Kubilaï Khan

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Définition

Mark Cartwright
de , traduit par Jerome Couturier
publié le 07 octobre 2019
Disponible dans ces autres langues: anglais, afrikaans, bosniaque, chinois, néerlandais, grec, italien, portugais
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Kublai Khan Statue (by A. Omer Karamollaoglu, CC BY)
Statue de Kubilaï Khan
A. Omer Karamollaoglu (CC BY)

Kubilaï Khan était souverain de l'Empire Mongol de 1260 à 1294. Ses réalisations comprennent la prise de contrôle de la Chine et l'établissement du pouvoir mongol sous le nouveau nom de Dynastie Yuan (1271-1368), Kubilaï Khan devenant ainsi le premier non-chinois à gouverner l'ensemble de ce pays. Il créa la nouvelle capitale de Xanadu (Shangdu), puis établit Khanbaliq (Daidu) à sa suite, et étendit l'empire de la mer Caspienne à la péninsule coréenne, la plus grande taille qu'il n' ait jamais eut . Il eut des revers en cours de route, y compris une série de campagnes avec des résultats mitigés en Asie du Sud-Est, et deux invasions ratées du Japon en 1274 et 1281. Kubilaï, le dernier des grands dirigeants mongols, est mort d'une maladie facilitée par ses abus répétés en nourriture et en alcool. Sa tombe n'a jamais été retrouvée.

Jeunesse

Kubilaï est né en 1215, deuxième fils de Tolui (1192-1232) et donc petit-fils de Genghis Khan (règne 1206-1227), fondateur de l'Empire Mongol (1206-1368). Alors que le frère aîné de Kubilaï, Möngke (r. 1251-1259) était le souverain de l'Empire Mongol, Kubilaï reçut le poste de vice-roi (ilkhan) du nord de la Chine contrôlée par les Mongols. Kubilaï attendit son heure et en profita pour créer un réseau de soutien et une équipe de conseillers talentueux, notamment Liu Bingzhong (1216-1274). À partir de 1253, Kubilaï fit également personnellement campagne aux côtés de Möngke dans ses attaques contre le sud de la Chine, encore sous le contrôle de la dynastie Song (960-1279). Les forces mongoles traversèrent le Tibet et pénétrèrent dans le Yunnan, soumettant le royaume de Dali en 1257. De là, les Mongols pouvaient frapper sur la marge inférieure faible de la Chine Song, et donc une attaque à quatre fronts était prévue pour envahir du sud et de l'ouest. Cependant, à peine envisagée, la campagne s' arrêta nette après la mort inattendue de Möngke, des suites d'une maladie, le 11 août 1259.

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KUBILAÏ KHAN CONQUIT LA DYNASTIE SONG et UNIFIA LA CHINE POUR LA PREMIÈRE FOIS EN QUATRE SIÈCLES.

Guerre Civile et Succession

Lorsque Möngke mourut, les campagnes contre les Song furent abandonnées car une ruée pour la succession de la part des commandants mongols prit rapidement forme. Une guerre civile éclata finalement entre les deux principaux candidats: Kubilaï et son jeune frère Ariq Böke (1219-1266), qui se déclarèrent tous les deux nouveau khan. La situation des deux khans ne fut résolue qu'en 1264, même si en 1260, une réunion des chefs tribaux mongols, un kurultai, avait officiellement proclamé Kubilaï Grand Khan ('souverain universel') de l'Empire Mongol.

Ariq Böke était populaire en raison de son conservatisme (tandis que Kubilaï était vu comme un peu trop chinois), et il avait l'avantage de contrôler la partie centrale de l'empire et sa capitale, Karakorum. Kubilaï finit par gagner grâce au soutien des princes d'Asie centrale, à son contrôle de la garde personnelle impériale mongole, et aux ressources largement supérieures dont il disposait en tant que vice-roi de Chine. Être le Grand Khan restait un titre prestigieux, mais en réalité l'empire s'était déjà divisé en divers khanats, chacun gouverné par des descendants de Gengis Khan. Kubilaï pourrait maintenant diriger la partie la plus grande et la plus riche de ce qui avait été l'Empire Mongol, mais ce qu'il voulait vraiment était une position beaucoup plus ancienne et encore plus prestigieuse: celle d'Empereur de Chine, ambition de nombreux nomades des steppes depuis des siècles.

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Portrait of Kublai Khan
Portrait de Kubilaï Khan
British Museum (Copyright)

Dynastie Song

En 1268 EC, Kubilaï jeta sérieusement son dévolu sur les terres au sud du fleuve Yang-Tsé (Yangzi) et sur le gros lot, la Dynastie Song. La campagne fut longue et ardue, les Song étant capables de déployer une armée de plus d'un million d'hommes, et les deux camps étant équipés des toutes dernières armes à poudre, catapultes et engins de siège. Il y eut aussi des batailles navales impliquant les plus gros navires jamais vus dans l'histoire de la guerre. Le succès de la guerre mongole à travers l'Asie était basé sur une cavalerie rapide, mais les Song contrèrent cela en adoptant délibérément une stratégie de guerre plus statique et en construisant de grosses fortifications autour des villes clés et aux traversées de rivières. Pour cette raison, il fallut onze longues années à Kubilaï pour éliminer ses cibles une par une, et finalement forcer les Song à se soumettre.

L'attaque de la ville fortifiée stratégiquement importante de Xiangyang (Hubei actuel) était typique de la campagne. Assiégée pendant cinq ans, elle tomba en 1273 grâce à la persévérance et à des catapultes supérieures (faites à partir de modèles rencontrés en Afghanistan). Puis, au début de 1275, le Khan appela un autre kurultai, cette fois pour décider comment procéder dans la dernière étape de sa campagne contre les Song. Les Mongols traversèrent le Yang-Tsé en mars 1275 et se révélèrent imparables, remportant une bataille terrestre et maritime massive. Avec de nombreuses défections chez les généraux Song ou des redditions de leurs armées, une cour assaillie par des querelles internes entre les conseillers de l'enfant empereur, et le massacre impitoyable de toute la ville de Changzhou (Jiangsu actuel), la fin de la dynastie Song était proche. L'impératrice douairière et son jeune fils, l'Empereur Gongzong (r. 1274-5), se rendirent avec leur capitale Lin'an (Hangzhou, Zhejiang) le 28 mars 1276. Les membres de la famille royale Song furent faits prisonniers à Pékin.

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Des groupes de loyalistes se battirent pendant trois ans de plus, installant deux autres jeunes empereurs dans le processus (Duanzong et Dibing), mais les Mongols balayèrent tout devant eux. Les Song avaient été assez riches mais avaient payé cher leur manque d'unité politique, l'absence d'investissement militaire, caractéristique de la guerre chinoise passée, avec une absence de cavalerie mobile et dans l'ensemble peu d'innovation de l'armement. Finalement, le 19 mars 1279, une grande bataille navale fut gagnée à Yashan (près de Macao actuelle), la conquête mongole de la Chine était complète. C'était la première fois que ce pays était unifié depuis le 9ème siècle.

Mongol Empire Under Kublai Khan
L'Empire Mongol sous Kubilai Khan
Arienne King (CC BY-NC-SA)

Xanadu et Daidu

En 1263, la capitale mongole fut déplacée de Karakorum en Mongolie, à Xanadu (Shangdu, Mongolie Intérieure actuelle), plus avantageusement placée, dans le nord-est de la Chine. Karakorum avait des associations désagréables pour Kubilaï parce qu'Ariq Böke l'avait utilisée comme base avant que Kubilaï ne la capture en 1262. Xanadu, conçue par Liu Bingzhong, avait des murs d'enceinte et des tours en terre, formant le plan carré chinois classique pour toute la ville. À l'intérieur se trouvait un magnifique complexe de palais avec des jardins de chasse. La ville entière couvrait 25 000 hectares et comptait une population d'environ 200 000 habitants à son apogée.

En 1273, Xanadu fut reléguée au rang de capitale d'été de l'Empire Mongol, et Daidu (Khanbalik, et maintenant Pékin) fut choisie comme capitale principale. Daidu, dont la construction avait commencé en 1266-7, devint un symbole puissant de la prise de contrôle mongole de la Chine. Kubilaï partageait son temps entre ces deux villes et continuait à profiter des passe-temps traditionnels mongols comme la chasse et la consommation de lait de jument fermenté.

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Dynastie Yuan

Se faisant lui-même Empereur de Chine, Kubilaï se donna le nom de règne de Shizu, et à sa nouvelle dynastie, le nom 'Yuan', signifiant 'origine' ou 'centre, pivot principal', en 1271. Le khan, devenu empereur, embrassa la culture chinoise, contrairement à ses prédécesseurs mongols - portant la robe d'empereur traditionnelle et utilisant une chaise à porteurs au lieu d'un cheval, par exemple. Tout cela faisait partie de sa campagne pour apparaître aux Chinois comme leur dirigeant légitime. L'empereur s'entoura de ministres chinois et de conseillers confucéens, même si, dans les coulisses, tous les postes clés de l'état étaient donnés à des non-chinois, des Mongols pour les membres de la garde du corps impériale et, aux finances, des musulmans qui étaient considérés comme experts dans ce domaine.

Les postes administratifs clés dans les 12 provinces semi-autonomes nouvellement créées, en lesquelles la Chine et la Corée du Nord (annexée en 1270) étaient maintenant divisées, sont également allés aux Mongols. Les six ministères chinois traditionnels, en place depuis la dynastie Tang (618-907), furent maintenus comme avant, mais Kubilaï abolit les examens de la fonction publique qui auraient favorisé les fonctionnaires chinois du fait de leur éducation confucéenne. Enfin, il n'y avait pas de protocole de la cour impériale chinoise dans la capitale mongole de Karakorum. Clairement, la routine de 'comme-un-empereur-chinois' était destinée aux Chinois seulement.

Kubilaï veillait à ce que les Mongols aient toujours un avantage en Chine en les classant officiellement avec un rang supérieur aux Chinois. Il y avait également d'autres mesures de ségrégation, telles que l'interdiction aux Chinois de prendre des noms mongols, de porter des vêtements mongols ou d'apprendre la langue mongole. Les mariages mixtes étaient découragés et des peines différentes étaient infligées pour le même crime en fonction de la race du coupable. Kubilaï était plus préoccupé par le contrôle de ses sujets que par l'application d'une politique uniquement raciste, il s'agissait surtout d'identifier plus facilement qui était qui, et de s'assurer qu'il n'y avait pas de rébellions. Il était interdit aux Chinois de porter des armes et de se rassembler en public, par exemple.

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L'empereur fit de sérieuses tentatives pour rassembler les nombreux peuples de son empire en encourageant l'utilisation de différentes langues dans son administration, en tolérant différentes religions et même en veillant à ce que différents plats soient servis à la cour impériale. Kubilaï lui-même se convertit au bouddhisme tibétain, un mouvement probablement influencé par son épouse principale et conseillère, Chabi (ou Cabui Qatun, décédée en 1281), et le moine tibétain Phags-pa Lama (1235-1280). Ce dernier était chargé de créer une nouvelle langue officielle (basée sur le Tibétain et le Sanskrit) qui, espérait Kubilaï, pourrait être un lien supplémentaire entre les nombreuses nationalités sous son règne, mais l'idée ne se répandit jamais en dehors de la cour.

Une autre politique claire était de promouvoir le commerce international. Les artisans furent un groupe qui bénéficia de la prise de contrôle mongole car auparavant ils avaient un statut social bas. Les Mongols étant nomades peut-être, étaient particulièrement impressionnés par la porcelaine fine et les œuvres d'art, et Kubilaï accorda donc des exonérations fiscales aux artisans. Les marchands, qui n'étaient pas des producteurs mais des intermédiaires, avaient également été victimes de discriminations, et eux aussi bénéficièrent désormais de mesures fiscales plus favorables et de la fin des réglementations somptuaires. Les marchands furent encouragés à utiliser le papier-monnaie, les échanges de devises furent mieux réglementés et le transport des marchandises fut facilité par davantage de routes et de canaux. Ces politiques eurent pour effet de créer un boom du commerce, en particulier de la porcelaine fine. Kubilaï fit de même pour d'autres professions dont les contributions à la société l'impressionnaient, comme les médecins et les astronomes.

Marco Polo Statue
Statue de Marco Polo
Krzysztof Golik (CC BY-SA)

Marco Polo

Le voyageur vénitien Marco Polo (1254-1324) partit en 1271 et traversa l'Asie pour atteindre la Chine pendant le règne de Kubilaï Khan. Entre environ 1275 et 1292, Marco servit même le khan, apparemment en qualité d'ambassadeur/reporter itinérant dans les régions les plus reculées de l'Empire Mongol. À son retour en Europe, Marco décrivit ses expériences dans son livre Le Devisement du Monde (ou Le Livre des Merveilles), publié vers 1298 EC. Ses descriptions sont parmi nos meilleures sources sur la dynastie Yuan, et l'empereur en particulier. Voici ce qu'il avait à dire au sujet de l'apparence physique de Kubilaï:

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Kubilaï, qui est appelé grand khan, ou seigneur, est de taille moyenne, c'est-à-dire ni grand ni petit; ses membres sont bien formés, et toute sa silhouette est de juste proportion. Son teint est clair et parfois infusé de rouge, comme la teinte brillante de la rose, ce qui ajoute beaucoup de grâce à son visage. Ses yeux sont noirs et beaux, son nez est bien formé et proéminent. (112)

Les Invasions du Japon

En remontant à 1268, on ne sait pas exactement pourquoi Kubilaï voulait annexer le Japon à son empire alors qu'il combattait toujours les Song. Il était peut-être intéressé par ses ressources (en particulier l'or), mais le prestige put avoir été aussi un facteur, car la conquête était une méthode traditionnelle pour les dirigeants mongols pour consolider leur position de pouvoir. Ou peut-être a-t-il voulu arrêter le commerce entre le Japon et la Chine Song, affaiblissant ainsi son adversaire numéro un. La conquête du Japon lui aurait donné accès à une armée qui comprenait des samouraïs bien entraînés, ou bien l'invasion aurait même pu être une sorte de vengeance pour les ravages causés par les les wako (pirates japonais) sur les côtes et aux navires de commerce de l'Asie de l'Est.

Quelles que soient les raisons de Kubilaï, l'approche était claire: diplomatie d'abord, la guerre ensuite. À partir de 1268, Kubilaï envoya des ambassadeurs, mais leurs demandes de tribut fut totalement ignorées, sauf que les troupes japonaises furent mises en alerte dans les zones où l'invasion semblait probable. C'était aussi bien, puisque que Kubilaï perdit patience et rassembla une flotte d'environ 800 à 900 navires et l'envoya de Corée en novembre 1274. Les navires transportaient une armée de 16 600 à 40 000 Mongols, Chinois et Coréens. Les attaques mongoles rencontrèrent une vive résistance sur les îles extérieures, mais la flotte d'invasion se dirigea vers la baie de Hakata (île de Kyushu), débarquant le 19 novembre.

The Mongol Scroll, 1293 CE
Rouleau illustré des invasions mongoles, 1293
Mōko Shūrai Ekotoba (Public Domain)

Les Japonais étaient peut-être préparés, mais leur force de défense totale n'était encore que de 4 000 à 6 000 hommes. Les Mongols remportèrent les premiers combats grâce à leur nombre supérieur, leurs armes et leurs mouvements de troupes coordonnés en masse auxquels les Japonais n'étaient pas habitués car, dans leur version de la guerre médiévale, ils préféraient permettre aux guerriers individuels de choisir leur propre cible. Curieusement cependant, les envahisseurs ne pénétrèrent pas plus profondément dans le territoire japonais, peut-être à cause de problèmes d'approvisionnement ou de la mort du général mongol Liu Fuxiang. Il est possible aussi que 'l'invasion' n'était en fait qu'une mission de reconnaissance. Quel que soit le motif, les envahisseurs restèrent à côté de leurs navires pendant la nuit, se retirant dans la baie par sécurité le 20 novembre. Ce fut une décision fatidique car, selon certains récits, une terrible tempête se déclencha alors, qui tua jusqu'au tiers de l'armée mongole et endommagea gravement la flotte. Ils durent donc se retirer en Corée.

Kubilaï Khan retourna à la diplomatie et envoya deux autres ambassades au Japon en 1275, exigeant une fois de plus le paiement d'un tribut. Cette fois, les Japonais furent encore plus méprisants et décapitèrent les ambassadeurs. Les Japonais profitèrent de cet intermède pour construire plus de fortifications et se préparer à l'inévitable seconde invasion.

La flotte d'invasion de Kubilaï Khan de juin 1281 était beaucoup plus importante que la première. Cette fois, grâce à la récente défaite des Song et à l'acquisition de leur marine, il y avait 4 400 navires et environ 100 000 hommes, encore une fois un mélange de guerriers mongols, chinois et coréens. Hakata vit à nouveau la violence des combats, mais les nouvelles fortifications résistèrent à l'épreuve. Après de lourdes pertes, les Mongols se retirèrent sur l'île d'Iki (Ikishima), harcelés par des navires japonais effectuant des raids constants à l'aide de petits bateaux. Kubilaï fut cependant, capable d'envoyer des renforts de Chine, peut-être 40 000 hommes supplémentaires. Les flottes combinées chinoise et coréenne se déplacèrent ensuite vers l'est et attaquèrent l'île de Takashima, siège d'une bataille le 12 août.

Mongol Invasion of Japan, 1281 CE
invasion mongole du Japon 1281
Unknown Artist (Public Domain)

Des combats féroces firent rage pendant plusieurs semaines et les envahisseurs durent probablement faire face à des pénuries de fournitures. Puis, à nouveau, le ciel intervint et fit des ravages. Le 14 août, un typhon détruisit l'essentiel de la flotte mongole, provoquant le naufrage des navires qui avaient été attachés avec des chaînes par sécurité contre les raids japonais, et fracassant les bateaux devenus incontrôlables (et pas particulièrement solides) contre la côte. Entre la moitié et les deux tiers des forces mongoles furent tuées, et des milliers d'attaquants s'échouèrent ou restèrent bloqués sur les plages de la baie d'Imari, où la plupart furent exécutés. Les navires rescapés rentrèrent en Chine. Les vents de tempête qui coulèrent ou emportèrent en sécurité les navires mongols loin des côtes japonaises reçurent le nom de kamikaze ou 'vents divins', car ils étaient vus comme une réponse à l'appel des Japonais à Hachiman, le dieu shinto de la guerre et protecteur du Japon, pour qu'il envoie de l'aide pour protéger le pays contre un ennemi largement supérieur en nombre.

Mort et Héritage

Comme le Japon, l'Asie du Sud-Est fut attaquée lors de diverses campagnes terrestres et navales, mais elles se révélèrent également d'un coût exorbitant. Les invasions du Vietnam (1257, 1281 et 1286), de la Birmanie (1277 et 1287) et de Java (1292), n'obtinrent que des succès limités, les armées mongoles ayant fait face à des expériences inconnues telles que les jungles humides, les maladies parasitaires et les éléphants de guerre. Kubilaï n'abandonna jamais le Japon et a continua à envoyer des missions diplomatiques infructueuses pour persuader le pays de rejoindre le système du tribut chinois.

La suite du règne de Kubilaï fut donc un peu décevante, mais il réussit à faire prévaloir une situation relativement pacifique à travers l'Asie, la 'Pax Mongolica'. Il y eut en Chine de singuliers grondements de mécontentement, surtout lorsque les impôts furent augmentés pour financer les exploits étrangers excessivement coûteux de Kubilaï. Une rébellion majeure surgit au Tibet au début des années 1290, et les autres descendants de Gengis Khan, en particulier les Ögedeïdes, continuaient à grignoter les frontières occidentales de la Chine. La santé de l'empereur se détériorait également et, en surpoids, Kubilaï souffrait de goutte et de rhumatismes chroniques.

Kubilaï mourut de cause naturelle en 1294 à l'âge de 79 ou 80 ans, un grand âge pour des souverains mongols ayant souvent eu la vie dure. Le corps fut emmené dans un endroit secret, probablement en Mongolie selon la tradition, et enterré, très probablement dans une tombe extravagante, mais qui n'a jamais été retrouvée. Le successeur de Kubilaï comme Khan et Empereur de Chine (r. 1295-1308) fut son petit-fils Temur, après que son premier choix, son fils Zhenjin (1243-1285), fut décédé prématurément. La Dynastie Yuan que Kubilaï avait fondée jouit d'une trentaine d'années de stabilité, mais fut par la suite assaillie de disputes dynastiques et n'atteignit plus jamais les sommets du règne de Kubilaï. Les Yuan devaient régner sur la Chine jusqu'à l'arrivée de la Dynastie Ming en 1368.

Grâce à Marco Polo et à d'autres, la puissance et la richesse de la cour et de l'empire de Kubilaï exercèrent une emprise durable sur l'imagination du monde, et firent de sa capitale d'été de Xanadu un synonyme d'opulence et de plaisir de vivre. Genghis Khan remporta peut-être les honneurs de la postérité comme le plus grand et le plus redoutable chef militaire mongol, mais Kubilaï acquit une réputation durable en tant que celui qui récolta les fruits de la suprématie mongole au Moyen Âge et qui représenta pour toujours, aux yeux de l'Occident, l'image du potentat oriental par excellence.

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Traducteur

Jerome Couturier
Je suis médecin, spécialisé en Génétique. J'aime l'Histoire et l'Antiquité depuis mon plus jeune âge. J'ai toujours eu un interêt pour la recherche dans divers domaines scientifiques, dont l'archéologie.

Auteur

Mark Cartwright
Mark est un auteur, chercheur, historien et éditeur à plein temps. Il s'intéresse particulièrement à l'art, à l'architecture et à la découverte des idées que toutes les civilisations peuvent nous offrir. Il est titulaire d'un Master en Philosophie politique et est le Directeur de Publication de WHE.

Citer cette ressource

Style APA

Cartwright, M. (2019, octobre 07). Kubilaï Khan [Kublai Khan]. (J. Couturier, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-17878/kubilai-khan/

Style Chicago

Cartwright, Mark. "Kubilaï Khan." Traduit par Jerome Couturier. World History Encyclopedia. modifié le octobre 07, 2019. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-17878/kubilai-khan/.

Style MLA

Cartwright, Mark. "Kubilaï Khan." Traduit par Jerome Couturier. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 07 oct. 2019. Web. 20 déc. 2024.

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