Dynastie Omeyyade

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Définition

Syed Muhammad Khan
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 28 janvier 2020
Disponible dans ces autres langues: anglais, italien, Turc
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Silver Coin of Umar II (by Classical Numismatics Group, GNU FDL)
Pièce en argent d'Omar II
Classical Numismatics Group (GNU FDL)

La dynastie omeyyade (661-750), la première dynastie à prendre le titre de califat, fut établie en 661 par Muʿāwiyah (c. 602-680), qui avait été gouverneur de Syrie sous le califat Rashidun, après la mort du quatrième calife, Ali, en 661. Les Omeyyades gouvernèrent de manière efficace et établirent fermement l'autorité politique du califat. Les rébellions étaient écrasées par la force brutale et aucune pitié n'était accordée à ceux qui provoquaient des soulèvements.

Ils régnaient sur un vaste empire, auquel ils ajoutèrent de vastes régions nouvellement conquises, comme l'Afrique du Nord (au-delà de l'Égypte), l'Espagne, la Transoxiane, certaines parties du sous-continent indien et de nombreuses îles de la Méditerranée (mais la plupart d'entre elles furent perdues). Bien que l'empire n'ait jamais été aussi grand que sous leur règne, les divisions internes et les guerres civiles affaiblirent leur emprise et, en 750, ils furent renversés par les Abbassides (r. 750-1258, une faction arabe rivale qui prétendait descendre de l'oncle du Prophète, Abbas).

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Prélude

Muʿāwiyah ÉTAIT UN COUSIN D'oTHMAN; IL refusa de se contenter de rien de moins que L'EXÉCUTION DES ASSAILLANTS DE SON PARENT.

Après la mort du prophète Mahomet (570-632), Abou Bakr (r. 632-634, compagnon principal du prophète) prit le titre de calife, formant ainsi la base des califats islamiques (par intermittence: 632-1924). Abou Bakr fut le premier des quatre califes initiaux désignés collectivement par les principaux musulmans sunnites sous le nom de Califes Rashidun, tandis que les musulmans chiites ne considèrent que le quatrième d'entre eux, Ali (compagnon intime et gendre du Prophète), comme le seul candidat légitime au califat.

Au cours de la période Rashidun, les armées de l'Islam lancèrent des invasions à grande échelle en Syrie, au Levant, en Égypte, dans certaines régions d'Afrique du Nord, dans les îles de l'archipel grec et dans l'ensemble de l'Empire sassanide. Ces conquêtes furent initiées par Abou Bakr et poursuivies avec succès par ses successeurs Omar (r. 634-644) et Othman (r. 644-656). Othman, cependant, n'était pas un dirigeant fort et fut assassiné dans sa propre maison par des rebelles en 656. Sa mort marqua le point de rupture dans l'histoire de l'empire islamique: son successeur Ali (r. 656-661) était coincé entre la gestion d'un royaume en désintégration et le peuple qui insistait pour que justice soit rendue à son prédécesseur décédé.

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Calligraphic Names of Rashidun Caliphs in Hagia Sophia
Calligraphie des noms des califes Rashidun dans Sainte Sophie, Istanbul
Belt93 (CC BY-NC-SA)

Ali dut faire face à une opposition, notamment de la part du gouverneur de Syrie, Muʿāwiyah (l. c. 602-680). Muʿāwiyah était un cousin d'Othman; il refusa de se contenter de rien de moins que l'exécution des assaillants de son parent. Une guerre civile éclata, la première Fitna (656-661), qui se termina par le meurtre d'Ali aux mains d'un groupe extrémiste appelé les Kharjites. Ces fanatiques avaient également attenté à la vie de Muʿāwiyah, mais ce dernier ne fut que légérement bléssé et survécut à cette attaque.

Muʿāwiyah Ier

La lignée de Muʿāwiyah (r. 661-680) est appelée les Sofyanides (du nom de son père Abu Sufyan). Il était un politicien avisé et un diplomate puissant qui préférait la corruption à la guerre. Il convainquit Hassan (l. 624-670), le fils d'Ali, qui lui avait succédé à Koufa, d'abdiquer en sa faveur en échange d'une pension élevée. Toutefois, lorsqu'il estimait que quelqu'un représentait une menace pour son règne, il ne prenait aucun risque et le faisait tuer. La mort de Hassan en 670, qui aurait soi-disant été empoisonné par sa femme, est souvent liée à lui par les historiens musulmans, ainsi que celle de nombreux autres partisans d'Ali.

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Map of the First Fitna
Carte de la Première Fitna
Al Ameer son (CC BY-SA)

Son règne de 20 ans, depuis sa capitale à Damas, fut en effet le plus stable que les Arabes aient connu depuis la mort d'Omar, et ses réformes administratives furent tout aussi excellentes, comme l'utilisation d'un réseau de police (Shurta), de gardes du corps personnels pour sa sécurité, de diwans (pour l'administration locale, tout comme Omar l'avait établi) entre autres. Il lança des campagnes dans certaines parties du Pakistan et de l'Afghanistan actuels et, à l'ouest, jusqu'à la côte atlantique du Maroc. Il parvint à reconquérir les territoires perdus au profit des Byzantins, mais la plupart de ses gains furent annulés après sa mort, en raison de troubles internes.

Yazīd Ier et la deuxième Fitna

Les problèmes commencèrent lorsque Muʿāwiyah désigna son fils Yazīd (r. 680-683) comme son successeur. Les Arabes n'étant pas habitués à un régime dynastique, l'accession de Yazīd fut accueillie avec beaucoup de ressentiment, notamment par Hussein ibn Ali (l. 626-680), le frère cadet de Hassan, et Abd Allah ibn az-Zubayr (624-692), qui était le fils d'un proche compagnon du prophète Mahomet.

AUJOURD'HUI, nombreux SE SOUVIENnenT DE YAZīD COMME LA FIGURE LA PLUS NÉGATIVE DE L'HISTOIRE DE L'ISLAM.

En 680, Hussein, convaincu par le peuple de Koufa, marcha vers l'Iraq, dans l'intention de rassembler ses forces et d'attaquer ensuite Damas. Yazīd, cependant, bloqua l'accès à Koufa et envoya son armée, sous le commandement de son cousin : ibn Ziyad (m. 686) pour intercepter la force de Hussein. Les deux parties se rencontrèrent à Kerbala, près de l'Euphrate, où l'armée de Hussein - quelque 70 combattants (pour la plupart des membres de la famille et des proches associés) - fit une résistance héroïque et fut brutalement massacrée et Hussein décapité. Cela déclencha la deuxième guerre civile de l'histoire de l'Islam - la deuxième Fitna (680-692).

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Yazīd ordonna ensuite à une autre armée d'attaquer les Médinois, qui s'étaient rebellés en raison de leur dégoût pour le caractère et les actions de Yazīd; cette action aboutit à la bataille d'al-Harra (683), où l'opposition fut écrasée. Au lendemain de la bataille, selon certaines sources, Médine fut victime de pillages, de viols et de meurtres. L'armée syrienne se rendit ensuite à La Mecque, où Abd Allah ibn az-Zubayr avait établi son propre royaume. La ville fut assiégée pendant plusieurs semaines, au cours desquelles la couverture de la Ka'aba (lieu saint de l'Islam) prit feu. Bien que l'armée de Yazīd se soit repliée en Syrie après la mort soudaine de son chef (683), les dégâts causés par l'armée de Yazīd laissèrent une marque indélébile dans le cœur des musulmans. Allah ibn az-Zubayr poursuivit sa révolte pendant une autre décennie, revendiquant pour lui-même le titre de calife (r. 683-692); il s'attira la fidélité du Hedjaz, de l'Égypte et de l'Iraq - tandis que ses adversaires contrôlaient à peine Damas après la mort de leur souverain.

Battle of Karbala
Bataille de Kerbala
Andreas Praefcke (Public Domain)

Nombreux se souviennent aujourd'hui de Yazīd comme de la figure la plus négative de l'histoire de l'Islam. Son fils Muʿāwiyah II (r. 683-684 de l'ère chrétienne) fut proclamé calife après sa mort, mais le jeune homme malade ne voulait pas prendre part aux mauvaises actions de son père. Il mourut quelques mois plus tard, en 684, mettant fin à la domination des Sofyanides. À l'exception de Damas, l'ensemble du royaume omeyyade fut plongé dans le chaos.

Les Marwanides

Marwān ibn Al-Ḥakam (r. 684-685), membre supérieur du clan omeyyade et cousin de Muʿāwiyah, prit le pouvoir en promettant que le trône reviendrait à Khālid (fils cadet de Yazīd) à sa mort. Il n'avait cependant aucunementl'intention de tenir cette promesse; l'empire était désormais aux mains des Marwanides (maison de Marwān). Marwān reconquit l'Égypte - qui s'était révoltée et avait rejoint la faction Zubayride. Mais il ne put contenir la révolte d'Abd Allah ibn az-Zubayr, car il mourut neuf mois seulement après avoir pris ses fonctions (685). Cette tâche incomba désormais à son brillant fils, Abd al-Malik (r. 685-705).

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En 685, Al Mukhtar (l. c. 622-687), déclencha une révolte à Koufa et s'allia à Abd Allah ibn az-Zubayr contre les Omeyyades. Al Mukhtar traqua systématiquement tous ceux qui étaient impliqués dans le meurtre de Hussein. Une armée envoyée par Abd al-Malik et commandée par ibn Ziyad (le général de Kerbala) fut écrasée par les forces combinées des Koufans et des Zubayrides; le général vaincu fut passé au fil de l'épée.

Map of the Middle East during the Second Fitna (c. 686 CE)
Carte du Moyen-Orient pendant la deuxième Fitna (c.686)
Al Ameer son (CC BY-NC-SA)

Il déclara alors son désir d'établir un califat alide, en utilisant l'un des fils d'Ali (mais pas de Fatima), Muhammad ibn al-Hanafiyyah (l. 637-700). Cela le conduisit à se séparer d'Abd Allah ibn az-Zubayr qui avait revendiqué le califat pour lui-même depuis La Mecque. Abd al-Malik attendit alors que ses rivaux s'affaiblissent mutuellement. En 687, Al Mukhtar fut tué par les forces de Zubayr lors du siège de Koufa. Bien qu'Al Mukhtar soit mort sur le coup, sa révolte conduisit finalement ìà l'évolution du chiisme, qui passa d'un groupe politique à une secte religieuse.

La menace à Koufa étant neutralisée, Abd al-Malik porta son attention sur La Mecque: il envoya son général le plus loyal et le plus impitoyable, le gouverneur de l'Irak rebelle, Al Hajjaj ibn Yusuf (l. 661-714), pour soumettre son rival. Bien que Zubayr n'ait eu aucune chance contre la puissante armée de Hajjaj, il refusa de se rendre et mourut l'épée à la main en 692; la guerre était terminée.

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Coins of Abd al-Malik
Monnaies d'Abd al-Malik
American Numismatic Society (Public Domain)

Bien qu'il n'ait pas échappé aux critiques concernant les actes cruels de Hajjaj, Abd al-Malik est crédité d'avoir apporté la stabilité et la centralisation à l'empire. Il arabisa notamment l'ensemble de sa domination, ce qui contribua à la propagation de l'Islam; il établit également des pièces de monnaie officielles pour son empire.

La construction du Dôme du Rocher à Jérusalem eut lieu sous son règne (691-692); on peut penser que c'était pour équilibrer sa position face à Zubayr, qui contrôlait alors la Ka'aba. C'est également sous son règne que toute l'Afrique du Nord, y compris Tunis, fut définitivement conquise (en 693). Les Berbères locaux, qui acceptèrent l'Islam, deviendront essentiels pour le porter jusqu'en Espagne pendant le règne de son fils.

Dome of the Rock
Dôme du Rocher
idobi (CC BY-SA)

Al Walid et la conquête de l'Espagne

Après la mort d'Abd al-Malik, son fils Al Walid Ier (r. 705-715) assuma la charge et repoussa encore plus loin les frontières de son empire. Hajjaj continua d'étendre son influence sur son souverain; deux de ses protégés - Muhammad ben Al-Qasim (l. c. 695-715) et Qutayba ben Muslim (l. c. 669-715) réussirent respectivement à soumettre des parties du Pakistan et de la Transoxiane actuels.

La conquête musulmane de l'Espagne commença en 711, lorsqu'un Berbère nommé Tariq ibn Ziyad débarqua dans la péninsule ibérique sur un mont qui porte aujourd'hui son nom: Gibral-Tar (montagne de Tariq). Il vainquit une armée numériquement supérieure dirigée par le roi gothique Rodéric (r. 710-712) à la bataille du Guadalete (711), après quoi il n'avait plus qu'à s'emparer du pays.

Islamic Conquests in the 7th-9th Centuries
Conquêtes Islamiques aux 7ème-9ème Siècles
Simeon Netchev (CC BY-NC-ND)

Moussa Ibn Noçaïr (l. 640-716), gouverneur de l'Ifriqiya (Afrique du Nord au-delà de l'Égypte), renforça les effectifs de Tariq et le duo conquit la majeure partie d'Al Andalus (l'Espagne en arabe - le pays des Vandales) en 714. Moussa était sur le point d'envahir l'Europe par les Pyrénées, mais à ce moment fatidique, pour des raisons que les historiens n'ont pas élucidées, le calife leur ordonna à tous deux de retourner à Damas.

L'expansion stoppée

Walid avait essayé de désigner son propre fils comme son successeur, à la place de son frère Sulaymān, qui était son successeur selon le pacte fait avec leur père; naturellement, Sulaymān refusa de renoncer à sa revendication. Walid mourut avant d'avoir pu forcer son frère à se soumettre, et Sulaymān (r. 715-717) prit le pouvoir; son bref règne fut un échec cuisant. Sulaymān n'avait que du mépris pour le défunt Hajjaj et libéra de nombreuses personnes qui avaient été retenues captives dans les prisons de Hajjaj.

Cependant, les subordonnés du gouverneur défunt subirent toute la colère du nouveau calife; Sulaymān fit tuer de nombreux généraux intrépides et gouverneurs talentueux de l'empire, car la plupart d'entre eux avaient été triés sur le volet par son prédécesseur. Sulaymān tourna ensuite son attention vers Constantinople et envoya une force massive pour conquérir la capitale byzantine en 717. Cette entreprise fut une défaite coûteuse et humiliante, les dommages furent permanents et irréversibles, stoppant l'expansion, de plus, ce fut le premier revers majeur contre les Byzantins. A l'approche de sa mort, Sulaymān réalisa que ses propres fils étaient trop jeunes pour lui succéder, il nomma son pieux cousin Abou Hafs Omar ibn Abd al-Aziz (Omar II).

Umayyad Siege of Constantinople 717 CE
Siège omeyyade de Constantinople en l'an 717
Constantine Manasses (Public Domain)

Omar II (r. 717-720) ne réussit à régner que trois ans car il fut empoisonné par sa propre famille en raison de sa position inébranlable sur la justice et les principes islamiques. Cette qualité, complétée par nombre de ses actions admirables telles que l'arrêt de la malédiction publique d'Ali, la facilitation de la conversion et l'arrêt des attaques contre les empires voisins pacifiques, lui valut une grande renommée posthume et il fut souvent surnommé le cinquième calife Rashidun.

Il mit fin à toutes les expéditions militaires, sachant que l'état interne de l'empire devait être amélioré avant toute autre chose. Il avait également entamé des négociations avec les musulmans non arabes (Mawali - en arabe), qui s'étaient opposés au pouvoir des Omeyyades et leur en voulaient (puisqu'ils avaient été violemment réprimés). Si on lui avait laissé suffisamment de temps, il y aurait eu de bonnes chances qu'il réussisse, et les Abbassides n'auraient peut-être jamais obtenu un soutien suffisant de la part des Mawalis et des musulmans chiites (des provinces orientales) contre les Omeyyades.

Le successeur d'Omar II, Yazīd II (r. 720-724), un autre fils d'Abd al-Malik, ne se révéla pas être meilleur souverain que le premier à porter ce nom. Alors qu'il était occupé à caresser ses concubines préférées dans son harem, ses gouverneurs inefficaces perdirent tout contrôle de l'empire. Heureusement pour les Omeyyades, il mourut quatre ans seulement après avoir pris le pouvoir.

Le rétablissement de l'ordre

Le frère et successeur de Yazīd, Hishām (r. 724-743), avait hérité d'un empire déchiré par les guerres civiles et il allait utiliser toute son énergie et ses ressources pour sortir le royaume de ce tumulte. Dirigeant fort et inflexible, Hishām rétablit de nombreuses réformes qui avaient été introduites par Omar II mais abandonnées par Yazīd II.

Certaines de ses expéditions militaires furent couronnées de succès, d'autres moins: une révolte hindoue au Sind (province de l'actuel Pakistan) fut écrasée, mais une révolte berbère éclata dans l'ouest de l'Afrique du Nord (actuel Maroc) en 739. Les Berbères avaient été incités par les enseignements fanatiques des fanatiques kharijites (une secte radicale et rebelle de l'islam) et causèrent beaucoup de dégâts, notamment la mort de la plupart des élites arabes de l'Ifriqiya lors de la bataille des Nobles (vers 740) près de Tanger. Les tentatives d'écraser la rébellion n'ont permirent même pas d'atteindre l'objectif, mais les Berbères désunis se désintégrèrent rapidement (743) après avoir échoué à prendre le noyau de l'Ifriqiya, la capitale de Kairouan, mais le Maroc était perdu pour les Omeyyades.

Coin of Hisham ibn Abd al-Malik
Monnaie d'Hisham ibn Abd al-Malik
sailko (GNU FDL)

Al Andalus avait également sombré dans l'anarchie, mais Hishām y fut vainqueur. Sous la direction d'un général compétent du nom d'Abd al-Rahman al-Ghafiqi, l'ordre fut rétabli dans la province, mais la poursuite de l'expansion en Europe fut freinée par la défaite à la bataille de Poitiers (732) contre les Francs de Charles Martel (r. 718-741).

La troisième Fitna

Après la mort d'Hishām en 743, l'empire plongea dans une guerre civile. Al-Walīd II, un fils de Yazīd II, régna de 743 à 744 avant d'être renversé et tué par Yazīd III (m. 744), un fils de Walīd I. Cela déclencha la troisième Fitna (743-747), la troisième guerre civile de l'histoire de l'Islam, car de nombreuses tribus commencèrent à se révolter contre l'ordre établi au milieu du chaos. Yazīd III mourut six mois plus tard et son frère Ibrahim lui succèda. Il ne parvint à régner que deux mois avant d'être renversé par le vieux Marwān II (r. 744-750), petit-fils de Marwān Ier.

LE RÈGNE DES OMEYYADES PRit FIN AVEC LA MORT DE MARWāN, MAIS ABD AL-RAHMAN maintint L'EMPRISE DE SA FAMILLE SUR L'ESPAGNE.

Marwān II était un commandant militaire puissant mais manquait de compétences diplomatiques. Il écrasa les soulèvements par la force brute et mit fin à la troisième Fitna en 747. Cependant, les Abbassides (une faction arabe qui prétendait être les descendants de l'oncle du Prophète: Abbas), avait gagné le soutien du peuple du Khorassan (en Iran). Son empire n'était pas en état de faire face à un soulèvement de grande ampleur; son armée était épuisée après des années de guerre, l'économie défaillante ne lui permettait pas de recruter davantage de troupes, et les gouverneurs inefficaces ne réalisèrent la gravité de la menace abbasside que lorsqu'il fut tout simplement trop tard.

À la fin de l'année 749, la plupart des États de l'Est avaient arboré les étendards noirs des Abbassides et les tribus rancunières qu'il avait subjuguées par la force s'alliaient également à eux. Il affronta le gros de l'armée abbasside près de la rivière Zab (750), où son armée fut mise en déroute et où il fut contraint de fuir. Il s'enfuit en Égypte, dans l'intention de rassembler ses forces dans les provinces occidentales, mais les Abbassides le rattrapèrent et le tuèrent. Le règne des Omeyyades était terminé et le premier souverain abbasside, As-Saffah (r. 750-754), fut déclaré nouveau calife à Koufa.

La fin des Omeyyades

Les Abbassides n'eurent aucune pitié pour les Omeyyades; tous les membres masculins furent tués, les quelques survivants se retirèrent dans leurs cachettes. Les tombes des Omeyyades à Damas furent creusées et leurs restes déchiquetés et brûlés - à l'exception d'Omar II, dont la tombe fut épargnée en raison de sa réputation. Puis les Abbassides invitèrent tous les membres survivants à dîner sous prétexte de réconciliation mais, alors qu'ils étaient à table, au signal du nouveau calife, des assassins entrèrent dans la pièce et les matraquèrent à mort. Abdérame Ier, petit-fils de l'habile Hishām, survécut à l'horrible destin de ses proches, il réussit à échapper aux Abbassides et fit un voyage périlleux à travers l'empire pour atterrir en Al Andalus, où il forma l'émirat de Cordoue en 756, qui rivaliserait avec le royaume abbasside en élégance et en grandeur.

Statue of Abd al-Rahman I
Statue d' ̒Abd al-Rahmān Ier
NoelWalley (CC BY-SA)

Conclusion

Les Omeyyades furent la première dynastie à instituer le califat, le transformant en un titre héréditaire. Ils furent chargés d'apporter la centralisation et la stabilité au royaume, et poursuivirent également l'expansion militaire rapide de l'empire. Cependant, les Omeyyades eurent également leur part de méfaits et de défauts qui leur coûtèrent leur réputation. Yazīd Ier commit des crimes horribles contre la maison d'Ali et les habitants de Médine et de la Mecque - à ce jour, il reste pour beaucoup la personne la plus détestée de l'histoire de l'Islam. Cette haine est particulièrement prononcée chez les musulmans chiites en raison du massacre de Hussein et de ses forces à Karbala en 680 (cet événement est commémoré chaque année lors de l'Achoura par les chiites).

Les actions de Yazīd furent étendues à l'ensemble de la dynastie, et comme la plupart des califes omeyyades étaient plus ou moins laïques et menaient des vies luxueuses (à l'exception de quelques-uns comme Omar II et Hishām), ils furent considérés comme impies par les musulmans pieux de leur époque. Les historiens contemporains ont tendance à les glorifier tandis que de nombreux historiens musulmans (mais pas tous) ont tendance à les diaboliser. Malgré leurs nombreux défauts, les Omeyyades furent des souverains efficaces et apportèrent des contributions notables non seulement à l'empire, mais - peut-être involontairement, avec l'arabisation de l'empire - à l'islam lui-même.

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Bibliographie

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Syed Muhammad Khan
Muhammad est biologiste, passionné d'Histoire et écrivain indépendant. Il contribue activement à l'Encyclopédie depuis 2019.

Citer cette ressource

Style APA

Khan, S. M. (2020, janvier 28). Dynastie Omeyyade [Umayyad Dynasty]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-18630/dynastie-omeyyade/

Style Chicago

Khan, Syed Muhammad. "Dynastie Omeyyade." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le janvier 28, 2020. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-18630/dynastie-omeyyade/.

Style MLA

Khan, Syed Muhammad. "Dynastie Omeyyade." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 28 janv. 2020. Web. 21 déc. 2024.

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