Édouard l'Ancien (r. de 899 à 924) était le fils d'Alfred le Grand (r. de 871 à 899) et le roi des Anglo-Saxons au début du Xe siècle. Il est connu pour ses victoires militaires sur les Vikings d'Est-Anglie et des Midlands de l'Est et pour avoir consolidé le contrôle de sa dynastie sur le sud de l'Angleterre.
En 865, une dizaine d'années avant la naissance d'Édouard, la Grande Armée avait envahi l'Angleterre, détruisant les dynasties royales de plusieurs royaumes anglais, dont l'Est-Anglie, la Mercie et la Northumbrie, et établissant la domination des Vikings sur ces territoires. Ce fut au père d'Édouard, le roi Alfred de Wessex, qu'il revint de mener la résistance anglaise. Il vainquit les Vikings à la bataille d'Edington en 878 et conclut un traité de paix avec leur chef, Guthrum (mort en 890), qui se retira vers l'est pour régner sur une grande partie du territoire conquis par la Grande Armée, communément appelé "le Danelaw". Alfred passa les deux décennies suivantes à fortifier le Wessex, à réformer l'armée et à promouvoir l'apprentissage et l'alphabétisation parmi ses sujets. Il soumit également la Mercie à son autorité, après quoi il prit le titre de "roi des Anglo-Saxons", indiquant qu'il régnait à la fois sur les Merciens et les Saxons de l'Ouest.
Édouard succéda à son père en 899. L'essentiel de ce que nous savons de son règne provient d'une collection de chartes foncières et de la Chronique anglo-saxonne, qui le présente comme un roi guerrier implacable et couronné de succès. Son épithète, "l'Ancien", ne fut jamais utilisée de son vivant, mais le fut plus tard pour le distinguer de son arrière-petit-fils, Édouard le Martyr, roi d'Angleterre (r. de 975 à 978). Bien que les chroniqueurs médiévaux et les historiens modernes le considèrent comme un souverain apprécié, Édouard reste souvent dans l'ombre de son père, plus illustre. Toutefois, Édouard a récemment suscité un regain d'intérêt grâce à la série télévisée The Last Kingdom, dans laquelle il est interprété par Timothy Innes. La série dépeint Édouard comme un roi luttant pour sortir de l'ombre de son père, nombre de ses exploits étant attribués au protagoniste de la série, Uhtred de Bebbanburg (alias Uthred le Hardi).
Jeunesse
Édouard vit le jour vers 874-877. Ses parents, Alfred et Ealhswith (morte en 902), une noble mercienne, se marièrent en 868. Outre Édouard, le couple eut quatre autres enfants: Æthelflaed (+918), qui épousa l'Ealdorman de Mercie et régna plus tard sur la Mercie; Æthelgifu, qui devint l'abbesse de Shaftesbury; Ælfthryth (+929) qui épousa le comte de Flandre et un autre fils, Æthelweard (+920). La première mention d'Édouard dans les sources contemporaines provient de l'évêque Asser - prêtre gallois et érudit à la cour d'Alfred - dans son ouvrage Life of King Alfred. Asser raconte qu'Édouard passa sa jeunesse à la cour du roi, étudiant des textes religieux et profanes, et qu'on lui avait appris à faire preuve "d'humilité, d'affabilité et de douceur à l'égard de tous". Édouard a également été formé à la guerre et, alors qu'il était encore adolescent, il mena l'armée de Saxe occidentale à la victoire sur les Vikings lors de la bataille de Farnham en 893. À la même époque, il semble être devenu un membre régulier du conseil du roi et épousa une femme nommée Ecgwynn, dont nous savons peu de choses, bien que le couple ait eu un fils, Æthelstan (+939), et une fille, Édith.
Dans les dernières années du règne de son père, Édouard reçut le titre de "rex" (roi), ce qui suggère qu'il aurait été nommé co-roi aux côtés de son père ou, plus probablement, qu'il aurait reçu son propre royaume dans le Kent pour lui donner l'expérience du pouvoir avant qu'il ne succède à son père. La primogéniture (succession de père en fils) n'était pas encore fermement établie dans le Wessex; la succession était encore élective dans une certaine mesure, la couronne passant à l'ætheling (prince), favorisé par la noblesse. Le principal rival d'Édouard pour le trône était son cousin Æthelwold (+902), fils du frère d'Alfred, le roi Æthelred de Wessex (r. de 865 à 871). Comme une grande partie de la noblesse de Saxe occidentale devait sa position à Alfred, elle était naturellement encline à soutenir la succession d'Édouard, mais son expérience de la guerre et de l'administration royale contribua largement à garantir leur soutien.
Succession et début de règne
Alfred mourut le 26 octobre 899. Comme prévu, la succession d'Édouard fut soutenue par la noblesse de Saxe occidentale. Cependant, insatisfait de son nouveau roi, Æthelwold se rebella contre Édouard. Il fut rapidement chassé du Wessex, mais revint quelques années plus tard avec le soutien de plusieurs chefs vikings d'York et d'Est-Anglie. Bien qu'il ait vaincu une partie de l'armée d'Édouard à la bataille de Holme en 902, Æthelwold fut tué au combat, ce qui a mis fin à la rébellion. En l'absence d'Æthelwold, Édouard avait entrepris de consolider son pouvoir dans le Wessex. Le 8 juin 900, il se fit couronner à Kingston-upon-Thames. À peu près à la même époque, il se sépara d'Ecgwynn et épousa Ælfflaed, fille d'un ancien Ealdorman du Wiltshire, qui, étant peut-être d'un statut plus élevé que la première épouse du roi, était considérée comme une consort plus convenable. Après s'être assuré le Wessex, Édouard se tourna vers la Mercie. Le souverain de la Mercie, l'Ealdorman Æthelred (r. de 881 à 911), hérita d'un royaume affaibli par les attaques des Vikings et la guerre contre les Gallois. Il se soumit au roi Alfred en 883, acceptant la tutelle des Saxons de l'Ouest, tout en conservant un degré considérable d'autonomie en Mercie. Leur alliance fut renforcée par le mariage d'Æthelred avec la fille d'Alfred, Æthelflaed, et par le transfert de Londres sous le contrôle des Merciens en 886. Æthelred connaissait déjà bien son beau-frère, Édouard, pour avoir fait campagne à ses côtés contre les Vikings en 893. Il se contenta de continuer à reconnaître l'autorité des Saxons de l'Ouest sur la Mercie sous le nouveau roi, comme il l'avait fait sous Alfred. En 903, lui et son épouse fréquentèrent la cour d'Édouard et furent reconnus comme détenant "la direction et le pouvoir sur le peuple mercien sous le roi susmentionné [Édouard]". Dans un dernier geste d'unité dynastique, Édouard confia son fils, Æthelstan, à Æthelred et Æthelflaed, démontrant ainsi son engagement envers les relations entre Merciens et Saxons de l'Ouest.
S'assurer du soutien de l'Église pour la succession était également vital au début du règne d'Édouard, pour consolider sa légitimité en tant que roi. Heureusement, l'archevêque Plegmund de Canterbury (r. de 890 à 914/923), un fidèle du roi Alfred, était heureux de soutenir le règne du nouveau roi et de superviser son couronnement. Édouard adopta également une approche pratique de la réforme de l'Église. Après avoir consulté la papauté en 908, il travailla avec l'archevêque Plegmund à la restructuration de l'Église de Saxe occidentale, divisant les deux grands évêchés traditionnels de Saxe occidentale, Sherborne et Winchester, en cinq évêchés, créant de nouveaux sièges à Crediton, Ramsbury et Wells. Chaque diocèse est ainsi plus petit, ce qui permit à chaque évêque de mieux administrer son diocèse et d'offrir une meilleure pastorale aux Saxons de l'Ouest.
Bataille de Tettenhall
Le conflit avec les Vikings se poursuivit après la bataille de Holme en 902, et la paix ne fut conclue qu'en 906. Pourtant, trois ans plus tard, Édouard relança la guerre en envoyant une armée de Merciens et de Saxons de l'Ouest dans le Danelaw. Il avait l'intention de s'emparer des restes de saint Oswald à l'abbaye de Bardney, dans le Lincolnshire. Saint Oswald était un roi anglais du VIIe siècle qui avait été martyrisé lors d'une bataille contre des païens, ce qui en faisait un saint important et une figure d'unité parmi les Anglais. Sa dépouille fut transportée dans l'église mercienne de Gloucester, rebaptisée en son honneur "St Oswald's Priory". L'armée du roi resta en territoire ennemi pendant cinq semaines, menant des raids dans toute la campagne. Cela provoqua des représailles de la part des chefs vikings d'York, qui lancèrent un contre-raid dans les profondeurs de la Mercie. Édouard ordonna aux armées merciennes et saxonnes occidentales d'intercepter les Vikings alors qu'ils se retiraient vers le nord. Les deux camps s'affrontèrent dans le Staffordshire en août 910, lors de la bataille de Tettenhall, où, selon la Chronique anglo-saxonne, l'armée d'Édouard "mit en fuite l'armée [viking] et tua plusieurs milliers de ses hommes". Parmi les morts figuraient deux rois danois, Eowils et Halfdan, ainsi que plusieurs comtes et chefs du Danelaw. Cette défaite affaiblit considérablement la menace viking venant de York, laissant les Vikings du sud du Danelaw isolés et en danger dans les années à venir.
Æthelred de Mercie décéda un an après la bataille et fut enterré au prieuré de St Oswald à Gloucester. Sans héritier mâle, Æthelflaed succéda à son mari et prit le titre de "Dame des Merciens". Cette décision fut simple à prendre pour les Merciens, car Æthelflaed avait déjà joué le rôle de régente/co-gouvernante au nom de son mari, qui était malade et, parfois, frappé d'incapacité vers la fin de sa vie. Édouard se contenta de laisser les Merciens choisir eux-mêmes le successeur d'Æthelred et dut se réjouir qu'ils soutiennent la succession de sa sœur, ce qui assura la poursuite de ses relations avec la Mercie.
Campagne du Danelaw
Peu après la succession d'Æthelflaed, elle transféra les terres entourant Oxford et Londres sous le contrôle d'Édouard. Il est possible que cette décision ait découlé de l'octroi par le roi Alfred de Londres à l'Ealdorman Æthelred en 886, ces terres revenant au Wessex à la mort d'Æthelred. Mais il se peut aussi que cette décision ait été prise en vue d'une campagne offensive dans le Danelaw, qu'Édouard avait commencé à planifier. Les deux frères et sœurs se mirent d'accord pour se répartir les responsabilités militaires, les terres transférées à Édouard servant de tremplin pour lancer son invasion dans l'Est-Anglie et le Sud-Est des Midlands tenus par les Vikings. Æthelflaed, quant à elle, se concentra sur la défense de la frontière galloise, repoussa les incursions nordiques et irlandaises dans le nord-ouest et combattit les villes danoises à l'est de ses frontières. La stratégie d'Édouard reposait sur la construction ou le renforcement de burhs (villes fortifiées), soit sur ses frontières, d'où il pouvait lancer des attaques sur les territoires vikings voisins, soit, une fois le territoire conquis, les utiliser pour contrôler les terres et la population environnantes.
La campagne d'Édouard se déroula progressivement. De 912 à 914, il construisit de nouvelles forteresses à Hertford et Buckingham et, à l'est, il pénétra dans l'Essex tenu par les Vikings, établissant une forteresse à Witham et, plus tard, à Maldon. Certains chefs vikings, craignant peut-être l'armée d'Édouard et incapables de résister à ses avancées, se rendirent pacifiquement. En particulier, Thurkytel, jarl de Bedford, s'était soumis au roi en 915 et lui avait permis de fortifier Bedford. Les armées vikings évitaient généralement les batailles rangées contre Édouard, la plupart des conflits se déroulant dans les forteresses. Cela fut démontré en 917 lorsqu'une coalition d'armées vikings monta des assauts contre les nouvelles forteresses frontalières d'Édouard à Towcester, Bedford, Maldon et Wigmore (lieu inconnu, probablement dans l'Essex), qui furent toutes vaincues par les défenseurs de la ville. La même année, Édouard adopta une attitude plus agressive et conquit plusieurs places fortes danoises, dont Tempsford et Colchester. Le siège de Tempsford fut une bataille décisive, qui entraîna la mort d'un roi viking et de deux comtes. Finalement, à la fin de l'année 917, plusieurs chefs du sud du Danelaw demandèrent la paix et prêtèrent serment de fidélité à Édouard. Sir Frank Stenton a plus tard loué cette campagne comme étant "l'une des campagnes les mieux soutenues et les plus décisives de tout l'âge des ténèbres" (335). Pour Édouard, ce fut un grand succès, car il avait vaincu la menace viking dans l'Est-Anglie, l'Essex et le Northamptonshire et prouvé ses capacités de chef militaire et de stratège.
La Mercie et le Nord
À l'ouest, les efforts militaires d'Æthelflaed reflétaient les succès de son frère. Elle imposa le pouvoir mercien aux Gallois et construisit des burhs sur ses frontières pour renforcer ses défenses. Elle s'empara des forteresses danoises de Leicester et Derby et, en 918, entama des négociations pour placer York sous son contrôle. Elle mourut cependant le 12 juin 918 à Tamworth et fut enterrée au prieuré de St Oswald aux côtés de son mari. Sa fille, Ælfwynn, fut tout d'abord soutenue en tant que nouvelle souveraine de la Mercie. Cependant, en décembre 918, estimant peut-être que sa nièce n'était pas aussi efficace que sa mère, Édouard prit le contrôle direct de la Mercie, déposant Ælfwynn et l'envoyant dans le Wessex, après quoi sa vie n'a pas été consignée. Le rôle de la noblesse mercienne dans ce transfert de pouvoir est incertain, mais elle ne semble pas s'être opposée à la prise de pouvoir d'Édouard. Après tout, Édouard était à moitié Mercien par sa mère et il était susceptible de gagner le respect de l'armée mercienne, ayant déjà fait campagne à ses côtés. Cependant, le chroniqueur médiéval Henry de Huntingdon contesta la conduite d'Édouard, estimant que le roi se souciait peu de "la justice de l'acte" lorsqu'il avait déposé Aelfwynn. Les événements ultérieurs montreraient que certains en Mercie partageaient ce sentiment.
Après avoir pris le contrôle de la Mercie, Édouard reçut la soumission de plusieurs rois gallois qui avaient précédemment reconnu la suzeraineté d'Æthelflaed. Il reprit ensuite sa campagne dans l'est; après avoir pris le contrôle de Stamford plus tôt dans l'année, il poussa vers le nord et s'empara de Nottingham, où une grande partie des colons danois des Midlands de l'Est se soumit à son autorité.
À l'époque de l'accession d'Édouard à la Mercie, le roi Ragnall (r. de 918 à 921), un chef viking tristement célèbre pour avoir terrorisé les Irlandais, les Northumbriens et les Écossais, s'établit comme roi d'York, mettant fin à toute perspective de voir la ville passer sous le contrôle des Merciens. Pour contenir la menace que représentait Ragnall, Æthelflaed avait déjà conclu des alliances avec les royaumes de Strathclyde et d'Écosse et construit des forteresses sur sa frontière septentrionale. Édouard hérita de sa stratégie, construisant de nouvelles forteresses à Bakewell, Manchester et Thelwall, et continua à coopérer avec ses alliés dans le nord. Cette alliance semble avoir donné lieu à une réunion diplomatique à Bakewell en 920. La Chronique anglo-saxonne décrit la réunion comme suit: "Édouard a été choisi comme père et comme seigneur par le roi des Écossais, par les Écossais, par le roi Ragnall et par tous les Northumbriens, ainsi que par le roi des Bretons de Strathclyde et par tous les Bretons de Strathclyde". La chronique surestime probablement le rôle d'Édouard dans l'accord décrit. Plutôt qu'une soumission générale des souverains du Nord à Édouard, l'accord de Bakewell était probablement un traité de paix qu'Édouard et ses alliés du Nord avaient fait pression sur Ragnall pour qu'il l'accepte. Bien que l'instauration de la paix dans le Nord ait été une réussite impressionnante, on peut se demander si le traité de Bakewell dura longtemps. Ragnall mourut l'année suivante, en 921, et son frère, le roi Sihtric (r. de 921 à 927), lui succéda à York et ne semble pas avoir réaffirmé la paix avec Édouard et ses alliés.
Famille, mort et héritage
Édouard passa une grande partie de sa vie en première ligne, à la tête de son armée et supervisant la construction de fortifications. Il fut certainement absent du Wessex pendant de longues périodes de son règne. Cependant, il resta en contact régulier avec sa femme, Ælfflaed, car le couple eut huit enfants, en plus des deux issus du premier mariage d'Édouard. Ælfflaed fut cependant écartée en 919 et Édouard épousa Eadgifu, fille d'un ancien Ealdorman du Kent. Ensemble, ils eurent quatre enfants, faisant d'Édouard un père de 14 enfants au total.
Il existe des preuves du mécontentement des Merciens vers la fin du règne d'Édouard, puisque Chester se révolta contre son autorité en 924. Édouard réprima rapidement la révolte avant de se retirer dans son domaine voisin de Farndon, dans le Cheshire, où il mourut de causes inconnues le 17 juillet 924. Son corps fut transporté vers le sud et enterré à New Minster, Winchester, une église qu'il avait fondée en mémoire de son père. Les plans de succession d'Édouard restent incertains, mais semblent avoir impliqué une forme de partage du pouvoir entre son fils aîné, Æthelstan, en Mercie, et son second fils, Ælfweard, dans le Wessex. Cependant, Ælfweard mourut quelques semaines après la mort de son père, ce qui permit à Æthelstan de prendre le contrôle de la Mercie et du Wessex. Trois ans après le début de son règne, en 927, Æthelstan s'empara de York et fut reconnu comme le premier roi d'Angleterre. Ses frères cadets, le roi Edmund (r. de 939 à 946) et le roi Eadred (r. de 946 à 955), lui succédèrent et poursuivirent avec succès les efforts d'Æthelstan pour prendre le contrôle du nord de l'Angleterre. Les filles d'Édouard renforcèrent également l'influence de son royaume en se mariant avec des familles royales et ducales de premier plan dans toute l'Europe. Sa fille Eadgifu épousa notamment Charles le Simple, roi de Francie occidentale (r. de 898 à 922), et une autre fille, Eadgyth, épousa Otton le Grand, futur roi d'Allemagne (alias Otton Ier, r. de 936 à 973). Cependant, certaines de ses filles optèrent pour la vie religieuse et entrèrent dans les couvents de Winchester et de Wilton.
Édouard est surtout connu pour ses conquêtes militaires de l'Est-Anglie et des Midlands de l'Est. Cette expansion territoriale permit à ce qui était peut-être l'aspiration de son père, l'unification de l'Angleterre, de devenir une réalité sous les successeurs d'Édouard. Cependant, Édouard n'était pas seulement un guerrier efficace qui gagna des batailles et étendit ses frontières. Il s'intéressa manifestement aux réformes administratives, comme en témoigne sa réorganisation de l'Église de Saxe occidentale, et on lui attribue souvent l'introduction du système des shires en Mercie. Si l'on ne pense pas souvent qu'Édouard partageait les intérêts de son père pour les études, de nombreux anciens tuteurs d'Alfred, dont l'évêque Asser et l'archevêque Plegmund, étaient les principaux conseillers d'Édouard et, selon le chroniqueur du XIIe siècle William de Malmesbury, les fils d'Édouard étaient éduqués de manière à ce qu'ils "parviennent à gouverner l'État, non pas comme des rustiques, mais comme des philosophes". Il fut également un homme d'État efficace qui sut maintenir la stabilité dans le Wessex malgré de fréquentes absences de sa patrie. Il coopéra avec ses alliés pour poursuivre des objectifs communs face à l'opposition des Vikings et, en établissant son autorité sur la Mercie en 918, il centralisa le contrôle du royaume anglais en pleine expansion pour lui-même et ses successeurs.