John Smith

Définition

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 22 février 2021
Disponible dans ces autres langues: anglais, portugais
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Statue of Captain John Smith (by rmanoske, CC BY-NC-ND)
Statue du capitaine John Smith
rmanoske (CC BY-NC-ND)

Le capitaine John Smith (1580-1631) était un explorateur anglais, un soldat, un auteur et le premier gouverneur de la colonie de Jamestown, en Virginie, entre 1607 et 1609. Smith avait servi comme mercenaire dans ses jeunes années et connaissait bien la discipline militaire. Ses écrits continuent à servir de sources primaires importantes pour l'histoire de son temps.

Il fit partie de l'expédition visant à établir la colonie de Jamestown en 1607 et se retrouva entouré d'aristocrates, qui n'avaient aucune expérience du travail manuel, et d'ouvriers de classe inférieure, qui n'avaient aucune envie de travailler. Les deux groupes de colons étaient arrivés avec lui en Virginie avec l'impression que l'on pouvait trouver de l'or gratuitement sous chaque roche, feuille et arbre, et leur déception en découvrant que ce n'était pas le cas les avait découragés. Smith prit le contrôle de la colonie et promulgua son célèbre édit: "Celui qui ne veut pas travailler ne mangera pas", qui s'avéra être une source de motivation importante.

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Il est surtout connu pour sa relation avec Pocahontas (c. 1596-1617), fille du chef Powhatan Wahunsenacah (c. 1547-1618, également connu sous le nom de Powhatan) qui présidait la confédération Powhatan. Bien que la relation entre Smith et Pocahontas ait été célèbrement décrite comme romantique, il n'y a aucune base factuelle pour cela, car Pocahontas avait tout au plus 12 ans à l'époque et Smith 27 ans. De plus, Smith lui-même ne donne aucune indication dans ses œuvres sur une relation romantique avec elle. Smith établit de bonnes relations de travail avec les Powhatans, mais il partit pour l'Angleterre, sans prévenir ni Wahunsenacah ni Pocahontas, en 1609 à la suite d'un accident.

Après son départ de Jamestown, Smith s'engagea dans un certain nombre d'autres expéditions, notamment pour cartographier la région de la Nouvelle-Angleterre (à laquelle il donna ce nom) en Amérique du Nord en 1614. Les pèlerins qui allaient fonder la colonie de Plymouth l'approchèrent en tant que conseiller militaire, mais ils le rejetèrent en raison de son prix et de leur crainte que sa personnalité de commandant n'influence négativement leur vision religieuse de la colonie. Plus tard, il se moqua d'eux pour ne pas avoir au moins utilisé ses cartes, ce qui leur aurait permis d'économiser beaucoup de temps et d'efforts.

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Smith était un grand auto-promoteur et un écrivain prolifique, écrivant un certain nombre d'ouvrages importants sur ses expériences en Amérique du Nord ainsi que sur ses jeunes années en tant que soldat. Il est souvent critiqué de nos jours pour l'exagération, voire la fabrication pure et simple de certains passages de ses œuvres, mais il reste un auteur respecté et une source historique de premier plan pour les détails qu'il fournit sur son époque et ses observations souvent objectives sur les relations entre les Anglais immigrés et les Autochtones.

Jeunesse et aventures

John Smith vit le jour dans le village de Willoughby, en Angleterre (Lincolnshire), en 1580, fils d'un métayer. Son père devait être plutôt aisé financièrement, car Smith fut éduqué dans une grammar school plutôt que d'avoir à travailler pendant son enfance. Tous les autres détails de la vie de Smith entre son enfance et l'âge de 27 ans environ proviennent de Smith lui-même et ne sont souvent pas corroborés par d'autres sources.

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Les récits de Smith le présentent systématiquement comme un héros de cape et d'épée qui, souvent contre toute attente, non seulement survit à des épreuves pénibles, mais en sort vainqueur.

C'est pour cette raison que les chercheurs modernes insèrent si souvent des avertissements et des qualificatifs dans les discussions sur ses affirmations, mais ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de corroboration objective des événements que Smith relate qu'ils n'ont pas eu lieu. Le contemporain de Smith, l'écrivain William Strachey (1572-1621), fait également des affirmations - comme le fait d'avoir vu un jeune Autochtone aux cheveux blonds et d'y voir la preuve que la colonie "perdue" de Roanoke n'était en fait pas perdue mais avait été accueillie par des Autochtones locaux - qui ne sont pas corroborées mais qui sont acceptées, plus ou moins, sans poser de questions.

L'universitaire Charles C. Mann note toutefois que la différence entre Smith et les autres écrivains réside dans le fait que les récits de Smith le présentent systématiquement comme un héros de cape et d'épée qui, souvent contre toute attente, non seulement survit à des épreuves pénibles, mais l'emporte sur ses adversaires. Mann cite un contemporain de Smith qui observa que "le fait qu'il soit le seul héraut à les publier et à les proclamer a beaucoup contribué à la dimension de ses actes" (65). Smith affirme avoir quitté son foyer à l'âge de 16 ans, après la mort de son père, pour devenir mercenaire et se battre pour la France contre l'Espagne; il aurait ensuite été pirate en Méditerranée et mercenaire envoyé contre les Turcs. Mann fournit une liste des affirmations les plus impressionnantes de Smith concernant son séjour à l'étranger:

  • Il a servi dans l'armée de Transylvanie, a tué trois Turcs en combat singulier et a été fait chevalier par le prince de Transylvanie.
  • Il a été capturé et vendu comme esclave dans l'Empire ottoman, a tué son maître, s'est habillé avec ses vêtements et s'est enfui en Russie, puis en France et enfin au Maroc.
  • Il a rejoint une bande de pirates qui s'attaquaient aux navires espagnols au large de l'Afrique de l'Ouest. (65)

Plus tard, les spécialistes du XIXe siècle ont affirmé que la plupart des récits de Smith étaient fictifs, mais cette affirmation a été contestée et discréditée lorsqu'il a été souligné que l'orthographe et la calligraphie de Smith étaient médiocres et que les noms de personnes et de lieux pouvaient être objectivement corroborés une fois qu'on les avait déchiffrés en se basant sur des indices contextuels. Quelle que soit la manière dont il passa ses jeunes années, il était de retour en Angleterre en 1604 et était associé à la Virginia Company de Londres et à ses efforts de colonisation de l'Amérique du Nord en 1606.

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Smith et Jamestown

Smith fut choisi pour accompagner la centaine d'hommes et de garçons qui composaient l'expédition de trois navires vers le Nouveau Monde, sous le commandement du capitaine Christopher Newport (1561-1617), afin de fonder Jamestown. L'Espagne avait colonisé les Antilles, l'Amérique du Sud et l'Amérique centrale tout au long du XVIe siècle, et des récits sur les fabuleuses richesses des Amériques circulaient en Angleterre depuis déjà un siècle lorsque la Virginia Company mit sur pied l'expédition de 1607. Les membres du groupe, qui avaient tous grandi avec les récits sur les richesses du Nouveau Monde, pensaient qu'ils s'étaient engagés sur la voie rapide de la richesse, car il était entendu que l'or et les pierres précieuses se trouvaient sous les rochers, derrière les arbres, dans les arbustes, tout autour des Amériques, et qu'il suffisait de faire un effort pour les ramasser.

Smith était issu de la classe ouvrière, ce qui influença considérablement ses relations avec de nombreux autres aristocrates. Les distinctions de classe étaient rigoureusement maintenues en Angleterre à cette époque, et une personne issue des classes inférieures qui contestait un supérieur social pouvait être fouettée, emprisonnée, voire exécutée. Lors de la traversée de l'Atlantique, Smith eut quelques problèmes avec Newport, et fut accusé de mutinerie. Smith passa la plus grande partie du voyage aux fers et était sous le coup d'un ordre d'exécution jusqu'à ce que les navires n'atteignent la côte de l'Amérique du Nord en avril 1607 et que les ordres de la Virginia Company ne soient levés. On découvrit alors que Smith avait été désigné par la compagnie comme l'un des chefs de la colonie, ce qui entraîna l'annulation de sa condamnation à mort et sa libération.

Jamestown Settlement - English Homes
Colonie de Jamestown, maisons anglaises
Bill Barber (CC BY-NC)

Smith aida à organiser les abris temporaires pour les colons pendant qu'ils cherchaient un endroit approprié pour établir la colonie. Les navires espagnols menant périodiquement des raids sur les côtes, on chercha un endroit à l'intérieur des terres, que l'on trouva finalement en mai 1607. La région était inhabitée, ce que les colons considérèrent comme un bon signe, mais ils découvrirent plus tard que c'était parce qu'elle était considérée comme une "mauvaise terre" dans un marais et qu'elle était infestée de moustiques et de maladies. Plus de la moitié des colons qui établirent la colonie en mai étaient morts en septembre.

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Le problème de la survie était dû en grande partie à l'incapacité, ou au refus, des colons de travailler pour produire de la nourriture. Les survivants de la première expédition étaient déjà affamés lorsque Newport revint d'Angleterre en janvier 1608 avec 100 colons supplémentaires, mais sans provisions pour les nourrir, car il avait supposé, naturellement, que la colonie de Jamestown, en Virginie, aurait déjà trouvé une source de nourriture. Smith avait cependant établi une relation avec les Powhatans à ce moment-là, et les tribus autochtones nourrissaient régulièrement les colons avec ce qu'elles avaient à leur disposition. Cependant, il n'avait jamais été question que cela devienne la principale source de nourriture des colons, et Smith entra constamment en conflit avec les aristocrates du groupe, en essayant de leur faire comprendre la nécessité de produire leur propre nourriture.

Smith et Pocahontas

Wahunsenacah se méfiait des nouveaux arrivants mais pensait qu'ils pourraient être des alliés utiles contre les raids espagnols et leur offrit donc de l'aide sous forme de nourriture et de fournitures tout au long de l'année 1607, mais il ne pouvait se permettre de nourrir les colons aux dépens de son propre peuple. Lorsque la nourriture ne leur était pas fournie, les colons commencèrent à la voler aux autochtones, ce qui donna lieu à des conflits, et après l'un d'entre eux, les colons capturèrent un certain nombre de membres du peuple de Wahunsenacah. Smith rencontra Pocahontas alors qu'elle avait, selon son récit, dix ans et qu'elle avait été envoyée avec un guerrier, Rawhunt, pour négocier la libération des captifs. Selon certains récits, les deux hommes devinrent amis et s'enseignèrent par la suite leurs langues respectives.

Pocahontas Saving the Life of Captain John Smith
Pocahontas sauve la vie du capitaine John Smith
New England Chromo. Lith. Co. (Public Domain)

En décembre 1607, Smith fut enlevé par Opchanacanough (1554-1646), le demi-frère de Wahunsenacah, et emmené au village du chef. C'est là, selon le récit de Smith, qu'il aurait été sauvé de l'exécution par Pocahontas. L'érudit David A. Price relate l'histoire, aujourd'hui familière, telle qu'elle était connue au XIXe siècle:

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C'est là qu'il fut condamné à être mis à mort, la tête posée sur une pierre, la cervelle frappée avec des gourdins. Il fut conduit au lieu d'exécution et sa tête fut baissée en vue de la mort, lorsque Pocahontas, la fille chérie du roi, alors âgée d'environ treize ans, dont les supplications pour sa vie étaient restées sans effet, se précipita entre lui et son bourreau et, en pliant sa tête dans ses bras et en posant la sienne dessus, elle arrêta le coup fatal. Son père fut alors persuadé d'épargner sa vie. (68)

Ce récit célèbre provient de Smith lui-même, dans son ouvrage de 1624 intitulé The General History of Virginia, où il écrit:

Une longue consultation eut lieu [parmi les indigènes] mais la conclusion fut que deux grandes pierres furent apportées devant Powhatan: alors tous ceux qui le purent mirent la main sur lui [Smith], le traînèrent jusqu'à elles et y posèrent sa tête, et étant prêts avec leurs massues à lui arracher la cervelle, Pocahontas, la fille la plus chère du Roi, comme aucune supplication ne pouvait prévaloir, prit sa tête dans ses bras et posa la sienne sur la sienne pour le sauver de la mort, ce dont l'Empereur [Wahunsenacah] fut satisfait qu'il vive pour lui faire des hachettes, et ses cloches, ses perles et son cuivre. (321)

Les chercheurs modernes soutiennent que cet événement n'aurait jamais eu lieu ou qu'il s'agissait d'un rituel établissant que Smith faisait partie de la tribu, ce qu'il aurait mal interprété. Dans le récit que fait Smith en 1608 de son arrestation par Opchanacanough et de son voyage jusqu'au village de Wahunsenacah, il ne mentionne ni Pocahontas ni aucune tentative d'exécution. L'histoire apparaît pour la première fois dans une lettre qu'il écrivit à la reine Anne de Danemark (épouse de Jacques Ier d'Angleterre) en 1616, alors que Pocahontas et son mari John Rolfe (1585-1622) visitaient le pays dans le cadre d'une tournée de promotion de la colonie.

On pense aujourd'hui que, si l'événement a eu lieu, il s'agissait d'un rituel de mort et de naissance.

On pense aujourd'hui que, si l'événement a bel et bien eu lieu, il s'agissait d'un rituel de mort et de renaissance par lequel Smith "mourait" à son ancienne vie et "renaissait" en tant que membre de la confédération Powhatan. Des spécialistes ont affirmé que cet événement n'a probablement jamais eu lieu, car Pocahontas, en tant que jeune femme, n'aurait pas été autorisée à participer à un tel rituel, ni même à en être témoin. D'autres ont contesté cette affirmation, en faisant remarquer que Smith avait écrit sa lettre à la reine Anne alors que Pocahontas était elle-même dans le pays et en mesure de l'interpeller s'il mentait.

Personne ne conteste cependant que Smith et Pocahontas étaient en bons termes, ni que Smith établit une relation de travail efficace avec le père de Pocahontas. Wahunsenacah aurait exprimé une véritable affection pour Smith, même si son comportement était souvent exaspérant ou inacceptable. Smith empêcha son peuple de voler les Powhatans et, en 1608, institua sa fameuse politique "celui qui ne travaille pas ne mange pas", ce qui incita enfin les colons à tenter de subvenir à leurs besoins.

Les pèlerins et la Nouvelle-Angleterre

À l'automne 1609, Smith fut blessé par une explosion de poudre à canon et dut retourner en Angleterre pour se faire soigner. Il n'avait pas informé les Powhatans de son départ imminent et les colons annoncèrent plus tard à Wahunsenacah et à Pocahontas qu'il était mort (la raison pour laquelle ils leur auraient dit cela n'est pas claire). Ses anciennes relations avec les Powhatans s'étaient refroidies à cette époque, car la nourriture était toujours rare et les colons recommençaient à voler les autochtones et à exiger des provisions. Smith lui-même s'en rendit coupable, exigeant souvent de la nourriture des villages Powhatans voisins sous la menace d'une arme.

Une fois remis de ses blessures en Angleterre, Smith écrivit d'autres récits de ses aventures en Amérique du Nord et publia ses œuvres ainsi qu'un certain nombre de cartes de la région. Il fut ensuite engagé pour cartographier les régions septentrionales de l'Amérique du Nord et fut envoyé en expédition en 1614, baptisant la région Nouvelle-Angleterre et donnant également des noms à des lieux spécifiques le long de la côte, tels que Plymouth. Cette expédition comprenait un capitaine, Thomas Hunt, qui fut chargé de conclure les affaires lorsque Smith repartit pour l'Angleterre. Hunt enleva un certain nombre d'Autochtones (dont Squanto) pour les vendre comme esclaves en Europe; un acte dénoncé par Smith, qui interdit ensuite à Hunt de poursuivre le commerce dans les Amériques.

Map of New England
Carte de la Nouvelle-Angleterre
Norman B. Leventhal Map Center (CC BY)

En 1616, Pocahontas, accompagnée de son mari John Rolfe, de son jeune fils Thomas et de membres de sa tribu, se rendit en Angleterre dans le cadre de la tournée promotionnelle mentionnée ci-dessus. Smith évita son ancienne amie pendant la majeure partie de son séjour, ne lui rendant finalement visite qu'en 1617, avant qu'elle ne retourne en Virginie. Pocahontas reprocha à Smith d'avoir manqué à son devoir en n'honorant pas les accords passés avec son père et d'avoir quitté Jamestown sans les prévenir. L'universitaire Paula Gunn Allen cite Pocahontas disant à Smith:

Ils nous ont toujours dit que tu étais mort, et je n'ai pas connu d'autre [vérité] jusqu'à ce que je vienne [ici] à Plymouth. Pourtant, Powhatan nous a ordonné de vous chercher et de connaître la vérité, car vos compatriotes mentent beaucoup. (292)

La réunion est relatée par Smith lui-même et pourtant le sens des paroles de la jeune femme semble lui échapper puisqu'il ne répond jamais à ses accusations ou à ses critiques et ne donne certainement aucune indication qu'il les aurait prises à cœur ou qu'il se serait excusé. De l'avis général, la rencontre ne s'est pas bien passée et Pocahontas s'embarqua pour l'Amérique du Nord. Elle n'atteindrait cependant jamais son foyer, mourant à bord du navire - peut-être d'une pneumonie - avant même d'avoir atteint la haute mer.

Statue of Pocahontas
Statue de Pocahontas
Matt Brown (CC BY)

Par la suite, Smith fut contacté par un groupe de séparatistes religieux (connus plus tard sous le nom de pèlerins) qui lui demandèrent s'il serait intéressé par une expédition vers le Nouveau Monde afin d'y établir une colonie. Smith se montra intéressé par le poste de conseiller militaire et de guide, mais les pèlerins reconsidèrent leur offre et le rejetèrent. Leur objectif était de créer une communauté religieuse et ils craignaient que la forte personnalité de Smith et sa "nature mondaine" n'y fassent obstacle. Le chercheur Nathaniel Philbrick cite la réaction de Smith:

"Ils ne voulaient pas [...] être informés par quelqu'un d'autre qu'eux-mêmes", écrivit Smith, "prétendant que la religion était leur gouverneur et la frugalité leur conseiller quand c'était effectivement le cas [...] parce que [...] ils n'avaient pas de supérieurs" [...] Comme Smith l'écrivit plus tard, une grande partie des souffrances qui attendaient les pèlerins auraient pu être facilement évitées s'ils avaient jugé bon de payer pour ses services ou, à tout le moins, de consulter sa carte. (59)

Myles Standish (c. 1584-1656) fut choisi à la place de Smith tandis que ce dernier continua à se plaindre des pèlerins et de leur arrogance depuis son domicile en Angleterre.

Conclusion

Smith publia son Histoire générale de la Virginie en 1624, espérant toujours trouver un emploi dans une entreprise qui le ramènerait en Amérique du Nord. Il avait tenté d'y retourner lui-même en 1615, mais avait été fait prisonnier par des pirates français et maintenu en captivité jusqu'à ce qu'il ne parvienne à s'échapper et à retrouver le chemin de l'Angleterre. Dans son Histoire, Smith prône la discipline militaire et la force dans la colonisation de l'Amérique du Nord, se présentant comme le coordinateur et le directeur de cette politique.

Le plaidoyer de Smith fait suite au massacre indien de 1622, au cours duquel Opchanacanough rassembla les tribus de la confédération Powhatan pour une attaque concentrée sur Jamestown, tuant plus de 300 colons et déclenchant la deuxième guerre Powhatan (1622-1626). Dans le quatrième livre de son œuvre, Smith propose ses services à la Virginia Company pour l'aider à résoudre le problème des "sauvages" et à établir la paix:

Si vous le voulez bien, je pourrai être transporté avec cent soldats et trente marins d'ici la prochaine Saint-Michel, avec des vivres, des munitions et toute autre provision nécessaire, avec l'aide de Dieu, nous nous efforcerons de forcer les sauvages à quitter leur pays. (491)

Cependant, personne n'accepta l'offre de Smith, qui resta en Angleterre jusqu'à sa mort naturelle en 1631. Ses ouvrages ont continué à être publiés et sont restés des best-sellers, liant à jamais Smith à la première colonie anglaise prospère en Amérique du Nord et l'établissant comme son premier gouverneur efficace. Avec le temps, il est devenu un personnage plus grand que nature pour les colons de la Nouvelle-Angleterre et, bien que ses détracteurs continuent de critiquer l'exactitude de ses ouvrages, il reste l'une des figures les plus populaires, et souvent les plus controversées, de l'Amérique coloniale.

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Auteur indépendant et ex-Professeur de Philosophie à temps partiel au Marist College de New York, Joshua J. Mark a vécu en Grèce et en Allemagne, et a voyagé à travers l'Égypte. Il a enseigné l'histoire, l'écriture, la littérature et la philosophie au niveau universitaire.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2021, février 22). John Smith [John Smith]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-19427/john-smith/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "John Smith." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le février 22, 2021. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-19427/john-smith/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "John Smith." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 22 févr. 2021. Web. 18 sept. 2024.

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