L'établissement des colonies anglaises du centre et du sud de l'Amérique du Nord fut encouragé par les établissements anglais antérieurs de la colonie de Jamestown en Virginie au sud (fondée en 1607) et de la colonie de Plymouth et, surtout, de la colonie de la baie du Massachusetts au nord, fondées respectivement en 1620 et 1630.
Ces premières colonies non seulement incitèrent d'autres Anglais à traverser l'Atlantique pour commencer une nouvelle vie en Amérique du Nord, mais aussi, dans les colonies du centre en particulier, des immigrants d'autres nations. Les colonies de la Nouvelle-Angleterre se développèrent principalement à partir de la colonie de la baie du Massachusetts, après le succès de Plymouth. Le Rhode Island, le Connecticut et le New Hampshire furent tous développés par des dissidents religieux de la baie du Massachusetts. Les régions qui allaient devenir les colonies du centre furent largement contrôlées par les Néerlandais jusqu'en 1664, tandis que les terres des futures colonies du sud étaient habitées par des Autochtones qui furent déplacés à mesure que la culture du tabac en Virginie, puis du riz en Caroline, devenait de plus en plus lucrative.
Les colons anglais achetèrent peu à peu ou dépouillèrent les Autochtones de leurs terres et évincèrent les Hollandais pour prendre le contrôle de la côte est de l'Amérique du Nord, ce qui permit de développer un commerce outre-mer rentable. Les dates suivantes reflètent l'établissement du contrôle anglais sur une colonie, même si, dans le cas des colonies du centre, la colonisation européenne était déjà établie.
Colonies du centre:
- Delaware - fondée en 1664
- New Jersey - fondée en 1664
- New York - fondée en 1664
- Pennsylvanie - fondée en 1681
Colonies du sud:
- Virginie - fondée en 1607
- Maryland - fondée en 1632
- Caroline (future Caroline du Nord et Caroline du Sud) - fondée en 1663
- Géorgie - fondée en 1733
- Floride (après 1763)
Après 1619, l'esclavage fut progressivement institutionnalisé en Virginie jusqu'à ce que la Chambre des bourgmestres n'adopte des lois sur l'esclavage dans les années 1660. En 1700, l'esclavage était fermement ancré en tant qu'aspect indispensable de l'économie des colonies du sud et un élément important, bien que non vital, de l'économie des colonies du centre et de la Nouvelle-Angleterre.
Après la guerre de la Conquête (1754-1763), les colonies devinrent une entité plus cohérente, tout en conservant leurs propres gouvernements et en recherchant leurs propres intérêts. Cette tendance se poursuivit jusqu'à la guerre d'indépendance américaine (1775-1783), qui permit aux 13 colonies d'origine de former les premiers États-Unis d'Amérique.
Les débuts de la colonisation anglaise
L'Angleterre fut un retardataire dans la colonisation des Amériques. L'Espagne avait été la première à le faire en 1492, suivie par le Portugal en 1500 dans les régions méridionales et par la France à peu près à la même époque au nord (le Canada actuel et le nord du Maine). Les Anglais n'ont pas établi de colonie avant la colonie de Roanoke (1587-1590), dont la première tentative, en 1585, fut très rapidement un échec.
En 1607, les Anglais fondèrent Jamestown en Virginie et la colonie de Popham dans l'actuel Maine; Popham échoua après un peu plus d'un an, et la Virginie lutta pour sa survie jusqu'à ce qu'elle ne soit sauvée par la gouvernance stricte d'hommes comme Thomas West, Lord De La Warr (1577-1618) et Sir Thomas Dale (c. 1560-1619) et par la production de tabac de John Rolfe (1585-1622). En Nouvelle-Angleterre (nommée ainsi par le colon et explorateur de Jamestown, le capitaine John Smith, en 1614), après l'échec de Popham, aucune autre tentative de colonisation n'eut lieu jusqu'à l'établissement de la colonie de Plymouth en 1620. Le succès de Plymouth encouragea les Anglais à poursuivre la colonisation de la Nouvelle-Angleterre en établissant la colonie de Merrymount en 1624 et la colonie de Massachusetts Bay en 1630. Les dissidents de la baie du Massachusetts fonderaient les autres colonies de la Nouvelle-Angleterre entre 1636 et 1638.
La Nouvelle-Angleterre et les Hollandais
Les Néerlandais revendiquaient la région située entre la Nouvelle-Angleterre et la Virginie depuis 1609 et étaient déjà en conflit avec les Anglais au sujet du commerce depuis 1633, lorsque le gouverneur de la baie du Massachusetts, John Winthrop (c. 1588-1649), établit un comptoir sur le fleuve Connecticut en amont d'un comptoir hollandais afin de couper leur accès au commerce des fourrures avec les Autochtones de l'intérieur du pays.
Contrairement aux colonies de la Nouvelle-Angleterre, la colonie de la Nouvelle-Néerlande suivait le même modèle de tolérance religieuse et culturelle que sa mère patrie et accueillait donc diverses religions et nationalités. Les épouses hollandaises et les femmes célibataires avaient plus de droits que celles des colonies anglaises, ce qui encouragea la migration de l'une vers l'autre, de sorte que, vers 1650, les Pays-Bas étaient la colonie européenne la plus diversifiée d'Amérique du Nord, les colons anglais ne représentant qu'une petite, mais significative, minorité.
En 1624, la couronne anglaise avait pris le contrôle direct des colonies de Virginie (celles qui s'étaient développées à partir de Jamestown), mais ne pouvait pas faire de même avec les colonies de Nouvelle-Angleterre, qui avaient mis en place des gouvernements locaux presque autonomes. Afin de contrôler le commerce lucratif de l'Amérique du Nord, le gouvernement anglais institua les lois sur la navigation en 1651 pour décourager les colons de Nouvelle-Angleterre de commercer avec d'autres nations et restreindre en même temps le commerce hollandais. Les lois sur la navigation stipulaient que:
- Seuls les navires anglais (définis comme des navires construits par les Anglais, possédés et commandés par des sujets anglais et armés par un équipage principalement anglais) pouvaient commercer avec les colonies anglaises.
- Certaines marchandises produites dans les colonies anglaises (principalement le tabac et le sucre) ne pouvaient être expédiées que vers la mère patrie.
- Toutes les marchandises européennes arrivant dans les colonies devaient passer par un port anglais où elles étaient taxées par les douaniers.
L'universitaire Alan Taylor résume l'objectif de la loi:
Les lois sur la navigation visaient à augmenter les recettes douanières perçues en Angleterre, à accroître le flux commercial enrichissant les marchands anglais, à stimuler la construction navale anglaise et à maximiser le nombre de marins anglais, gonflant ainsi la réserve de la marine royale... Selon le point de vue [du gouvernement anglais], le gouvernement avait tout à fait le droit, et même le devoir, de façonner l'économie pour répondre à ses besoins en matière de recettes, de navires et d'hommes de guerre afin de chasser les autres nations des marchés d'outre-mer. (258)
Les lois sur la navigation atteignirent leur objectif, mais les Néerlandais continuèrent à faire du commerce et la Nouvelle-Néerlande continua à se développer jusqu'en 1664, date à laquelle l'Angleterre envoya une flotte pour leur prendre la région. Les Anglais et les Néerlandais s'étaient déjà affrontés indirectement en Nouvelle-Angleterre, mais en 1652-1654 et 1664-1667, ils se livrèrent à un certain nombre de batailles navales qui finirent par chasser les intérêts commerciaux néerlandais de l'Amérique du Nord.
Les colonies du centre
La Nouvelle-Néerlande devint ensuite la province de New York (nommée d'après le duc d'York, futur roi Jacques II d'Angleterre) et la province de New Jersey (nommée d'après l'île de Jersey dans la Manche) fut créée, également en 1664, et fut divisée entre les protestants écossais de la région d'East Jersey (près de New York) et les quakers anglais de West Jersey, le long de la rivière Delaware. La colonie fut réunie sous le nom de New Jersey en 1702 par la Couronne, qui en prit le contrôle direct par le biais d'une charte royale.
Le premier gouverneur anglais de New York, Richard Nicolls (1624-1672), rédigea les premières lois de la colonie. Celles-ci furent ensuite développées et appliquées par le gouverneur Edmund Andros (1637-1714), ce qui entraîna, entre autres, la perte du statut des femmes. Taylor note:
L'imposition de la common law anglaise a érodé les possibilités qu'avaient les femmes de la colonie néerlandaise de détenir, de gérer et d'aliéner des biens. En devenant légalement "couvertes" par l'identité de leurs maris, les femmes hollandaises ont perdu leur rôle d'entrepreneuses, de plaideuses et de testatrices. Au début des années 1600, environ quarante-six femmes font du commerce en leur nom propre à Beverwyck [future Albany] ; aucune ne le fait dans l'Albany de 1700. (260)
La diversité de la région resta intacte, sauf en ce qui concernait les droits des Autochtones. Les Hollandais avaient déjà chassé les tribus algonquiennes et Lenapes de leurs terres et la politique anglaise poursuivit ce processus. Les Lenapes furent chassés de la région de l'actuel Delaware en 1664 et, lorsque la province de Pennsylvanie fut créée par le riche aristocrate quaker William Penn (1644-1718) en 1681, elle faisait partie de sa colonie jusqu'à ce qu'un gouvernement indépendant et l'autonomie ne lui soient accordés en 1701.
Penn accueillit les Autochtones de toutes les tribus dans sa colonie, fondée sur l'idéal quaker selon lequel chaque individu porte en lui une étincelle de divinité. En conséquence, les Autochtones furent mieux traités dans la colonie de Penn qu'ailleurs et commencèrent à y migrer, formant un tampon entre les colonies du milieu et les colonies du sud.
Les colonies du sud
Pendant que la Nouvelle-Angleterre se développait, la colonie de Jamestown était tout aussi occupée à étendre ses colonies en Virginie. La culture du tabac de John Rolfe s'était avérée la plus rentable du "Nouveau Monde" et, en 1632, l'aristocrate Cecilius Calvert, deuxième baron de Baltimore, fonda la colonie du Maryland pour profiter de la demande de tabac. Le nom de la colonie était un hommage à Henriette-Marie de France (1609-1669), épouse du roi Charles Ier d'Angleterre, qui était catholique, et Baltimore voulait faire du Maryland un havre pour les catholiques ainsi qu'une entreprise rentable dans le domaine du tabac. Les conflits entre la minorité catholique et les puritains et anglicans protestants finirent par aboutir à ce que l'on a appelé la "période de pillage" de 1644 à 1646, au cours de laquelle les catholiques furent maltraités et les prêtres déportés. En 1704, le Maryland produisait autant de tabac que la Virginie et le catholicisme avait été interdit dans l'intérêt de la stabilité sociale; il le resterait jusqu'à la fin de la guerre d'indépendance américaine.
La stabilité était la clé de la productivité et la productivité, bien sûr, du profit. Au départ, les colonies de Virginie fonctionnaient selon un système de classes composé de propriétaires terriens d'élite, de petits fermiers et de serviteurs sous contrat jusqu'en 1619, date à laquelle Sir George Yeardley (né en 1587-1627) acheta les premiers Africains à un navire hollandais afin d'accroître à la fois la productivité et le profit. Au départ, ces Africains semblent avoir été traités comme des serviteurs sous contrat, mais après 1640 et jusque dans les années 1660, l'esclavage racial s'institutionnalisa et la traite des esclaves devint plus lucrative. Le Maryland et la Virginie, connus sous le nom de Colonies du Chesapeake, comptaient tous deux une importante population d'esclaves en 1670 et leur succès encouragea la fondation de la Province de Caroline au sud de la Virginie.
La Caroline, nommée en hommage au roi Charles Ier, fut créée en 1663 en réponse à la surpopulation et au manque d'opportunités dans la colonie anglaise de la Barbade. De riches nobles anglais, désireux d'offrir des opportunités financières à leurs fils, mirent en place une sorte de système manorial de gouvernement régional qui fonctionnait par l'intermédiaire d'un conseil de nobles connu sous le nom de Lords Propriétaires, qui encourageait la tolérance religieuse, interdisait toute attaque - verbale ou autre - à l'encontre d'une religion et exigeait que les petits fermiers soient subordonnés aux grands propriétaires de plantations.
Un groupe de colonies situées près de la Virginie s'opposa à ces règles et, en 1691, les Lords Propriétaires créèrent la Caroline du Nord en tant que colonie indépendante afin de maintenir la paix avec ces colons. La faction politique connue sous le nom de Goose Creek Men (ainsi nommée parce qu'ils vivaient le long de Goose Creek, une zone privilégiée de l'élite) dominait désormais la politique en Caroline du Sud et pouvait agir à sa guise, abolissant la tolérance religieuse et instituant des lois destinées à la protéger des attaques espagnoles en provenance du sud (où l'Espagne avait sa colonie dans l'actuelle Floride), des Autochtones de l'intérieur et de l'éventualité d'une révolte d'esclaves, car la Caroline - tant du Nord que du Sud - comptait d'importantes populations d'esclaves. Taylor écrit:
Les premiers dirigeants de la Caroline ont conclu que la clé de la gestion des Indiens locaux était de les recruter pour attraper les esclaves en leur offrant des armes et des munitions en guise d'incitation... Pour payer les armes, les clients indigènes faisaient des raids sur d'autres Indiens pour trouver des captifs à vendre comme esclaves - ou ils traquaient et ramenaient les Africains en fuite...S'ils étaient privés de munitions, les autochtones souffraient dans leur chasse et devenaient la proie des pilleurs d'esclaves, des Indiens mieux armés et plus favorisés par leur fournisseur colonial... En développant le commerce des armes et des esclaves, les Caroliniens ont acquis la maîtrise d'un réseau de peuples autochtones, sécurisant leur propre frontière et causant des ravages sur un éventail de plus en plus large d'Indiens. Les peuples victimes cherchaient désespérément à établir leurs propres relations commerciales afin de se procurer des armes pour se défendre; mais pour payer ces armes, ils devaient devenir des pillards, s'attaquant à d'autres autochtones, propageant la destruction à des centaines de kilomètres au-delà de la Caroline. Entraînés peu à peu dans le commerce des esclaves, les autochtones ne pouvaient pas savoir, jusqu'à ce qu'il soit trop tard, qu'il les détruirait pratiquement tous. (228)
La destruction à laquelle Taylor fait allusion fut rendue possible par la politique anglaise de division et de conquête, qui dressa les parties potentiellement hostiles aux Anglais les unes contre les autres. Si les tribus autochtones s'étaient unies contre les immigrants anglais, elles auraient pu mettre un terme aux incursions sur leurs terres, et si elles s'étaient alliées aux esclaves africains au lieu de les capturer et de les rendre à leurs maîtres, elles auraient trouvé en eux de précieux alliés. La politique anglaise fonctionna cependant bien, et les Africains et les Autochtones furent encouragés à se méfier les uns des autres et à se trahir, tandis que les Anglais étendaient leur contrôle sur le territoire.
La Géorgie, nommée en hommage au roi George II d'Angleterre, fut créée à partir d'une partie de la colonie de Caroline en 1733 par l'homme politique et réformateur James Oglethorpe (1696-1785), qui espérait créer une colonie sans esclaves, de type utopique, sans animosité religieuse ni inégalités sociales flagrantes. La politique Autochtone de la colonie de Caroline avait déjà éliminé la plupart des autochtones qui n'avaient pas été tués par les maladies européennes; il y avait donc beaucoup de terres à exploiter, mais aussi un grand nombre de personnes qui souhaitaient s'y installer. Le gouvernement colonial limita les nouveaux colons à des parcelles de 50 acres, non seulement dans un souci d'équité, mais aussi pour empêcher le développement de l'esclavage dans la colonie. Les grandes plantations ne pouvaient fonctionner sans le travail des esclaves et, comme la Géorgie rejetait l'esclavage, elle rejetait l'agriculture de plantation.
Un certain nombre de colons s'y opposèrent cependant, affirmant qu'ils étaient privés de leur liberté individuelle en étant privés du droit de posséder des esclaves. Taylor écrit:
Les dissidents de Géorgie se sont ralliés au slogan révélateur "Liberté et propriété sans restriction", qui liait explicitement la liberté des hommes blancs à leur droit de détenir des Noirs en tant que propriété. Tant qu'ils ne pouvaient pas posséder d'esclaves, les Géorgiens blancs se considéraient comme non libres. (242)
En 1751, le gouvernement colonial adopta, malgré les objections d'Oglethorpe, une loi autorisant l'esclavage dans la colonie. Un nouveau gouvernement fut créé, sur le modèle de celui de la Caroline, et davantage de personnes furent invitées à s'installer, faisant passer la population de "3 000 Blancs et 600 Noirs en 1752 [...] à 18 000 Blancs et 15 000 Noirs en 1775" (Taylor, 243). Cependant, à mesure que les Africains furent importés comme esclaves et que les mauvais traitements infligés aux Autochtones furent de plus en plus reconnus, la crainte d'une offensive conjointe des Autochtones et des Africains s'installa.
Conclusion
Les colonies du sud redoublèrent d'efforts dans le cadre de la politique "diviser pour régner" en encourageant les autochtones non seulement à capturer et à renvoyer les esclaves africains en fuite, mais aussi à conquérir les tribus voisines pour obtenir des esclaves qui seraient expédiés aux Antilles. Des lois plus sévères sur l'esclavage furent adoptées, établissant clairement qu'un esclave était un bien sans aucun droit humain, et les esclaves furent encouragés à se plaindre les uns aux autres du traitement que leur réservaient les Blancs. Les Africains furent donc encouragés à trahir leurs compatriotes, tout comme l'avaient été les Autochtones, ce qui contribua à détruire toute résistance unifiée à la colonisation et à l'expansion anglaises.
La vente d'alcool et d'armes aux Autochtones, ainsi que les lois répressives et contraires à l'éthique concernant les droits des Autochtones, neutralisèrent la menace que représentaient de nombreuses tribus, tandis que les politiques encourageant la peur et l'inimitié entre les esclaves africains et les Autochtones empêchèrent le soulèvement tant redouté. Les colons anglais avaient atteint la stabilité nécessaire à la productivité et au profit et, en 1760, écrit Taylor, "un groupe relativement restreint de Blancs devint immensément riche, aisé et politiquement puissant en exploitant une population importante et croissante d'Africains réduits en esclavage" (243). Dans le même temps, l'élimination des tribus autochtones, ou leur neutralisation, ouvrit les "vastes et fertiles terres de Caroline et de Géorgie", offrant "plus d'espace pour des opportunités communes" à un afflux de nouveaux colons (Taylor, 243-244). Ces colons purent s'étendre vers le sud après que les Anglais eurent remporté la guerre de la Conquête en 1763.
L'Espagne avait soutenu les Français et leurs alliés autochtones contre les Anglais et leurs propres guerriers autochtones, et lorsque les Français furent vaincus, l'Espagne perdit la Floride au profit des Anglais. L'Angleterre colonisait désormais toute la côte est de l'Amérique du Nord, de la Nouvelle-Angleterre à la Floride. L'esclavage dans les colonies du centre, ainsi que les politiques d'exploitation croissante des Autochtones, devinrent la norme, et ce même modèle fut adopté par les colonies du sud, en particulier après la rébellion de Bacon en Virginie en 1676, au cours de laquelle des serviteurs sous contrat noirs et blancs s'allièrent à des esclaves et à des Blancs pauvres pour tenter de renverser le gouvernement colonial, qui favorisait l'élite des propriétaires de plantations.
La rébellion de Bacon entraîna l'abolition du programme de serviteurs sous contrat, une augmentation de l'importation d'esclaves, une plus grande dépendance à l'égard du travail des esclaves et un déplacement massif des Autochtones de la région. Bien que l'esclavage n'ait pas été aussi vital pour les économies de la Nouvelle-Angleterre et des colonies du centre, il était toujours pratiqué et considéré non seulement comme un aspect important de la réussite financière, mais également bénéfique pour les Africains.
Les Africains, tout comme les Autochtones, étaient considérés comme ayant un besoin urgent du salut chrétien, même si les efforts missionnaires en direction de ces deux groupes ne semblent pas avoir été une priorité pour les colons anglais. Les colonies de la Nouvelle-Angleterre, du centre et du sud de l'Amérique du Nord continuèrent à se développer et à s'étendre jusqu'à ce que, dans les années 1770, l'élite riche en terres et de nombreuses autres personnes ne plaident en faveur d'une rupture avec la domination anglaise, insistant sur leur propre droit à la vie, à la liberté et à la poursuite du bonheur, après avoir privé des milliers d'autres peuples non anglophones et non blancs du leur.