Royaume d'Aksoum

Définition

Mark Cartwright
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 21 mars 2019
Disponible dans ces autres langues: anglais
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Model of an Axum Palace (by A. Davey, CC BY)
Maquette d'un palais d'Aksoum
A. Davey (CC BY)

Le royaume d'Aksoum (également appelé Axoum ou Aksum) était situé à l'extrémité nord des hautes terres de la zone de la côte de la mer Rouge, juste au-dessus de la corne de l'Afrique. Il fut fondé au 1er siècle de notre ère, prospéra du 3e au 6e siècle, puis survécut en tant qu'entité politique beaucoup plus petite jusqu'au 8e siècle.

Le territoire qu'Aksoum contrôlait autrefois est aujourd'hui occupé par les États d'Éthiopie, d'Érythrée, de Djibouti, de Somalie et du Somaliland. Prospérant grâce à l'agriculture, à l'élevage du bétail et au contrôle des routes commerciales qui permettaient d'échanger l'or et l'ivoire contre des produits de luxe étrangers, le royaume et sa capitale Aksoum virent se construire des monuments en pierre durables et se réaliser un certain nombre de garndes premières. Il fut le premier État d'Afrique subsaharienne à frapper sa propre monnaie et, vers 350 de notre ère, le premier à adopter officiellement le christianisme. Aksoum créa même sa propre écriture, le Ge'ez (ou guèze), qui est encore utilisée en Éthiopie aujourd'hui. Le royaume entra en déclin à partir du 7e siècle en raison de la concurrence accrue des commerçants arabes musulmans et de la montée en puissance de peuples locaux rivaux tels que les Bedjas. Survivant sous la forme d'un territoire beaucoup plus petit au sud, les vestiges du grand royaume d'Aksoum finirent par se relever et former le grand royaume d'Abyssinie au 13e siècle.

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Nom et fondation

Le nom d'Aksoum, ou Axoum comme on l'appelle parfois, peut provenir de la combinaison de deux mots issus des langues locales - le mot Agew pour l'eau et le mot Ge'ez shum signifiant "officiel". La référence à l'eau est probablement due à la présence de grandes citernes de pierre anciennes dans la région de la capitale d'Aksoum.

LES SOUVERAINS D'AXUM SE DÉSIGNAIENT DÉSORMAIS PAR LE TITRE PLUTÔT GRANDIOSE DE NEGUSA NEGAST OU "ROI DES ROIS".

La région avait certainement été occupée par des communautés agraires de culture similaire à celles du sud de l'Arabie depuis l'âge de pierre, mais l'ancien royaume d'Aksoum commença à prospérer à partir du 1er siècle de notre ère grâce à ses riches terres agricoles, aux pluies de la mousson sur lesquelles on pouvait compter l'été et au contrôle du commerce régional. Ce réseau commercial comprenait des liens avec l'Égypte au nord et, à l'est, le long de la côte est-africaine et le sud de l'Arabie. Le blé, l'orge, le millet et le teff (une céréale à haut rendement) étaient cultivés avec succès dans la région dès le premier millénaire avant notre ère, tandis que l'élevage du bétail remonte au deuxième millénaire avant notre ère, une activité favorisée par la vaste savane du plateau éthiopien. Les chèvres et les moutons étaient également élevés et l'absence des maladies parasitaires tropicales qui frappaient d'autres régions de l'Afrique subsaharienne constituait un avantage supplémentaire pour tous. Les richesses acquises grâce au commerce et à la puissance militaire vinrent s'ajouter à cette base agricole prospère et c'est ainsi qu'à la fin du 1er siècle de notre ère, un roi unique remplaça une confédération de chefferies et forgea un royaume uni qui allait dominer les hauts plateaux éthiopiens pendant les six siècles suivants. Le royaume d'Aksoum, l'un des plus grands du monde à cette époque, était né.

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Map of Ancient & Medieval Sub-Saharan African States
Carte des états africains subsahariens en Antiquité et au Moyen-Âge
Mark Cartwright (CC BY-NC-SA)

Expansion

Le royaume d'Aksoum commença vraiment à prendre son essor vers 350 de notre ère. Aksoum avait déjà établi une certaine forme de domination sur le Yémen (alors appelé Himyar) dans le sud de l'Arabie ainsi que sur la Somalie au sud-est et plusieurs petites tribus au sud-ouest. Les tribus soumises, bien que laissées semi-autonomes, devaient payer un tribut, généralement sous la forme de centaines de têtes de bétail (comme l'indiquent les inscriptions aksoumites). Cela donna peut-être une légère justification aux dirigeants d'Aksoum qui se désignaient maintenant par le titre plutôt grandiose de Negusa Negast ou "roi des rois". Les détails sur le gouvernement d'Aksoum et sur la façon dont ce monarque absolu contrôla les tribus conquises au cours des siècles manquent, mais le titre de "roi des rois" suggère que les dirigeants conquis étaient autorisés à continuer à régner sur leurs propres peuples.

Au milieu du 4ème siècle de notre ère, la Nubie (anciennement connue sous le nom de royaume de Koush et située dans le Soudan moderne), avec sa capitale à Méroé, attaqua Aksoum par le nord (ou vice-versa), peut-être en raison d'un différend au sujet du contrôle du commerce de l'ivoire dans la région. Le roi d'Aksoum, Ezana (r. c. de 303 à 350), répondit avec une force importante, mettant à sac la ville de Méroé. La Nubie, autrefois puissante, déjà en grave déclin et affaiblie par la surpopulation, le surpâturage et la déforestation, fut facilement renversée et se divisa en trois États distincts: Faras, Dongola, et Soba. Cet effondrement laissa la voie libre à Aksoum pour dominer la région.

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LE FAIT QUE LE COMMERCE D'AksoUM ÉTAIT prospère EST ATTESTÉ PAR LA DÉCOUVERTE DE PIÈCES DE MONNAIE DU ROYAUME DANS DES ENDROITS AUSSI ÉLOIGNÉS QUE L'INDE ET LE SRI LANKA.

Une autre période de grande expansion d'Aksoum survint sous le règne de Kaleb dans le premier quart du 6ème siècle. Le royaume finit par occuper un territoire d'environ 300 kilomètres de long et 160 kilomètres de large; pas si grand que ça peut-être, mais son contrôle des marchandises commerciales était la clé de son succès, pas la géographie. Les dirigeants étaient également désireux de s'adonner à un peu d'impérialisme de l'autre côté de la mer Rouge, au Yémen, afin de contrôler complètement les nombreux navires de commerce qui empruntaient le détroit de Bab-el-Mandeb, l'une des voies maritimes les plus fréquentées du monde antique. Des raids avaient été menés au Yémen aux 3e et 4e siècles, mais c'est au 6e siècle que les ambitions d'Aksoum connurent une escalade majeure. Le roi du Yémen, Yūsuf Dhū Nuwas, persécutait les chrétiens depuis 523 de notre ère, et Kaleb, qui régnait alors sur un état chrétien, répondit en envoyant une force au Yémen vers 525. Cette invasion fut soutenue par l'Empire byzantin avec lequel Aksoum avait des liens diplomatiques établis de longue date (les spécialistes ne s'accordent pas sur le fait que ce soutien était purement diplomatique ou matériel). Victorieux, le roi d'Aksoum put laisser une importante garnison et installer un vice-roi qui gouverna la région jusqu'à l'arrivée des Sassanides en 570.

Aksoum, la capitale

La ville antique d'Aksoum est située à plus de 2 000 mètres d'altitude dans le nord des hauts plateaux éthiopiens (dans la province moderne du Tigré), près de la rivière Tekezé, un affluent du Nil. La ville, occupée à partir du 1er siècle de notre ère, était à la fois la capitale d'un empire commercial et un centre cérémoniel comprenant de nombreux monuments en pierre. Certains de ces monuments ressemblent beaucoup aux obélisques égyptiens, bien que curieusement, la pierre de granit soit parfois travaillée pour ressembler aux caractéristiques architecturales des bâtiments aksoumites en pierre sèche et en bois. La plupart de ces stèles mesurent environ 24 mètres de hauteur, bien qu'un exemple tombé et maintenant brisé mesure 33 mètres de longueur totale et pèse 520 tonnes, ce qui en fait le plus grand monolithe à avoir été transporté dans l'Antiquité. Les stèles ont probablement été transportées sur des rouleaux de bois depuis une carrière située à 4,8 km. Presque toutes étaient utilisées comme marqueurs de tombes et beaucoup ont un trône en pierre sculptée, souvent couvert d'inscriptions, à côté d'elles.

Royal Obelisk, Axum
Obélisque royal d'Aksoum
Pzbinden7 (CC BY-SA)

D'autres vestiges de structures en pierre comprennent trois bâtiments qui ressemblent à des palais et qui avaient autrefois des tours - chacun avec des sous-sols à piliers en pierre, des tombes royales avec des murs massifs créant des chambres séparées, des citernes d'eau, des canaux d'irrigation, et des bâtiments à deux ou trois étages utilisés comme résidences par l'élite d'Aksoum. La plupart des grandes structures furent construites sur une base de granit en gradins composée de blocs taillés, avec un accès fourni par des escaliers monumentaux généralement composés de sept marches. Des gargouilles en pierre à tête de lion assuraient souvent le drainage du toit.

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Les structures en pierre utilisaient de l'argile au lieu du mortier, avec un effet décoratif obtenu par l'alternance de blocs en saillie et en retrait. Le bois était utilisé entre les couches de pierre pour le support horizontal des murs, pour les portes, les cadres de fenêtres, les planchers, les toits, et dans les coins des plafonds pour donner un support structurel supplémentaire. La décoration de nombreux bâtiments d'Aksoum et les motifs utilisés dans l'art aksoumite en général, comme les symboles astraux du disque et du croissant, témoignent de l'influence des cultures arabes du sud de l'autre côté de la mer Rouge (bien que l'influence ait pu être inverse). La capitale disposait également de zones dédiées aux ateliers d'artisanat et, à partir de la fin du IVe siècle de notre ère, de nombreuses églises.

Commerce

L'or (acquis des territoires du sud sous le contrôle du royaume ou en tant que butin de guerre) et l'ivoire (de l'intérieur de l'Afrique) étaient les principales exportations d'Aksoum - les Byzantins, en particulier, ne pouvaient pas se passer de ces deux produits - mais d'autres marchandises comprenaient le sel, les esclaves, l'écaille de tortue, l'encens (encens et myrrhe), les cornes de rhinocéros, l'obsidienne et les émeraudes (de Nubie). Ces marchandises étaient acheminées vers le port maritime du royaume, Adulis (l'actuelle Zula, située à 4 km de la mer), par des caravanes de chameaux. Là, elles étaient échangées contre des marchandises apportées par les marchands arabes, telles que des textiles égyptiens et indiens, des épées et autres armes, du fer, des perles de verre, des lampes en bronze et de la verrerie. La présence d'amphores méditerranéennes sur les sites d'Aksoum indique que des marchandises telles que le vin et l'huile d'olive étaient également importées. Le commerce d'Aksoum était très prospère comme en témoigne la découverte de pièces de monnaie du royaume dans des endroits aussi éloignés que la Méditerranée orientale, l'Inde et le Sri Lanka.

Adoption du christianisme

Au milieu du IVe siècle de notre ère, le roi d'Aksoum, Ezana I, adopta officiellement le christianisme. Auparavant, les habitants d'Aksoum pratiquaient une religion polythéiste indigène répandue des deux côtés de la mer Rouge, avec quelques ajouts locaux tels que Mahram, dieu de la guerre, des bouleversements et de la monarchie, qui était le dieu aksoumite le plus important. Parmi les autres dieux notables, citons la divinité de la lune Awbas, Astar, la représentation de la planète Vénus, et les dieux chthoniens Beher et Meder. Ces dieux, ainsi que les ancêtres, faisaient l'objet de sacrifices en leur honneur, en particulier le bétail - soit des animaux vivants, soit des représentations votives de ceux-ci.

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Saint Frumentius
Saint Frumence d'Aksoum
Unknown Artist (Public Domain)

Les commerçants et les missionnaires égyptiens avaient introduit le christianisme dans la région au cours des premiers siècles du premier millénaire de notre ère, et l'acceptation officielle par Aksoum peut avoir eu lieu parce que le royaume avait d'importantes relations commerciales avec les provinces nord-africaines de l'Empire romain qui avait lui-même adopté le christianisme quelques décennies plus tôt. En effet, il existait de nombreuses connexions commerciales et diplomatiques directes entre Constantinople et Aksoum, et il est probable que ce va-et-vient d'individus ait également introduit le christianisme en Éthiopie. Il est important de noter, cependant, que les croyances religieuses indigènes plus anciennes perdurèrent probablement pendant un certain temps, comme l'indique la formulation prudente des inscriptions des souverains afin de ne pas aliéner la partie de la population qui n'acceptait pas le christianisme.

Selon les récits traditionnels, c'est Frumence, un voyageur naufragé de Tyr au IVe siècle de notre ère, qui introduisit le christianisme dans le royaume. Frumence fut engagé comme professeur des enfants royaux, puis il devint trésorier et conseiller du roi, probablement roi Ella Amida. Lorsqu'Ella Amida fut remplacé par son fils Ezana I, sur lequel Frumence avait une influence encore plus grande puisqu'il avait été son tuteur d'enfance, le roi fut persuadé d'adopter le christianisme. Frumence se rendit ensuite à Alexandrie pour y recevoir un titre officiel du patriarche afin de faciliter son travail missionnaire, puis il retourna à Aksoum et devint le premier évêque du royaume. Les dates exactes de ces événements varient énormément selon les sources anciennes et s'échelonnent entre 315 et 360 de notre ère, la dernière extrémité de cette fourchette étant la plus probable selon les spécialistes modernes. Frumence fut ensuite canonisé pour ses efforts de diffusion de l'Évangile en Afrique de l'Est.

La forme du christianisme à Aksoum était similaire à celle adoptée en Égypte copte. En effet, le patriarche d'Alexandrie resta une figure de proue de l'Église éthiopienne, même lorsque l'islam arriva dans la région à partir du 7e siècle. Des églises furent construites, des monastères fondés et des traductions de la Bible réalisées. L'église la plus importante était celle d'Aksoum, l’église Sainte-Marie-de-Sion, qui, selon des textes médiévaux éthiopiens ultérieurs, abritait l'Arche d'Alliance. L'Arche est censée s'y trouver encore, mais comme personne n'est jamais autorisé à la voir, la confirmation de son existence est difficile à obtenir. Le monastère le plus important du royaume d'Aksoum était celui de Debre Damo, fondé par l'ascète byzantin du Ve siècle, Saint Arègawi, l'un des célèbres neuf saints qui œuvrèrent à la propagation du christianisme dans la région en établissant des monastères. À partir du Ve siècle, la population rurale fut convertie, bien que, même dans les villes, certains temples dédiés aux anciens dieux païens soient restés ouverts jusqu'au VIe siècle. Le succès de ces efforts permit au christianisme de continuer à être pratiqué en Éthiopie jusqu'au 21e siècle.

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Un mélange culturel : écriture et monnaie

La région qu'Aksoum occuperait plus tard utilisait une écriture de type arabe du 5ème siècle av. J.-C. appelée sabéenne (une langue sémitique utilisée alors en Arabie du Sud). Le grec était également utilisé dans certaines inscriptions. Le royaume d'Aksoum possédait son propre système d'écriture, dont les plus anciens exemples se trouvent sur des plaques de roche schisteuse datant du 2ème siècle de notre ère. Cette écriture, appelée Ge'ez ou éthiopique, ressemble au sabéen mais a progressivement évolué vers une écriture bien distincte qui comprend des caractères pour les voyelles et les consonnes et qui se lit de gauche à droite. L'écriture Ge'ez est encore utilisée aujourd'hui dans l'Éthiopie moderne.

Coin of King Ezana I
Pièce du roi Ezana I
Classical Numismatic Group, Inc. (CC BY-SA)

Un autre exemple de la tendance d'Aksoum à profiter du mélange d'idées de différentes cultures peut être vu dans la frappe de monnaie du royaume, le premier royaume subsaharien à avoir sa propre monnaie. Les pièces d'or et d'argent d'Aksoum, qui apparurent à partir du 3ème siècle de notre ère, ont des inscriptions grecques, des symboles religieux sabéens, et elles furent frappées en respectant les poids standards romains. Le matériau le plus courant des milliers de pièces d'Aksoum découvertes est le bronze. Les pièces de monnaie et leurs légendes sont souvent notre seule information sur les différents rois d'Aksoum, 20 au total. Un portrait du roi est généralement accompagné de deux épis de maïs et, à partir du règne d'Ezana I, d'une croix chrétienne. Les légendes comprennent le nom du roi, son titre et une phrase exaltante, par exemple, "Paix au peuple" et "Santé et bonheur au peuple".

Art

Dans le domaine de l'art, les potiers d'Aksoum produisaient des objets simples en terre cuite rouge et noire, mais sans utiliser de tour. Les poteries sont généralement mates et certaines sont recouvertes d'un engobe rouge. Les formes sont de simples tasses, bols et cruches à bec. La décoration des motifs géométriques était réalisée à l'aide d'incisions, de peinture, de tampons et de pièces tridimensionnelles ajoutées. La croix chrétienne était de loin le motif décoratif le plus courant. Il semble qu'il n'y ait eu ni l'envie ni le savoir-faire pour produire les objets plus fins qu'Aksoum importait des cultures méditerranéennes.

Aucune statue de grande taille n'a été découverte dans le royaume, mais il existe des bases en pierre. Un exemple de base présente des indentations sculptées pour les pieds, chacune mesurant 90 cm (35 pouces), ce qui rendrait la statue trois fois plus grande que nature. Une inscription sur la base indique qu'il y avait autrefois une grande figure en métal, probablement une divinité. La même inscription mentionne d'autres statues en or et en bronze. Les trônes de pierre trouvés près des stèles peuvent également avoir été occupés par des statues de métal assises. Les figurines à petite échelle abondent et représentent des femmes nues et des animaux. Malheureusement, les impressionnantes tombes à chambre en pierre du royaume furent toutes pillées dans l'Antiquité et seuls des fragments brisés de matériaux précieux et des morceaux de coffres et de boîtes de rangement indiquent ce qui a été perdu pour la postérité.

Déclin et histoire ultérieure

Le royaume d'Aksoum connut un déclin à partir de la fin du VIe siècle, peut-être en raison de la surexploitation des terres agricoles ou de l'incursion des bergers Bedja de l'ouest qui, se constituant en petits royaumes, s'emparèrent de certaines parties du territoire d'Aksoum pour faire paître leur bétail et attaquèrent sans relâche les caravanes de chameaux d'Aksoum. En outre, la politique des rois d'Aksoum consistant à accorder une grande autonomie aux chefs de tribus conquises se retourna souvent contre eux et permit à certains de ces rois d'avoir les moyens de lancer des rébellions. En fin de compte, Aksoum paiera cher son manque d'un véritable appareil administratif étatique. Enfin, dès le début du 7e siècle, les réseaux commerciaux de la mer Rouge étaient soumis à la rude concurrence des musulmans arabes. Le cœur de l'État d'Aksoum se déplaça de 300 km (186 miles) vers le sud, vers les villes de Lalibela et Gondar. En conséquence de ce déclin, à la fin du 8e siècle, l'ancien empire d'Aksoum avait cessé d'exister.

La ville d'Aksoum résista mieux que son royaume éponyme et ne perdit jamais son importance religieuse. Le territoire du royaume d'Aksoum finit par devenir le royaume médiéval d'Abyssinie avec la fondation de la dynastie des Salomoniens vers 1270 dont les rois prétendaient descendre directement du roi biblique Salomon et de la reine de Saba (voir Descendance Salomonienne dans l'Histoire de l'Éthiopie).

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Mark Cartwright
Mark est un auteur, chercheur, historien et éditeur à plein temps. Il s'intéresse particulièrement à l'art, à l'architecture et à la découverte des idées que toutes les civilisations peuvent nous offrir. Il est titulaire d'un Master en Philosophie politique et est le Directeur de Publication de WHE.

Citer cette ressource

Style APA

Cartwright, M. (2019, mars 21). Royaume d'Aksoum [Kingdom of Axum]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-18015/royaume-daksoum/

Style Chicago

Cartwright, Mark. "Royaume d'Aksoum." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le mars 21, 2019. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-18015/royaume-daksoum/.

Style MLA

Cartwright, Mark. "Royaume d'Aksoum." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 21 mars 2019. Web. 20 nov. 2024.

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