Constantin IV

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Définition

Mark Cartwright
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 17 janvier 2018
Disponible dans ces autres langues: anglais
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Constantine IV (by Unknown Artist, Public Domain)
Constantin IV
Unknown Artist (Public Domain)

Constantin IV régna en tant qu'empereur de l'empire byzantin de 668 à 685. Son règne est surtout connu aujourd'hui pour le siège arabe de cinq ans de Constantinople à partir de 674, auquel les Byzantins résistèrent grâce à leurs solides fortifications et à l'arme secrète qu'était le feu grégeois. Bien qu'il n'ait pas connu un grand succès sur d'autres théâtres, le règne de Constantin permit au moins de stabiliser l'Empire, de perpétuer la règle du christianisme en Orient et de permettre un certain renouveau de la fortune byzantine sous les empereurs suivants.

La succession

Constantin était le fils aîné de Constance II (r. de 641 à 668) et avait été couronné co-empereur, comme c'était la coutume pour l'héritier choisi, en 654. Constance était impopulaire auprès de l'Église parce qu'il n'avait pas réussi à réconcilier les deux parties du débat qui faisait rage sur le dogme et sur la question de savoir si le Christ avait une seule volonté et une seule énergie, ou deux des deux. Il n'avait pas non plus gagné d'admirateurs pour ses résultats militaires, car le califat arabe avait infligé une série de défaites aux armées byzantines tout au long de son règne. Lorsque l'empereur s'installa à Syracuse, en Sicile, pour plus de sécurité, ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase pour l'aristocratie byzantine qui se vit être abandonnée à Constantinople, la capitale. Il n'est donc pas surprenant que Constance ait été assassiné, alors qu'il prenait son bain, par un membre de son entourage militaire, le 15 septembre 668, avec pour toute arme, un déshonorant porte-savon.

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L'Europe aurait peut-être été d'une autre religion si le siège de Constantinople, au VIIe siècle, avait été couronné de succès.

Constantin IV régna d'abord aux côtés de ses frères Héraclius et Tibère en tant que co-empereurs. Constantin se rendit en Sicile où il réprima la rébellion menée par Mezezios, l'un des conspirateurs qui avaient assassiné son père. Mais c'est à l'est, avec les incursions désormais annuelles du califat arabe en Asie mineure byzantine, que l'empire était le plus menacé. Heureusement pour les Byzantins, Constantin s'avérerait être..,

...un homme d'État avisé et un meneur d'hommes né, dont la première décennie de règne a marqué un tournant dans l'histoire de la chrétienté : le moment où, pour la première fois, les armées du Croissant ont été retournées et mises en fuite par celles de la Croix.

(Norwich, 101)

Siège de Constantinople

L'une des attaques les plus persistantes de la longue histoire de Constantinople eut lieu lors du siège arabe de 674-678. Muawiya (r. de 661 à 680), calife et fondateur du califat omeyyade, avait déjà remporté des victoires contre les armées byzantines sous le règne de Constance II. En 670, la flotte musulmane s'empara de Chypre, de Rhodes et de Kos, puis se déplaça dans le nord de la mer Égée. Ils attaquèrent ensuite Kyzikos (Cyzique) sur la côte sud de la mer de Marmara. Disposant désormais d'une péninsule pratique à partir de laquelle lancer des attaques, Constantinople fut la prochaine cible majeure en 674. Les légendaires fortifications de la ville, les murs de Théodose, et l'arme incendiaire secrète des Byzantins, le feu grégeois (un liquide hautement inflammable pulvérisé à partir de navires), permirent finalement d'éviter un siège de cinq ans.

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Greek Fire
Feu grégeois
Unknown Artist (Public Domain)

Pendant le siège, chaque été, la ville résista aux engins de siège et aux tirs d'artillerie provenant d'énormes catapultes, à la grande frustration de l'armée de Muʿawiya Ier. Pendant ce temps, les armées du califat en Asie Mineure subissaient des revers - par exemple, les attaques des tribus Mardaïtes du Liban (encouragées par Constantin) - et lorsque sa flotte fut incendiée par le feu grégeois, le calife fut contraint de signer une trêve de 30 ans avec Byzance. Il s'agit de la première défaite majeure subie par les Arabes depuis l'avènement de l'islam. En 679, Muʿawiya Ier fut contraint d'abandonner les îles de la mer Égée qu'il avait conquises et de payer un tribut annuel comprenant 3 000 pièces d'or, 50 esclaves et 50 chevaux pur-sang.

Constantin préserva la chrétienté. Si la capitale était tombée, le califat aurait poursuivi sa route à travers les Balkans sans protection, à travers l'Europe centrale et se serait probablement même emparé de Rome. Par conséquent, l'Europe aurait très bien pu avoir une religion différente si le siège de Constantinople au VIIe siècle avait été aussi fructueux que celui du XVe siècle, lorsque les armées de l'Islam mirent à sac le joyau de l'ancien Empire romain d'Orient.

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Frontières nord et ouest

Constantin fut cependant confronté à d'autres problèmes. L'Empire s'était rapidement effrité tout au long de la première moitié du VIIe siècle. Les Arabes d'Afrique du Nord ne cessaient d'étendre leur territoire aux dépens de l'empire et les Bulgares, menés par Asparuch, déployaient également leur puissance militaire au sud du Danube. En outre, les Slaves attaquèrent Thessalonique, la deuxième ville la plus importante de l'empire. Thessalonique fut défendue avec succès mais, après l'échec d'une mission navale byzantine en 680, le royaume bulgare devint le premier territoire byzantin qu'un empereur fut obligé de reconnaître comme indépendant. Constantin, qui préférait concentrer ses armées en Asie, fut contraint de signer un traité en 681 qui obligeait l'empereur à payer un lourd tribut annuel aux Bulgares en échange de la paix. Quoi qu'il en soit, Constantin créa une nouvelle province militaire (thème) en Thrace, afin de constituer une défense tampon contre toute incursion bulgare future.

En Italie, Constantin fut contraint de signer un traité de paix avec les ambitieux Lombards qui s'emparèrent du territoire byzantin dans le sud. Un traité similaire fut signé avec les Avars en Europe centrale. En 684, le succès fut plus grand en Cilicie et la plupart des terres des Arméniens devinrent un protectorat byzantin à leur demande. Après un demi-siècle de graves revers, l'empire retrouva ses bases militaires et mit fin à sa lente décomposition, mais il était encore loin d'être à l'abri de tous les dangers.

The Byzantine Empire, c. 650 CE.
L'Empire byzantin, vers 650 de notre ère.
Justinian43 (CC BY-SA)

Sixième concile œcuménique

Un autre événement notable du règne de Constantin fut le sixième concile œcuménique de 680-681. Constantin avait communiqué avec le pape Agathon (678-681) qui avait accepté avec enthousiasme qu'une décision soit prise sur les principes fondamentaux de l'Église chrétienne concernant les deux natures de Jésus-Christ, incarnation de l'esprit humain et de l'esprit divin. En conséquence, 174 délégués représentant l'Église de toutes les parties de l'empire se réunirent dans la salle du dôme du palais royal de Constantinople. Le concile, qui se réunit 18 fois en dix mois sous la présidence de l'empereur lui-même, condamna à la fois le monothélisme (l'idée que Jésus-Christ avait une volonté unique) et le monoénergisme (l'idée que le Christ avait une énergie ou une force unique). Toute personne ayant été ou étant encore en désaccord avec ce point de vue serait condamnée comme hérétique. Heureusement, depuis la perte par l'empire de l'Arménie et des territoires orientaux, il ne restait plus beaucoup d'adeptes de la position mono-énergétique. Le décret du concile permit finalement de réconcilier le fossé qui existait depuis longtemps entre les Églises d'Orient et d'Occident.

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Mort et successeurs

Constantin mourut de dysenterie à l'âge de 33 ans en 685. Son fils et héritier désigné, Justinien II (r. de 685 à 695), lui succéda. Constantin laissa l'empire dans le meilleur état jamais connu pendant tout le VIIe siècle. Le nouvel empereur n'avait que 16 ans, mais il connut néanmoins quelques succès militaires au cours de son règne. C'est alors que l'usurpateur Leontios (r. de 695 à 698), un général ambitieux soutenu par une vague de mécontentement populaire face aux lourds impôts imposés par Justinien, trancha le nez du jeune empereur, l'exila et s'empara du trône. Justinien reviendrait cependant en 705 après avoir assiégé Constantinople, mettant ainsi fin au règne de Tibère III. Le second règne de l'empereur (705-711) révéla qu'il était un méchant tyran et il ne réussit pas à empêcher les Arabes d'envahir une grande partie de l'Asie mineure.

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Mark Cartwright
Mark est un auteur, chercheur, historien et éditeur à plein temps. Il s'intéresse particulièrement à l'art, à l'architecture et à la découverte des idées que toutes les civilisations peuvent nous offrir. Il est titulaire d'un Master en Philosophie politique et est le Directeur de Publication de WHE.

Citer cette ressource

Style APA

Cartwright, M. (2018, janvier 17). Constantin IV [Constantine IV]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-16562/constantin-iv/

Style Chicago

Cartwright, Mark. "Constantin IV." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le janvier 17, 2018. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-16562/constantin-iv/.

Style MLA

Cartwright, Mark. "Constantin IV." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 17 janv. 2018. Web. 21 déc. 2024.

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