Empédocle

Définition

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 18 février 2022
Disponible dans ces autres langues: anglais, espagnol
Écouter cet article
X
Imprimer l'article
Empedocles (by Thomas Stanley, Public Domain)
Empédocle
Thomas Stanley (Public Domain)

Empédocle (c. 484-424 av. J.-C.) était un philosophe et mystique grec dont l'œuvre harmonisait les philosophies de Parménide (c. 485 av. J.-C.), Héraclite (c. 500 av. J.-C.) et Pythagore (c. 571 à c. 497 av. J.-C.) en présentant une vision unifiée d'une réalité immuable dans laquelle le changement était possible. Il fut le premier à faire la synthèse des systèmes philosophiques présocratiques.

Aristote (384-322 av. J.-C.) le ferait plus tard dans ses célèbres résumés, mais Empédocle ne se contenta pas de synthétiser les systèmes, il créa à partir d'eux sa propre vision. Son travail consista à combiner des croyances philosophiques radicalement différentes en un système où la vision immuable de Parménide travaillait de concert avec le changement constant d'Héraclite et le mysticisme pythagoricien, tout en abordant la "théorie des semences" d'Anaxagore (de 500 à 428 av. J.-C.) et le monothéisme de Xénophane de Colophon (de 570 à 478 av. J.-C.). Ses travaux influencèrent le développement du concept d'univers atomique par Leucippe (c. 5e siècle av. J.-C.) et Démocrite (c. 460 à 370 av. J.-C.), et on pense qu'il fut également le professeur du sophiste Gorgias (c. 427 av. J.-C.), englobant ainsi la quasi-totalité des travaux des présocratiques.

Supprimer la pub
Publicité

Empédocle fut le premier à définir les quatre éléments que sont la terre, l'air, le feu et l'eau comme des causes matérielles de l'existence qui opéraient dans un univers régi par deux causes efficientes, l'Amour et la Lutte, qui unifiaient et détruisaient respectivement. Les éléments sont liés entre eux par l'attraction (Amour) et séparés par l'opposition (Lutte) mais sont eux-mêmes de nature immuable. Il put ainsi réconcilier Parménide et Héraclite. Tout comme les éléments immuables prenaient différentes formes, il en allait de même pour les âmes des humains, incorporant le concept de Pythagore de la transmigration des âmes (réincarnation), tandis que les croyances de Xénophane sont incorporées dans l'affirmation que le Divin n'est rien de ce que les gens croient et les concepts d'Anaxagore sont abordés dans la mesure où rien dans la nature ne peut provenir de ce qu'il n'est pas.

A Piece of the Strasbourg Fragment of Empedocles' Works
Une partie du fragment strasbourgeois des œuvres d'Empédocle
Wikipedia (Public Domain)

Empédocle intégra également dans sa vision les affirmations des trois premiers philosophes présocratiques, Thalès de Milet (c. 585 av. J.-C.), Anaximandre (c. 610 à 546 av. J.-C.) et Anaximène (c. 546 av. J.-C.), qui affirmaient que l'eau, la "force créatrice" et l'air étaient respectivement la cause première de l'existence. Empédocle était considéré comme divin durant sa vie et on pensait qu'il avait été transporté corporellement au paradis, sans jamais connaître la mort, bien que ses détracteurs semblent avoir lancé la célèbre légende selon laquelle il aurait sauté dans un volcan pour prouver qu'il était un dieu. Aujourd'hui, il est considéré comme l'un des plus importants (et, pour certains spécialistes, le modèle) des philosophes présocratiques.

Supprimer la pub
Publicité

Les philosophes présocratiques

Les premiers penseurs grecs sont connus sous l'appellation moderne de philosophes présocratiques parce qu'ils vécurent et enseignèrent avant l'époque de Socrate d'Athènes (470/469-399 av. J.-C.), bien que certains aient été ses contemporains. Bien qu'ils aient abordé de nombreuses questions philosophiques, leur objectif initial était de définir la cause première de l'existence sans s'appuyer sur l'explication fournie par la religion grecque. Leurs œuvres ont été perdues et leurs pensées préservées dans des fragments cités par des auteurs ultérieurs. Le fait que plus d'ouvrages d'Empédocle aient été conservés témoigne de sa grande influence.

Empédocle se serait vêtu d'une robe pourpre, aurait porté des sandales en or et aurait eu la capacité de faire des miracles, comme ressusciter les morts.

Les fragments de Thalès, d'Anaximandre et d'Anaximène traitent principalement de l'établissement de la cause première, tandis que les concepts pythagoriciens s'étendent davantage. Pythagore, lui, n'a rien écrit et ses convictions finirent par être consignées par écrit par le pythagoricien Philolaos (de 470 à 385 av. J.-C.). Xénophane de Colophon rompit avec la religion établie en affirmant qu'elle ne dépeignait pas correctement le Divin, qui ne consistait pas en de nombreuses divinités surhumaines, mais en un Dieu unique qui n'avait rien en commun avec l'humanité.

Supprimer la pub
Publicité

Cette ligne de pensée, selon laquelle le Divin est Un, inspira Parménide et son école éléatique (appelée ainsi parce qu'elle vit le jour à Élée) qui soutenait que la réalité était une substance unique, unifiée, à laquelle toute vie participait et que le changement était donc une illusion parce que la multiplicité n'était pas compatible avec l'unité. La perception sensorielle informait les gens qu'ils naissaient, vieillissaient et mouraient, mais ce n'était qu'une apparence et ne reflétait pas la véritable essence de l'univers. Les affirmations de Parménide concernant le manque de fiabilité des sens furent ensuite prouvées mathématiquement par son élève Zénon d'Élée (c. 465 av. J.-C.), mais tout cela fut rejeté par Héraclite d'Éphèse qui défendait le feu comme cause première et l'essence de la vie comme changement.

Heraclitus of Ephesos
Héraclite d'Éphèse
Johannes Moreelse (CC BY-SA)

Pour Héraclite, le monde fonctionnait grâce à l'affrontement constant des contraires - comme le jour et la nuit - qui incarnent la transformation, et le changement est donc la vie, pas seulement une partie de la vie, mais la vie à proprement parler. Cette pensée inspira Anaxagore et sa "théorie des semences", selon laquelle rien ne peut provenir de son contraire, tout doit provenir de quelque chose de sa propre nature, et ce "quelque chose", ce sont les particules ("semences") qui renferment l'essence d'une chose particulière. Les cheveux, par exemple, ne pouvaient pas pousser à partir de quelque chose qui n'était pas un cheveu, et l'essence du cheveu devait donc être présente dans un être humain pour qu'il y ait un cheveu.

Vie et œuvre d'Empédocle

Voilà l'ensemble des travaux philosophiques qu'Empédocle avait sous les yeux lorsqu'il commença ses propres recherches. On ignore comment et pourquoi il s'intéressa à la philosophie. Sa seule "biographie" est celle de l'historien Diogène Laërce (c. 180-240 de notre ère), qui ne cite jamais ses sources, répète des légendes comme des faits et confond souvent les noms de lieux et de personnes. Même les dates d'Empédocle ne font pas l'objet d'un consensus, allant de 494 à 434 avant notre ère, de 492 à 432 avant notre ère, ou, la plus couramment citée, de 484 à 424 avant notre ère. Il était originaire d'Acragas (aujourd'hui Agrigente), en Sicile, et issu d'une famille noble et fortunée.

Supprimer la pub
Publicité
Selon Empédocle, la véritable connaissance du monde consiste à reconnaître l'unicité essentielle de l'essence de toutes les choses.

Son grand-père était éleveur de chevaux et champion olympique de courses hippiques en 496 avant notre ère. Son père s'appelait Meton ou Exaenetus et donna à Empédocle une bonne éducation. Conformément au modèle traditionnel de l'époque, cela aurait impliqué d'envoyer le garçon à l'école dans un centre intellectuel où il aurait appris l'art de parler en public et la politique - et il est possible que ce soit la voie qu'Empédocle ait suivie au début - mais il n'est cité que comme élève de philosophes qui n'enseignaient pas ces matières, notamment Anaxagore, Anaximandre, Pythagore, Parménide, et Xénophane.

D'après ses écrits, il connaissait bien la religion à mystères de l'orphisme, centrée sur le musicien légendaire Orphée et mettant l'accent sur la réalité de la vie après la mort. On dit qu'il s'impliqua dans la politique à Acragas et qu'il se rangeait régulièrement du côté des pauvres, allant même jusqu'à rejeter la direction de la cité lorsque cela semblait signifier qu'il fallait s'accorder avec l'élite riche. Si cela est vrai, cela donne du poids à l'affirmation de Diogène Laërce selon laquelle Empédocle aurait été le premier à rendre publiques les convictions pythagoriciennes, car cela correspondrait à ses penchants égalitaires de prendre le "savoir secret" de l'élite pythagoricienne et de le partager avec tout le monde. Cependant, il est généralement admis que c'est Philolaos qui fut le premier à proposer les idées pythagoriciennes au public.

Empedocles' Cosmic Cycle Diagram
Schéma du cycle cosmique d'Empédocle
Paolo Anghileri (CC BY-SA)

Les fragments d'Empédocle proviennent tous de deux ouvrages (ou d'un seul long ouvrage comportant deux sections), De la nature et Les purifications. De la nature traite de la cosmogonie et de la place de l'homme dans l'univers, tandis que Les purifications sont un ouvrage mystique qui s'inspire des principes pythagoriciens et éléatiques tout en harmonisant ceux d'autres philosophes. Outre ces ouvrages, d'autres œuvres plus courtes, telles qu'un hymne à Apollon, ont été attribuées à Empédocle, mais il n'existe pas de consensus scientifique à ce sujet. Dans ces deux œuvres, Empédocle fait preuve d'une grande connaissance des philosophes présocratiques, comme l'a noté l'universitaire Forrest E. Baird:

Supprimer la pub
Publicité

Empédocle fut le premier grand synthétiseur de l'histoire de la philosophie. Vers 450 avant notre ère, un siècle avant la synthèse d'Aristote, Empédocle tenta de trouver une place dans sa pensée pour toutes les contributions majeures de ses prédécesseurs. En expliquant la génération et la destruction, voire tout changement, en termes de mélange et de séparation, Empédocle chercha à réconcilier l'insistance d'Héraclite sur la réalité du changement avec l'affirmation éléatique selon laquelle la génération et la destruction sont impensables. (31)

Empédocle ne se contenta cependant pas de répéter les affirmations de ses prédécesseurs et de ses contemporains, mais il créa à partir d'elles un système entièrement nouveau qu'il prêcha ensuite comme moyen d'illumination personnelle. On dit qu'il revêtait de robes pourpres, qu'il portait des sandales en or et qu'il avait la capacité d'accomplir des miracles tels que ressusciter les morts, guérir une ville de la peste et réorienter les vents et les eaux. Il aurait lui-même prétendu qu'il était divin et certains passages de ses œuvres le laissent supposer.

Philosophie d'Empédocle

Bien que le sujet soit encore débattu par les spécialistes, il semble que les deux œuvres d'Empédocle aient été à l'origine un seul et même ouvrage. Le spécialiste Gordon Campbell écrit:

En 1990, les premiers fragments de papyrus d'Empédocle ont été redécouverts à l'université de Strasbourg et ont été publiés en 1999... Entre autres nouvelles informations importantes sur la philosophie d'Empédocle... le plus long des nouveaux fragments s'est avéré être une continuation du plus long des fragments précédemment connus et les deux forment donc maintenant un texte continu... il semble maintenant très probable qu'Empédocle ait introduit les thèmes du péché et de la purification dès le début du poème physique. En fait, on peut maintenant affirmer que tous les fragments des Purifications peuvent être inclus dans la première partie du livre premier de De la nature. (3)

Empédocle adresse De la nature à son élève Pausanias (qui n'est évidemment pas le célèbre géographe du IIe siècle de notre ère) et, interprétant ses deux œuvres comme portant sur la nature de l'univers et la place que l'on y occupe, explique comment la réalité peut être une unité unique et constante tout en permettant la multiplicité et le changement. Les quatre éléments sont éternels et immuables dans leur nature - l'eau sera toujours de l'eau, qu'elle se trouve dans un ruisseau, un océan, un bain ou une tasse - mais le changement est possible dans la forme que prend l'eau. L'homme peut découvrir une source en montagne et déclarer qu'elle est à l'origine de la rivière d'une vallée, mais la source et la rivière sont de la même essence, l'eau se présente simplement sous des formes et des volumes différents.

Vous aimez l'Histoire?

Abonnez-vous à notre newsletter hebdomadaire gratuite!

Head of Zeus, Artemesium Bronze
Tête de Zeus, Bronze
Robert H.Consoli (Copyright)

Les quatre éléments apparaissent aux humains comme distincts les uns des autres, mais ils partagent tous la même essence divine et Empédocle les associe à quatre figures divines - Zeus (le feu), Héra (l'air), Aidônéus (un roi associé à Hadès, la terre), et Nestis (un autre nom pour Perséphone, l'épouse d'Hadès, l'eau). Empédocle considère ces éléments comme les racines, ou l'essence, qui informent l'être, mais il affirme que ce qui naît de ces racines ne "vient pas à l'être" car, par essence, il a toujours existé :

Lorsque ces [éléments] ont été mélangés sous la forme d'un homme, d'un animal sauvage, d'une plante ou d'un oiseau, les hommes appellent cela "naître" et lorsqu'ils se séparent, les hommes appellent cela "le mauvais destin [la disparition]". C'est l'usage établi et j'y souscris moi-même. Ceux qui s'imaginent que ce qui n'était pas auparavant peut naître, ou que quelque chose peut périr et être complètement détruit, n'ont pas de pensées profondes. Car il est inconcevable que ce qui n'existe pas puisse naître, et il est impossible et inimaginable que ce qui est disparaisse. Il n'y a pas de véritable "avènement" d'une créature mortelle, ni de fin dans la mort misérable, mais seulement mélange et séparation de ce qui a été mélangé, et "avènement" n'est qu'un nom donné par les hommes. (DK 31B.8-12/Robinson 157-158)

L'univers, d'une essence unique et immuable - dont toutes les choses font partie - est maintenu dans sa forme par l'Amour, qui attire et lie, et est entier jusqu'à ce que le pouvoir de l'Amour ne cède la place à la Lutte, qui brise les liens et permet la différenciation des formes - mais chaque "forme" conserve toujours la même essence. Lorsque la domination de la Lutte cède à nouveau la place à l'Amour, tout est à nouveau lié. La naissance, l'âge et la mort ne sont donc qu'un changement de forme d'une essence éternelle. Comme le dit Empédocle:

Je vais raconter une double histoire: à un moment donné, elle [l'existence] s'est développée pour n'être qu'une à partir de plusieurs et, à un autre moment, elle s'est divisée pour n'être que plusieurs à partir d'une seule. Il y a une double naissance de ce qui est mortel, et une double disparition; car l'union de toutes les choses fait naître une génération et la détruit, et l'autre est élevée et dispersée alors qu'elle est à nouveau divisée. Et ces choses ne cessent jamais d'échanger leur position, tantôt se réunissant toutes en une seule par l'Amour, tantôt s'éloignant de nouveau les unes des autres par la répulsion de la Lutte. (DK 31B.17/Robinson, 159/ Campbell, 6)

Les êtres humains, les plantes et les animaux sont nés de la terre lorsque le conflit a provoqué une différenciation de la forme, et tous retournent à l'essence éternelle lorsque l'amour exerce son influence et ramène à l'Un l'essence qui en a été séparée. La mort n'est donc pas la fin de la vie mais seulement une transformation et chaque personne qui est censée "ne plus être" n'a fait que quitter une forme pour en revêtir une autre. Empédocle s'inspire en cela du concept de transmigration des âmes de Pythagore et affirme que chaque personne vivant actuellement a été, à un moment ou à un autre, plusieurs choses différentes :

Car j'ai déjà été garçon, fille, plante, oiseau et poisson de mer muet. (DK 117B.33/Baird, 35)

The School of Athens by Raphael
L'École d'Athènes, par Raphaël, Musées du Vatican
Raphael (Public Domain)

Cela étant, Empédocle dit qu'il faut aussi adhérer au végétarisme pythagoricien parce que chaque être vivant sur terre est un esprit sous une forme corporelle et que manger de la viande est un péché qui nous sépare du Divin, de notre propre nature et des autres en considérant les autres êtres vivants comme moins importants que nous-mêmes. Pour parvenir à une véritable compréhension, Empédocle dit qu'il faut l'écouter et essayer de comprendre les concepts qu'il présente. Ce faisant, on comprendra vraiment la nature de l'existence au lieu de n'en saisir qu'une partie et de prétendre à une connaissance totale :

Car les moyens de saisir sont limités... et nombreuses sont les misères qui s'imposent et émoussent les pensées. Et comme ils n'ont vu qu'une petite partie de l'existence au cours de leur vie, condamnés à périr rapidement comme de la fumée, ils sont emportés et emportés au loin, ne croyant que ce sur quoi ils tombent par hasard en tant qu'individus, alors qu'ils errent dans toutes les directions; mais chaque homme se vante d'avoir trouvé le Tout, tant ces choses sont petites à voir par les hommes ou à entendre, ou à comprendre par l'esprit. (Freeman, 51, fragment 2)

Selon Empédocle, la véritable connaissance du monde consiste à reconnaître l'unité essentielle de l'essence de toutes les choses, la façon dont chaque chose et chaque personne fait partie du Tout, et à se comprendre soi-même comme un esprit éternel occupant actuellement une forme humaine. Cette forme finira par se décomposer sous l'effet de la Lutte, mais sera ramenée à l'essence éternelle et indifférenciée par l'attraction de l'Amour.

Conclusion

Empédocle semble avoir fortement suggéré que les gens souffrent parce qu'ils ont une croyance erronée sur la nature de l'existence, pensant qu'ils naissent, vivent, puis cessent d'exister à la mort ou errent comme des fantômes dans un autre royaume. Il soutient au contraire que l'on retourne à l'essence essentielle après avoir quitté le corps et que l'on revient ensuite sous une autre forme. En cela, ses enseignements sont similaires à ceux du Bouddha (c. 563 à c.483 av. J.-C.) qui reconnaissait également que la souffrance est causée par l'ignorance de la nature de l'existence. Selon Bouddha, une fois que l'on a saisi la véritable nature de la réalité, la vérité nous libère du cycle des renaissances, de la mort et de la souffrance.

Comme nous l'avons vu, les fragments d'Empédocle sont plus nombreux que ceux de n'importe quel autre philosophe présocratique et Platon y fait référence plus souvent qu'à n'importe quel autre philosophe. Le célèbre passage du Banquet de Platon, dans lequel le dramaturge Aristophane parle des êtres entiers qui ont été séparés et qui recherchent toujours leur autre moitié, est une référence directe au concept d'Amour et de Lutte d'Empédocle.

Son concept d'essence unifiée de la réalité a inspiré le concept d'univers atomique défendu par Leucippe et Démocrite, affirmant que toute matière est d'une seule substance, mais a également encouragé l'affirmation de Gorgias selon laquelle il n'existe pas de "connaissance", mais seulement des "opinions", et que la vérité de l'existence est en fin de compte inconnaissable. Empédocle n'aurait pas été d'accord avec son élève sur ce point, car il suffisait d'accepter sa vision pour comprendre l'univers et son lien intime avec son essence éternelle.

(Note de l'auteur : le DK dans la citation ci-dessus fait référence au système Diels-Kranz de numérotation des fragments présocratiques inclus dans la plupart des livres sur le sujet).

Supprimer la pub
Publicité

Questions & Réponses

Qui était Empédocle ?

Empédocle était un philosophe présocratique de la Grèce antique (c. 484-c.424 av. J.-C.) surtout connu pour avoir tenté d'harmoniser les affirmations des philosophes précédents.

Pourquoi Empédocle est-il célèbre ?

Empédocle est célèbre pour avoir été le premier à définir les quatre éléments (terre, air, feu, eau) qui étaient unifiés par l'Amour et séparés par la Lutte, permettant ainsi à la fois le changement et l'unité.

Comment Empédocle est-il mort ?

Selon un récit, Empédocle serait mort en sautant dans un volcan. Cette histoire n'est cependant pas universellement reconnue comme étant vraie.

Que signifiaient Amour et Lutte pour Empédocle ?

Pour Empédocle, l'Amour était la force unificatrice de l'univers et la Lutte la force séparatrice, ce qui permettait à la fois l'unité et le changement dans la réalité perceptible.

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Joshua J. Mark est cofondateur et Directeur de Contenu de la World History Encyclopedia. Il était auparavant professeur au Marist College (NY) où il a enseigné l'histoire, la philosophie, la littérature et l'écriture. Il a beaucoup voyagé et a vécu en Grèce et en Allemagne.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2022, février 18). Empédocle [Empedocles]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-16113/empedocle/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Empédocle." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le février 18, 2022. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-16113/empedocle/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Empédocle." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 18 févr. 2022. Web. 20 nov. 2024.

Adhésion