Selon la tradition biblique (le mythe, pour certains), David (c. 1035-970 av. J.-C.) était le deuxième roi du Royaume uni d'Israël qui aida à établir 'le trône éternel de Dieu'. David (en hébreu, 'Bien aimé'), à l'origine un berger, était réputé pour sa passion pour Dieu, ses psaumes touchants et ses dons musicaux, son courage inspirant et son expertise à la guerre, sa beauté et sa relation illicite avec Bethsabée. On connait aussi, dans le Nouveau Testament, la filiation de Jésus de Nazareth avec la lignée de David. Né vers 1000 av. J.-C., David était le huitième et plus jeune fils de Jessé (ou Isaï), de la tribu de Juda. Comme le roi Saül et le roi Salomon, David régna pendant 40 ans dans l'une des périodes les plus brillantes et les plus prospères de l'histoire d'Israël, appelée par beaucoup "l'Âge d'Or" d'Israël. Bien que présenté dans le Judaïsme et le Christianisme tout aussi imparfait ou pécheur que les rois qui le précédèrent et le suivirent, le roi David apparaît dans divers livres de la Bible (d'où proviennent la plupart des informations sur lui) comme un roi modèle de piété, de repentance, et de soumission, de même qu'un précurseur du Messie - 'l'oint'.
Histoire Traditionnelle du Roi David
Les Écritures hébraïques présentent un jeune homme qui prendra non seulement le cœur de la nation d'Israël, mais aussi celui de Dieu (1 Samuel 16). Le prophète de l'Ancien Testament Samuel (vers 1200-1050 av. J.-C.) est envoyé à Jessé, un berger de Bethléem, pour oindre l'un de ses fils comme nouveau roi. Le premier roi d'Israël, Saül (vers 1080-1010 av. J.-C.), vit toujours mais manque à son devoir de suivre les instructions de Samuel, et se rebelle contre l'autorité et les commandements de Dieu. Après que Jessé ait fait défiler presque tous ses fils devant Samuel et que celui-ci n'en ait retenu aucun comme roi, il amena finalement le plus jeune, David, qui "était roux - ou avait le teint rosé - et avait belle apparence et attitude" (1 Samuel 16:12).
Bien que David n'ait pas ressemblé à un roi, il avait le cœur d'un lion, un caractère courageux, et plus encore, un amour profond et infini pour Dieu. Samuel, qui avait été tellement attristé par le roi Saül, trouva espoir et bénédiction dans le jeune berger de Bethléem. Après qu'il fut oint, "l'Esprit du Seigneur vint puissamment sur David" (Ibid., 16:13).
Cependant, cette nouvelle n'était pas du tout positive pour le roi Saül. Alors que David recevait la bénédiction du Saint-Esprit (le Conseiller et la troisième personne de la Trinité), "l'Esprit du Seigneur s'était retiré de Saül, et un mauvais esprit venant du Seigneur le tourmentait" (Ibid., 16:14). Saül commença à éprouver des périodes de souffrance émotionnelle et mentale, soit du fait d'un trouble bipolaire, soit d'un mauvais esprit (selon le texte biblique). Un de ses serviteurs se souvint que David était un excellent musicien et recommanda que Saül l'emploie comme porteur d'armes (le porteur du bouclier et d'autres armes pour le roi), et il serait ainsi aussi une sorte de baume musical lors de ses épisodes de troubles: "Chaque fois que l'esprit de Dieu venait sur Saül, David prenait sa lyre et jouait. Saul se sentait alors soulagé, il était mieux, et le mauvais esprit se retirait de lui" (Ibid., 16:23).
David et Goliath
David était plus qu'un simple musicien, il avait le cœur d'un guerrier et des talents de berger du niveau d'un maître, particulièrement pour l'usage de la fronde. Un jour, les Philistins (peuple non sémite du sud de la Palestine) et les Israélites étaient en guerre; les deux camps se trouvaient de chaque côté d'une vallée, se narguant mutuellement. Les Philistins avaient un guerrier puissant parmi eux, Goliath, qui (selon la Bible) mesurait près de trois mètres de haut. Évidemment, aucun guerrier israélite n'osait le combattre.
Quand David entendit les paroles infâmes de Goliath contre Israël et Dieu, il se porta volontaire pour le combattre. Plutôt que d'insister pour qu'un officier plus âgé et plus expérimenté (ou même lui-même) se lève pour défendre Dieu et Israël contre Goliath, le roi Saül approuva le souhait de David. Simplement vêtu de sa tenue normale, David choisit cinq pierres de rivière comme munitions et se mit à affronter son ennemi géant. Goliath regarda le petit jeune homme et le sermona: "Suis-je un chien, que tu viennes me chercher ainsi avec des bâtons?" (Ibid., 17:43). La réponse de David fut aussi moqueuse qu'audacieuse:
Tu marches contre moi avec l'épée, la lance et le javelot, mais je viens contre toi au nom du Seigneur tout-puissant, le Dieu des armées d'Israël, que tu avez défié. Aujourd'hui, le Seigneur te livrera entre mes mains, je te battrai et te couperai la tête. Ce jour même, je donnerai les cadavres de l'armée philistine aux oiseaux et aux bêtes sauvages, et le monde entier saura qu'il y a un Dieu en Israël. (Ibid., 17:45–46)
Alors que Goliath chargeait David, le jeune homme lança une pierre qui le frappa au front, l'assommant. David s'approcha alors du géant, saisit son épée et le tua. Voyant le plus jeune d'Israël abattre si facilement son ennemi le plus puissant répandit la terreur dans toute l'armée philistine et les soldats s'enfuirent. Cela plut au roi Saül qui adopta David dans sa famille: "À partir de ce jour, Saül garda David avec lui et ne le laissa pas retourner dans sa famille" (Ibid., 18:2).
Jalousie de Saül
Devant les succès de David et de ses talents étonnants à son service, le roi Saül promut David, qui continuait à impressionner ses hommes et tout Israël. Cependant, Saül avait développé un problème d'ego, il commençait à jalouser à David, surtout quand il entendait les femmes chanter: "Saül en a tué des milliers, et David des dizaines de milliers» (Ibid., 18:7). Amer, Saül tenta de tuer David, qu'il considérait maintenant comme un ennemi plutôt qu'un fidèle serviteur. Ainsi, l'arrangement par Saül d'un mariage entre sa fille, Mikhal, et David, avait plus à voir avec le désir de piéger ou finalement d'assassiner David qu'avec celui d'une sainte union.
Finalement, David se tourna vers son meilleur ami, Jonathan, fils aîné du roi Saül, pour demander son aide. Jonathan essaya de minimiser les craintes de David, mais quand Jonathan alla voir son père pour l'assurer que David était son fidèle serviteur, le roi Saül s'en prit à Jonathan:
Toi, fils d'une femme perverse et rebelle! Ne sais-je pas que tu as choisi le fils de Jessé à ta honte et à celle de ta mère? (Ibid., 20:30)
C'est alors que Jonathan comprit à quel point son père était fou de haine pour David. Saül en était venu à détester David plus qu'il n'aimait Dieu - ce qui n'est jamais une bonne situation dans la Bible.
Jusqu'à la fin de sa vie, le fils de Saül, le prince Jonathan, devint le protecteur de David, demandant le même engagement de la part de David: "Ainsi, Jonathan a fait alliance avec la maison de David, en disant: 'Que le Seigneur demande des comptes aux ennemis de David.' Et Jonathan demanda à David de réaffirmer son serment d'amour pour lui, parce qu'il l'aimait comme il s'aimait lui-même". (Ibid., 20:16-17)
Le reste de 1 Samuel donne les détails d'un jeu de chasse au chat et à la souris entre Saül, essayant désespérément de tuer David (et ses forces) et David, essayant désespérément de ne pas tuer Saül, malgré les exhortations de son entourage. David montrait le caractère noble, compatissant et engagé que Dieu trouvait si impressionnant. Malgré la méchanceté de Saül, David ne voulait pas menacer Saül, 'l'oint de Dieu'. Saül de son côté, céda à la noirceur de son cœur et de son âme, allant même jusqu'à tuer des prêtres du Seigneur.
En fait, David faisait tout son possible pour éviter le conflit ou répondait au mal de Saül par le bien. L'un des moments les plus intéressants se produisit lorsque David se glissa dans une grotte où Saül se reposait et il coupa un coin de sa robe pour lui montrer que s'il voulait vraiment le tuer, il serait déjà mort. Une fois à distance, David cria:
Regarde, mon père, regarde ce morceau de ta robe dans ma main! J'ai coupé le coin de ta robe mais je ne t'ai pas tué. Vois, il n'y a dans ma main ni méchanceté ni rébellion. Je n'ai pas péché contre toi, et pourtant tu me traques pour me tuer. (Ibid., 24: 11)
Une fois que le roi Saül réalisa ce qui venait de se passer, il pleura amèrement, finalement conscient qu'il avait été injuste, assoiffé de sang et impie, alors que David s'était montré correct et miséricordieux, digne d'être le prochain roi d'Israël. Avant qu'ils ne se séparent, Saül demanda à David de jurer qu'il ne tuerait pas ses enfants, ce que David promit facilement.
La folie de Saül faisait toujours rage en lui malheureusement, et continuait de poursuivre David qui, à une autre occasion, épargna la vie de Saül. À la mort de Samuel, tout Israël pleurait, et Saül, bien que sachant que la sorcellerie était interdite par la loi, se rendit auprès de la pythonisse (sorcière) d'Endor (en Galilée) pour faire revenir l'esprit Samuel. Bien que Saül ait demandé son aide, le défunt prophète répondit seulement: "Pourquoi me consulte-tu maintenant que le Seigneur s'est retiré de toi et est devenu ton ennemi?" (Ibid., 28:16). Homme brisé, détruit par lui-même, n'ayant qu'accumulé du sang innocent lors de ses actes arrogants et de désobéissance, Saül s'effondra.
Le livre se termine avec David connaissant de plus en plus victorieux sur les champs de bataille et dans sa vie , tandis que pour Saül le vent devait tourner lors de sa dernière bataille contre les Philistins au Mont Gilboa (nord de la Samarie). En un jour, toute la lignée royale de Saül disparut au combat, tous ses fils mourant devant lui, y compris le noble et bien-aimé Jonathan. Saül fut grièvement blessé et demanda à un soldat israélite de le tuer, craignant d'être attaqué et torturé s'il était retrouvé vivant.
La fin du livre est dramatique:
Mais son porteur d'armes était terrifié et ne voulait pas le faire; ainsi, Saül prit sa propre épée et se laissa tomber dessus. Quand le porteur d'armes vit que Saül était mort, lui aussi se jeta sur son épée et mourut avec lui. Ainsi, Saül, ses trois fils, son porteur d'armes et tous ses hommes moururent ensemble le même jour. (1 Samuel 31:4–6)
Devant la défaite de leur armée, les Israélites fuirent la région, ouvrant le pays à l'occupation et à l'exploitation par les Philistins, soutenues ensuite par l'usage et la forge du fer.
David, Roi d'Israël
Le deuxième livre de Samuel commence avec David apprenant la nouvelle que son meilleur ami, Jonathan, et le roi oint de Dieu, Saül, furent massacrés par les Philistins. Abasourdi, David reçut aussi la nouvelle par un Amalécite (tribu de nomades édomites supposée descendante d'Esaü, fils d'Isaac le Patriarche, ennemis traditionnels des Hébreux) qu'il avait tué Saül et prit sa couronne et son brassard pour les donner à David. S'attendant à une récompense, le soldat fut exécuté à la place après que David lui ait demandé: "Pourquoi n'as-tu pas eu peur de lever la main pour tuer l'oint du Seigneur?" (2 Samuel 1:14). Si David n'était pas disposé à blesser l'oint de Dieu, comment quelqu'un pourrait-il penser qu'il serait d'accord pour assassiner le roi Saül?
David offrit ensuite un hommage à Saül et Jonathan. Pour Saül, il chanta qu'il était un puissant guerrier, pour Jonathan, un frère fidèle. On pouvait s'attendre à ce que David jubile à propos de la mort de Saül, mais David vraiment jamais ne voulut la mort de Saül. Les biblistes ont noté depuis longtemps que ce que David attendait de ses ennemis était soit qu'ils soient écartés, soit qu'ils se repentent. Pour Saül, il souhaitait clairement la seconde alternative.
La royauté de David décrite dans 2 Samuel 2 est tout aussi passionnante et dramatique que sa période d'éloignement du roi Saül. David devint le premier roi de Juda avec la bénédiction initiale de Samuel, mais il se lança immédiatement dans une guerre civile de sept ans contre le fils du roi Saül, Ish-boshet, qui ne prit fin que lorsque celui-ci fut assassiné dans son lit par deux Benjamites (Benjamin, tribu de Juda, descendante de Jacob le Patriarche).
S'attendant à une grosse récompense comme l'Amalécite mentionné précédemment, ils apportèrent la tête d'Ish-boshet à David, qui les exécuta immédiatement pour leur acte méprisable et criminel, disant: "Des hommes méchants ont tué un innocent dans sa maison et sur son lit" (2 Samuel 4:11). David fit tuer les hommes, leur coupa les pieds et les mains et suspendit leurs corps en un étalage honteux. Ensuite, il enterra la tête d'Ish-boshet, dignement et respectueusement, dans la tombe d'Abner (cousin ou oncle de Saül, et commandant en chef de son armée).
Ish-boshet étant mort, David se vit offrir la couronne par les anciens d'Israël: "David avait trente ans lorsqu'il devint roi, et il régna quarante ans" (Ibid., 5:4). Il conquit alors Jérusalem, où il apporta rapidement l'Arche d'Alliance (depuis le sanctuaire de Silo). David espérait y construire le temple de Dieu: la progéniture de David devait être celle qui "bâtira une maison pour mon nom, et j'établirai le trône de son royaume pour toujours" (Ibid., 7:13).
Les quelques chapitres suivants détaillent et discutent les formidables victoires de David contre les Philistins, les Geshurites, les Gezerites, les Jébuséens et les Amalécites. Il y est aussi question des problèmes conjugaux de David avec la fille de Saül, Mikhal, qui "lorsqu'elle vit le roi David sauter et danser devant le Seigneur, le méprisa dans son cœur" (Ibid., 6:16). Il n'est donc pas trop surprenant que le roi David, l'un des hommes les plus vertueux de la Bible, oublie sa place et ses responsabilités envers Dieu et ses sujets, et entame une histoire d'amour avec Bethsabée, l'épouse d'Urie le Hittite, l'un de ses puissants guerriers.
David et Bethsabée
Un jour, en se détendant au palais, le roi David vit depuis le toit la belle Bethsabée, fille d'Eliam et future mère du roi Salomon (vers 990–931 av. J.-C.), se baigner. La tentation était trop grande pour lui: "Puis David envoya des messagers pour la chercher. Elle vint vers lui, et il coucha avec elle. Après s'être purifiée de sa souillure, elle retourna en sa maison (Ibid., 11:4). Malheureusement pour le couple, Bethsabée tomba enceinte de l'enfant de David.
La situation était délicate. Bien que les féministes disent que David força Bethsabée, et que les traditionalistes affirment que Bethsabée séduisit David, la vérité est plus une mutuelle culpabilité sauf, peut-être, qu'en tant que roi et modèle de la Loi de Dieu, David avait l'obligation de protéger Bethsabée et non de l'exploiter. Le texte n'accuse personne (un peu comme pour la Chute de la Genèse). Cependant, déjà aussi mauvaise que soit la situation pour le couple adultère, elle ne fera qu'empirer.
David conspira pour cacher son péché et ainsi, il appella Urie au palais depuis le champ de bataille et essaya de le faire coucher avec sa femme. Urie cependant, était trop dévoué et trop respectueux pour gaspiller son temps pendant que ses hommes étaient en train de mourir au combat. Ses plans pour brouiller la paternité de l'enfant ayant été déjoués, David ordonna au général Joab, son neveu par sa sœur Zeruiah, de placer Urie au coeur des combats les plus violents, puis de retirer tout le monde sauf lui.
Plusieurs choses se produisirent de ce fait. Premièrement, le pauvre Urie se fit tuer. Deuxièmement, Bethsabée pleura Urie - rien n 'est dit dit sur le fait qu'il s'agissait d'un plan. Très probablement, c'était une initiative personnelle de David pour protéger sa réputation. Il emmèna rapidement Bethsabée dans le palais et l'épousa avant la naissance de l'enfant. Troisièmement, toute loyauté de Joab vis à vis de David disparut. Plutôt que le guerrier noble et vertueux du Seigneur, David était maintenant devenu aussi mauvais sinon pire que le meurtrier Saül. Les plans de David commencèrent bientôt à se retourner contre lui.
Le Prophète Nathan
Dans son désespoir cependant, le roi David oublia que Dieu voit et sait tout. Ainsi, Dieu envoya le prophète Nathan, successeur de Samuel, pour livrer un message formel de trahison, qui enflamma la colère de David contre l'homme riche qui vole le petit agneau d'un pauvre (Ibid., 12:1-5). David tomba dans le piège que le Seigneur lui avait tendu et déclara: "Aussi sûr que le Seigneur vit, l'homme qui a fait cela doit mourir! Il doit rendre quatre agneaux, parce qu'il a fait une chose pareille et n'a eu aucune pitié" (Ibid., 12: 6).
Nathan prononça immédiatement un jugement sur David, s'écriant: "Tu es cet homme!" (Ibid., 12:7). Non seulement David avait commis l'adultère, mais il était aussi un meurtrier et un roi ingrat qui abusait de sa position pour son plaisir et pour protéger sa renommée. Par conséquent, Nathan prophétisa que David connaîtrait les conséquences de la guerre perpétuelle à l'intérieur et à l'extérieur de son royaume, et qu'il subirait l'humiliation publique parce qu'il avait tenté de dissimuler ses horribles péchés.
La réponse de David fut cependant assez différente de celle de Saül. Il répondit humblement: "J'ai péché contre le Seigneur" (Ibid., 12:13). Nathan lui dit alors que ses péchés seraient pardonnés, mais que l'enfant du péché mourrait. David plaida pour la vie de son fils, et quand le garçon tomba malade, il jeûna, pria et se priva de sommeil, essayant de faire changer Dieu d'avis, ce qu'il ne fit pas, dans le texte biblique.
Le septième jour, le fils mourut, et la réponse de David fut étonnante. Plutôt que d'être amer ou de haïr Dieu, David se leva et "il entra dans la maison du Seigneur et se prosterna" (Ibid., 12:20). Le passage rapporte également que "David réconforta sa femme Bethsabée, alla vers elle et qu'il lui fit l'amour. Elle donna naissance à un fils, et il l'appela Salomon" (Ibid., 12:24).
Absalom & Amnon
Sans son ancienne image de droiture, la Maison de David connut de mauvais évènements à commencer par le viol de la fille de David, Tamar, par son demi-frère, Amnon. Tamar était venue aider son frère, mais celui-ci faisait semblant d'être malade, et quand elle s'approcha, il l'attrapa et l'agressa. Contrairement au méchant Sichem qui avait cependant ressenti l'obligation morale d'épouser la fille de Jacob, Dinah, après l'avoir violée (Genèse, 34:8-12), Amnon méprisa encore plus Tamar, ce qui la broya et l'humilia.
Étrangement, le frère aîné de Tamar, Absalom, la réconforta et lui dit: "Calme-toi maintenant, ma sœur… Ne prends pas cela à cœur» (2 Samuel 13:20), mais il ne parla jamais à Amnon de l'événement. Amnon croyait probablement qu'il s'était libéré du viol de sa demi-sœur parce que son père David en était rendu fou, mais il n'avait rien fait pour le crime.
Deux ans plus tard, cependant, le prince Absalom lança sa vengeance. Convainquant Amnon de voyager avec lui, il enivra son demi-frère et le fit ensuite assassiner par ses hommes, lui, un prince, pour se venger du viol de sa sœur. Absalom fuit à Gershur (région du Golan), resta avec sa mère, et revint trois ans plus tard avec un autre plan pour voler le trône de David. Il parvint même à enrôler le conseiller du roi, Ahithophel (le grand-père de Bethsabée), et travailla la foule israélite.
Alors que la conspiration d'Absalom et son soutien grandissaient, David fuit les forces d'Absalom, ne voulant pas tuer son fils. Finalement cependant, les forces de David se heurtèrent à celles d'Absalom, et alors qu'il s'enfuyait sur un mulet, "les cheveux d'Absalom se prirent dans un arbre" (Ibid., 18:9). Joab (neveu et chef de l'armée de David) tua Absalom resté suspendu et enterra son corps dans une fosse profonde dans le désert.
Comme pour la mort du roi Saül, David fut dévasté par la nouvelle, mais resta quelque peu confus quant à la raison pour laquelle Absalom avait été si perfide et meurtrier envers David et ses hommes. Apprenant que David était triste au-delà de toute consolation, Joab entra dans la maison de David et le rendit honteux d'avoir humilié ses hommes par sa lamentation sur un fils méchant. Le livre se termine par d'autres descriptions de la guerre incessante promise à David par le prophète Nathan. Cependant, les deux derniers chapitres offrent un hommage poétique à Dieu et à ses hommes.
Les Dernières Années
Le zèle initial de David pour Dieu et pour l'intégrité éthique ouvrit la voie à sa renommée initiale et à sa fortune. Mais, bien qu'étant un homme de guerre et de sang (selon les Écritures), Dieu décida que David n'était pas apte à être celui qui construirait le Temple de Dieu (il devait être remis entre les mains de son fils, Salomon). De plus, l'affaire illicite de David et ses actions tortueuses ultérieures (conduisant à l'assassinat d'Urie le Hittite et sa dissimulation) - avec le viol de Tamar, le meurtre d'Amnon et la tentative de coup d'État d'Absalom, entre autres controverses - compliquèrent le reste de son règne.
À la fin de sa vie, David avait perdu le contact avec la société israélite et il en perdit finalement aussi le contrôle politique. Cela conduisit à une tentative de coup d'état par son fils, Adonijah (dont la mère était Haggith, sa cinquième épouse), qui se proclama roi avec l'aide du général Joab et du Grand-Prêtre Abiathar. Cependant, la majorité des agents institutionnels d'Israël ne soutinrent pas la prétention au trône d'Adonijah. Les Écritures déclarent que le prophète Nathan se rendit d'abord auprès de Bethsabée pour la prévenir de l'usurpation du trône par Adonija, laquelle annonça ensuite à son mari, le roi David, cette préoccupante nouvelle. Finalement, le prophète Nathan rejoignit les deux, et le roi David fit de Salomon son héritier officiel. David dit à Bethsabée: "Assurément, Salomon, ton fils, sera roi après moi, et il s'assiéra sur mon trône à ma place" (1 Rois 1:30).
Le roi David mourut de cause naturelle vers 970 av. JC, et fut inhumé à Jérusalem. Comme suggéré dans les écritures hébraïques et grecques, il facilita l'établissement du royaume d'Israël par sa piété et sa lignée. Avant sa mort, David donna ses derniers ordres à son fils, Salomon, disant:
Observe les ordres du Seigneur ton Dieu: en marchant dans ses voies, et en gardant ses statuts, ses commandements, ses jugements et ses témoignages, comme il est écrit dans la loi de Moïse, afin que tu réussisses en tout ce que tu feras, et où que tu te tournes... car tu es un homme sage. (1 Rois 2:3)
Preuves Épigraphiques & Archéologiques du Roi David
Comme pour son successeur, le roi Salomon, peu de preuves furent découvertes pour prouver l'existence historique du roi David. Cependant, des preuves récentes, directes et indirectes, justifient mieux la vie et de la royauté de David (bien que minces pour étayer les assertions bibliques et les événements spécifiques de son règne). En 1993, Avraham Biran découvrit la Stèle de Tel Dan, dans le nord d'Israël, porteuse d'une inscription commémorant la victoire d'un roi araméen sur ses voisins du sud, et faisant spécifiquement référence à la fois au "roi d'Israël" et au "roi de la Maison de David". Datant du 9ème siècle av. J.-C., il s'agit peut-être de la première preuve historique directe de la Dynastie de David en Israël, bien que la Stèle de Mesha, découverte dans les années 1800 par des bédouins à Dhiban (Jordanie actuelle), mentionne également "la Maison de David". L'inscription en moabite date aussi d'environ un siècle après le règne supposé du roi David.
Quant aux preuves indirectes, lors des fouilles dirigées par Yosef Garfinkel en 2012, une inscription cananéenne "Eshba'al Ben Beda", correspondant à "Ish-boshet" dans de nombreuses traductions bibliques (2 Samuel 2, 3, 4), a été trouvée sur une jarre datée du 10ème siècle av. J.-C. Il s'agit du nom du fils du roi Saül mentionné plus haut (qui régna pendant deux ans), ennemi du roi David. En outre, des données d'enquête compilées par Avi Ofer en 1994 qui suggèrent un doublement de la population de Judée au 11ème siècle av. J.-C. (en particulier dans le nord d'Israël), et des forteresses jébusites potentielles, discutées dans l'Ancien Testament, découvertes lors de fouilles dirigées par Yigal Shiloh (1978-1985), donnent toutes deux du crédit à l'idée que David et le Royaume d'Israël faisaient partie de l'existence historique et culturelle de la région.
Adapté de God in the Details: A Biblical Survey of the Hebrew and Greek Scriptures (Kendall-Hunt, 2017).