Révolte de Bar Kokhba

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Définition

Benjamin Kerstein
de , traduit par Jerome Couturier
publié le 30 août 2018
Disponible dans ces autres langues: anglais
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Bar Kochba Administration Weight (by Nick Thompson, CC BY-NC-SA)
Poids d'Administration de Bar Kokhba
Nick Thompson (CC BY-NC-SA)

La révolte de Bar Kokhba (132-136 ap. J.-C.) fut la troisième et dernière guerre entre le peuple juif et l’Empire romain. Elle fit suite à une longue période de tensions et de violences, marquée par le premier soulèvement juif de 66-70 ap. J.-C., qui se termina par la destruction du Second Temple, et par la guerre de Kitos ou révolte des émigrés (115-117 ap. J.-C.). À bien des égards, la révolte de Bar Kokhba différait sensiblement des précédentes. Pour la première fois, les Juifs présentèrent un front uni contre les forces romaines et combattirent sous la direction d'un seul chef charismatique, l'éponyme Simon Bar Kokhba (ou Shimon Bar-Kokhba, Ben Kozeba ou Ben Koziba). Elle fut aussi marquée par de fortes passions religieuses, beaucoup croyant apparemment que Bar Kokhba était le messie promis qui devait mener le peuple juif à la victoire finale contre ses ennemis.

Dans un premier temps, la révolte fut un succès surprenant qui résulta peut-être dans la destruction d’une légion romaine toute entière. Il est possible que les rebelles aient repris le contrôle de la ville de Jérusalem et de grandes parties de l’ancienne Judée. Les Romains cependant se regroupèrent et adoptèrent une stratégie de la terre brûlée qui finit par faire disparaître les rebelles et dévaster le pays. La guerre brisa la société judéenne et conduisit à de profonds changements démographiques et politiques, la majorité de la population juive de la province ayant été tuée, réduite en esclavage ou exilée, et ses espoirs nationaux définitivement anéantis. Le peuple juif ne devait pas retrouver son indépendance politique avant l’ère sioniste et la création de l’État moderne d’Israël en 1948.

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Le Problème des Sources

Contrairement à la Grande Révolte de 66 ap. J.-C., les sources historiques sur la révolte de Bar Kokhba sont, au mieux, minces. La guerre n'eut pas de chroniqueur tel que Josèphe Flavius, du moins aucun dont l'œuvre ait survécu. Les principales sources non juives sont un épitomé de l'Histoire romaine de Dion Cassius et quelques lignes de l'historien ecclésiastique Eusèbe de Césarée. La guerre est également brièvement évoquée par le père de l'Église, Jérôme. Bien qu’elles ne soient en aucun cas exhaustives, ces sources fournissent plusieurs détails importants.

POUR LA PREMIÈRE FOIS, LES JUIFS PRÉSENTÈRENT UN FRONT UNI CONTRE LES FORCES ROMAINES ET COMBATTIRENT SOUS UN SEUL CHEF CHARISMATIQUE, SIMON BAR KOKHBA.

Les sources juives ne sont pas en elles-mêmes historiques, et bien qu’elles soient également maigres, on les retrouve dans toute la littérature rabbinique de l’époque et après, en particulier dans les Talmuds de Jérusalem et de Babylone. Bien que les récits soient souvent clairement légendaires et par nature peu fiables, ils dressent un tableau général de l’expérience juive de la guerre et de ses conséquences.

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Par ailleurs, plusieurs découvertes archéologiques importantes mirent en lumière certains aspects de la révolte. Des pièces de monnaie frappées quand la Judée fut temporairement libérée de la domination romaine témoignent de l'existence d'un État juif indépendant pendant une brève période. Dans les années 1960, une grotte fut découverte dans le désert de Judée, ayant probablement autrefois abrité des réfugiés de la révolte. Appelée la 'Grotte aux lettres', elle contenait une cache de documents comprenant plusieurs lettres de Bar Kokhba lui-même, qui jetèrent un éclairage sans précédent sur sa personnalité et son style de gouvernement.

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Simon Bar Kokhba

Le chef sous lequel les Juifs s’unirent dans leur guerre finale contre les Romains reste l’une des figures les plus importantes et les plus énigmatiques de l’histoire juive. On ne sait presque rien de lui, il n'apparaît même pas dans les commentaires de Dion sur la guerre, bien qu'il ait pu le mentionner dans l'original aujourd'hui perdu. Eusèbe, Jérôme et la littérature rabbinique mentionnent tous Bar Kokhba, mais aucun n’en fournit une image complète, bien que les sources juives soient de loin les plus détaillées.

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Même son nom demeure quelque peu mystérieux. 'Bar Kokhba' est clairement un surnom, signifiant 'Fils de l’étoile' en araméen, ce qui apparaît comme une appellation messianique. Les sources rabbiniques l'appellent partout Simon Ben Kozeba ou Koziba, souvent tourné en jeu de mot avec cuzav, signifiant 'faux' ou 'mensonge', témoignant de la perception de Bar Kokhba comme un faux messie. Dans les lettres de Bar Kokhba, découvertes dans la 'Grotte aux lettres', il se présente lui-même sous le nom de Shimon Ben Kosiba.

La référence à Bar Kokhba peut-être la plus célèbre dans la littérature rabbinique est celle dans laquelle le vénéré Rabbi Akiva (50-135 ap. J.-C.) dit de Ben Kosiba à ses collègues, hu malcha mashicha, "il est le roi messie", et fait référence à la phrase biblique "une étoile sortira de Jacob" (Nombres 24.17). Un autre rabbin répond alors sèchement: "l'herbe poussera sur vos joues et le fils de David ne sera toujours pas venu" (Midrach Rabba Eikha 2:2.4).

Bar Kochba Coin
Pièce de l'Époque de Bar Kokhba
Nick Thompson (CC BY-NC-SA)

Cela semble indiquer que, même s’il ne s’agissait en aucun cas d’une opinion consensuelle, il existait une croyance forte et largement répandue selon laquelle Bar Kokhba était le messie promis. Selon toute vraisemblance, la révolte n’était donc pas seulement un événement politique ou militaire, mais aussi un événement fortement religieux, alimenté par les passions intenses de la croyance messianique en la rédemption prochaine d’Israël.

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Eusèbe décrit également une intense aura messianique entourant Bar Kokhba, qu'il appelle 'Barchochebas', disant que cela signifie 'Fils de l’étoile'. Il écrit que le chef était "un homme meurtrier et bandit, mais qui s'appuyait sur son nom comme s'il avait affaire à des esclaves, et qui prétendait être une lumière venue du ciel qui éclairait par magie ceux qui étaient dans la misère" (Eusèbe, Histoire de l'Église, 4:6.2).

Cela peut aussi être indiqué par le fait que Bar Kokhba est décrit dans l'une des lettres découvertes comme nasi Yisrael ou 'prince d'Israël', évoquant que le chef avait ou prétendait avoir restauré la royauté juive, ce qui était considéré comme un accomplissement essentiel pour tout prétendant messianique.

DU PEU QUI PEUT ÊTRE GLANÉ, ÉMERGE DE L’IMAGE GÉNÉRALE DE BAR KOKHBA UN CHEF CHARISMATIQUE, PHYSIQUEMENT COURAGEUX, QUELQUE PEU BRUTAL et PARFOIS TYRANNIQUE.

Comme on l'a noté, les commentaires d'Eusèbe sur Bar Kokhba étaient très négatifs, probablement du fait de sa prétention messianique qui concurrençait celle de Jésus, ainsi que de son oppression revendiquée sur les Chrétiens de Judée. Cependant, les sources juives ne sont pas non plus particulièrement positives. Il est évoqué à certains moments comme une sorte de héros légendaire; on lui prêtait d'avoir à un moment dévié un projectile avec sa jambe. Cependant, il était traité la plupart du temps comme un faux messie qui provoqua le désastre sur son peuple. Dans une histoire, il est représenté tuant un vieux rabbin à coups de pied pour une infraction supposée. Dans une autre, il ignore les conseils rabbiniques concernant la mutilation de ses soldats, défiant ainsi la volonté de Dieu et provoquant la chute de son armée. Les rabbins s’attribuèrent même le mérite de l’assassinat du chef tyrannique; cette histoire est cependant presque certainement apocryphe.

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Les lettres de Bar Kokhba donnent un aperçu plus nuancé, quoique bref, de son personnage. Pour l'essentiel, il se montre impérieux et exigeant, disant à un correspondant qu'il doit fournir plus de troupes pour son armée, réclamant à un autre que des récoltes sacrées soient envoyées pour la fête de Souccot (Fête des Cabanes). Cependant, rien n’indique qu’il était particulièrement tyrannique par rapport aux normes de l’époque. Du peu qui peut être glané, émerge de l’image générale de Bar Kokhba un chef charismatique, physiquement courageux, quelque peu brutal et parfois tyrannique, qui amena ses partisans et peut-être lui-même à croire qu'il était un roi messianique né pour libérer son peuple. Son échec précisément là-dessus conduisit à des conséquences horribles pour les Juifs, et plus tard, à son rejet en tant que faux messie.

Causes de la Révolte

Même les causes de la révolte de Bar Kokhba demeurent peu claires. Dion Cassius déclare que la guerre éclata en raison de la décision de l'empereur Hadrien (r. de 117 à 138 ap. J.-C.) de refaire de Jérusalem une ville païenne, avec un temple à Jupiter sur le site du Second Temple. Eusèbe, en revanche, semble laisser entendre que cela était une conséquence de la guerre plutôt que la cause, bien que ce soit quelque peu ambigu. Par ailleurs, des sources indiquent qu'Hadrien aurait tenté de réprimer certains rituels juifs importants, notamment la circoncision. À cela devait s'ajouter le désir des Juifs d'être réadmis à Jérusalem et de reconstruire le Temple, ainsi que la pression démographique d'un nombre croissant de colons grecs et romains.

Hadrian Bust, Vatican Museums
Buste d'Hadrien, Musées du Vatican
Mark Cartwright (CC BY-NC-SA)

Il semble également que le gouverneur romain de Judée, Quintus Tinneius Rufus, était un fonctionnaire particulièrement détesté et tyrannique, suscitant la colère des Juifs contre lui et contre la domination romaine en général. Le Talmud le décrit comme 'le méchant' et déclare qu'il "laboura personnellement le Sanctuaire", c'est-à-dire le site du Temple, et émit un ordre d'exécution pour le vénéré Rabbi Gamaliel (Talmud HaBavli, Taanit 29a). Dans un autre passage, Rufus se moque du rabbin Akiva, raillant les Juifs en les qualifiant "d'esclaves" (T.B., Bava Batra 10a).

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Contrairement aux précédentes, la révolte ne fut pas spontanée mais au contraire, soigneusement planifiée. Les Juifs rassemblèrent des armements, creusèrent de vastes réseaux de tunnels pour la guérilla et s’unirent politiquement et militairement sous un seul chef, contrairement aux querelles intestines qui marquèrent la première révolte. Faisant preuve de la capacité d’une stratégie prudente, ils attendirent qu'Hadrien ait terminé sa tournée des provinces orientales avant de se soulever. Ils semblent avoir pris les Romains complètement par surprise.

Le Soulèvement

Les détails de la révolte réelle qui nous restent proviennent principalement des écrits de Dion Cassius. Selon lui, les Juifs eurent d’abord recours à la guérilla, utilisant leur vaste réseau de tunnels souterrains et des moyens similaires. Cependant, la guerre s'intensifia rapidement, jusqu'à ce que "la terre entière, pour ainsi dire, soit agitée à ce sujet" (Dion, 69:12.1). On ne sait pas exactement dans quelle mesure les Juifs réussirent à prendre le contrôle de la province, bien qu'ils aient dû disposer d'un vaste territoire à l'apogée de la révolte. Les historiens se demandent si Jérusalem elle-même fut capturée. Une pièce de monnaie de l'époque fait référence à herut Yerushalayim, ou 'la liberté de Jérusalem', mais cela peut avoir été figuratif.

Hadrien envoya alors ses meilleurs généraux, notamment Julius Severus. Le fait que Severus dut être envoyé d'aussi loin que de Grande-Bretagne indique la gravité de la situation des Romains. Severus adopta une stratégie lente mais extrêmement brutale, écrasant progressivement les rebelles, détruisant les infrastructures et même une grande partie de la population juive de Judée. Dion écrit:

50 de leurs avant-postes les plus importants et 985 de leurs villages les plus renommés furent rasés. 580 000 hommes furent tués au cours des divers raids et batailles, et le nombre de ceux qui périrent de famine, de maladie et du feu fut incalculable. [...] la Judée presque entière devint désolée. (Dion, 69:14.1-2)

Jérôme écrit:

Jérusalem fut complètement détruite et la nation juive massacrée par groupes entiers, avec pour résultat qu'elle fut même expulsée des frontières de la Judée. [...] C'est l'époque où Barcochebas, le chef des Juifs, fut écrasé, et où Jérusalem fut entièrement détruite. (Jérôme, Commentaire sur Daniel, 9)

Les sources juives sont bien plus explicites, avec des récits de soldats romains fracassant des bébés contre les rochers et de massacre massif de civils. Une histoire raconte qu'Hadrien put construire un mur de cadavres long de plusieurs kilomètres. Bien que quelque peu apocryphes, ces histoires semblent refléter la réalité d’une campagne extrêmement brutale de ce que l’on appellerait probablement en termes modernes un nettoyage ethnique.

Beitar
Betar
Bukvoed (CC BY)

Eusèbe et les sources juives s'accordent sur le fait que la guerre se termina avec un regroupement final de Bar Kokhba et de ses hommes à la forteresse de Betar, près de Jérusalem. "Le siège dura longtemps avant que les rebelles ne soient conduits à la destruction définitive par la famine et la soif et que l'instigateur de leur folie ne paye le châtiment qu'il méritait", écrit Eusèbe (4:6.3). Les sources juives racontent que lorsque Betar tomba, "des hommes, des femmes et des enfants furent massacrés jusqu'à ce que leur sang coule dans la grande mer", c'est-à-dire la Méditerranée. Tandis qu'une autre histoire raconte que des étudiants et des enseignants de la loi juive furent enveloppés dans les rouleaux sacrés et brûlés à mort (Talmud HaBavli, Gittin 57a).

Le plus révélateur est que les rabbins lièrent la chute de Betar aux pires désastres qui aient jamais frappé le peuple juif.

Le 9 Av, il fut ordonné à nos ancêtres qu'ils ne seraient pas autorisés à entrer sur la Terre d'Israël, le Premier et le Second Temple furent détruits, Betar fut capturée et la ville de Jérusalem fut labourée. (Mishna Taanit 4:6)

Le sort de Bar Kokhba lui-même n'est pas clair, même si les sources indiquent qu'il mourut très probablement lors de la bataille finale pour Betar ou peu avant.

Conséquences

Ce qui suivit la chute de Betar fut, à bien des égards, aussi horrible que la guerre elle-même. Hadrien alla jusqu'à changer définitivement le nom de la Judée en Palestine, effaçant ainsi son passé juif. La loi et les rituels juifs furent interdits pendant un certain temps et de nombreux chefs religieux juifs furent martyrisés, notamment le rabbin Akiva, qui avait cru avec ferveur en Bar Kokhba en tant que messie. Plus significatif encore, Jérusalem fut définitivement convertie en une ville païenne appelée Aelia Capitolina, et il fut interdit aux Juifs d'y vivre. Eusèbe cite Ariston de Pella, déclarant:

Ainsi, lorsque la ville fut privée de la nation juive et que ses anciens habitants eurent complètement péri, elle fut colonisée par des étrangers. La ville romaine qui surgit ensuite changea de nom et, en l'honneur de l'empereur régnant Aelius Hadrien, fut appelée Aelia. (4:6.4)

Ceci dut être un point controversé, car la majorité de la population juive avait été tuée, morte de maladie ou de faim, ou vendue comme esclave. Tandis que de petites communautés juives continuaient d’exister, comme en Galilée, la démographie de la Judée avait évolué en faveur de la population non juive, comme elle devait le rester pendant près de 2 000 ans jusqu’à l’avènement de l’immigration sioniste. En conséquence, les centres restants de la vie culturelle et religieuse juive se trouvaient tous en dehors de la terre d’Israël, notamment en Babylonie, où le codex définitif de la loi juive – le Talmud babylonien – fut rassemblé et rédigé. En effet, les Juifs étaient désormais un peuple apatride et devaient le rester jusqu’en 1948.

Second Temple Model
Modèle du Second Temple, Jérusalem
Dana Murray (CC BY-NC-SA)

Il semble cependant clair que la guerre fut également très coûteuse pour les Romains. En effet, il a été spéculé par exemple que la légendaire 'légion perdue', la Legio IX Hispana, fut détruite pendant la révolte, car elle disparaît des archives historiques à cette époque. Dion raconte qu'après la guerre, Hadrien, dans ses écrits au Sénat, n'employa pas la phrase d'ouverture communément utilisée par les empereurs: "Si vous et vos enfants êtes en bonne santé, c'est bien; moi et les légions sommes en bonne santé’." (69:14.3)

Mémoire Historique

La mémoire historique de la révolte de Bar Kokhba fut bien plus faible que celle de la Grande Révolte juive de 70 ap. J.-C., peut-être à cause de la tragédie spectaculaire de la destruction du Temple lors de la première, ou peut-être parce qu'aucune histoire détaillée de la seconde n'a survécu jusqu'à nos jours. Néanmoins, Bar Kokhba resta vivant dans la mémoire historique. Pour les Romains, il valait mieux oublier la révolte, mais elle était parfois citée comme exemple d’une confrontation particulièrement sanglante et brutale avec un ennemi intraitable. Pour les Chrétiens, la révolte était une preuve supplémentaire de la supériorité de leur nouvelle foi sur le Judaïsme. En particulier, ils opposaient le statut de Bar Kokhba en tant que messie raté à ce qu'ils croyaient être la véritable revendication de Jésus.

Pour les Juifs, la révolte fut le dernier d’une série de désastres historiques, et pour la plupart, ils cherchèrent à échapper à leur traumatisme par le silence. Étonnamment, peu de choses furent écrites sur un événement aussi catastrophique. Lorsqu’on en parlait, c’était généralement pour dégrader Bar Kokhba comme un faux messie et pour déplorer l’extrémisme qui conduisit aux révoltes vouées à l’échec contre Rome. Si l’idée messianique survécut dans le Judaïsme, elle devint beaucoup plus étroitement contrôlée, dissimulée dans la tradition mystique et exégétique. Les prétendants messianiques furent universellement décrédibilisés et les Juifs furent, pour la plupart, activement découragés de les suivre.

Avec la montée du sionisme cependant, la révolte et en particulier Bar Kokhba lui-même furent réévalués, et il finit par être considéré par certains comme un héros national qui mena une dernière bataille courageuse, quoique vouée à l’échec, contre la tyrannie étrangère. La fête de Lag Baʿomer, initialement liée à la Kabbale, fut restaurée pour célébrer Bar Kokhba et sa révolte. Dans le même temps, cependant, d’autres mirent en garde contre la nouvelle mythologie de Bar Kokhba, pensant qu’elle pourrait avoir le même résultat désastreux que la révolte elle-même. Dans le monde d'aujourd'hui, avec le débat entre le récit ancien du désastre et le récit moderne de l'héroïsme, Bar Kokhba reste ce qu'il a peut-être toujours été: une personnalité fascinante et énigmatique.

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Bibliographie

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Traducteur

Jerome Couturier
Je suis médecin, spécialisé en Génétique. J'aime l'Histoire et l'Antiquité depuis mon plus jeune âge. J'ai toujours eu un interêt pour la recherche dans divers domaines scientifiques, dont l'archéologie.

Auteur

Benjamin Kerstein
Benjamin Kerstein a étudié l'histoire juive ancienne, médiévale et moderne pendant dix ans. Il est titulaire de diplômes en histoire juive de l'Université Ben Gourion et de l'Université de Tel Aviv.

Citer cette ressource

Style APA

Kerstein, B. (2018, août 30). Révolte de Bar Kokhba [The Bar-Kochba Revolt]. (J. Couturier, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-17305/revolte-de-bar-kokhba/

Style Chicago

Kerstein, Benjamin. "Révolte de Bar Kokhba." Traduit par Jerome Couturier. World History Encyclopedia. modifié le août 30, 2018. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-17305/revolte-de-bar-kokhba/.

Style MLA

Kerstein, Benjamin. "Révolte de Bar Kokhba." Traduit par Jerome Couturier. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 30 août 2018. Web. 21 déc. 2024.

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