Culture de Longshan

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Définition

Mark Cartwright
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 25 octobre 2017
Disponible dans ces autres langues: anglais, chinois
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Longshan Black Pottery Vase (by The British Museum, Copyright)
Vase en poterie noire Longshan
The British Museum (Copyright)

La culture de Longshan s'épanouit dans certaines parties du nord-est de la Chine à la fin du Néolithique au cours du troisième millénaire avant notre ère et constitua un lien important dans le développement de la civilisation chinoise, depuis les communautés néolithiques indépendantes jusqu'aux premiers États dynastiques. Cette culture porte le nom du site de Longshan, dans la province de Shandong, mais elle est aussi parfois appelée "culture de la poterie noire", en référence à la poterie particulière qu'elle produisait. Des tombes, des fortifications et la découverte d'une plate-forme d'observation solaire témoignent d'une société sophistiquée à plusieurs niveaux. Vers 1700 avant notre ère, cette culture se mélangea à d'autres cultures régionales pour former une culture chinoise plus large de l'âge du bronze.

Développement et caractéristiques

La culture de Longshan se développa à partir de la culture précoce de Dawenkou, également dans la province de Shandong, à partir d'environ 3000 ans avant notre ère, et remplaça ensuite la culture bien établie de Yangshao dans le nord et le centre de la Chine. Au premier quart du deuxième millénaire avant notre ère, la culture Longshan, après avoir connu quelques siècles de déclin démographique pour des raisons encore inconnues, commença à évoluer vers la culture de l'âge du bronze qui allait finalement former la dynastie Shang (vers 1600-1046 av. J.-C.).

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La culture Longshan prospéra grâce à l'agriculture, tirant parti du sol fertile du bassin du fleuve Jaune.

La période du troisième millénaire avant notre ère fut marquée par une augmentation des interactions sociales entre les petites unités régionales et par le développement éventuel d'établissements dotés de hiérarchies sociales ou politiques définies. Ce phénomène ne se limita pas à la culture de Longshan, puisque des découvertes récentes plus lointaines indiquent que des évolutions similaires se produisirent dans toute la Chine. Il existe ensuite des preuves d'interactions locales entre ces établissements, chacun d'entre eux fonctionnant encore en tant que chefferie indépendante. L'existence d'un appareil d'État reliant les villages est encore éloignée de plusieurs siècles. La culture de Longshan prospéra grâce à l'agriculture et en particulier à la culture du millet, tirant parti du sol fertile du bassin du fleuve Jaune. La présence de bêches et de faucilles témoigne de l'utilisation d'outils. L'un des sites les plus importants de Longshan est celui de Hougang, mais plus de dix autres sites majeurs et de nombreux autres moins importants ont été identifiés dans les provinces du Henan, du Shandong et du Shanxi.

De nombreux sites de Longshan se distinguent par leurs murs en terre tassée, une nouvelle caractéristique archéologique qui indique la présence d'un système social plus sophistiqué que celui de la culture Yangshao. Sur le site de Pingliangti, par exemple, un mur entoure un espace de 34 000 mètres carrés. Le mur est percé de deux portes, l'une au nord et l'autre au sud. Les murs du site de Chengziya, le plus anciennement construit, mesuraient en moyenne 6 mètres de haut. Ces murs et les découvertes de pointes de flèches et de lances sur les sites de Longshan suggèrent fortement que la culture devait se défendre plus vigoureusement que d'autres cultures contemporaines ailleurs en Chine. La nécessité de se défendre contre les étrangers contribua probablement au développement d'un fort sentiment d'identité et d'unité culturelles.

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Longshan Culture Territory, China
Territoire de la Culture de Longshan, Chine
Kanguole (CC BY-SA)

Les fréquents monticules surélevés à l'intérieur des murs des sites de Longshan et la présence d'habitations à l'extérieur du périmètre suggèrent que seules les résidences de l'élite étaient ainsi protégées. Sur le site encore plus vaste de Taosi, qui date de 2600-2000 avant notre ère, le mur entoure quelque 2,8 millions de mètres carrés. Taosi comprend des habitations troglodytes et semi-souterraines, ainsi qu'un cimetière entouré d'un mur. Bien que toutes les tombes soient situées sur le même terrain, elles indiquent au moins trois niveaux sociaux distincts.

Poterie noire

La poterie noire produite par les Longshan est connue pour son éclat brillant et son absence générale de décoration. La découverte de cette poterie distinctive dans les années 1930 a permis aux archéologues de prendre conscience que le Longshan était une culture néolithique distincte du Yangshao et de sa poterie rouge-brune. Toutes les poteries de Longshan ne sont pas noires, puisqu'il en existe des grises et des blanches. La finesse et les parois extrêmement minces des produits finis témoignent de l'utilisation du tour de potier et de compétences professionnelles en matière de poterie.

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Les potiers de Longshan semblent s'être concentrés sur la forme des récipients, qui sont extraordinairement variés et différents de tout ce que l'on peut voir ailleurs. Toutefois, certains sont décorés de motifs simples incisés et imprimés sous forme de motifs géométriques et parfois de masques d'animaux. Les formes les plus courantes sont les cruches à bec verseur, les tasses à haut pied, les tasses à anse, les gobelets minces et les bols tripodes à pieds creux qui servaient à chauffer les liquides ou à les étuver. Le fait que la grande majorité des objets en poterie noire aient été trouvés dans des tombes d'élite et non dans des zones résidentielles suggère qu'ils étaient réservés à l'élite et probablement à des fins rituelles plutôt qu'à un usage quotidien.

Artefacts de la culture de Longshan

Les tombes fouillées sur les sites de Longshan peuvent être classées en trois catégories en fonction du nombre et de la valeur des objets qui y sont déposés. La minorité (environ 10%) mesure environ 3 x 2 mètres et contient une centaine d'objets. Les défunts de ces tombes étaient placés dans un cercueil en bois; il y a parfois plus d'un occupant par tombe. Le groupe intermédiaire, qui contient également un cercueil en bois, compte entre 20 et 30 objets. Le dernier groupe, le plus nombreux, est constitué de simples fosses, sans cercueil ni objets enterrés avec le défunt.

Outre de nombreux exemples de poterie décrits ci-dessus, les tombes de Longshan contiennent des jades sculptés sous forme de cong (carrés dont la partie intérieure est cylindrique et dont l'utilisation ou la signification est inconnue), des lames de hache plates et des tablettes rectangulaires - toutes deux percées d'un seul trou -, des récipients en bois peint et des objets de luxe importés sous forme d'ivoires, de tambours en peau d'alligator et de carapaces de tortue. De nombreuses tombes de Longshan contiennent des squelettes de porcs ou seulement des crânes et des mandibules. Ces animaux étaient probablement sacrifiés dans le cadre du rituel funéraire et indiquaient la richesse et/ou le rang social (plus les tombes sont riches, plus le nombre de restes de porcs est élevé). Par ailleurs, on trouve des traces d'objets périssables qui n'ont pas survécu mais dont l'empreinte a été laissée dans le sol des tombes, notamment des vanneries.

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Longshan Jade Blade
Lame de jade Longshan
The British Museum (Copyright)

D'autres découvertes, comme une cloche en cuivre, des récipients en bronze et des tessons de métal gravés, indiquent que les Longshan étaient des métallurgistes accomplis. La présence de minerai de cuivre et de scories indique que ces objets étaient fabriqués localement et non importés. La cloche avait été fabriquée à l'aide d'un moule en argile, une technologie avancée pour l'époque. Enfin, la découverte d'os oraculaires, en fait des omoplates d'animaux brûlées, indique la pratique de la scapulimancie, c'est-à-dire la lecture des fissures dans l'os causées par le feu, que les devins interprétaient en fonction d'événements futurs.

Observatoire solaire

Le site de Taosi est particulièrement remarquable pour son observatoire solaire, construit au milieu du troisième millénaire avant notre ère et l'un des plus anciens du genre. Découvert en 2003, l'observatoire se compose de trois plates-formes circulaires superposées, chacune dotée d'un mur en terre battue. L'ensemble est entouré d'un autre mur de terre d'une cinquantaine de mètres de diamètre. La plate-forme supérieure, d'un diamètre de 24,5 mètres, possède un mur qui comprend 13 piliers carrés. Les espaces entre ces colonnes servaient de lignes de visée pour l'observation du soleil à partir d'une plate-forme centrale. L'expérimentation indique que l'observatoire était utilisé en particulier lors des solstices d'été et d'hiver et qu'il servait probablement à établir un calendrier solaire et lunaire précis. Ce type d'enregistrement peut également indiquer la présence d'un système d'écriture précoce, une idée partiellement confirmée par la présence de marques ordonnées sur les tessons de poterie de Longshan.

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Bibliographie

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Mark Cartwright
Mark est un auteur, chercheur, historien et éditeur à plein temps. Il s'intéresse particulièrement à l'art, à l'architecture et à la découverte des idées que toutes les civilisations peuvent nous offrir. Il est titulaire d'un Master en Philosophie politique et est le Directeur de Publication de WHE.

Citer cette ressource

Style APA

Cartwright, M. (2017, octobre 25). Culture de Longshan [Longshan Culture]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-16437/culture-de-longshan/

Style Chicago

Cartwright, Mark. "Culture de Longshan." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le octobre 25, 2017. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-16437/culture-de-longshan/.

Style MLA

Cartwright, Mark. "Culture de Longshan." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 25 oct. 2017. Web. 21 déc. 2024.

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