Richard Cœur de Lion

Définition

Mark Cartwright
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 11 décembre 2019
Disponible dans ces autres langues: anglais, grec, espagnol
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Effigy of Richard I of England (by Mark Cartwright, CC BY-NC-SA)
Effigie de Richard Ier d'Angleterre
Mark Cartwright (CC BY-NC-SA)

Richard Ier d'Angleterre, également connu sous le nom de Richard Cœur de Lion, régna en tant que roi d'Angleterre de 1189 à 1199. Fils d'Henri II d'Angleterre (r. de 1154 à 1189) et d'Aliénor d'Aquitaine (c. 1122-1204), Richard était connu pour son courage et ses succès à la guerre, mais il fut tellement occupé par la troisième croisade (1189-1192), puis par la défense des territoires anglais en France, qu'il ne passa que six mois de son règne en Angleterre. Une vraie légende de son vivant, célèbre à la fois pour ses qualités de chef militaire et pour son approche impitoyable de la guerre, Richard Cœur de Lion devint l'une des plus grandes figures de l'histoire européenne, et ses armoiries à trois lions sont encore utilisées aujourd'hui par la famille royale britannique. Après sa mort au combat à Chalus, en France, son frère cadet, le roi Jean d'Angleterre, lui succéda (r. de 1199 à 1216).

Enfance et succession

Richard vit le jour le 8 septembre 1157 au Beaumont Palace, à Oxford, en tant que troisième fils du roi Henri II d'Angleterre et d'Aliénor d'Aquitaine, ancienne épouse du roi Louis VII de France (r. de 1137 à 1180). L'éducation de Richard comprit une bonne dose de littérature médiévale chevaleresque grâce à l'intérêt de sa mère pour le sujet. La poésie était un autre de ses passe-temps favoris et le roi composait ses propres poèmes en français et en occitan (langue alors couramment utilisée dans les romances). On disait du jeune prince qu'il était grand, qu'il avait les yeux bleus, qu'il était beau, qu'il avait les cheveux roux et qu'il éatit déjà connu pour son courage.

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La prise par Richard du château de Taillebourg, que l'on croyait imprenable, en 1179, ajouta une splendide plume À sa couronne princière.

C'était une période de relations troublées et complexes entre l'Angleterre et la France, et Richard, dont la famille avait été la cause principale de ces troubles, allait être impliqué dans deux rébellions contre son père. La première tentative de renversement du roi eut lieu en 1173, lorsque Richard, ses frères Henri et Geoffroy, le comte de Bretagne (né en 1158) et Guillaume le Lion d'Écosse (r. de 1165 à 1214) conspirèrent pour unir leurs forces, presque certainement un pacte orchestré par Aliénor d'Aquitaine. Désireux d'accroître leurs propres domaines aux dépens de la couronne d'Angleterre, le meurtre de l'archevêque de Canterbury, Thomas Becket (1162-1170) dans sa propre cathédrale en 1170, s'avéra un point de ralliement étant donné l'implication présumée d'Henri dans ce crime choquant. Âgé d'à peine 15 ans, Richard avait été anobli par Louis VII, une autre partie intéressée par la chute d'Henri, et avait été envoyé en campagne pour envahir la Normandie orientale sous la couronne anglaise. Les rebelles ne parvinrent pas à renverser Henri II à cause de ses barons fidèles et de ses nombreux châteaux, mais Richard fut gracié après avoir juré fidélité à son père. Aliénor, en revanche, fut emprisonnée pour avoir pris part à cette affaire. Mais l'histoire ne s'arrêta pas là car Henri eut beaucoup de mal à garder le contrôle de son royaume dans les dernières années de sa vie.

Henry II & Richard I
Henri II et Richard I
Unknown Artist (Public Domain)

Richard, en tant que prince, portait les titres de duc d'Aquitaine et de comte de Poitou (arrangés par sa mère), et il cimenta sa réputation grandissante de commandant de campagne doué et de preneur de châteaux en écrasant une révolte des barons d'Aquitaine. Sa prise du château de Taillebourg, que l'on croyait imprenable, en 1179, fut une splendide plume à sa couronne princière. Les récits de son traitement impitoyable des prisonniers et de la prostitution forcée des femmes de la noblesse capturées sont, eux, beaucoup moins glorieux. Pourtant, malgré ses succès, Richard en voulait plus. Le destin s'en mêla et le principal rival de Richard au trône d'Angleterre, son frère aîné Henri le Jeune (né en 1155), mourut en juin 1183. Henri II avait été jusqu'à faire de son fils le roi désigné en 1170, mais la mort du jeune Henri des suites d'une dysenterie fit échouer les plans de succession soigneusement organisés par le roi. En outre, son autre frère Geoffroy mourut dans un accident lors d'un tournoi médiéval le 19 août 1186. Richard était désormais en excellente position pour devenir le prochain roi d'Angleterre, mais il n'était pas prêt à attendre que la nature suive son cours.

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La première priorité de Richard, et peut-être même la seule, était de tenir sa promesse de "prendre la croix" et de participer à la prise de Jérusalem lors de la troisième croisade.

Richard défia à nouveau son père en 1188-9 lorsque lui et son jeune frère Jean formèrent une alliance avec Philippe II, le nouveau roi de France (r. de 1180 à 1223). La rébellion fut à nouveau soutenue par Aliénor, et la guerre comprit l'épisode légendaire dans lequel le célèbre chevalier médiéval Sir William Marshal (vers 1146-1219) combattit Richard, tint le prince à sa merci mais choisit de tuer son cheval à la place. En dépit de leur rivalité, ou peut-être en remerciement de sa chevalerie, Richard offrit plus tard à William le château de Chepstow, comme le lui avait promis Henri II. Ayant perdu le contrôle du Maine et de la Touraine, Henri II finit par accepter des conditions de paix qui reconnaissaient Richard comme son unique héritier. Lorsque le roi mourut peu après, Richard fut couronné en tant que successeur dans l'abbaye de Westminster le 2 septembre 1189. Les terres françaises appartenant toujours à sa famille, les Angevins (alias Plantagenêts) faisaient également partie de son royaume : la Normandie, le Maine et l'Aquitaine. Richard refusa de donner à Jean l'Aquitaine, contrairement à la promesse faite à son père, ce qui ne fit qu'exacerber la rivalité entre les deux frères.

La troisième croisade

La première priorité de Richard, et peut-être même la seule, fut de tenir sa promesse faite en 1187 de "prendre la croix" et d'aider reprendre Jérusalem aux musulmans. Le roi vida les coffres de son royaume pour cette mission, allant jusqu'à conclure un accord avec Guillaume le Lion - accordant au roi écossais une autonomie féodale totale en échange d'argent. Il est vraiment extraordinaire que Richard, un monarque qui passa la majeure partie de son règne hors d'Angleterre, qui ne parlait pas anglais et qui dépensa sans compter les richesses du royaume dans des guerres à l'étranger, jouisse d'une si bonne réputation dans l'imaginaire populaire anglais.

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Richard I Marches to Jerusalem
Richard I se rend à Jérusalem
James William Glass (Public Domain)

La troisième croisade (1189-1192) fut lancée par le pape Grégoire VIII après la prise de Jérusalem en 1187 par Saladin, le sultan d'Égypte et de Syrie (r. de 1174 à 1193). Pas moins de trois monarques répondirent à l'appel : Frédéric Ier Barberousse (roi d'Allemagne et empereur du Saint Empire romain germanique, r. de 1152 à 1190), Philippe II de France et Richard. Ces trois hommes étant les plus puissants d'Europe occidentale, la campagne promettait d'être plus favorable que la deuxième croisade de 1147-49. Malheureusement pour la chrétienté, les croisés ne parvinrent qu'à s'approcher de Jérusalem et ne tentèrent même pas d'attaquer la ville sainte. En fait, tout le projet avait été bourré de problèmes, dont la noyade de Barberousse dans une rivière avant même qu'il n'arrive en Terre Sainte. La mort de l'empereur romain germanique poussa la plupart de ses hommes à rentrer chez eux, en deuil, ce qui ne laissa que les chevaliers anglais et français qui n'étaient pas les meilleurs alliés au monde en temps normal.

Pourtant, malgré ce mauvais départ, il y eut quelques faits militaires marquants. Richard, qui emprunta la voie maritime vers le Moyen-Orient, commença par capturer Messine en Sicile en 1190, puis Chypre en mai 1191. Au cours de cette dernière campagne, le souverain autoproclamé de l'île, Isaac Comnène (r. de 1184 à 1191), qui s'était détaché de l'Empire byzantin, fut capturé et les croisés gouvernèrent ensuite jusqu'à ce que les Vénitiens ne prennent le relais en 1571. Cependant, ces détours ne contribuaient pas vraiment à l'objectif global de reconquête de Jérusalem, même si Chypre s'avéra être une base d'approvisionnement utile.

Les croisés finirent par arriver en Terre sainte et réussirent à mettre fin au siège d'Acre, sur la côte du royaume de Jérusalem, le 12 juillet 1191. Commencé par le noble français Guy de Lusignan qui attaqua depuis la mer, le siège prolongé finit par fonctionner lorsque des sapeurs, auxquels Richard avait offert des incitations financières, sapèrent les murs de fortification de la ville du côté terrestre. Le "Cœur de Lion", surnom donné à Richard en raison de son courage et de son audace dans la guerre, avait réussi en cinq semaines ce que Guy n'avait pas réussi à faire en vingt ans. Selon la légende, le roi était malade à l'époque, frappé par le scorbut, mais il s'était fait transporter sur une civière par ses hommes afin de pouvoir tirer sur les créneaux ennemis avec son arbalète. Richard ternit ensuite sa réputation de "bon roi" en ordonnant l'exécution de 2 500 à 3 000 prisonniers. Guy de Lusignan, quant à lui, devint le nouveau roi de Chypre qui avait été vendue par Richard aux Templiers.

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Saladin
Saladin
Cristofano dell'Altissimo (Public Domain)

Le roi anglais remporta également une célèbre victoire sur l'armée de Saladin à Arsouf, en septembre 1191, mais l'avantage ne put être maintenu. Richard marcha jusqu'à ce qu'il puisse apercevoir Jérusalem, mais il savait que même s'il pouvait prendre d'assaut la ville, son armée affaiblie ne serait probablement pas en mesure de la tenir contre une inévitable contre-attaque. De toute façon, les affaires intérieures en France et en Angleterre obligèrent les deux rois à rentrer chez eux et le projet de croisade fut abandonné. Richard récupéra quelque chose pour tous ces efforts et négocia un accord de paix avec Saladin à Jaffa. Il négocia également une petite bande de terre autour d'Acre et la sécurité future des pèlerins chrétiens en Terre Sainte. Ce n'était pas tout à fait ce que l'on espérait au départ, mais il pourrait toujours y avoir une quatrième croisade plus tard. En effet, Richard avait remarqué que dans toute campagne future contre les Arabes, il pourrait être avantageux d'attaquer depuis l'Égypte, le point faible de l'empire arabe. C'est précisément ce plan que les Croisés de la quatrième croisade (1202-1204) adoptèrent, même s'ils furent à nouveau distraits, cette fois par le joyau de l'Empire byzantin : Constantinople.

Il y avait aussi quelques innovations technologiques que le roi anglais pouvait ramener chez lui. Les Byzantins utilisaient depuis longtemps une arme redoutable connue sous le nom de feu grégeois - un liquide hautement inflammable projeté par des tubes sous pression - qui, bien que secret d'État pendant des siècles, finit par être volé par les Arabes. Richard acquit sans doute la formule auprès d'alchimistes arabes avec lesquels il entra en contact lors de la croisade, car il l'utilisa à bon escient de retour en Angleterre et lors de ses campagnes ultérieures en France.

Cependant, avant que le roi Richard ne puisse rentrer chez lui, la funeste croisade devait connaitre un dernier revers car lors du voyage de retour en 1192, Richard fit naufrage et fut arrêté par Léopold d'Autriche (r. de 1075 à 1095) - que Richard avait gravement insulté pendant la croisade - et il fut emmené à Vienne. Remis à Henri VI, le nouvel empereur du Saint Empire romain germanique (r. 1de 191 à 1197), le roi anglais fut retenu contre rançon. Richard ne serait libéré qu'en 1194, et l'on peut imaginer la frustration du roi aventureux après presque deux ans de captivité. La rançon s'élevait à la somme colossale de 150 000 marks (ce qui équivaut à plusieurs millions de dollars aujourd'hui), de sorte que c'est en grande partie grâce à de nouveaux impôts en Angleterre et en Normandie que l'argent fut réuni. En effet, la somme était si élevée que même les impôts ne furent pas suffisants et Richard fut contraint de fournir un certain nombre de nobles en otage pour compenser le manque à gagner.

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Coin of Richard Lionheart
Pièce de Richard Lionheart
The British Museum (Copyright)

Politiques intérieures

Pendant que le roi se battait à l'étranger, la politique anglaise fut laissée entre les mains d'Hubert Walter, évêque de Salisbury en 1189 et archevêque de Canterbury en 1193. Walter s'avéra être un homme d'État compétent et les événements qui s'enchaînèrent nécessitaient la présence d'un tel homme à la barre du navire étatique. Alors qu'il était captif du Saint-Empire romain germanique, Jean, le frère cadet de Richard, conspira avec Philippe II de France et tenta en vain de s'emparer du trône, mais Walter parvint à contenir l'usurpateur grâce à l'aide d'un autre ministre compétent, quoique quelque peu insensible, celui qui s'occupait des cordons de la bourse du royaume en l'absence de Richard, le chancelier William Longchamp. La guerre se résuma principalement à des sièges et au contrôle de châteaux stratégiquement importants, comme ceux de Nottingham et de Windsor, mais la couronne finit par l'emporter. Richard pardonna à son frère son ambition excessive et fit même de lui son successeur. Hubert Walter fut également responsable de la collecte de la lourde rançon qui permit la libération de son roi. En 1193, Walter fut nommé Justicier en chef et se vit confier la responsabilité globale du gouvernement, poste qu'il occupa jusqu'en 1199.

Un domaine dont le roi se méfiait était les tournois, ces manifestations où les chevaliers s'attaquaient les uns aux autres dans des batailles de cavalerie simulées. Richard ne permit leur organisation que sous licence - n'autorisant que cinq sites à les accueillir - et fit payer aux chevaliers un droit d'entrée. Cette dernière mesure et l'imposition de lourdes amendes à quiconque osait organiser un événement non officiel étaient un moyen utile de remplir les coffres de l'État si souvent vidés par les coûteuses escapades militaires du roi. Cependant, Richard appréciait également que les tournois puissent être un terrain d'entraînement utile pour ses chevaliers et, devant bientôt affronter les Français, dont les chevaliers étaient réputés pour leur habileté équestre, il avait besoin d'une armée aussi compétente que possible.

Compte tenu du besoin de Richard de financer ses armées tout au long de son règne, il n'est peut-être pas surprenant qu'il n'ait pas dépensé autant que son père pour contruire de nouveaux châteaux anglais. Il y eut un investissement majeur dans la rénovation et l'extension de la Tour de Londres en 1189-90, comme l'indiquent les registres de dépenses des Pipe Rolls, mais pour le reste, la construction de châteaux s'arrêta durant la décennie de 1190. Une autre stratégie de collecte de fonds du roi, toujours à court d'argent, consistait à ouvrir les forêts royales aux seigneurs locaux pour la chasse, moyennant un droit approprié, bien entendu. De toute évidence, Richard avait besoin de tout l'argent qu'il pouvait obtenir pour les conflits à venir.

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Campagnes en France et Mort

Après un bref séjour en Angleterre et un second couronnement en avril 1194 à Winchester, Richard passa la plupart de son temps en campagne en France où il défendit les terres angevines contre son ancien allié croisé, Philippe II de France. Les deux hommes s'étaient brouillés lorsque Richard n'avait pas épousé la sœur de Philippe, Alice, alors qu'ils étaient fiancés depuis 20 ans. Richard avait épousé Bérengère de Navarre (c. 1164-1230) le 12 mai 1191, comme l'avait décidé sa mère. Bérengère serait la seule reine anglaise régnante à ne jamais mettre les pieds dans son propre royaume.

Le roi anglais rassembla une armée pour attaquer Philippe en demandant à ses barons de ne fournir au roi que sept chevaliers chacun au lieu de la force de combat vassale habituelle. En guise d'alternative, Richard exigeait de l'argent liquide avec lequel il pouvait payer ses propres mercenaires. Les barons ne furent que trop heureux d'accepter cet arrangement qui leur permettait de conserver et de défendre, si nécessaire, leurs propres châteaux et terres plutôt que de les abandonner à des opportunistes alors qu'ils étaient loin en France.

Arms of Richard I
Armoiries de Richard Cœur de Lion
Sodacan (CC BY-SA)

Richard négligea peut-être les fortifications anglaises mais il investit beaucoup en Normandie, notamment en construisant le Château Gaillard sur la Seine à partir de 1197 pour mieux défendre ses revendications territoriales. Puis, ce fut le désastre. Richard fut mortellement blessé en Aquitaine lors du siège du château de Chalus en 1199. Le roi, touché au cou par un carreau d'arbalète, mourut le 6 avril après que la blessure se soit gangrenée. Richard fut enterré aux côtés de ses parents à l'abbaye de Fontevraud, près de Chinon, tandis que son effigie à Rouen contient son cœur.

Héritage

N'ayant pas d'héritier, Richard Ier fut remplacé par son frère Jean, qui régna jusqu'en 1216. Le roi Jean d'Angleterre (alias John Lackland) réussit à se rendre l'un des rois les plus impopulaires de toute l'histoire de l'Angleterre, et son oppression et ses échecs militaires provoquèrent un soulèvement majeur des barons qui obligèrent le roi à signer la Magna Carta en 1215, charte sur laquelle une constitution fut fondée avec le pouvoir du monarque limité et les droits des barons protégés.

Richard I the Lionheart
Reconstruction faciale de Richard Cœur de Lion basée sur l'effigie funéraire de la cathédrale de Rouen.
Panagiotis Constantinou (CC BY-NC-SA)

Richard, quant à lui, acquit un statut légendaire en tant que l'un des plus grands chevaliers et rois médiévaux grâce à ses actes audacieux et à l'amour et au respect de ses soldats. Après sa mort, les mythes ne firent que s'amplifier, à commencer par le roman anglo-normand Romance of Richard Cœur de Lion, publié vers 1250. Ayant déjà fait la preuve de son courage, de sa détermination à combattre les Sarrasins et de sa capacité à composer des poèmes, Richard était le modèle même du chevalier vaillant et sa légende se développa dans ce sens. Les œuvres d'art médiévales représentent le roi lors d'une improbable joute contre Saladin, on lui attribue de beaux discours sur la nécessité de sauver ses hommes sous peine de ne pas être digne de sa couronne, et on raconte qu'il était un ennemi si déterminé des Arabes qu'il cuisinait et mangeait ceux qu'il capturait. Aujourd'hui encore, la présence d'une spectaculaire statue du roi devant le Parlement à Londres témoigne de la place particulière que Richard a acquise et continue d'occuper dans le cœur des Anglais.

Enfin, Richard laissa un héritage durable dans l'héraldique médiévale. Son choix de trois lions dorés (bien qu'il puisse s'agir à l'origine de léopards) sur fond rouge sur son bouclier était une extension des deux lions traditionnels de sa famille. Les trois lions, qui étaient peut-être à l'origine des figures cabrées ("rampant" en termes héraldiques), mais qui furent ensuite établis comme se déplaçant vers l'avant, la tête tournée vers le spectateur ("passant et guardant"), font depuis lors partie des armoiries royales anglaises et apparaissent aujourd'hui sur de nombreux autres insignes, notamment sportifs, comme ceux des équipes nationales de football et de cricket d'Angleterre.

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Mark Cartwright
Mark est un auteur, chercheur, historien et éditeur à plein temps. Il s'intéresse particulièrement à l'art, à l'architecture et à la découverte des idées que toutes les civilisations peuvent nous offrir. Il est titulaire d'un Master en Philosophie politique et est le Directeur de Publication de WHE.

Citer cette ressource

Style APA

Cartwright, M. (2019, décembre 11). Richard Cœur de Lion [Richard I of England]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-17011/richard-coeur-de-lion/

Style Chicago

Cartwright, Mark. "Richard Cœur de Lion." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le décembre 11, 2019. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-17011/richard-coeur-de-lion/.

Style MLA

Cartwright, Mark. "Richard Cœur de Lion." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 11 déc. 2019. Web. 21 nov. 2024.

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