Jacques II d'Écosse

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Définition

Mark Cartwright
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 13 janvier 2021
Disponible dans ces autres langues: anglais
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James II of Scotland (by Unknown Artist, Public Domain)
Jacques II d'Écosse
Unknown Artist (Public Domain)

Jacques II d'Écosse régna de 1437 à 1460. Succédant à son père assassiné Jacques Ier d'Écosse (r. de 1406 à 1437), Jacques hérita du trône alors qu'il était enfant. La première partie de son règne fut marquée par d'intenses rivalités entre barons rivaux, qui plongèrent l'Écosse dans une guerre civile. Le jeune roi fut surnommé "face ardente" en raison d'une tache de naissance proéminente sur son visage. À partir de 1449, Jacques atteignit la maturité et commença à prendre le contrôle de son royaume. Il sut s'entourer d'alliés, réduire la richesse et le pouvoir des familles rivales et se faire le champion des nouvelles technologies militaires. Après avoir éliminé tous ses rivaux et mené plusieurs attaques contre le nord de l'Angleterre, le roi mourut à 29 ans en août 1460 dans l'explosion d'un canon à côté duquel il se trouvait. Son fils Jacques III d'Écosse lui succéda (r. de 1460 à 1488).

La succession

Jacques Ier avait passé 18 ans confiné par les rois d'Angleterre avant de retourner en Écosse en 1424. Le roi secoua la noblesse écossaise, punissant ceux qui avaient été déloyaux en son absence et remodelant les domaines, les titres, et en particulier les comtés, en place depuis des siècles. Le monarque était autocratique et menait un train de vie extravagant. Des impôts impopulaires et l'échec humiliant de la prise du château de Roxburgh en 1436 ajoutèrent au malaise, et le roi fut assassiné à Perth en février de l'année suivante.

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Trois familles étaient à l'origine de rivalités sans fin et d'allégeances changeantes: les Crichton, les Douglass et les Livingston.

Le seul fils de Jacques Ier vit le jour le 16 octobre 1430 au palais de Holyrood à Édimbourg et on lui donna le nom de son père. En réalité, il y avait des jumeaux, mais l'autre garçon, nommé Alexandre, ne survécut pas à l'enfance. Jacques junior fut surnommé "face ardente" en raison d'une grande tache de naissance qui couvrait le côté gauche de son visage, bien qu'il ait également été connu pour son tempérament fougueux. La mère du prince Jacques était Lady Jeanne Beaufort (c. 1400-1445), nièce d'Henri IV d'Angleterre (r. de 1399 à 1413) et fille du comte de Somerset. Heureusement pour Jeanne et le prince Jacques, la plupart des nobles ne se rangèrent pas du côté des assassins de Jacques II et la lignée des Stuart continua donc à régner sur l'Écosse. Succédant à Jacques II le 21 février 1437, il fut couronné le 26 mars à Holyrood et non sur le site traditionnel de l'abbaye de Scone, en raison de craintes pour la sécurité du roi, si loin de la capitale.

James II of Scotland by von Ehingen
Jacques II d'Écosse par von Ehingen
Jörg von Ehingen (Public Domain)

Jacques n'avait que six ans et il aurait certainement fort à faire pour garder le contrôle de son royaume. Dans un premier temps, le comte Archibald Douglas, en tant que parent mâle adulte le plus proche de James, devint le lieutenant-général ou régent du roi, et tout se passa bien. Cependant, lorsque Archibald mourut de la peste en juin 1439, des rivalités éclatèrent entre les nobles, la reine et son second mari, le noble James Stewart (le "chevalier noir" de Lorne), et au sein même du clan Douglas. Comme le note un historien, "les preuves documentaires des années 1440 sont rares, ce qui donne du poids à l'idée qu'il s'agissait d'une période de troubles" (Oram, 213).

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Le roi profita du pèlerinage du comte Douglas à Rome à l'automne 1450 pour commencer à harceler les terres des Douglas.

Guerre civile

Au cours de la décennie suivante, trois familles en particulier furent la source de rivalités sans fin et d'allégeances changeantes: les Crichton (qui contrôlaient le château d'Édimbourg), les comtes Douglas et leur vaste réseau de relations familiales, et les Livingston (qui se retranchèrent dans des postes administratifs du royaume et qui contrôlaient également le château de Stirling). Il y eut des meurtres et des exécutions de part et d'autre. La reine Jeanne mourut en 1445. Le règne de Jacques était sur le point de reprendre, et la première étape fut franchie le 3 juillet 1449 lorsqu'il épousa la noble bourguignonne Marie de Gueldres (d. 1463), fille du duc de Gueldres et nièce de Philippe le Bon, l'immensément puissant duc de Bourgogne. Cette union non seulement favorisa les relations commerciales avec les Pays-Bas, mais le roi acquit également de la Bourgogne un nombre utile de canons, dont peut-être le célèbre Mons Meg, un canon géant aujourd'hui exposé au château d'Édimbourg.

En 1449, Jacques atteignit la maturité et ne tarda pas à s'occuper de ses nobles acariâtres. Il dépouilla les Livingston d'une grande partie de leurs titres générateurs de revenus, mais la principale menace venait des Douglass noirs, qui contrôlaient trois comtés et insistaient sur leur droit légitime à un quatrième. Le roi profita du pèlerinage du comte William Douglas à Rome à l'automne 1450 pour commencer à harceler les terres des Douglas et à s'emparer des principaux châteaux.

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Mary of Gueldres
Marie d'Egmont ou de Gueldre
Unknown Artist (Public Domain)

Le moment décisif du règne de James survint en février 1452 lorsque celui-ci invita William Douglas au château de Stirling. Le comte s'était vu promettre un sauf-conduit, mais le roi, le soupçonnant d'avoir conclu des alliances de trahison avec un certain nombre de barons du Nord, se disputa avec lui et le poignarda dans le cou; ses courtisans finirent ensuite d'achever le comte. Un chroniqueur médiéval rapporta que le corps du comte portait 26 coups de couteau. En juin 1452, le Parlement absolut le roi de toute intention de tuer le comte, mais une guerre civile s'ensuivit entre les Douglas noirs et les nobles fidèles au roi (dont les Douglas rouges d'Angus). James fit bon usage de ses canons et remporta finalement la guerre trois ans plus tard grâce à la bataille décisive d'Arkinholm et à la prise du dernier bastion des Douglas, le château de Threave. Les principaux membres de la famille Douglas furent tués au combat, exécutés ou exilés, et leurs domaines furent confisqués et redistribués aux deux fils du roi, John et Alexandre.

Attaques contre l'Angleterre

Outre le fait d'avoir enfin rétabli la paix dans son royaume, Jacques centralisa également son gouvernement, rendit le système judiciaire plus efficace, renforça le contrôle royal sur les nominations ecclésiastiques et fonda une nouvelle université à Glasgow en 1451. Le roi profita également des perturbations causées par la guerre civile en Angleterre, connue aujourd'hui sous le nom de Guerre des Deux-Roses (1455-1487), pour attaquer les terres situées de l'autre côté de sa frontière méridionale. Maintenant que les Douglas avaient été remis à leur place, Jacques put se concentrer sur l'utilisation de ses armées en dehors de l'Écosse. Les cibles les plus importantes furent Berwick en 1455 et 1457, et l'île de Man en 1456. Aucune de ces attaques ne fut particulièrement fructueuse, même si le Northumberland fut pillé, et une série de trêves s'ensuivit entre les deux pays.

Mons Meg Cannon
Mons Meg
Lee Sie (CC BY-SA)

Fin juillet 1460, Jacques, toujours très épris d'artillerie et de nouveau sur le sentier de la guerre, assiégea le château de Roxburgh, une puissante forteresse qui a déjà vu un roi Stuart s'effondrer par le passé. Le 3 août, alors qu'il se tenait à côté d'un puissant canon, le roi fut tué lorsque celui-ci explosa et qu'un énorme morceau de fer lui transperça l'os de la cuisse. Ironiquement, le canon n'avait même pas été tiré sous l'effet de la colère, mais avait été déclenché pour saluer l'arrivée de la reine au siège; elle avait été invitée par le roi, tant il était confiant dans la victoire. Au moins, la reine Marie poursuivit le siège et le mena à bien cinq jours plus tard. Jacques II fut ensuite enterré à Holyrood.

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Successeur

Après la mort de son père, le fils aîné du roi, Jacques (né en mai 1452), devint Jacques III d'Écosse. Il n'avait que huit ans et c'est donc sa mère, la reine Marie, qui priten charge le royaume. La reine mourut en 1463, et ce fut l'occasion pour des nobles ambitieux de revendiquer le trône. Jacques III fut en effet enlevé lors d'une partie de chasse par les courtisans Alexander et Robert Boyd. Les frères Boyd convainquirent même leur captif d'épouser la fille du roi de Norvège. Lorsque Jacques atteignit sa maturité en 1469, les frères Boyd furent jugés et reconnus coupables de trahison. Robert réussit à s'enfuir en Angleterre, mais Alexander fut exécuté. Le roi subit un nouvel enlèvement et les nobles écossais se disputèrent à nouveau le pouvoir. Jacques III fut tué en 1488, peut-être par accident après une escarmouche. Les Stuart n'étaient cependant pas sans résistance, et la lignée se poursuivit avec le fils de Jacques, qui devint Jacques IV d'Écosse (r. de 1488 à 1513).

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Mark Cartwright
Mark est un auteur, chercheur, historien et éditeur à plein temps. Il s'intéresse particulièrement à l'art, à l'architecture et à la découverte des idées que toutes les civilisations peuvent nous offrir. Il est titulaire d'un Master en Philosophie politique et est le Directeur de Publication de WHE.

Citer cette ressource

Style APA

Cartwright, M. (2021, janvier 13). Jacques II d'Écosse [James II of Scotland]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-19357/jacques-ii-decosse/

Style Chicago

Cartwright, Mark. "Jacques II d'Écosse." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le janvier 13, 2021. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-19357/jacques-ii-decosse/.

Style MLA

Cartwright, Mark. "Jacques II d'Écosse." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 13 janv. 2021. Web. 21 déc. 2024.

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