Chef Powhatan

Définition

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 25 février 2021
Disponible dans ces autres langues: anglais, portugais, espagnol
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The Coronation of Powhatan (by John Gadsby Chapman, Public Domain)
Couronnement de Powhatan
John Gadsby Chapman (Public Domain)

Wahunsenacah, également connu sous le nom de chef Powhatan (ou tout simplement Powhatan, c. 1547- c. 1618) était le chef de la confédération Powhatan des Autochtones qui habitaient la région de l'actuel État de Virginie, aux États-Unis, qu'ils connaissaient sous le nom de Tsenacommacah (terre densément peuplée).

Il est également connu sous le titre de Mamanatowick (grand chef) ainsi que sous différentes orthographes de son nom traduites de sa langue maternelle algonquine en anglais: Wahunsenasawk, Wahunsenacoq, Wahunsenakah, et d'autres variantes du même genre. Il est surtout connu en tant que père de Pocahontas (morte vers 1596-1617) et moins connu en tant que demi-frère d'Opchanacanough (mort vers 1554-1646) qui mena les deux dernières guerres anglo-powhatan contre les envahisseurs anglais.

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On ne sait rien de son père, mais il hérita de sa mère la direction de six tribus de la région (les Powhatan étant une société matrilinéaire) avant 1570 environ. Il étendit ensuite son royaume par l'assassinat d'autres chefs, la guerre ou la diplomatie jusqu'à ce que, vers 1607, il soit à la tête de plus de 30 tribus différentes qui lui payaient un tribut pour se protéger contre d'autres tribus autochtones qui n'étaient pas alignées sur les Powhatan, notamment la Confédération iroquoise.

On ne sait pratiquement rien de sa vie avant 1607, date à laquelle la colonie de Jamestown, en Virginie, fut fondée par les Anglais. Il se lia d'amitié avec le capitaine John Smith (1580-1631) et tenta de s'allier aux Anglais contre les Espagnols et d'autres tribus autochtones, mais les relations se détériorèrent car les colons de Jamestown continuèrent d'exiger davantage de leurs voisins tout en les maltraitant.

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Wahunsenacah déclencha la première guerre anglo-powhatan en 1610 en réponse au vol de terres par les colons, qui se termina en 1614 par le mariage de Pocahontas avec le planteur de tabac John Rolfe (1585-1622). Ce mariage instaura la "paix de Pocahontas" (1614-1622), qui fut rompue par Opchanacanough en 1622, déclenchant la deuxième guerre anglo-powhatan (1622-1626). À cette époque, Wahunsenacah était mort. Son souvenir est perpétué par des noms de lieux en Virginie, des statues, des monuments et des sites historiques associés à sa vie. Sa capitale, Werowocomoco, longtemps considérée comme située dans l'actuel Wicomico, dans le comté de Gloucester, en Virginie, a été définitivement identifiée à l'ouest de cette zone, dans la baie de Purtan, en 2003, et des fouilles sont en cours.

Confédération Powhatan

Bien avant la formation de la Confédération Powhatan sous l'égide de Wahunsenacah, les tribus autochtones qui allaient la former avaient vécu dans la région en tant qu'entités politiques, culturelles et martiales distinctes. L'occupation de la région par les Autochtones remonte à plus de 12 000 ans et témoigne d'une évolution progressive d'une culture nomade à une culture semi-nomade. Le spécialiste Rick Sapp commente:

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Ils défrichaient les champs en abattant, en annelant ou en brûlant les arbres à la base, puis en mettant le feu aux rémanents et aux souches. Un site devenait inutilisable lorsque la productivité du sol diminuait et que le poisson et le gibier locaux, tels que les bisons (qui avaient migré dans cette région avant 1400), étaient épuisés. Les bandes se déplaçaient alors. À chaque nouvel emplacement, les gens utilisaient le feu pour défricher les terres vierges. Ils utilisaient également le feu pour maintenir de vastes zones d'habitat ouvert pour le gibier, appelées "barrens". [friche]. (290)

Les hommes étaient chargés de la chasse et de la guerre, tandis que les femmes plantaient, entretenaient et récoltaient les cultures. Lorsque les hommes partaient en expédition de chasse, les femmes les précédaient pour construire des camps temporaires. Avec le temps, certaines zones devinrent des communautés permanentes, et l'un de ces établissements permanents était Werowocomoco, un nom dérivé du mot algonquin pour "chef" - weroance - et pour "établissement" - komakah - qui signifie "village du chef". Werowocomoco était peut-être déjà le centre du gouvernement Powhatan avant le règne de Wahunsenacah.

La mère de Wahunsenacah aurait été un membre puissant de la tribu, probablement même le chef, et aurait conféré ce titre à son fils.

Dans une société matrilinéaire, le nom de famille et le titre sont transmis par la lignée de la femme, et les femmes choisissent les anciens, les membres du conseil tribal et le chef. Le nom de la mère de Wahunsenacah n'est pas connu, mais elle devait être un membre puissant de la tribu, probablement même le chef, et conféra ce titre à son fils à un moment donné avant 1570 environ. Ce dernier hérita également de la responsabilité de présider non seulement sa propre tribu des Powhatan, mais aussi les Appamattuck, Arrohateck, Chiskiack, Mattaponi et Pamunkey.

Les tribus autochtones ne formaient pas une société cohérente ou unifiée. Chaque tribu était sa propre nation et faisait la guerre aux autres. Il ne s'agissait pas de guerres de conquête, mais de guerres pour l'honneur, le pouvoir, le prestige ou la vengeance. Le spécialiste Alan Taylor commente:

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Ne possédant pas de biens à piller, les Indiens se battaient principalement pour obtenir des scalps ou des captifs, à la fois pour rehausser leur propre honneur et pour nuire à celui de leurs ennemis... Bien que chronique, la guerre algonquienne tuait relativement peu de personnes par rapport aux normes anglaises. Les autochtones menaient de courts raids destinés à tuer quelques guerriers, à faire quelques captifs et à humilier un rival, avant de battre en retraite à toute vitesse pour rentrer chez eux et fêter l'événement. (127)

Les tribus de la région qu'ils connaissaient sous le nom de Tsenacommacah se livraient régulièrement à ce type de guerre. La Confédération iroquoise (également connue sous le nom de Haudenosaunee) au nord avait formé une ligue de tribus pour mettre fin à ces conflits et s'autonomiser à un moment donné au 12ème siècle. Leur succès incita peut-être Wahunsenacah à former sa propre ligue, d'autant plus que les Iroquois faisaient partie des tribus hostiles qui attaquaient les terres des Powhatan.

Reconstructed Powhatan Village
Reconstruction de village powhatan
Nationalparks (CC BY-SA)

Avec les six tribus sous son contrôle, Wahunsenacah se lança dans une politique d'expansion à partir de Werowocomoco. Ses méthodes étaient souvent brutales - les raids tuaient le chef de la tribu et le remplaçaient par l'un des fils de Wahunsenacah ou un membre de confiance de sa famille élargie - mais il utilisait aussi la diplomatie et la corruption pour amener une tribu sous son contrôle. Chaque tribu avait son propre weroance qui se soumettait à Wahunsenacah et lui payait un tribut. Ce tribut, qui comprenait des récoltes telles que le maïs, les haricots et les courges (les "trois sœurs"), des peaux de cerfs et des fourrures, était ensuite réparti équitablement entre les tribus de la confédération. Ce système permettait aux tribus de disposer d'un approvisionnement régulier en nourriture ainsi que d'excédents pour les saisons maigres.

La confédération Powhatan assurait également la sécurité des tribus unifiées contre les étrangers. Afin de maintenir l'unité, Wahunsenacah organisait chaque hiver des chasses multi-tribales à grande échelle, envoyant son peuple vers l'intérieur où il était libre de faire des raids sur les villages et de prendre les scalps des tribus extérieures à la confédération. Les hommes qui avaient besoin de faire leurs preuves en tant que guerriers pouvaient ainsi répondre à ce besoin sans provoquer de conflit au sein de la confédération. La politique de Wahunsenacah était si efficace qu'en 1607, il était le chef de plus de 30 tribus différentes à Tsenacommacah.

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Jamestown et les Powhatan

Les Espagnols avaient colonisé les Antilles, l'Amérique du Sud et l'Amérique centrale tout au long du XVIe siècle et menaient des raids périodiques le long de la côte nord-américaine, enlevant des autochtones pour les vendre comme esclaves. Lorsque les Anglais arrivèrent à Tsenacommacah en mai 1607, Wahunsenacah pensait qu'ils pourraient s'avérer des alliés utiles non seulement contre les raiders espagnols, mais aussi contre les Iroquois et d'autres nations hostiles. Les Anglais choisirent d'établir Jamestown dans un marécage dont Wahunsenacah n'avait que faire car il était considéré comme une "mauvaise terre", peu propice à l'agriculture et génératrice de maladies, et il ne voyait donc aucun inconvénient à ce que les Anglais s'y installent. Il permit à la colonie de s'établir, mais il serait inexact de dire qu'il l'accueillit les bras ouverts.

Cependant, il se préoccupa de ces Anglais ineptes et mal préparés, et demanda à son peuple de leur fournir de la nourriture. L'une des premières tribus à interagir avec les colons fut celle des Kecoughtans, qui invitèrent les Anglais à dîner avec eux. Ils furent consternés par le manque de savoir-vivre de leurs invités qui s'emparèrent de sacs de maïs, jusqu'à ce qu'on leur explique que l'invitation concernait un dîner assis civilisé au cours duquel ils seraient servis.

Powhatan Stone
Powhatan Stone
Historical Marker Database (CC BY-SA)

Les colons avaient fini par croire à la propagande espagnole selon laquelle le soi-disant Nouveau Monde était chargé d'or et qu'il suffisait d'en ramasser les abondants morceaux pour s'enrichir. L'expédition, composée d'une centaine d'hommes et de garçons, était donc constituée en grande partie d'individus qui espéraient s'enrichir rapidement sans fournir le moindre effort. Le premier geste de générosité des Powhatan fut donc perçu comme une invitation à continuer à se tourner vers eux pour se procurer de la nourriture.

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Wahunsenacah avait très probablement ordonné aux Kecoughtans d'approvisionner les colons avec leurs surplus et, lorsque ceux-ci furent épuisés, les colons commencèrent à voler de la nourriture dans les villages voisins ou à échanger des outils, des armes, des vêtements et d'autres articles contre du maïs et des haricots. Pour décourager cette pratique et encourager les Anglais à se débrouiller seuls, les autochtones commencèrent à augmenter les prix, mais cela ne fit qu'accroître les vols, ce qui finit par conduire à un conflit et à la capture de prisonniers.

John Smith et Wahunsenacah

John Smith rencontra Pocahontas pour la première fois alors qu'elle faisait partie d'une délégation envoyée par Wahunsenacah pour négocier la libération de quelques Powhatan capturés par les colons et détenus à Jamestown. Ils communiquèrent d'abord par des gestes, mais, selon certains récits, ils apprirent quelques bribes de la langue de l'autre au cours d'interactions ultérieures. Lors d'une exploration de l'intérieur des terres, Smith fut enlevé par Opchanacanough, le demi-frère de Wahunsenacah, et fut amené à Werowocomoco où il fut présenté à Wahunsenacah. Smith fournit le premier témoignage écrit de l'apparence du grand chef :

En arrivant à Werowocomoco, leur empereur [Wahunsenacah] était fièrement allongé sur un lit d'un pied de haut, sur dix ou douze nattes, richement orné de nombreuses chaînes de grosses perles autour de son cou et couvert d'une grande couverture en peaux de raton laveur. A sa tête était assise une femme, à ses pieds une autre, de chaque côté, assis sur une natte à même le sol, étaient rangés ses principaux hommes de chaque côté du feu, dix par rang, et derrière eux autant de jeunes femmes, chacune avec une grande chaîne de perles blanches sur les épaules, la tête peinte en rouge et lui avec un visage si grave et majestueux que cela me rendit admiratif de voir un tel état chez un sauvage dénudé. Il m'accueillit aimablement avec de bonnes paroles et de grands plateaux de victuailles diverses, m'assurant de son amitié et de ma liberté dans quatre jours. (17)

Le récit initial de cette rencontre par Smith ne fait aucunement mention de Pocahontas. La célèbre histoire de la capture de Smith par le chef Powhatan et de la façon dont Pocahontas le sauva de l'exécution apparaît pour la première fois dans une lettre que Smith écrivit à la reine Anne de Danemark (épouse de Jacques Ier d'Angleterre) en 1616, lorsque Pocahontas se rendit en Angleterre en tant qu'épouse de John Rolfe, et elle fut reprise dans l'ouvrage de Smith intitulé The General History of Virginia (Histoire générale de la Virginie), publié en 1624. Les spécialistes s'accordent à dire que le récit du sauvetage de Smith serait soit une invention, soit une interprétation erronée par Smith d'un rituel de mort et de renaissance destiné à le "tuer" symboliquement, le coupant de son ancienne vie, et à l'accueillir dans la tribu en tant que werowance de la part des Anglais, que Wahunsenacah considérait comme une autre tribu pouvant être ajoutée à sa confédération.

Pocahontas Saving the Life of Captain John Smith
Pocahontas sauve la vie du capitaine John Smith
New England Chromo. Lith. Co. (Public Domain)

Wahunsenacah parvint à faire comprendre à Smith qu'il le considérait comme un allié et, comme promis, le libéra par la suite. Smith prit alors plus fermement le contrôle de la colonie, interdit les vols aux autochtones et obligea les colons à travailler pour manger. Les relations s'améliorèrent pendant un certain temps jusqu'à ce que le capitaine Christopher Newport (1561-1617) ne rapporte d'Angleterre que la Virginia Company of London - le groupe qui avait financé l'expédition de Jamestown - voulait que Smith et Newport fassent de Wahunsenacah un sujet du roi Jacques Ier par le biais d'un rituel au cours duquel il serait couronné prince anglais.

Smith rejeta catégoriquement cette idée, soulignant que Wahunsenacah était un souverain à part entière et qu'essayer de l'assujettir au roi anglais ne pourrait que causer des problèmes. Néanmoins, Newport, les autres et lui-même n'eurent d'autre choix que de suivre les directives de la compagnie et Wahunsenacah fut informé qu'ils voulaient le couronner lors d'une cérémonie officielle. On lui demanda de venir à Jamestown, mais il refusa en disant qu'il était indigne pour un roi de faire une telle concession à des roturiers et que ce seraient eux qui devraient venir à Werowocomoco.

Wahunsenacah fit semblant ou ne comprit pas vraiment en quoi consistait le rituel ni à quoi servait la couronne.

Le rituel ne se déroula pas bien parce que Wahunsenacah fit semblant ou ne comprit pas vraiment de quoi il s'agissait ni à quoi servait la couronne. Pour qu'il accepte sa position de sujet du roi Jacques Ier, il devait s'agenouiller pour que la couronne soit placée sur sa tête. Cependant, en tant que roi, Wahunsenacah ne s'agenouillait devant personne et les colons qui l'entouraient essayèrent de s'appuyer sur ses épaules pour le forcer à s'agenouiller. L'un des hommes tira alors un coup de feu en signe de célébration, un canon du navire voisin Discovery tira en réponse, et le rituel s'acheva rapidement. Wahunsenacah semble avoir considéré l'événement comme un échange de cadeaux - et rien de plus - puisqu'il donna ensuite au capitaine Newport sa chemise en peau de cerf et une paire de mocassins en échange de la couronne et du manteau qu'il avait reçus.

De La Warr et la première guerre anglo-powhatan

Les colons semblaient avoir compris que Wahunsenacah et son peuple étaient des sujets de leur roi, comme eux, alors que Wahunsenacah ne reconnaissait rien de tel. Tout au long de l'année 1609, les colons continuèrent d'attendre de la nourriture des tribus voisines et les relations s'envenimèrent. Les problèmes furent exacerbés par l'afflux de nouveaux colons, si bien qu'en août 1609, Jamestown comptait plus de 500 colons, qui avaient tous besoin de nourriture et d'un abri, ce qui nécessitait de s'étendre davantage sur les terres des Powhatan. Smith fut blessé lors d'une explosion de poudre à canon en octobre 1609 et retourna en Angleterre pour se faire soigner. Ses relations avec le chef Powhatan s'étaient alors détériorées au point qu'il ne lui avait même pas annoncé son départ. Les colons diraient plus tard aux Powhatan, pour une raison ou une autre, que Smith était mort.

Powhatan's Mantle
Cape de Powhatan
E. T. Shelton (Public Domain)

Wahunsenacah ordonna aux colons de rester à l'intérieur des murs de leur ville fortifiée et autorisa ses guerriers à tuer ceux qui s'aventuraient à l'extérieur. Cette politique contribua à ce que l'on appelle l'époque de la famine, au cours de laquelle plus de 80 % de la population de Jamestown perdit la vie et ceux qui survécurent le firent en mangeant de la vermine, des chiens, des chevaux et, finalement, des cadavres. En mai 1610, un navire de ravitaillement arriva avec à son bord le nouveau gouverneur Sir Thomas Gates (c. 1585-1622), qui ne trouva plus que 60 colons en vie. Il ordonna l'abandon de la colonie et ramena les survivants en Angleterre lorsqu'un autre navire arriva avec à son bord l'aristocrate Thomas West, Lord De La Warr (1577-1618), qui prit le contrôle et ordonna le rétablissement de la colonie.

De La Warr adopta une approche radicalement différente des relations anglo-powhatanes, exigeant des Wahunsenacah qu'ils s'y conforment. Sa politique d'absence de compromis aboutit à la première guerre anglo-powhatan (1610-1614). De La Warr tomba malade et retourna en Angleterre en 1613, cédant son autorité à Sir Samuel Argall (c. 1580-1626). Argall poursuivit la politique de West et enleva Pocahontas en 1613, la retenant contre rançon d'abord à Jamestown, puis dans la colonie récemment établie de Henricus.

John Rolfe, qui était arrivé sur le même bateau que Gates en 1610, avait à ce moment-là cultivé sa rentable récolte de tabac sur sa plantation située de l'autre côté de la rivière, à Henricus, et y fit la rencontre de Pocahontas. Elle se convertit au christianisme, prit le nom de Rebecca et épousa Rolfe en avril 1614 avec la bénédiction de son père. La première guerre anglo- powhatan prit fin avec leur mariage et la paix de Pocahontas fut établie.

Conclusion

Rolfe, Pocahontas et leur jeune fils Thomas se rendirent en Angleterre en 1616 dans le cadre d'une tournée de promotion visant à susciter d'autres investissements à Jamestown, et Pocahontas y mourut, probablement d'une pneumonie. Thomas fut confié au frère de Rolfe. Wahunsenacah pleura la perte de sa fille préférée mais maintint la paix en l'honneur de son fils. Il quitta son poste de chef vers 1617 et son jeune frère Opitchapam lui succéda brièvement mais ne bénéficiait pas de la même confiance des anciens qu'Opchanacanough, qui devint donc chef. Wahunsenacah mourut l'année suivante et fut enterré avec tous les honneurs.

Opchanacanough maintint la paix, mais la culture lucrative du tabac signifiait que les Powhatan se retrouvaient privés de plus en plus de terres de premier choix et, en 1622, il attaqua les colonies, tuant plus de 300 colons lors du premier raid connu sous le nom de «massacre indien de 1622». La guerre se poursuivit jusqu'en 1626, date à laquelle Opchanacanough demanda la paix, mais les hostilités continuèrent par la suite. Opchanacanough lança la troisième guerre anglo-powhatan en 1644 dans une ultime tentative de chasser les Anglais, mais il fut vaincu, capturé et tué en 1646, ce qui mit fin à la guerre. Le traité signé par son successeur dissolut la confédération Powhatan et plaça les autochtones dans des réserves.

Après la révolte de Bacon en 1676, les terres des Autochtones se réduisirent davantage encore et, à l'heure actuelle, seules les tribus Mattaponi et Pamunkey ont conservé les terres qui leur avaient été attribuées au XVIIe siècle. Les terres sur lesquelles Wahunsenacah régna sont aujourd'hui l'État très développé de Virginie, mais on se souvient de lui en tant qu'ancien roi grâce à des sites dédiés en son honneur, comme Powhatan Stone (pierre de Powhatan) par exemple et à des zones identifiées comme lui étant étroitement associées, telles que Werowocomoco. Ses descendants, qui vivent toujours dans la région, n'ont obtenu que récemment la reconnaissance officielle du gouvernement fédéral des États-Unis en tant que tribus amérindiennes, mais ils continuent à se battre pour obtenir le respect qu'ils méritent.

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Joshua J. Mark est cofondateur et Directeur de Contenu de la World History Encyclopedia. Il était auparavant professeur au Marist College (NY) où il a enseigné l'histoire, la philosophie, la littérature et l'écriture. Il a beaucoup voyagé et a vécu en Grèce et en Allemagne.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2021, février 25). Chef Powhatan [Chief Powhatan]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-19437/chef-powhatan/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Chef Powhatan." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le février 25, 2021. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-19437/chef-powhatan/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Chef Powhatan." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 25 févr. 2021. Web. 20 nov. 2024.

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