Margery Kempe

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Définition

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 06 juin 2019
Disponible dans ces autres langues: anglais
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Page from The Book of Margery Kempe (by British Library, Public Domain)
Page tirée du livre de Margery Kempe
British Library (Public Domain)

Margery Kempe (c. 1373 - c. 1438) était une mystique médiévale et l'auteur de la première autobiographie en langue anglaise, The Book of Margery Kempe, qui relate son parcours spirituel d'épouse et de mère à Bishop's Lynn, en Angleterre, à visionnaire chrétienne chaste et oratrice publique populaire - bien que controversée. Analphabète, Margery Kempe dicta l'histoire de sa vie d'abord à son fils, puis à un prêtre, comme elle le raconte dans son livre, qui demeure une ressource importante sur la spiritualité et la vie chrétiennes au Moyen Âge.

La version finale du livre fut achevée en juillet 1436 et dut jouir d'une certaine popularité, car des extraits furent imprimés en 1501 par Wynkyn de Worde (+1534), qui travaillait en Angleterre avec l'imprimeur William Caxton (c. 1422 - c. 1491), éditeur des œuvres de Geoffrey Chaucer (c. 1343-1400) et de Sir Thomas Malory (c. 1415-1471). Le livre fut perdu pendant des siècles jusqu'à ce que le manuscrit ne soit retrouvé dans une armoire de la maison du lieutenant-colonel William Erdeswick Ignatius Butler-Bowden (1880-1956) de Southgate House, Chesterfield, Angleterre, et ne soit authentifié par l'érudite américaine Hope Emily Allen (1883-1960).

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Aujourd'hui, il est considéré comme un classique de la littérature médiévale, mais aussi comme un ouvrage important décrivant la vie d'une femme au Moyen Âge, le commerce lucratif des pèlerinages et des voyages, ainsi que le rôle important joué par la religion dans la vie des gens. Le livre est surtout mémorable pour l'honnêteté de la voix de l'auteur lorsqu'elle raconte sa relation avec Dieu et ses aventures au cours desquelles elle frôla la mort, parmi ceux qui professaient croire en ce même Dieu mais ne croyaient pas en elle.

Jeunesse et conversion

Presque tout ce que l'on sait de Margery Kempe provient de son livre. Les registres municipaux de Bishop's Lynn (aujourd'hui King's Lynn, Norfolk, Angleterre) indiquent que son père, John Brunham, fut maire de la ville à cinq reprises entre 1370 et 1391, membre du parlement, juge de paix et chambellan. Kempe fait référence à son père avec fierté, souvent aux dépens de son mari, John Kempe, qu'elle épousa à l'âge de 20 ans vers 1393.

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Comme elle le rapporte, elle était fière de sa famille de classe supérieure et aimait les beaux vêtements et la haute couture, et s'habillait pour impressionner ses voisins. Tout au long de son livre, Kempe se désigne à la troisième personne comme "la créature" ou "cette créature" pour souligner son humilité. Au chapitre deux, elle écrit:

Elle enviait énormément ses voisins s'ils étaient aussi bien habillés qu'elle. Tout son désir était d'être respectée par les gens. Elle ne tirait aucune leçon des punitions et ne se contentait pas des biens de ce monde que Dieu lui avait envoyés - contrairement à son mari - mais elle en voulait toujours plus.

Après la naissance de son premier enfant, plus tard en 1393, Kempe souffrit d'une crise psychologique qui, aujourd'hui, serait probablement reconnue comme une dépression post-partum. Elle eut des hallucinations et des visions de l'enfer, se mordit et se griffa jusqu'à ce que son mari et les serviteurs de la maison ne l'attachent à son lit.

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Ces visions la tourmentaient continuellement jusqu'au jour où elle se réveilla seule dans sa chambre et découvrit Jésus-Christ assis à côté d'elle. Il lui demanda: "Ma fille, pourquoi m'as-tu abandonné, alors que je ne t'ai jamais abandonnée ?", puis il monta lentement et disparut (chapitre 1). Instantanément, l'esprit de Kempe redevint clair, elle reprit ses esprits, demanda à être libérée et reprit sa vie d'avant.

N'ayant pas compris ce que Jésus entendait par "l'abandonner“, Kempe non seulement poursuivit son attachement aux plaisirs de ce monde, mais l'accrut en ouvrant une brasserie "par pure cupidité" (chapitre 1). L'entreprise échoua cependant, car Kempe n'avait aucune idée de la manière de gérer une brasserie et ses serviteurs, qui semblent avoir été de bons brasseurs, ne réussirent pas à faire fonctionner l'entreprise. Après l'échec de la brasserie, elle ouvrit un moulin, mais les chevaux ne voulaient pas travailler, et ce moulin fit également faillite. Ces échecs furent interprétés par ses voisins comme une punition de Dieu et personne ne voulait plus travailler pour elle. Ce n'est qu'à ce moment-là que Kempe comprit qu'elle devait changer et consacrer sa vie à quelque chose d'autre qu'elle-même et ses propres intérêts égoïstes.

Elle fit pénitence pour ses péchés, en assistant aux services religieux et en se confessant deux ou trois fois par jour. Elle raconte comment, une nuit, elle entendit une douce musique, plus belle que toutes celles qu'elle avait jamais entendues, et sut qu'elle venait du paradis. La mélodie était si belle qu'elle se mit à pleurer et, par la suite, lorsqu'elle entendait de la musique, ressentait de l'empathie pour les autres ou qu'elle était émue par sa dévotion à Dieu, elle tombait dans des crises de sanglots bruyants et incontrôlables.

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Les pleurs de Kempe finiraient par la définir et, avec sa piété retrouvée et sa tendance à parler à ses amis et voisins des joies du paradis et de l'amour de Dieu, agaceraient son entourage habitué à l'ancienne Margery Kempe, à sa vanité et à ses valeurs mondaines. Elle entra également en conflit avec son mari après lui avoir dit qu'elle ne voulait plus avoir de relations sexuelles avec lui car elle était désormais dévouée à Dieu. Elle comprenait cependant qu'il était de son devoir de femme de coucher avec lui, mais stipulait qu'il pouvait disposer de son corps, mais que son âme avait été donnée à Jésus.

Post-conversion et premiers voyages

À 40 ans, mariée depuis 20 ans et ayant donné 14 enfants à son mari, Kempe conclut un marché avec ce dernier pour qu'il lui permette de mener une vie chaste. Kempe accepta de rembourser les dettes de son mari, d'abandonner ses jeûnes du vendredi et de manger et boire avec lui comme elle en avait l'habitude. En retour, il accepta de renoncer à toute revendication sur son corps et de la laisser voyager là où Dieu la conduirait.

L'un des premiers endroits où elle se rendit, avec son mari, fut Canterbury, où elle faillit être brûlée sur le bûcher parce qu'elle était lollarde. Les Lollards étaient une secte pré-protestante, initiée et inspirée par l'érudit John Wycliffe (c. 1320-1384), qui prônait la réforme de l'Église - en particulier celle du clergé - et la traduction de la Bible en langue vernaculaire. À l'époque où Kempe arriva à Canterbury, le terme "lollard" était synonyme d'"hérétique". Kempe répondit à ses accusateurs en citant les Écritures, mais resta en danger jusqu'à ce qu'elle ne soit secourue par deux beaux hommes qu'elle prit pour des anges et qui la ramenèrent saine et sauve à son auberge (chapitre treize).

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Les visions de Kempe dépeignaient le Christ comme un mari, un amant, un ami proche et un confident, ainsi que comme un Seigneur et un Sauveur transcendant.

Bien qu'analphabète, elle avait une excellente mémoire et retenait tout ce qu'on lui enseignait. Au chapitre 14, elle raconte comment elle avait appris la Bible et d'autres ouvrages religieux en "conversant sur les écritures, qu'elle apprenait dans les sermons et en parlant avec les clercs". Elle connaissait la Bible ainsi que les œuvres des mystiques anglais Walter Hilton (c. 1340-1396) dont l'Échelle de Perfection était devenue une lecture presque obligatoire pour les ordres religieux (écrite spécialement pour les anachorètes) et Richard Rolle (c. 1300-1349) et son très influent Feu de l'Amour, un compte-rendu de ses expériences mystiques.

Sa plus grande influence, cependant, fut probablement le travail et l'exemple de la mystique Sainte Brigitte de Suède (1303-1373), dont Kempe s'était fait lire les Révélations, qu'elle avait ensuite intériorisées. Brigitte était à la fois mystique et prophète. Elle avait commencé à recevoir des visions de Dieu à l'âge de dix ans et, après son veuvage, consacra sa vie au service des autres, en particulier des mères célibataires et de leurs enfants. Elle encourageait une dévotion totale à Dieu et à l'Église en tant que réalité ultime et soutenait pleinement les enseignements de l'Église médiévale, même si ces mêmes enseignements interdisaient aux femmes de parler ou d'enseigner en présence d'hommes.

Les visions de Kempe sont similaires à celles de Brigitte dans leur représentation du Christ en tant qu'époux, amant, ami proche et confident, mais aussi en tant que Seigneur et Sauveur transcendant. Brigitte, veuve aristocratique disposant de vastes ressources, pouvait écrire et parler de ses visions sans être réprimandée par l'Église et faire ce qu'elle voulait sans être condamnée par les autres; Kempe n'était pas dans une telle position en tant qu'épouse d'un marchand aux moyens modestes. Lorsque Brigitte parlait, les gens écoutaient; lorsque Kempe parlait, les gens se moquaient.

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Les visions de Kempe se poursuivirent et le Christ lui ordonna de ne plus porter que du blanc en signe de pureté et de renaissance. Cependant, les vêtements blancs pour les femmes étaient réservés aux religieuses d'un ordre, et lorsqu'elle commença à porter du blanc par la suite, cela lui causa encore plus de problèmes. Elle en avait déjà plus qu'assez à cette époque, car de nombreuses personnes, en particulier des ecclésiastiques masculins, la réprimandaient, lui rappelant l'interdiction faite par saint Paul aux femmes de parler en public ou d'essayer d'enseigner aux hommes. Malgré cela, comme elle l'écrit, sa renommée se répandit et, sur le chemin de Canterbury à Londres, "beaucoup d'hommes dignes voulaient l'entendre converser, car sa conversation avait tant à voir avec l'amour de Dieu" et elle semble être devenue à cette époque une oratrice publique populaire (chapitre 16).

Statue of Julian of Norwich
Statue de Julienne de Norwich
Matt Brown (CC BY)

Cependant, elle commença à douter d'elle-même et de ses visions et alla rendre visite à l'anachorète mystique Julienne de Norwich (1342-1416). Julienne la réconforta et assura Kempe que ses visions et ses pleurs pour les péchés du monde venaient de Dieu, et non de son propre esprit ou du Diable, et qu'elle devait continuer comme elle l'avait fait jusqu'alors. Le spécialiste Barry Windeatt commente cette rencontre en particulier et ce qu'elle révèle de la mémoire de Kempe et de ses mémoires en général:

L'exactitude de la mémoire de Margery, lorsqu'elle peut être recoupée avec des événements enregistrés, est impressionnante, tandis que son souvenir de ce qui lui a été dit lors de leur rencontre par Dame Julienne de Norwich est également impressionnant, avec un autre type d'exactitude dans la mesure où ce que Margery rapporte des propos de Julienne correspond au contenu, et même au style, des propres écrits de Julienne. Comme il semble peu probable que Margery ait lu quoi que ce soit de l'œuvre écrite de Julienne, son souvenir de cette conversation est à la fois un témoignage précieux de l'intégralité de la vision, de la vie et du conseil de Dame Julienne, et un témoignage de la qualité du pouvoir de Margery de se souvenir de ce qui lui fut dit à cette occasion et, par voie de conséquence, à d'autres occasions. (26)

Après avoir reçu le soutien de Julienne, Kempe poursuivit sa route et, après avoir remboursé les dettes de son mari comme promis, elle partit en pèlerinage à Jérusalem en 1413, conformément à un ordre antérieur de Dieu.

Le pèlerinage et le livre

La description que fait Kempe de ses voyages est très éloignée de tous les récits de voyage que l'on peut reconnaître à n'importe quelle époque. Comme le note Windeatt, "Margery n'aurait probablement pas cru que l'expérience humaine valait la peine d'être consignée pour elle-même" (22). Bien qu'elle ait voyagé à Jérusalem, à Rome, à Assise, en Norvège, en Allemagne et qu'elle ait effectué un pèlerinage en Espagne jusqu'à Saint-Jacques-de-Compostelle, elle note peu de détails quotidiens et se concentre plutôt sur ses visions et sur la façon dont les autres la traitaient.

À Rome, par exemple, elle raconte qu'elle ne pouvait s'empêcher de pleurer la souffrance des autres et que Dieu lui envoyait des avertissements sur les tempêtes imminentes pour la protéger, mais dit peu de choses sur le lieu à proprement parler (chapitre 39). Lors d'un voyage ultérieur, elle commence à décrire une tempête en mer et le fait qu'elle n'avait pas d'argent, mais elle se concentre à nouveau sur le pouvoir de la prière et sur le fait que Dieu leur a rapidement envoyé du beau temps pour qu'ils atteignent leur destination et qu'il a pourvu à ses besoins financiers (chapitre 43). Lorsqu'un homme de Norwich consent à lui faire confectionner des vêtements blancs, elle commence à parler de son pèlerinage à Santiago en 1417, mais passe ensuite aux critiques et à la cruauté qu'elle a subies de la part des autres parce qu'elle portait du blanc, qu'elle pleurait et qu'elle parlait de Dieu (chapitre 44). Par ailleurs, Kempe fournit des détails sur le commerce des pèlerinages au Moyen-Âge et sur les diverses agences qui, dans les ports et le long des routes, en tiraient des fortunes considérables.

Tout au long de ses voyages, Kempe fut accusée à plusieurs reprises d'hérésie et, en 1417, elle fut arrêtée à Leicester à son retour d'Espagne et jugée. Elle fut à nouveau innocentée d'hérésie et, comme d'habitude, libérée avec un avertissement lui demandant de cesser de se comporter comme elle le faisait, avertissement qu'elle ignora systématiquement. Elle rentra chez elle pour s'occuper de son mari malade, qui mourut vers 1431. Il semble que ce soit à peu près à la même époque que son fils, également connu sous le nom de John Kempe, revint de l'Allemagne où il vivait et prit sous la dictée les récits de Kempe, créant ainsi la première ébauche de son livre.

John mourut également cette année là, et Kempe et sa belle-fille se rendirent en Norvège, puis en Allemagne. À son retour, vers 1436, Kempe trouva le travail effectué par son fils totalement incompréhensible et demanda à un prêtre, probablement son confesseur et confident de longue date, de le réviser et de l'enrichir. Le Livre de Margery Kempe, comme on l'appellerait plus tard, fut entièrement révisé en 1438, l'année même de la mort présumée de Kempe, car elle n'est plus mentionnée dans les registres de la ville après son admission à la Guilde de la Trinité en avril de la même année.

Découverte

Le manuscrit dut circuler pendant un certain temps et attirer l'attention de certains, car des extraits lui étant attribués furent choisis par Wynkyn de Worde pour être inclus dans un livre de dictons pieux en 1501. Ces extraits sont tout ce que l'on sait de Margery Kempe jusqu'en 1934, date à laquelle son manuscrit complet fut retrouvé dans un placard de la maison des Butler-Bowden. La famille jouait au ping-pong dans le salon en compagnie d'un ami en visite et l'un d'eux marcha sur la balle. Les balles et les raquettes supplémentaires étaient conservées dans une armoire du salon et le lieutenant-colonel Butler-Bowden alla en chercher une nouvelle, mais il eut du mal à la trouver à cause du désordre de vieux manuscrits qui s'y trouvaient également.

Leur invité, Charles Gibbs-Smith du Victoria and Albert Museum, vint à son aide et remarqua le manuscrit. Il demanda s'il pouvait le montrer à un collègue, M. Albert Van de Put, et Butler-Bowden accepta. Le manuscrit fut authentifié par l'experte indépendante Hope Emily Allen ("indépendante" dans le sens où elle n'est affiliée à aucune université ou institution) en 1934 et elle prépara la première version moderne publiée en 1940.

On ne sait pas comment le manuscrit était arrivé chez les Butler-Bowden, mais le lieutenant-colonel Butler-Bowden donna l'explication suivante:

Il faut se rappeler que nous sommes une famille catholique et je crois que, lorsque les monastères étaient détruits, les moines donnaient parfois des livres de valeur, des vêtements, etc. à ces familles dans l'espoir de les préserver. Bien que rien ne le prouve, cela aurait pu être le cas pour le manuscrit de Margery Kempe et les Chartreux de Mount Grace l'ont peut-être donné à l'un des membres de ma famille. (Kelliher, 260)

La référence à la destruction des monastères renvoie à la dissolution des monastères sous Henri VIII entre 1536 et 1541, pendant la Réforme protestante en Angleterre. L'allusion aux chartreux de Mount Grace renvoie à un prieuré du Yorkshire dont le nom était inscrit à l'intérieur de la couverture en cuir du manuscrit et dont l'un des moines, un certain John Awne (mort en 1472), est mentionné comme copiste. En 1472, le livre de Kempe était donc considéré comme digne d'être copié et conservé, et il y avait sans doute un certain nombre d'autres copies en circulation, ce qui l'aurait rendu digne de l'attention de Wynkyn de Word.

Conclusion

L'œuvre de Margery Kempe continue d'intriguer et de fasciner les lecteurs d'aujourd'hui, tout comme elle devait le faire peu de temps après sa mort. Les érudits ont débattu de la question de savoir si le livre pouvait à juste titre être qualifié d'autobiographie alors qu'il avait été écrit par quelqu'un d'autre, s'il devait plutôt être qualifié d'hagiographie (vie d'un saint), et d'autres détails de l'œuvre, mais personne n'a jamais remis en question l'authenticité et la sincérité de la voix de la narratrice.

The Book of Margery Kempe jouit toujours d'une réelle popularité en raison de l'honnêteté de la narration. Kempe n'essaie jamais de se présenter autrement qu'elle n'est et, comme le note Windeatt plus haut, sa mémoire des événements réels - pour la plupart - est tellement conforme aux faits connus qu'il semble peu probable qu'elle en modifie d'autres pour son propre bénéfice. Ses visions de l'amour total de Dieu font écho à celles d'autres femmes mystiques du Moyen Âge telles que Sainte Catherine de Sienne (1347-1380) et Julienne de Norwich, et ses pleurs constants et ses sanglots incontrôlables sont rapportés par d'autres femmes telles qu'Angèle de Foligno (c. 1249-1309) et Dorothée de Montau (1347-1394), comme l'a noté Windeatt (20-21).

En fait, si l'on considère la popularité du culte de sainte Brigitte en Angleterre à l'époque de Kempe, la notoriété et la lecture des œuvres de sainte Catherine par le clergé anglais, et le fait qu'il est bien établi que ces deux femmes ont écrit sur le Christ comme leur époux - tout comme Kempe le prétendait pour elle-même - on ne peut s'empêcher de se demander pourquoi elle a été si constamment mise en doute, ridiculisée et forcée de se défendre contre l'hérésie. La réponse la plus probable est que peu de personnes qui professent une croyance souhaitent réellement rencontrer l'objet de leur foi, car cela les obligerait probablement à changer radicalement leur mode de vie, comme ce fut le cas pour Margery Kempe.

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Bibliographie

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Joshua J. Mark est cofondateur et Directeur de Contenu de la World History Encyclopedia. Il était auparavant professeur au Marist College (NY) où il a enseigné l'histoire, la philosophie, la littérature et l'écriture. Il a beaucoup voyagé et a vécu en Grèce et en Allemagne.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2019, juin 06). Margery Kempe [Margery Kempe]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-18154/margery-kempe/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Margery Kempe." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le juin 06, 2019. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-18154/margery-kempe/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Margery Kempe." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 06 juin 2019. Web. 21 déc. 2024.

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