L'art réalisé par les Scandinaves à l'âge des Vikings (c. 790-1100) consistait principalement à décorer des objets fonctionnels en bois, en métal, en pierre, en textile et autres matériaux avec des sculptures en relief, des gravures de formes animales et des motifs abstraits. Le motif de l'animal stylisé (art zoomorphe) - le motif le plus populaire de l'art de l'âge des Vikings - est issu d'une tradition qui existait dans le nord-ouest de l'Europe dès le 4e siècle de notre ère, mais qui se développa en Scandinavie pour devenir un style autochtone affirmé à la fin du 7e siècle. Souvent, ces animaux se contorsionnent sur toute la surface - imaginez des charrettes décorées, des bijoux et des armes gravés, des tapisseries murales et des pierres commémoratives - entrelacés avec d'autres animaux et des ornements végétaux.
L'art narratif de la région, qui raconte une véritable histoire, ne se retrouve que dans quelques cas avant la dernière étape de l'âge viking, comme sur les rares tapisseries qui n'ont pas été défaites par le temps, et sur les pierres picturales trouvées sur l'île de Gotland, dans l'actuelle Suède. Outre les nombreuses surfaces sculptées, quelques exemples d'art en 3D sont également conservés, principalement sous la forme de têtes d'animaux utilisées pour orner des poteaux, des charrettes ou des cercueils.
Plusieurs styles successifs, qui se chevauchent parfois, ont été identifiés dans l'art décoratif de l'âge viking, généralement nommés d'après le lieu de découverte d'un exemple célèbre de ce style, comme par exemple :
- Style E (fin du 8e siècle - fin du 9e siècle). Découvertes importantes à Broa (Gotland, Suède) et sur le bateau d'Oseberg (Norvège); longs corps d'animaux; petites têtes de profil aux yeux exorbités; "bêtes griffues" aux corps musclés et aux griffes qui s'agrippent à tout ce qui se trouve à proximité.
- Le style Borre (c. 850-fin du Xe siècle). Tresse en ruban (motif symétrique entrelacé); une seule bête griffue avec une tête triangulaire et un corps contorsionné; le style le plus répandu, que l'on trouve dans toute la Scandinavie et dans les colonies vikings.
- Le style Jelling (juste avant 900-fin du 10e siècle). Bête au corps en forme de ruban; tête vue de profil; corps généralement à double contour et perlé; étroitement lié au style Borre, avec lequel il se chevauche.
- Le style Mammen (c. 950-1000). Grandes bêtes de combat; épaules et hanches en forme de spirale; souvent asymétrique; vigoureux et dynamique; éléments végétaux et rubans.
- Le style Ringerike (c. 990-1050). Grand animal en pose dynamique; mouvement; puissant et élégant; ornementation végétale; populaire en Angleterre et surtout en Irlande.
- Le style Urnes (c. 1040 - au moins 1100). Également appelé "style des pierres runiques"; très élégant; asymétrique; motif de la grande bête; serpents et vrilles entrelacés et bouclés; très populaire en Irlande.
Il faut dire que si le bois et le textile ont dû être les principaux vecteurs de l'art de l'âge viking, leurs équivalents en métal et en pierre, souvent plus onéreux, ont mieux survécu, ce qui fausse nos sources.
Objectif
Plutôt que de créer de l'art pour l'art, les Scandinaves de l'âge des Vikings produisirent presque exclusivement de l'art appliqué; des objets de tous les jours étaient embellis pour les rendre plus agréables à regarder. L'art pictural, plus rare, semble souvent correspondre à des histoires connues de la mythologie nordique, représentant des scènes telles qu'une Valkyrie accueillant un guerrier au Valhalla ou l'histoire de Sigurd le tueur de dragons. Comme l'explique Anne-Sofie Gräslund:
À l'âge des Vikings, la religion imprégnait la vie et était particulièrement importante dans l'art viking. Les artistes et les artisans étaient certainement des personnes importantes car (...) l'art n'était généralement pas créé pour lui-même mais comme une marque de prestige social, souvent commandée par les niveaux supérieurs de la société. Même si une grande partie de son sens nous échappe, nous pouvons être sûrs de nos interprétations, du moins dans les cas où des mythes connus de la littérature vieux-nordique peuvent être identifiés. Des éléments de la mythologie viking sont présents dans l'ornementation artistique, et ce contenu religieux aurait été évident pour les spectateurs contemporains. (Fitzhugh & Ward, 62).
Le lien de l'art viking avec les niveaux supérieurs de la société et avec la religion peut contribuer à expliquer pourquoi les styles artistiques de l'âge viking étaient (pour la plupart) communs dans toute la Scandinavie, à tous les niveaux de la société. La copie était également une pratique courante, ce qui n'est pas si étrange compte tenu de l'objectif décoratif de l'art viking.
Matériaux et techniques
Les matériaux de prédilection de l'art de l'âge des Vikings étaient principalement des objets pouvant être sculptés ou gravés: le bois, la pierre, le métal, mais aussi l'os et l'ambre. Le textile, le cuir ou le tissu, par exemple sous la forme de tapisseries murales colorées ornées de scènes picturales, étaient également couramment utilisés, même si, comme le bois, ils résistent assez mal à l'épreuve du temps. L'essentiel du matériel que nous pouvons étudier consiste donc principalement en bijoux décorés ou en objets utilitaires en métal tels que l'équipement des chevaux, ainsi qu'en armes et en grandes pierres commémoratives vivantes que l'on trouve en abondance principalement en Suède et sur l'île de Gotland. Le bois sculpté qui a survécu est toutefois spectaculaire et provient de découvertes telles que le bateau d'Oseberg (c. 834), richement meublé, qui contenait entre autres, un chariot en bois magnifiquement sculpté et trois splendides traîneaux, ainsi que de cinq emblématiques poteaux à tête d'animal sculptés en trois dimensions. Ces exceptionnelles découvertes démontrent de manière criante ce que nous perdons.
Les techniques utilisées dans l'art de l'âge des Vikings étaient principalement la sculpture ou la gravure en relief et l'utilisation de matériaux et de couleurs contrastés, le filigrane et la granulation étant très répandus. Un bijou, par exemple, pouvait être en bronze doré mais décoré d'argent. Des traces de peinture ont également été retrouvées sur les objets en bois et en pierre de plus grande taille, trahissant le fait qu'ils étaient autrefois peints dans des tons éclatants de noir, de blanc et de rouge, bien que le jaune, le bleu, le vert et le marron aient également été utilisés.
Origines et premiers développements
Les racines de l'ornementation de l'âge des Vikings se trouvent principalement dans une tradition germanique européenne plus large, totalement fascinée par l'ornementation animale, qui était populaire dans une grande partie de l'Europe du Nord-Ouest à partir du IVe siècle. En commençant par des formes animales de base, la Scandinavie adopta progressivement l'ornementation animale à part entière, sous l'influence de l'art scythique, oriental, celtique et romain, tout au long de la période de migration et de l'âge de Vendel (c. 375-800), au cours desquelles de surprenantes migrations de masse eurent lieu dans toute l'Europe.
Au début du XXe siècle, l'archéologue suédois Bernhard Salin a divisé l'ornementation germanique de l'époque pré-viking en trois styles: les styles I, II et III. Le style I, qui s'épanouit au VIe siècle dans le nord-ouest de l'Europe, vit la sculpture d'éclats de métal embellir les objets avec des parties de corps d'animaux séparées, principalement le long des bordures de motifs centraux abstraits. Le style II, populaire dans les cultures germaniques au cours du VIIe siècle, se concentre sur des animaux non naturels (y compris des animaux prédateurs rares) formant des motifs entrelacés et sur l'image aristocratique d'un cheval et de son cavalier. En revanche, du VIIe siècle au début de l'ère viking, le style III se développa en Scandinavie même. Son motif de base représentait souvent deux animaux de profil en forme de bande, avec des épaules et des hanches ajourées et des excroissances en forme de vrille, les corps étant disposés en forme de lyre. Bien que ce style ait évolué au cours des siècles suivants, le motif de l'animal stylisé de profil est resté un motif central de l'art scandinave jusqu'au Moyen Âge (et même au-delà, restant vivant dans les genres de l'art populaire, bien qu'abandonné par ailleurs).
Style E (Oseberg & Broa)
Le style E - le premier des styles d'ornementation animale de l'âge des Vikings pour ce qui est des dates - est généralement considéré comme une sous-catégorie ou une ramification du style III et fut en vogue de la seconde moitié du VIIIe siècle jusqu'à presque la fin du IXe siècle. Bien que lié à la tradition germanique au sens large, ce style est essentiellement d'origine scandinave. Les animaux, souvent placés dans un cadre, sont devenus plus abstraits qu'auparavant, affichant de longs corps courbes, presque en forme de ruban, avec des membres entrelacés qui se développent en boucles et en vrilles ouvertes. Leurs têtes sont petites et représentées de profil, mais leurs yeux sont grands et globuleux. Les variantes spécifiques comprennent une créature à double contour avec un corps presque triangulaire, une tête à bec et des pieds fourchus; un animal à tête ronde, plus cohérent, avec de petites griffes et un rabat; et le style particulier dit de la "bête griffue". Anne-Sofie Gräslund décrit la bête à griffes:
Son corps fin, semblable à un ruban, est souligné par des épaules et des hanches musclées, et ses jambes se terminent par des pattes qui s'agrippent à tout - au bord de la bordure ornementale, aux animaux voisins ou à son propre corps. La bête ressemblant à un tigre paraît pleine d'énergie et semble vouloir s'accrocher à tout prix à l'ensemble. (Fitzhugh & Ward, 63-64).
Célèbre pour ses trouvailles de grande qualité provenant à la fois du bateau d'Oseberg et des tombes découvertes à Broa sur l'île de Gotland, le style E est parfois appelé le "style d'Oseberg" ou le "style de Broa". À Broa, 22 brides en bronze doré ont été trouvées dans une tombe, ce qui indique que le cheval du propriétaire, manifestement fortuné, devait être bien équipé. Les décorations montrent des animaux dont les yeux sont si grands qu'il ne reste plus beaucoup d'espace pour le reste de la tête. Bien entendu, il s'agit là de pièces exceptionnelles; des objets plus simples, tels que les broches ovales utilisées pour attacher les vêtements des femmes, étaient également largement décorés dans ce style, ce qui prouve qu'il imprégnait l'ensemble de la société scandinave.
Le style Borre
Vers le milieu du IXe siècle, le style Borre fit sa grande entrée, succédant au style E et restant populaire au plus tard jusqu'à la fin du Xe siècle. Le motif principal du style Borre, qui s'inscrit dans la lignée des bêtes à griffes introduites précédemment, met la bête à l'honneur: une bête à griffes unique et contorsionnée, dont le corps forme une sorte de ruban incurvé entre ses deux hanches, le visage triangulaire - félin ou masqué - et dont les griffes s'agrippent soit à la bordure, soit à une partie de son propre corps, domine la scène. Une deuxième variante représente un animal semi-naturel vu de profil. Le véritable atout du style Borre est l'introduction de la tresse à ruban, connue sous le nom de "chaîne à anneaux". Imaginez deux rubans entrelacés, dont les intersections sont recouvertes de cercles entrelacés couverts de losanges ou d'autres figures géométriques. Des entailles transversales peuvent être ajoutées pour plus d'éclat, et les techniques de filigrane et de granulation sont fréquemment utilisées.
Le style Borre doit son nom au lieu d'un bateau-tombe à Borre, Vestfold, Norvège, où des harnais en bronze doré de ce style ont été découverts. Ce style était extrêmement populaire non seulement en Scandinavie, mais aussi dans les colonies vikings. L'expansion viking étant à son apogée à cette époque, le style Borre est apparu - sous des formes plus ou moins pures - des îles britanniques, y compris le Pays de Galles et l'Écosse, à la Russie et à l'Europe de l'Est, et même à Byzance. Comme le conclut David Wilson, "aucun autre style n'a été aussi répandu" (Brink & Price, 328). La Scandinavie s'étant progressivement convertie au christianisme à la fin du Xe siècle, le style Borre couvre la dernière période de paganisme et les coutumes funéraires qui l'accompagnaient, ce qui explique peut-être le grand nombre d'objets Borre qui ont été conservés.
Le style Jelling
Apparu probablement juste avant l'an 900, le style Jelling (ou Jellinge) s'épanouit au milieu du Xe siècle, puis se transforma progressivement en style Mammen. Artistiquement proche - et largement contemporain - du style Borre, le style Jelling est moins répandu et semble s'inspirer du style III de la période pré-viking Vendel (c. 550-c. 800) et du style E avec ses animaux en forme de ruban vus de profil. Le motif principal est un animal en forme de S au corps perlé ou à motifs, généralement à double contour, dont la tête apparaît de profil, avec un œil rond et des tentacules qui sortent du nez et du cou. Des entrelacs de rubans et de feuillages accompagnent souvent les animaux. Le style Jelling se confond rarement avec le style Borre, mais les objets présentent parfois les deux styles côte à côte.
Le style Jelling a été nommé d'après une petite coupe en argent décorée dans ce style, trouvée dans une sépulture royale à Jelling, au Danemark. Tout comme le style Borre, il était populaire non seulement en Scandinavie, mais aussi en Russie et dans les îles britanniques. Le nord de l'Angleterre est même devenu le berceau d'un style anglo-scandinave qui contenait à la fois des éléments clairs de Borre et de Jelling.
Le style Mammen
Le style Mammen se développa à partir du style Jelling vers 950. Il prévalut pendant quelques décennies et se fondit progressivement dans le style Ringerike qui lui succéda, sa date de péremption expirant vers l'an 1000. Son motif principal se distingue nettement: un grand quadrupède - griffon ou lion - au corps doublement profilé et aux hanches et épaules en forme de spirale, aux prises avec un serpent. Le motif du Mammen est audacieux et dynamique. Il est disposé de manière asymétrique, non aligné sur l'axe de la surface, et agrémenté d'ornements végétaux ramifiés, tels que des crêtes en forme d'acanthe. Les formes d'acanthe trahissent une probable influence anglaise; elles ressemblent beaucoup au style anglo-saxon de Winchester et sont probablement passées aux sculpteurs danois pendant la première moitié du Xe siècle, lorsque la présence danoise en Angleterre était à son apogée. Le lion ou le griffon, qui n'est pas non plus un motif scandinave à l'origine mais suggère une influence chrétienne, pourrait également avoir atteint les oreilles scandinaves par ce biais, bien que cette histoire soit plus difficile à retracer.
L'exemple le plus célèbre de ce style est une pierre runique trouvée à Jelling au Danemark et connue sous le nom imaginatif de "pierre de Jelling", qui représente l'emblématique grand fauve se tortillant entrelacé avec un serpent. Par ailleurs, bien que peu d'objets de Mammen aient été conservés, on trouve ce style dans toute l'Europe, de l'Ukraine à l'Espagne, en passant par les îles britanniques et, bien entendu, en Scandinavie même.
Le style Ringerike
Le style Ringerike se développa à partir du style Mammen vers 990 et resta populaire jusqu'à environ 1050. Nommé d'après les pierres commémoratives de Ringerike, au nord d'Oslo, en Norvège, ce style ressemble beaucoup à son prédécesseur, en particulier en ce qui concerne les grands motifs animaliers - serpents courbés, lions ou animaux à rubans qui prennent des poses dynamiques. Cependant, alors que Mammen est plus ondulé et chaotique dans ses ornements, les motifs de Ringerike sont disposés sur un axe et présentent une asymétrie de base plus disciplinée, avec des volutes tendues et régulièrement incurvées de motifs végétaux, de vrilles et de boucles. Ceux-ci prennent encore plus d'importance dans l'ensemble du dessin et créent une riche impression de mouvement élégant, même si les animaux commencent à inquiéter quand on voit la quantité de ces vrilles et de ces plantes qui jaillissent de leur corps. Heureusement, certaines vrilles poussent d'elles-mêmes.
Le style Ringerike domine les pierres runiques du sud et du centre de la Suède ainsi que de l'île de Gotland, mais il apparaît également au Danemark et, sous une forme modifiée, en Norvège. Dans le domaine du travail du métal, le style n'a pas été en reste, et de magnifiques exemples ont été conservés, comme deux girouettes en cuivre doré trouvées en Suède (l'une à Källunge, Gotland, et l'autre à Söderala, Hälsingland). Des boucles partent d'un axe et prennent la forme de serpents d'où partent des vrilles placées symétriquement. Les deux têtes sont dotées d'un œil en forme de poire dont la pointe est dirigée vers le museau - un trait caractéristique du style Ringerike. Des motifs en forme de boutons d'acanthe - un autre élément essentiel de ce style, et très probablement une influence anglaise - occupent deux coins. Présumé avoir été apporté en Angleterre par Knut le Grand (r. de 1016 à 1035), roi du Danemark, d'Angleterre et de Norvège, le style Ringerike était à la fois populaire et influent dans l'ensemble des îles britanniques. Il fut adopté avec enthousiasme en Irlande, où il connut un tel succès qu'il se développa de manière indépendante, apparaissant même sur des objets issus de contextes irlandais, comme la croix de Clonmacnois.
Le style Urnes
Le dernier des styles artistiques scandinaves basés sur l'ornementation animale est le style d'Urnes, qui fut le plus important entre 1040 et 1100. En raison de sa prédominance sur les pierres runiques de l'Uppland, en Suède, le terme "style des pierres runiques" est également utilisé. Sophistiqués, élégants et raffinés, voire décadents, les dessins d'Urnes sont souvent asymétriques et forment une masse entrelacée d'animaux et de serpents sinueux et légèrement courbés. Il n'y a pas de transitions abruptes ni de ruptures dans les lignes. Le motif caractéristique est celui d'un grand animal à quatre pattes, souvent en lutte avec les serpents qui l'entourent et qui se mordent les uns les autres. Les animaux, qui ressemblent à des lévriers ou à des cerfs, ont un long cou et une tête fine, tandis que des créatures ressemblant à des serpents (parfois avec une seule patte avant, parfois avec une simple vrille se terminant par une tête de serpent) s'enroulent autour du motif en boucles en forme de huit. Les yeux pointus en forme d'amande occupent la quasi-totalité de la tête, qui est généralement représentée de profil. Il existait également des variantes, qui sont surtout visibles dans les objets en métal de l'époque.
Le style a été nommé d'après l'église à douves d'Urnes, dans le Sogn, à l'ouest de la Norvège, qui fut reconstruite au XIIe siècle grâce au recyclage du bois décoré datant d'une époque antérieure et illustrant ce style particulier. Le style d'Urnes se retrouve souvent dans un contexte chrétien, soulignant l'idée que les styles artistiques de l'âge des Vikings n'étaient pas spécifiquement "païens" en soi, mais faisaient partie de la société dans son ensemble. En dehors de la Scandinavie, on le trouve parfois en Angleterre et, comme le style Ringerike, il était particulièrement apprécié en Irlande. Le style Urnes y prospéra à partir de 1090 environ jusqu'à la fin du XIIe siècle et même au-delà, influençant non seulement la métallurgie, mais aussi le travail de la pierre et la décoration des manuscrits.
Fin de l'ère viking
Bien que l'utilisation de l'ornementation animale ait diminué vers 1100, elle ne disparut pas brusquement et fut même utilisée sur certains objets ecclésiastiques du début du XIIe siècle (la Scandinavie était chrétienne depuis environ 1000). L'autel Lisbjerg du Jutland, au Danemark, par exemple, combine le style viking autochtone et le style roman européen. En outre, l'art animalier resta en usage dans la société paysanne pendant de nombreux siècles après la fin de l'ère viking, ce qui témoigne sans aucun doute de son rôle et de son attrait dans cette culture.