Walter Raleigh

Définition

Mark Cartwright
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 22 juin 2020
Disponible dans ces autres langues: anglais, espagnol
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Sir Walter Raleigh by Segar (by William Segar, Public Domain)
Sir Walter Raleigh par Segar
William Segar (Public Domain)

Walter Raleigh (c. 1552-1618) était un courtisan, un soldat, un navigateur, un explorateur et un historien anglais. Ancien favori de sa reine, Élisabeth Ire d'Angleterre (r. de 1558 à 1603), Raleigh organisa trois expéditions pour former une colonie sur la côte de l'Amérique du Nord dans les années 1580. La colonie fut abandonnée, mais les expéditions se distinguèrent par l'introduction du tabac et de la pomme de terre en Angleterre. N'ayant pas réussi à coloniser et s'étant brouillé avec sa reine lorsqu'il épousa l'une de ses dames d'honneur, Raleigh se tourna vers la recherche de l'El Dorado, la légendaire cité d'or de l'Amérique du Sud. Une fois de plus, le succès ne fut pas au rendez-vous. De retour en Angleterre, l'aventurier fut accusé de trahison par le roi Jacques Ier d'Angleterre (r. de 1603 à 1625) et fut emprisonné à la Tour de Londres pendant 13 ans. Auteur de poèmes et d'un important ouvrage historique, le marin qui avait échoué en cellule fut libéré de façon improbable en 1616 afin de partir une dernière fois à la découverte de l'Amérique du Sud. Cette dernière expédition fut un nouvel échec et le conduisit une fois de plus à l'emprisonnement. Raleigh fut exécuté à la Tour de Londres en 1618.

Jeunesse

Walter Raleigh (ou Ralegh, qu'il préférait ) vit le jour vers 1552 dans le Devon, fils d'un membre de la noblesse locale. Éduqué à l'université d'Oxford, Walter se porta volontaire pour servir en France afin d'aider les huguenots à lutter contre l'oppression catholique. Installé sur une plantation en Irlande au milieu des années 1570, Walter était un jeune capitaine qui participa à la répression des rébellions irlandaises contre le colonialisme anglais. Raleigh ne se couvrit toutefois guère de gloire lorsqu'il participa au massacre de 600 soldats papaux qui s'étaient rendus à Smerwick en 1580.

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Au début de sa carrière coloniale, Raleigh était plutôt un voyageur de salon, puisqu'il dirigea trois expéditions vers le Nouveau Monde sans jamais s'y rendre en personne.

À partir de 1581, Raleigh arriva à la cour et ses liens familiaux avec la nourrice d'Élisabeth Ire lui permirent de se présenter à la reine. Il fit bonne impression par sa taille, son allure et sa vivacité d'esprit. Bien que de 20 ans son cadet, le charme et la poésie de Raleigh lui valurent rapidement les bonnes grâces de la reine. Poli et chevaleresque - du moins en apparence - l'excentricité de Raleigh est illustrée par l'histoire vraisemblablement fictive selon laquelle il aurait un jour déposé son manteau sur une flaque d'eau pour que la reine n'ait pas à se mouiller les pieds. Les bonnes relations qu'entretenait Raleigh avec Élisabeth Ire étaient favorisées par son poste de capitaine de la Yeoman Guard, qui lui permettait d'avoir plus facilement accès à la reine que la plupart des gens. Cette relation eut donc des conséquences pratiques et souvent lucratives. Au fil du temps, Raleigh accumula de vastes domaines dans le sud-ouest, dans les Midlands et en Irlande, ce qui lui permit d'exercer une influence politique en tant que membre du Parlement pour le Devon et la Cornouailles. Il obtint des monopoles royaux pour l'étain et les cartes à jouer, ainsi que des licences pour les tavernes pendant 30 ans. Riche et fier de l'être, les critiques dirent un jour que les chaussures ornées de bijoux de Raleigh avaient coûté à elles seules la somme ridicule de 6 000 livres sterling. Le summum fut atteint lorsqu'il fut fait chevalier en 1585. Tous ces progrès sociaux eurent lieu malgré la rumeur selon laquelle Raleigh aurait nié l'immortalité de l'âme et remis en question la politique étrangère d'Élisabeth Ire, jugée trop peu agressive; Raleigh plaisanta un jour en disant que "Sa Majesté faisait tout à moitié" (Guy, 289). C'est peut-être pour cette raison que Raleigh ne fut jamais admis au Conseil privé, le siège exécutif du gouvernement anglais.

Map of Virginia by John White
Carte de la Virginie par John White
John White (CC BY-NC-SA)

La Virginie et la colonie de Roanoke

Au début de sa carrière coloniale, Raleigh était plutôt un voyageur de salon, puisqu'il organisa trois expéditions vers le Nouveau Monde sans jamais s'y rendre en personne. Tout d'abord, Raleigh obtint de sa reine une licence de six ans pour créer une colonie en Amérique du Nord. L'expédition Amadas-Barlowe de 1584 fut formée pour étudier ce qui est aujourd'hui la Caroline du Nord, aux États-Unis, afin de déterminer si ce territoire convenait à la première colonie d'Angleterre. Des contacts amicaux avec les Autochtones furent établis sur l'île de Roanoke, qui semblait être une terre fertile avec des produits de base disponibles par le biais du commerce, tels que les peaux et les perles.

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Des nouveautés telles que le tabac et les pommes de terre convainquirent les investisseurs de soutenir les plans de Raleigh pour une troisième expédition en "Virginie".

Raleigh organisa sa deuxième expédition en 1585 et cette fois, une petite flotte commandée par Richard Grenville (1542-1591) transporta un certain nombre de colons, tous des hommes, sous la direction de Ralph Lane (+1603). Débarquant sur l'île de Wokokan, les colons se dirigèrent ensuite vers l'île voisine de Roanoke, mais leurs provisions étaient limitées et les Autochtones de Roanoke étaient réticents à commercer avec les Européens, car ils n'avaient eux-mêmes que peu de surplus. Au printemps suivant, les relations se détériorèrent et Lane attaqua le village des Roanokans (peut-être à titre préventif), tuant leur chef. Les colons furent soulagés de partir pour l'Angleterre en juin 1586 lorsque Sir Francis Drake (c. 1540-1596) passa par là au retour d'un raid dans les Caraïbes. De retour en Angleterre, la présentation de nouveautés telles que le tabac et les pommes de terre convainquit les investisseurs de soutenir les plans de Raleigh pour une troisième expédition vers la terre qu'il avait nommée en l'honneur de sa reine: la Virginie.

L'expédition de 1587 visait à établir une colonie proprement dite et non pour former une base à partir de laquelle attaquer les navires espagnols dans les Caraïbes. Les navires transportaient donc un autre groupe de colons, mais cette fois-ci avec des familles, sous la direction du peintre et cartographe expérimenté John White (+1593). White peignit la colonie, la faune et les Autochtones de la région, créant ainsi un témoignage pictural inestimable qui subsiste encore aujourd'hui. Espérant s'installer dans la région de la baie de Chesapeake, White fut contraint par des tempêtes de s'installer à nouveau sur l'île de Roanoke en juillet. Les peuples autochtones n'avaient pas oublié l'attaque de Lane l'année précédente et, après que les navires eurent regagné l'Angleterre, il semble probable que les colons aient été tués. Le sort exact des Européens n'est pas connu, car un navire d'assistance ne put leur être envoyé qu'en août 1590. Aucune trace des colons ne put être retrouvée, si ce n'est le mot "Croatoan" gravé sur un arbre. Il s'agissait du nom d'une île située au sud, mais des tempêtes empêchèrent toute investigation à l'époque, ce qui valut à la colonie de Roanoke le surnom de "colonie perdue". Ce n'était pas un début prometteur pour les projets coloniaux anglais, mais c'était un début qui allait être suivi d'autres expéditions réussies au XVIIe siècle; Raleigh avait ouvert la voie.

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Sir Walter Raleigh by Hilliard
Sir Walter Raleigh par Hilliard
Nicholas Hilliard (Public Domain)

Mariage et déchéance

Bien qu'il soit devenu le grand favori de sa reine, Élisabeth Ire était souvent sujette à la jalousie si l'un de ses courtisans masculins s'intéressait à d'autres femmes. L'étoile de Raleigh, déjà un peu moins brillante en raison de l'échec de Roanoke, chuta en août 1592 lorsque la reine emprisonna Raleigh dans la Tour de Londres pendant un mois. Élisabeth avait découvert qu'en novembre de l'année précédente, Raleigh s'était marié à son insu et avait eu un fils. Pire encore, l'épouse de Raleigh, Elizabeth 'Bess' Throckmorton (1565-1647), était une dame d'honneur à la cour, et elle rejoignit bientôt son mari dans son emprisonnement.

Raleigh était souvent impliqué dans les opérations corsaires qui permettaient de remplir les poches des aventuriers et les coffres de l'État d'Élisabeth Ire lorsque le butin était pris sur les navires de trésors espagnols qui quittaient le Nouveau Monde pour regagner l'Europe. Raleigh y voyait désormais le meilleur moyen de rétablir les relations avec sa souveraine. En effet, la capture la plus célèbre jamais réalisée eut lieu en 1592, lorsqu'une flotte de navires financée en partie par Raleigh - il voulait les diriger en personne, mais la reine le rappela à Londres - remporta la bataille de Flores, dans les Açores, et captura le Madre de Deus portugais (alias Madre de Dios). Le Portugal était alors gouverné par Philippe II d'Espagne, et le Madre de Deus venait en fait des Indes orientales. Le navire, qui comptait jusqu'à 700 hommes d'équipage et 32 canons, n'était pas une proie facile, mais le 3 août, il fut attaqué et capturé par la flotte de navires anglais.

Le Madre de Deus était rempli d'une précieuse cargaison comprenant des diamants, des rubis, des pièces d'or et d'argent, des perles, des tissus fins, de l'ébène, du poivre et des épices. Le navire était la prise la plus riche jamais réalisée par les corsaires d'Élisabeth et il entra triomphalement à Dartmouth le 9 septembre. Malgré les pillages des Anglais et les querelles entre les multiples investisseurs de l'entreprise, Raleigh réussit à vendre les marchandises les plus encombrantes qui restaient dans la cale du navire et Élisabeth Ire reçut donc plus que sa juste part, peut-être environ 80 000 livres sterling sur son investissement initial de 3 000 livres sterling.

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De retour dans les bonnes grâces de la reine (ou presque), Raleigh fut libéré de la Tour en septembre 1592, mais il lui fut interdit de voir la reine pendant un an. Elizabeth Throckmorton, elle, ne fut jamais pardonnée et fut obligée de mener une vie retirée dans la maison de Raleigh à Sherborne, dans le Dorset. Le premier fils du couple, Damerai, mourut de la peste à l'âge d'un an, mais ils eurent un deuxième fils, Walter (Wat), né en 1593. Un troisième fils, Carew, vit le jour en 1605.

Muisca Tunjo
Tunjo muisca
Ignacio Perez (CC BY-NC-SA)

À la recherche de l'Eldorado

L'échec de la colonie de Roanoke et la nécessité de rétablir sa position à la cour poussèrent peut-être Raleigh à tenter l'expérience de l'exploration. C'est ainsi qu'en 1595, Raleigh se lança dans ses propres aventures, son but étant cette fois de trouver la légendaire cité d'or: El Dorado. Ce nom, qui signifie "Homme doré" ou "le Doré", faisait référence à la cérémonie de couronnement des rois de la civilisation Muisca (600-1600), dans l'actuelle Colombie. Lors de cette cérémonie, qui se déroulait au lac Guatavita, le roi était enduit de résine puis recouvert de poussière d'or avant de plonger dans les eaux. Cette tradition fut déformée par la traduction et les fables qui parvinrent aux conquistadors espagnols leur firent croire qu'il existait une ville pavée d'or quelque part dans les lointaines Andes septentrionales. Les Espagnols tentèrent en vain de trouver l'Eldorado, mais Raleigh voulut faire sa propre tentative.

Raleigh arriva d'abord à Trinidad et de là, il explora le fleuve Orénoque dans ce qui est aujourd'hui le Venezuela et la Guyane. Sa progression fut stoppée par de formidables chutes d'eau et ils ne trouvèrent rien de plus remarquable que des ananas, que Raleigh décrivit comme "la princesse des fruits" (Williams, 223). Dans ce climat étouffant, Raleigh employa des guides locaux, mais il fut contraint d'abandonner au bout de quatre semaines et dut rentrer bredouille. Une deuxième expédition, cette fois sans Raleigh, fut envoyée pour explorer la côte de la Guyane afin de voir s'il existait une route plus facile vers l'intérieur montagneux, mais là encore, aucun résultat positif ne fut obtenu. Raleigh devrait attendre 21 ans avant de retenter sa chance.

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Le raid de Cadix

En juin 1596, Raleigh faisait partie de l'expédition menée par Lord Howard (1536-1624) et le nouveau favori de la reine et grand rival de Raleigh, Robert Devereux, comte d'Essex (1567-1601), qui attaqua puis captura Cadix, détruisant 50 navires espagnols au cours de l'opération. Cadix était encore le principal port atlantique de l'Espagne et l'attaque était conçue comme une attaque préventive pour empêcher Philippe II d'Espagne (r. de 1556 à 1598) de former une autre Armada avec laquelle il pourrait envahir l'Angleterre. Raleigh se battit avec aplomb, mais il fut blessé au cours de l'action et boita par la suite. L'année suivante, un autre raid anglais sur le territoire espagnol fut un échec cuisant: des tempêtes et des désaccords sur les objectifs firent capoter l'offensive. Si Raleigh avait pu faire ce qu'il voulait, Cadix aurait été occupée par des troupes et serait peut-être devenue une place forte anglaise à long terme sur le continent, comme Calais l'avait été dans le passé et comme Gibraltar le serait à l'avenir, mais cela ne fut pas le cas.

Deuxième emprisonnement

En 1603, Élisabeth Ire mourut sans héritier et son cousin, Jacques VI d'Écosse, devint le nouveau roi d'Angleterre sous le nom de Jacques Ier d'Angleterre. Immédiatement, des complots furent ourdis pour détrôner ce premier des rois Stuart, et l'un d'entre eux impliquerait Raleigh et Lord Cobham, le plan étant de remplacer Jacques par sa cousine Lady Anabella Stuart. Le complot fut découvert et Raleigh, avec de puissants ennemis à la cour et accusé de trahison, fut emprisonné dans la fameuse Tour "Sanglante" de la Tour de Londres. La vieille rivalité de l'aventurier avec le défunt comte d'Essex n'aida en rien, car le roi était un correspondant fréquent de Robert Devereux. Jugé et condamné sur la base d'accusations forgées de toutes pièces, les jours de Raleigh étaient comptés, ou du moins c'est ce qu'il semblait.

The White Tower, the Tower of London
La Tour Blanche, Tour de Londres
Frerk Meyer (CC BY-SA)

En fin de compte, Raleigh resterait dans la tour pendant des années. Au moins était-il autorisé à recevoir la visite de sa famille et d'un certain nombre de préposés à la hauteur de son rang. En 1610, le roi interdit à Elizabeth Throckmorton de vivre avec son mari dans la tour, bien qu'elle ait reçu une modeste pension. Ayant du temps libre, Raleigh rédigea un ouvrage historique ambitieux et influent, l'Histoire du monde. Cette épopée tentaculaire ne fut jamais achevée, mais elle devint si populaire qu'elle connut dix éditions, soit le double de l'ensemble des œuvres de Shakespeare. Le courtisan déchu écrivit également de nombreux autres ouvrages, tels qu'un commentaire sur la politique contemporaine, le Dialogue entre un conseiller et un juge de paix. Raleigh écrivit également le Report of the Truth of the Fight about the Isles of Azores, qui décrit la bataille héroïque de Richard Grenville, capitaine du Revenge, contre une importante flotte de navires espagnols en septembre 1588. En plus d'expérimenter l'alchimie, de distiller de l'eau douce à partir de l'eau de mer, de mélanger des herbes médicinales et de trouver un moyen de traiter le tabac, l'aventurier qui avait échoué en prison composa également des poèmes et écrivit des vers aussi poignants que ceux-ci:

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Le temps est ainsi fait qu'il prend en charge,

Notre jeunesse, nos joies, et tout ce que nous avons,

Et ne nous paie qu'avec de la terre et de la poussière.

Qui, dans la tombe sombre et silencieuse,

quand nous avons erré sur tous les chemins,

Ferme la porte à l'histoire de nos jours.

Et de cette terre, de cette tombe et de cette poussière,

Le Seigneur me relèvera, j'en suis sûr.

(Jones, 300)

La recherche finale de l'Eldorado

De manière inattendue, Raleigh fut enfin libéré de sa longue détention en mars 1616. Les nombreuses demandes qu'il avait adressées à Jacques Ier pour qu'on lui permette d'essayer une fois de plus de trouver le trésor de l'Eldorado avaient finalement convaincu le roi qui était presque en faillite. Raleigh fut libéré et, bien que sous surveillance constante, il passa l'année suivante à préparer son expédition vers l'Amérique du Sud. En mars 1617, Raleigh quitta Plymouth à bord du bien nommé Destiny. Des vents contraires et une escarmouche avec un navire espagnol - alors qu'il lui avait été expressément demandé de ne pas prendre part à des activités corsaires - étaient des signes inquiétants qui laissaient présager le pire. La maladie se répandit dans l'équipage du navire et toucha également Raleigh. L'aventurier fut si malade qu'il fut obligé de rester à la base de l'expédition à Trinidad pendant que le groupe principal, dirigé par Wat, le fils de Raleigh, explorait l'Orénoque. Wat attaqua imprudemment un village espagnol et fut tué au cours de l'opération. Il n'y avait pas d'Eldorado, ni d'or d'ailleurs. Raleigh fut contraint de rentrer en Angleterre et d'affronter la colère de son roi. Depuis, de nombreuses tentatives ont été faites pour explorer le lac Guatavita et même le vider, mais aucune n'a permis de trouver le trésor tant espéré de l'El Dorado.

Lorsque le vieil aventurier rentra chez lui en juin 1618, son monarque refusa de le recevoir. L'attaque de la colonie espagnole en Guyane était un épisode très embarrassant, au moment même où l'Angleterre et l'Espagne tentaient de rétablir leurs relations diplomatiques. L'ambassadeur espagnol réclama la tête de Raleigh et son destin fut scellé. Face à son exécution le 29 octobre 1618, Raleigh nia toutes les accusations portées contre lui et déclara qu'il n'était coupable que d'avoir cherché la gloire pour lui-même et son pays. L'aventurier admit qu'il était un "homme plein de vanité" qui avait vécu "une vie de péché, dans tous les métiers de péché, ayant été soldat, capitaine, capitaine de mer et courtisan, qui étaient tous des lieux de méchanceté et de vice" (Bicheno, 319). Il affronta sa mort avec dignité et humour, divertissant la foule avec quelques dernières plaisanteries avant que la hache ne tombe.

Sir Walter Raleigh est devenu une figure légendaire pour ses réalisations, sa vision du potentiel du Nouveau Monde et en raison de l'époque à laquelle il vécut, mais comme le nota si bien Sir Francis Bacon (1561-1626) dans sa mini-biographie de Raleigh:

Ceux qui sont venus après lui, qui ne l'ont jamais rencontré, ont instinctivement aimé Raleigh, ou leur version de Raleigh. C'était certainement un homme très étonnant et fascinant, dans ses écrits comme dans le reste de sa vie, touché par le génie et la grandeur, au cœur de la légende. Il ne faut cependant pas oublier que beaucoup de ceux qui vivaient dans le petit monde de la cour élisabéthaine, après avoir longtemps fréquenté Raleigh, l'ont soit détesté intensément, soit se sont profondément méfiés de lui.

(ibid, 300)

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Mark Cartwright
Mark est un auteur, chercheur, historien et éditeur à plein temps. Il s'intéresse particulièrement à l'art, à l'architecture et à la découverte des idées que toutes les civilisations peuvent nous offrir. Il est titulaire d'un Master en Philosophie politique et est le Directeur de Publication de WHE.

Citer cette ressource

Style APA

Cartwright, M. (2020, juin 22). Walter Raleigh [Walter Raleigh]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-19005/walter-raleigh/

Style Chicago

Cartwright, Mark. "Walter Raleigh." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le juin 22, 2020. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-19005/walter-raleigh/.

Style MLA

Cartwright, Mark. "Walter Raleigh." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 22 juin 2020. Web. 21 oct. 2024.

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