojin, considéré comme un avatar du dieu. Yorinobu (968-1048) fut le premier Minamoto à le revendiquer en 1046. Yoriyoshi (988-1075), le fils de Yorinobu, renforça les liens familiaux avec Hachiman en citant le dieu comme la raison de sa victoire dans la première guerre de neuf ans en 1062 contre le clan Abe de Mutsu qui ne payait pas ses taxes. Yoriyoshi fit construire un sanctuaire à Yui-no-go à Sagami (déplacé à Kamakura en 1191), et à partir de là, de plus en plus de sanctuaires furent construits, tous financés et protégés par les Minamoto.

Le fils de Yoriyoshi, Yoshiie (1042-1103), était un guerrier tout aussi redoutable, et il fut connu sous le nom de Hachimantaro ou "premier fils de Hachiman". Le héros légendaire fut nommé d'après le dieu à la suite d'un rêve de son père dans lequel Hachiman donnait une épée au jeune homme. Hachimanto était un archer réputé, capable de tirer une flèche à travers trois hommes à la fois, et c'est grâce à lui que les Japonais vainquirent le peuple Ezo du nord de Honshu.

Supprimer la pub
Publicité

Hachiman, Shinto God of War
Hachiman, dieu shintoïste de la guerre
Unknown Artist (Public Domain)

Minamoto et Taira

Les Minamoto et les Taira étaient tous deux puissants sur le plan militaire et une rivalité acharnée se développa entre eux, chacun revendiquant l'héritage légitime du trône. L'aristocratie de la cour dépendait de l'une ou l'autre des familles en fonction de leur allégeance particulière, à laquelle s'ajoutait l'influent clan Fujiwara qui avait fourni des régents tout au long de la période Heian (794-1185).

Presque inévitablement, des conflits armés éclatèrent entre les clans rivaux, notamment lors des troubles de Hogen en 1156, lorsque les deux camps revendiquèrent le trône laissé vacant par la mort de l'empereur Toba, parti à la retraite. Les Taira l'emportèrent, mais en 1160, les hostilités reprirent avec les troubles de Heiji, qui impliquèrent également le clan Fujiwara. Une fois de plus, ce furent les Taira qui l'emportèrent.

Supprimer la pub
Publicité

La guerre de Genpei

Les Minamoto n'étaient pas au bout de leurs peines et une bataille encore plus importante pour le pouvoir éclata en 1180 avec la guerre de Genpei (Genpei No Soran). Dans cette guerre civile, également connue sous le nom de guerre Taira-Minamoto, les Minamoto avaient désormais le soutien de Mochito, le fils de l'ex-empereur Go-Shirakawa, et formèrent une armée rebelle dirigée par Minamoto no Yoritomo.

Au début, les Taira s'en sortirent bien, leur commandant Taira no Tomomori battant les forces des Minamoto dirigées par Minamoto no Yorimasa en 1180 et Minamoto no Yukie en 1181 à la rivière Sunomata. Les choses commencèrent à changer en faveur des Minamoto lorsqu'une grande armée rebelle dirigée par Minamoto no Yoritomo effraya une force plus petite des Taira et qu'il prit le contrôle de la région du Kanto, dans l'est du Japon, en profitant de la désaffection générale à l'égard du pouvoir des Taira, en particulier de leur politique de redistribution des droits fonciers. Pendant ce temps, Kiso Yoshinaka, un cousin de Yoritomo, semait le trouble dans les montagnes Kiso de Shinano et, en 1183, il battit une grande armée de Taira à Kurikara, à Etchu, ouvrant la voie à un assaut contre la capitale Heiankyo (Kyoto).

Battles of the Genpei War
Batailles de la guerre de Genpei
Ash Crow (CC BY-SA)

Outre les batailles et les incendies de temples, la population dut également subir des catastrophes naturelles: typhon, tremblement de terre, famine et peste frappèrent les cinq premières années des années 1180. La guerre se termina finalement par la bataille de Dannoura en 1185, lorsque le chef vaincu des Taira, Tomomori, et le prétendant au trône, Antoku, qui avait fui Heiankyo, se suicidèrent tous les deux. En 1192, Yoritomo se déclara souverain du Japon depuis sa base militaire de Kamakura. Le shogunat de Kamakura dura jusqu'en 1333, et Yoritomo fut le premier d'une longue lignée de souverains militaires, dont plusieurs appartenaient au clan Minamoto, qui gouvernèrent le Japon pendant les sept siècles suivants.

Supprimer la pub
Publicité

Membres importants du clan Minamoto

Minamoto no Tameyoshi (1096-1156)

Minamoto no Tameyoshi était le chef du clan au milieu du XIIe siècle. Lors des troubles de Hogen en 1156, l'empereur en retraite Sutoku était soutenu par Tameyoshi et quelques factions du clan Fujiwara, tout aussi puissant, dirigé par Yorinaga. Parallèlement, l'empereur Go-Shirakawa était soutenu par le fils aîné de Tameyoshi, Yoshitomo, qui se joignit aux Taira et à d'autres membres du clan Fujiwara, dirigé par Tadamichi, le frère de Yorinaga. Les Go-Shirakawa, avec l'aide du commandant militaire Taira no Kiyomori, écrasèrent la rébellion, et Tameyoshi fut exécuté avec un grand nombre de guerriers Minamoto.

Minamoto no Yoshitomo (1123-1160)

Minamoto no Yoshitomo était le fils aîné de Minamoto no Tameyoshi. Il se rangea du côté de Taira no Kiyomori et s'opposa à son père pendant les troubles de Hogen. Yoshitomo devint alors jaloux des récompenses et du prestige gagnés par Taira no Kiyomori à la suite de sa victoire sur Tameyoshi et s'empara du trône en 1159 alors que son rival était absent de la cour. Cela déclencha les troubles de Heiji en 1160, lorsque Taira no Kiyomori revint rapidement pour rétablir l'ordre et que Yoshitomo fut tué.

Minamoto no Yoritomo (1147-1199)

Minamoto no Yoritomo était le troisième fils de Minamoto no Yoshitomo et sa mère était une humble fille de prêtre. Après la mort de son père, Yoritomo, alors âgé de 13 ans, et ses frères et sœurs furent exilés dans la région d'Izu et pris en charge par Hojo Tokimasa. Yoritomo épouserait plus tard la fille de son tuteur, Hojo Masako.

Supprimer la pub
Publicité

Minamoto no Yoritomo Painted Wall-hanging
Portrait de Minamoto no Yoritomo
Unknown Artist (Public Domain)

Yoritomo dirigea une armée rebelle de quelque 200 000 hommes pendant la guerre de Genpei, selon le récit du Conte de Heike (Heike monogatari). Les Taira envoyèrent une armée de 70 000 hommes près du Mont Fuji pour rencontrer Yoritomo, mais réalisant qu'ils étaient largement en infériorité numérique, la force des Taira se retira vers la capitale, une capitulation qui augmenta davantage encore les effectifs de Yoritomo. Yoritomo ne poursuivit pas l'ennemi et se concentra sur la consolidation de son contrôle presque total de la partie orientale du Japon. Yoritomo renforça également sa position en restituant aux temples et à la noblesse des terres précédemment confisquées, éradiqua le banditisme, fit preuve d'indulgence à l'égard des prisonniers et, en 1183, reçut de Go-Shirakawa la reconnaissance de son autorité dans l'est du pays. Yoritomo avait désormais le pouvoir de nommer des gouverneurs militaires provinciaux (shugo) et des intendants de domaines à l'échelle du pays (jito), d'amasser des richesses pour lui-même et pour la cour, de récompenser les fidèles en leur confisquant des domaines et de se déclarer la seule personne au Japon à avoir le droit de lever une armée. L'empereur avait le titre et le prestige, mais c'est Yoritomo qui était désormais sur le point de devenir le véritable dirigeant du Japon dans la pratique.

Après la victoire de la guerre de Genpei, Yoritomo devint jaloux et soupçonna la popularité de son demi-frère et adjoint Minamoto no Yoshitsune. Yoshitsune avait acquis une grande gloire lors de la victoire navale de la bataille de Dannoura, et il était particulièrement proche de l'empereur retraité Go-Shirakawa. Yoritomo considérait son frère comme un sérieux rival pour la direction du clan Minamoto et, furieux que Yoshitsune ait accepté un poste de gouverneur de l'empereur sans l'avoir consulté au préalable, il envoya une force pour éliminer son frère.

En 1192, Yoritomo reçut le nouveau titre de shogun, ce qui faisait de lui le souverain du Japon.

Après avoir vaincu tous ses rivaux et éliminé son jeune frère Minamoto no Noriyori et d'autres membres importants de son propre clan, Yoritomo se retrouva seul à la tête des Minamoto. Il reçut le titre de shogun en 1192, ce qui faisait de lui le souverain du Japon. Il fut à l'origine de plusieurs réformes importantes telles que la création du Bureau des documents publics (Kumonjo) à Heiankyo. Yoritomo mourut en 1199 après être tombé de cheval après l'ouverture d'un nouveau pont.

Vous aimez l'Histoire?

Abonnez-vous à notre newsletter hebdomadaire gratuite!

Minamoto no Yoshinaka (1154-1184)

Minamoto no Yoshinaka (alias Kiso Yoshinaka) était un cousin de Yoritomo, à la tête d'une armée basée dans les montagnes de Kiso, au nord du Japon. Il vainquit plusieurs petites forces Taira, puis remporta une grande victoire à Kurikara en 1183, lors de la guerre de Genpei. Yoshinaka fut alors en mesure de prendre la capitale Heiankyo, forçant les Taira et le jeune empereur Antoku à fuir vers le sud. Le commandant Minamoto poursuivit l'ennemi le long de la côte japonaise, mais son armée, après de longues marches et plusieurs batailles, était tellement affaiblie que Yoshinaka fut vaincu dans la baie de Mizushima par une armée Taira réorganisée, ce qui l'obligea à retourner à Heiankyo.

La courte occupation de la capitale par Yoshinaka fut entachée de pillages et d'une mauvaise gestion générale, ce qui entraîna un soulèvement populaire mené par des moines armés des temples Enryakuji et Onjoji et soutenu par l'empereur à la retraite Go-Shirakawa. Yoshinaka réagit en brûlant le palais de l'empereur et en se déclarant shogun. Pendant ce temps, Yoritomo, craignant que son cousin ne devienne une menace pour sa propre direction du clan, envoya un assassin pour l'éliminer. Ce plan ayant échoué, Yoritomo envoya ses deux frères Noriyori et Yoshitsune et leurs armées à Heiankyo pour s'occuper de Yoshinaka. Les frères remportèrent des victoires à Uji et Seta en 1184, et Yoshinaka se donna la mort.

Minamoto no Yoshitsune
Minamoto no Yoshitsune
Kikuchi Yosai (Public Domain)

Minamoto no Yoshitsune (1159-1189)

Minamoto no Yoshitsune était le demi-frère cadet de Minamoto no Yoritomo et le fils de Minamoto no Yoshitomo. Sa mère était Tokiwa Gozen. Lorsque son père fut exécuté en 1160, Yoshitsune et ses cinq frères et sœurs échappèrent à la pratique habituelle qui consistait à tuer les enfants des chefs de guerre vaincus et furent exilés dans les provinces de l'est par Taira no Kiyomori. Le chef du clan Taira regretterait plus tard cette décision généreuse.

Yoshitsune commandait la force qui vainquit une armée Taira à Ichinotano dans l'avant-dernière année de la guerre de Genpei, au cours de laquelle il agit en tant que commandant en second de Yoritomo. La dernière année, en 1185, il attaqua la base Taira de Yashima et remporta la bataille navale décisive de Dannoura (Dannoura no Tatakai) dans le détroit de Shimonoseki, à l'extrémité de l'île de Honshu. Souffrant de l'ambition de son frère, Yoshitsune fut contraint de se réfugier auprès de Fujiwara no Hidehara, mais quatre ans plus tard, en 1189, il fut contraint de se suicider face à une force envoyée par Yoritomo pour l'assassiner. Yoshitsune devint l'archétype du héros lésé, et son histoire tragique devint un thème récurrent du théâtre et de la littérature japonaise des siècles suivants, notamment dans le drame No Funa Benkei.

Minamoto no Yorie (1182-1204)

Minamoto no Yorie était le fils aîné de Yoritomo, qui succéda à son père en tant que shogun en 1202. Yorie fut rapidement confronté à la concurrence de sa mère Hojo Masako et de son père Hojo Tokimasa - ce qui explique peut-être pourquoi il lui fallut trois ans pour s'établir comme shogun à la mort de son père en 1199 - et il fut contraint à l'exil en 1203. Un an plus tard, Yorie fut assassiné, probablement sur ordre de Tokimasa.

Minamoto no Sanetomo (1192-1219)

Minamoto no Sanetomo était le deuxième fils de Yoritomo et le frère de Yorie. Il devint shogun en 1203, sa mère Hojo Masako et son père Hojo Tokimasa faisant office de régents. Sanetomo était en quelque sorte un poète et voici un exemple de son œuvre qui emprunte à un classique plus ancien:

La saison des pluies est sombre:

Et dans la lumière incertaine,

un rossignol,

émergeant d'un pic lointain,

Chante en s'approchant.

(Keene, 701)

Le règne de Sanetomo, qui dura 16 ans, se termina brutalement par son assassinat en 1219 par son propre neveu Kugyo, le fils de Minamoto no Yorie. Lorsque l'assassin fut lui-même assassiné, la lignée de Yoritomo s'éteignit et tous les postes clés du gouvernement furent par la suite occupés par des membres de la famille Hojo.

This content was made possible with generous support from the Great Britain Sasakawa Foundation.

Supprimer la pub
Publicité

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Mark Cartwright
Mark est un auteur, chercheur, historien et éditeur à plein temps. Il s'intéresse particulièrement à l'art, à l'architecture et à la découverte des idées que toutes les civilisations peuvent nous offrir. Il est titulaire d'un Master en Philosophie politique et est le Directeur de Publication de WHE.

Citer cette ressource

Style APA

Cartwright, M. (2017, juin 16). Clan Minamoto [Minamoto Clan]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-16098/clan-minamoto/

Style Chicago

Cartwright, Mark. "Clan Minamoto." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le juin 16, 2017. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-16098/clan-minamoto/.

Style MLA

Cartwright, Mark. "Clan Minamoto." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 16 juin 2017. Web. 15 sept. 2024.

Adhésion