New English Canaan

Définition

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 11 décembre 2020
Disponible dans ces autres langues: anglais
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New English Canaan (by Project Gutenberg, Public Domain)
New English Canaan
Project Gutenberg (Public Domain)

New English Canaan est un ouvrage en trois volumes d'histoire, d'histoire naturelle, de satire et de poésie écrit par l'avocat et colon de la Nouvelle-Angleterre Thomas Morton (c. 1579-1647) et publié en 1637. L'ouvrage est issu des mémoires juridiques que Morton prépara en vue d'un procès contre la Massachusetts Bay Company et sa colonie, la Massachusetts Bay Colony, visant à révoquer leur charte en Nouvelle-Angleterre et à remplacer le gouvernement existant par un gouvernement présidé par Sir Ferdinando Gorges (c. 1565-1647), l'employeur de Morton, qui détenait le brevet pour la colonisation de l'actuel Maine et d'une partie du Massachusetts.

Les trois volumes de New English Canaan, qui présentent respectivement l'histoire, les croyances et les pratiques des Autochtones, le paysage, la faune et la flore, ainsi que les mauvais traitements infligés au Nouveau Monde par les puritains et les séparatistes, furent d'abord rédigés pour étayer le procès, mais lorsque qu'ils essuyèrent un échec, ils furent publiés pour présenter les arguments de Morton au grand public. Imprimé aux Pays-Bas, qui publiaient régulièrement des ouvrages considérés séditieux par le gouvernement anglais, 400 exemplaires du livre furent saisis lors de sa publication et vraisemblablement détruits. Les quelques exemplaires qui parvinrent à circuler furent condamnés par les puritains et les séparatistes, et Morton fut arrêté à Boston lorsqu'il revint en Amérique du Nord dans les années 1640.

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Le livre et son auteur continuèrent à être condamnés et ridiculisés jusqu'au XIXe siècle, jusqu'à ce que l'auteur américain Nathaniel Hawthorne (1804-1864) présente la colonie de Morton sous un jour positif dans sa nouvelle The May-Pole of Merry Mount, publiée en 1832. Des écrivains ultérieurs suivirent l'exemple de Hawthorne en réévaluant Morton et son livre, qui est aujourd'hui considéré comme un classique de l'histoire et de la littérature de l'Amérique coloniale. Il ne reste que 16 exemplaires connus du New English Canaan, conservés dans des musées et des institutions, principalement aux États-Unis, et tout autre exemplaire inconnu est considéré comme l'un des livres les plus précieux sur le marché de l'antiquité.

Thomas Morton et Merrymount

Thomas Morton était un avocat anglais du Devon qui s'était fait une réputation en représentant avec succès des clients de classe inférieure dans des procès lorsqu'il fut engagé par Sir Ferdinando Gorges pour s'occuper de ses affaires juridiques dans le cadre de la colonisation de l'Amérique du Nord. Gorges avait investi dans l'éphémère colonie de Popham, établie dans le Maine en 1607, mais, après l'échec de cette colonie, il s'était abstenu de tout autre engagement à long terme jusqu'en 1622, lorsque la nouvelle du succès de la colonie de Plymouth, fondée en 1620,arriva en Angleterre. Gorges demanda et obtint un brevet pour coloniser la région de l'actuel Maine et envoya Morton pour une brève mission dans la région en 1622. Le but précis de ce voyage n'est pas clair, mais en 1624, Gorges l'envoya à nouveau dans une expédition dirigée par le capitaine Richard Wollaston (mort en 1626) avec 30 serviteurs sous contrat pour lancer une colonie.

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Morton prit le contrôle de la colonie de Wollaston en 1626, la renomma Merrymount et devint rapidement le principal concurrent de la colonie de Plymouth dans le commerce des fourrures.

Le fait que ce groupe ait pu légalement établir la colonie connue sous le nom de Mount Wollaston si près de la colonie de Plymouth montre clairement que Gorges avait le droit légal de coloniser cette région. La colonie de Plymouth avait été fondée par accident en 1620, car elle était censée débarquer en Virginie, mais elle avait été détournée de sa route vers le Massachusetts. Ils ne reçurent une charte légale pour leur colonie qu'en 1622 et, même alors, sous le nom d'un investisseur, John Pearce, et non sous le leur. Morton prit le contrôle de la colonie de Wollaston en 1626, la rebaptisa Merrymount et devint rapidement le principal concurrent de la colonie de Plymouth dans le commerce des fourrures.

Le point de vue de Morton sur la terre, le commerce et les Autochtones différait considérablement de celui des citoyens de la colonie de Plymouth: il considérait les Autochtones comme les égaux ou les supérieurs des colons chrétiens, estimait que la terre était suffisamment abondante pour que tout le monde la partage et ne voyait aucune raison de limiter le commerce avec les Autochtones de quelque manière que ce soit. Il établit une colonie communautaire sans hiérarchie (il se définissait comme l'"hôte" de la colonie, et non comme son chef) où tout le monde était le bienvenu et où tous partageaient les bénéfices. Mêlant sa propre vision de l'anglicanisme au paganisme anglais et à la religion et à la spiritualité autochtones, Morton créa une commune œcuménique et interraciale qui, en 1627, connaissait un succès financier et attirait d'autres personnes, tant des colons que des autochtones.

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Pour les citoyens puritains-séparatistes de la colonie de Plymouth, cependant, Morton ne valait pas mieux qu'un démon qui s'adonnait à des "pratiques païennes" et encourageait les autres à les adopter, au mépris du dieu chrétien et des Écritures. Morton ne fit rien pour améliorer son image auprès de ses voisins lorsque, en 1627, il érigea un mât de mai de 80 pieds de haut avec des bois de cerf cloués au sommet, autour duquel lui et son peuple dansaient en buvant aussi souvent que possible.

Festivities at Merrymount
Fête à Merrymount
Internet Archive Book Images (Public Domain)

Selon le deuxième gouverneur de la colonie de Plymouth, William Bradford (1590-1657), dans son ouvrage Of Plymouth Plantation, il envoya deux lettres à Morton pour lui demander de cesser le commerce avec les autochtones - en particulier la vente d'armes à feu - mais les deux lettres furent ignorées. Finalement, en 1628, Bradford envoya le commandant de sa milice, le capitaine Myles Standish (c. 1584-1656), à Merrymount, où il arrêta Morton et l'emprisonna sur une île au large de la côte pour qu'il y meure de faim. Morton fut aidé par des Autochtones qui lui fournirent de la nourriture jusqu'à ce qu'il puisse retourner en Angleterre.

Morton revint en 1629 en compagnie de l'un des principaux citoyens de la colonie de Plymouth, Isaac Allerton, Sr. (c. 1586-1659), qui l'avait engagé comme commis, mais il fut peu après arrêté par le puritain John Endicott (c. 1600-1665), futur gouverneur de la colonie de la baie du Massachusetts, qui abattit également le mât de mai et brûla Merrymount. Morton fut alors renvoyé une seconde fois en Angleterre.

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Le procès

Vers 1630, Morton commença à préparer le procès qui, espérait-il, révoquerait la charte de la colonie de la baie du Massachusetts et en confierait la gestion à Gorges. Il s'agissait d'un quo warranto qui exigeait que le gouvernement de la colonie de la baie du Massachusetts démontre par quelle autorité il exerçait son pouvoir. La colonie avait reçu une charte royale en 1628/1629 mais, tout comme pour la colonie de Plymouth, la demande omettait le fait que la colonie était destinée à la colonisation puritaine et se concentrait uniquement sur les profits à réaliser pour les investisseurs.

Morton décida de porter son affaire devant le public et de publier les mémoires qu'il avait transformés en une histoire des débuts de la Nouvelle-Angleterre en trois volumes .

Morton soutenait que la charte devait être révoquée parce que les puritains de la colonie de la baie du Massachusetts avaient non seulement fait de fausses déclarations pour obtenir la charte, mais qu'ils n'avaient pas le droit de coloniser la région dans la mesure où elle figurait légalement dans la concession de Gorges. Le procès traîna en longueur entre 1631 et 1635 et se poursuivit jusqu'en 1641. Morton finit par gagner, mais cette victoire était dénuée de sens, car le jugement ne pouvait pas être exécuté.

Gorges avait déjà réussi à se faire nommer gouverneur de la Nouvelle-Angleterre, bien qu'il n'ait jamais été en Amérique du Nord et qu'il n'y soit jamais allé, et qu'il ait déjà établi des colonies dans le Maine qui généraient des revenus, de sorte qu'il n'était plus intéressé par la poursuite de l'affaire. La guerre civile anglaise (1642-1651) détourna les ressources que la couronne aurait pu consacrer à l'application de la loi, mais avant même cela, alors que le procès semblait voué à l'échec, Morton avait décidé de porter son affaire devant le public et de publier les mémoires qu'il avait transformés en une histoire en trois volumes des débuts de la Nouvelle-Angleterre et en une attaque contre ses ennemis puritains et séparatistes.

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New English Canaan

Il ne semble pas que Morton ait pensé que son livre changerait en quoi que ce soit l'issue du procès, mais plutôt qu'il suggérerait au public un nouveau paradigme de colonisation tout en montrant clairement à quel point les politiques des séparatistes de la colonie de Plymouth et des puritains de la baie du Massachusetts étaient ineptes et injustes. L'universitaire Peter C. Mancall commente:

Morton... a compris que si l'autorité de la Compagnie de la baie du Massachusetts disparaissait, il faudrait la remplacer. D'une certaine manière, cette notion est au cœur du New English Canaan. Les lecteurs anglais devaient comprendre que cette région pourrait avoir un avenir différent une fois que les Pèlerins et les Puritains auraient perdu leur autorité. (131)

Cet "avenir différent", suggère Morton, s'éloigne des politiques pratiquées jusqu'à présent par les séparatistes et les puritains, qui revendiquaient des terres appartenant aux Autochtones, érigeaient des palissades autour d'elles et invitaient d'autres colons qui avaient alors besoin de plus de terres, tout en attendant des Autochtones qu'ils soient leurs serviteurs reconnaissants et qu'ils les aident dans leurs échanges commerciaux. Morton propose sa colonie de Merrymount comme modèle de possibilités futures où les autochtones et les colons partagent les ressources et s'engagent dans un commerce équitable pour les deux parties. Dans son argumentation, il décrit les natifs, la terre et la façon dont le système de croyance rigide puritain/séparatiste utilisait ces deux éléments de façon inadéquate.

Landing of the Pilgrims by Charles Lucy
Le débarquement des pèlerins de Charles Lucy
The White House Historical Association (CC BY)

L'ouvrage est divisé en trois volumes:

  • L'histoire, les croyances et les pratiques des natifs
  • La terre, la faune, la flore, les pierres et les minéraux de la Nouvelle-Angleterre
  • L'histoire des séparatistes et des puritains en Nouvelle-Angleterre entre 1620 et 1630.

Dans le premier volume, Morton aborde divers sujets concernant la tribu du Massachusetts, principalement parce qu'il s'agit des autochtones avec lesquels il traitait à Merrymount. Il aborde, entre autres, leur religion, leurs maisons, leurs vêtements, leur intelligence naturelle, leurs coutumes funéraires et la facilité avec laquelle ils vivaient par rapport à leurs voisins anglais. Dans le livre I, chapitre 20, il écrit:

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J'ai observé qu'ils ne s'embarrassent pas de produits superflus. C'est la nécessité qui leur apprend à se servir des choses qu'ils choisissent et qu'ils s'efforcent d'acheter avec zèle ; ainsi, leur vie est si dépourvue de soucis qu'ils sont si aimants qu'ils utilisent les choses dont ils jouissent (à l'exception de leur femme) comme des biens communs; et ils sont si compatissants qu'ils préféreraient que tous meurent de faim plutôt que l'un d'eux. C'est ainsi qu'ils passent le temps gaiement, sans s'occuper de notre faste (qu'ils voient tous les jours devant eux), mais préférant se contenter du leur, dont certains hommes font si peu de cas. (50) (50)

Tout au long de ses descriptions des autochtones, il adopte systématiquement un ton admiratif et ne cache pas qu'il trouve les croyances et les pratiques des natifs bien plus humaines que celles des séparatistes et des puritains anglais. En même temps, il ne pouvait pas rejeter complètement son christianisme anglican et répète plusieurs fois l'affirmation selon laquelle les natifs adoraient essentiellement le diable et que leurs chamans tiraient de lui des pouvoirs surnaturels, comme dans ce passage du livre I, chapitre 9 :

L'un d'entre eux entreprit de guérir un Anglais d'une enflure à la main, en échange d'un paquet de biscuits. Ce paquet lui ayant été remis, il emmena le malheureux dans les bois, loin de toute compagnie, et, avec l'aide du diable (comme on peut le supposer), il le guérit rapidement de cette enflure et le renvoya à son travail. (30-31)

Le deuxième livre est une histoire naturelle de la région qui aborde les types d'arbres, d'herbes, d'oiseaux, d'animaux des forêts, de pierres et de minéraux, de poissons, de ruisseaux et de cours d'eau. Morton note que toutes les choses poussent et fleurissent en abondance et que le chanvre pousse naturellement et qu'il est supérieur au chanvre cultivé en Angleterre. Il décrit tout en détail et inclut des anecdotes concernant les ours, les élans et les sources d'eau douce auxquelles les natifs attribuaient des pouvoirs surnaturels. Dans le livre II, chapitre 8, il décrit l'une de ces sources:

Près de la chapelle de Squanto (un endroit que nous appelons ainsi) se trouve une fontaine qui provoque un sommeil profond pendant 48 heures à ceux qui boivent 24 onces d'eau à la fois, et ainsi de suite de manière proportionnelle. Les Sauvages qui organisent des pow-wows à des heures fixes l'utilisent et révèlent des choses étranges aux gens ordinaires par son intermédiaire. Aussi, en raison de la nature et de la commodité des eaux, Canaan était loin de se rapprocher de ce pays. (91)

L'ouvrage s'appuie systématiquement sur des allusions à la littérature classique grecque et romaine et à la Bible pour faire valoir ses arguments, ce qui est conforme à son titre. New English Canaan fait référence au récit biblique dans lequel les Hébreux, conduits par leur général Josué, prennent la terre de Canaan aux indigènes et les remplacent, eux et leur culture, par la leur. Pour Morton, les puritains et les séparatistes abusaient des autochtones et de la terre à des fins lucratives et justifiaient leurs actes au nom de leur dieu et des Écritures.

Il insiste clairement sur ce point tout au long du livre III, d'abord en racontant des épisodes illustrant les politiques et pratiques inéquitables et ineptes de la colonie de Plymouth, puis en se concentrant sur John Winthrop (c. 1588-1649, rebaptisé Joshua Temperwell par Morton), le premier gouverneur de la colonie de la baie du Massachusetts, et sur son arrivée avec plus de 700 colons en 1630. Dans le livre III, chapitre 23, il écrit:

Sept navires partirent aussitôt et arrivèrent tous au pays de Canaan pour en prendre pleine possession. Quoi, les 12 tribus du Nouvel Israël sont-elles toutes là ?...Et voici que leur Josué arrive aussi parmi eux et ils rendent plus miraculeux le fait que ces sept navires partent ensemble et arrivent ensemble au Nouveau Canaan qu'il ne le fut pour les Israélites de franchir le Jourdain à pied sec. (169)

John Winthrop, Governor of Massachussets Bay Colony
John Winthrop, gouverneur de la colonie de la baie du Massachusetts
American Antiquarian Society (Public Domain)

Morton raconte ensuite brièvement le tribunal qui fut convoqué pour entendre son cas après qu'Endicott l'eut arrêté, et qui se conclut par sa déportation et l'incendie de sa maison et de sa colonie. Morton évoque les indigènes qui faisaient partie de la communauté de Merrymount et leur réaction au verdict:

Les sauvages inoffensifs (ses voisins) sont venus pendant ce temps, affligés, pauvres agneaux stupides, pour voir ce qu'ils faisaient et ont reproché à ces éléphants d'esprit leur acte inhumain. Le Seigneur d'en haut leur ouvrit la bouche comme l'âne de Balaam, et leur fit dire en [mon] nom des phrases d'une divinité inattendue, en plus de la moralité; il leur dit que Dieu n'aimerait pas ceux qui brûlaient la maison de ce brave homme et dit clairement que les nouveaux arrivants trouveraient le manque de telles maisons en hiver. (171)

Les éléments satiriques de New English Canaan sont les plus spectaculaires tout au long du livre III et comprennent les surnoms donnés par Morton à divers personnages. Certains sont clairement identifiés, comme Winthrop ou Myles Standish (appelé Captain Shrimp, Capitaine Crevette), tandis que d'autres le sont moins. M. Innocence Fairecloath et M. Mathias Charterparty du chapitre 25, par exemple, ne sont pas identifiés, bien que, comme les autres, ils soient considérés comme des personnes réelles. Fairecloath est utilisé comme exemple de la façon dont les séparatistes paient leurs dettes en trouvant des excuses et, au lieu de payer ce qui est dû, offrent "une épître pleine d'exhortations zélées à pourvoir aux besoins de l'âme et à ne pas s'occuper de ces choses transitoires qui ont péri avec le corps" (177).

Les derniers chapitres du Livre III traitent directement des croyances puritaines/séparatistes et de la manière dont elles orientent la politique, en excluant de la justice toute personne qui n'est pas membre de leur foi. Il conclut une comparaison entre les anglicans et les puritains/séparatistes au chapitre 27 en soulignant que les non-croyants étaient traités différemment des saints des congrégations puritaines/séparatistes:

Ils diffèrent de nous aussi dans le credo, car s'ils mettent la main sur les biens d'un non-croyant, il sera gardé sans possibilité de recours pour toute satisfaction; et ils croient que ce n'est pas de l'escroquerie. Enfin, ils diffèrent de nous dans la manière de prier, car ils clignent de l'œil lorsqu'ils prient, parce qu'ils se croient si parfaits dans la haute voie du Ciel qu'ils peuvent la trouver les yeux bandés. Ce n'est pas mon cas.

Conclusion

Ce livre fut saisi par le gouvernement anglais dès sa publication, non pas en raison de son contenu, mais parce qu'il avait été publié en Hollande, pays connu pour l'impression et la diffusion de littérature anti-anglicane, interdite en Angleterre. Il est probable que les censeurs n'aient jamais lu l'ouvrage. Morton intenta un procès pour obtenir le retour de 400 éditions, mais ne reçut jamais de réponse.

New English Canaan a cependant trouvé un public et est considéré comme le premier livre interdit dans ce qui allait devenir les États-Unis d'Amérique. Bradford le critique comme un livre de mensonges, mais l'écrivain Samuel Maverick, dans sa Brève description de la Nouvelle-Angleterre (publiée vers 1660), note que Morton fut arrêté à Boston et gardé en prison "tout un hiver, rien ne lui étant reproché que l'écriture d'un livre intitulé New Canaan qui, en effet, était la description la plus vraie de la Nouvelle-Angleterre telle qu'elle était à l'époque que j'aie jamais vue" (Dempsey, x). D'autres écrivains des XVIIe et XVIIIe siècles commentent également l'ouvrage, le plus souvent de manière négative, mais certains, comme Maverick, le défendent.

La vision largement négative de Morton a commencé à changer au XIXe siècle, après que l'œuvre de Nathaniel Hawthorne a encouragé une réévaluation de l'auteur et de son livre. Aujourd'hui, bien que l'œuvre ne soit pas aussi connue que d'autres de son époque, elle est considérée comme tout aussi importante pour son récit des débuts de l'Amérique coloniale, car elle fournit une interprétation alternative d'événements que nous connaissons mieux grâce aux œuvres des colons puritains/séparatistes de la Nouvelle-Angleterre qui l'avaient autrefois interdite.

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Joshua J. Mark est cofondateur et Directeur de Contenu de la World History Encyclopedia. Il était auparavant professeur au Marist College (NY) où il a enseigné l'histoire, la philosophie, la littérature et l'écriture. Il a beaucoup voyagé et a vécu en Grèce et en Allemagne.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2020, décembre 11). New English Canaan [New English Canaan]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-19335/new-english-canaan/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "New English Canaan." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le décembre 11, 2020. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-19335/new-english-canaan/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "New English Canaan." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 11 déc. 2020. Web. 03 févr. 2025.

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