Benjamin Hornigold

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Définition

Mark Cartwright
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 09 septembre 2021
Disponible dans ces autres langues: anglais
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Patrick Lyster as Benjamin Hornigold (by Starz, Copyright, fair use)
Patrick Lyster dans le rôle de Benjamin Hornigold
Starz (Copyright, fair use)

Le capitaine Benjamin Hornigold était un pirate britannique actif dans les Caraïbes et l'Atlantique Nord entre 1716 et 1717. Son plus grand titre de gloire (ou d'infamie) est d'avoir enseigné les ficelles de la piraterie à Edward Teach, alias Barbe Noire (mort en 1718). Renonçant à ses activités de piraterie en échange d'une grâce officielle, Hornigold fut engagé par le gouverneur des Bahamas pour pourchasser d'autres pirates, ce qu'il fit avec succès. Le capitaine Hornigold mourut sur une île déserte après avoir fait naufrage en 1719.

Hornigold et Barbe Noire

Une partie de l'histoire de Benjamin Hornigold est racontée dans le célèbre guide des pirates, Histoire générale des vols et des meurtres des pyrates les plus notoires, compilé dans les années 1720 par Charles Johnson/Daniel Defoe. À cela s'ajoutent des transcriptions de procès qui relatent les actes de Hornigold, en particulier sa transformation de capitaine pirate en chasseur de pirates pour le compte du gouverneur des Bahamas.

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Hornigold, comme beaucoup d'autres pirates de l'âge d'or de la piraterie, était basé dans le paradis des pirates qu'était l'île de New Providence, aux Bahamas. Il s'y était établi entre 1713 et 1716 après avoir servi le gouvernement britannique en tant que corsaire contre des navires espagnols et portugais. Cet endroit était devenu un lieu de perdition notoire où les pirates pouvaient échanger leur butin avec des marchands malhonnêtes et profiter des plaisirs de la vie à terre : le vin, les femmes et les chansons.

HORNIGOLD ET BARBE NOIRE OPÉRAIENT DE CONCERT, C'EST-À-DIRE QU'ILS SE PARTAGEAIENT ÉQUITABLEMENT TOUT LE BUTIN.

Parmi l'équipage de Hornigold se trouvaient quelques pirates qui allaient bientôt devenir célèbres. L'un d'eux était Samuel Bellamy (mort en 1717), à qui Hornigold avait confié un sloop de huit canons qu'il avait capturé, le Mary Anne. Bellamy serait l'un des rares pirates à mourir sans avoir été fusillé ou pendu, il rendit l'âme dans une tempête au large de Cape Cod. Un autre associé de Hornigold était le pirate français Olivier La Bouche.

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Les chefs pirates commandaient souvent une flotte de plusieurs navires, et Hornigold n'était pas différent. En septembre 1717, Hornigold promut un autre membre de son équipage, pas encore célèbre, au poste de capitaine subalterne: l'Anglais Edward Teach, mieux connu sous le nom de Barbe Noire. Teach avait rejoint la bande de pirates de Hornigold aux Bahamas l'année précédente. Hornigold lui confia le commandement d'un sloop capturé et les deux hommes connurent de grands succès lors d'attaques de navires dans les Caraïbes et au large de l'Amérique du Nord. Ils opéraient de concert, c'est-à-dire que tout le butin pris était partagé équitablement, peu importe le capitaine, et même si les deux navires étaient séparés. Les navires de toutes sortes qui empruntaient les routes commerciales entre Cuba, les Bermudes, les îles des Caraïbes et l'Amérique du Nord étaient pillés, et des cargaisons précieuses, quoique peu glorieuses, étaient emportées, comme des tonneaux de vin et des barils de farine.

Blackbeard or Edward Teach
Barbe Noire ou Edward Teach
Unknown Artist (Public Domain)

L'une des prises les plus remarquables du partenariat Hornigold-Teach fut le Concorde, un navire français en route pour la Martinique, chargé de poudre d'or, de pièces de monnaie, de pierres précieuses et d'autres biens précieux accumulés dans divers comptoirs commerciaux en Afrique. Teach s'empara de ce navire en novembre 1717 près de Saint-Vincent. Le butin fut divisé en parts égales entre Teach, Hornigold et leurs équipages respectifs. Teach rebaptisa son nouveau navire pirate le Queen Anne's Revenge. Équipé de 40 canons, ce qui équivalait à la puissance de feu de nombreux navires de guerre, Barbe Noire, surnom par lequel il serait mieux connu, utiliserait ce formidable navire pour surpasser Hornigold dans sa vie criminelle. Le duo pourtant rentable se sépara alors à l'amiable. Barbe Noire partit piller les côtes de l'Amérique du Nord tandis que Hornigold resta dans les eaux des Caraïbes. Barbe Noire finit par être tué lors d'une bataille contre deux navires de la Royal Navy en novembre 1718.

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Le pardon aux Bahamas

Le capitaine Hornigold, quant à lui, décida d'accepter l'offre de grâce royale. Alors que de nombreux gouverneurs et fonctionnaires de la côte est des colonies américaines et des îles des Caraïbes avaient fermé les yeux sur la piraterie - soit parce qu'ils y étaient eux-mêmes impliqués, soit parce que le butin des pirates était souvent moins cher que l'achat de marchandises auprès de commerçants légitimes - les temps changeaient. À la fin des années 1710, le gouvernement britannique et les marchands légitimes firent pression sur les gouverneurs coloniaux afin qu'ils mettent enfin un terme à la piraterie. C'est pourquoi, le 5 septembre 1717, le roi George Ier de Grande-Bretagne (r. de 1714 à 1727) gracia les pirates désireux de renoncer à leurs activités extrêmement perturbatrices. Hornigold apprit la nouvelle de ce billet royal de respectabilité par un navire envoyé par le gouverneur de la Jamaïque, Peter Hayward. Hornigold envoya la réponse suivante:

La présente a pour but d'informer votre Excellence que nous avons rencontré le capitaine Cook qui nous a apporté la bonne nouvelle d'un acte de grâce de sa Majesté le roi George que nous sommes ravis d'accepter et pour lequel nous remercions chaleureusement sa Majesté. Que Dieu protège le roi.

(Cordingly, 205)

The Spanish Main and Caribbean Pirate Havens  c. 1670
Les ports pirates de la Tierra Firme et la mer des Caraïbes vers 1670
Simeon Netchev (CC BY-NC-ND)

Hornigold choisit d'obtenir le pardon du nouveau gouverneur des Bahamas, Woodes Rogers (1679-1732), en juillet 1718, et promit de tourner la page. Ironiquement, cette politique des autorités se retourna contre les Bahamas puisque, sans la piraterie et le commerce florissant du butin des pirates, les îles devinrent une sorte de coin perdu colonial, et Rogers lui-même finit par faire faillite.

Chasseur de pirates

Hornigold eut bientôt l'occasion de démontrer concrètement ses intentions honnêtes lorsque le gouverneur Rogers l'enrôla pour poursuivre les pirates qui n'avaient pas accepté le pardon du roi. La première cible de Hornigold fut le pirate anglais Charles Vane qui, depuis 1716, semait la zizanie dans les Caraïbes et sur les côtes d'Amérique du Nord. Il était la cible principale du gouverneur Rogers, car Vane avait audacieusement tiré sur son navire lorsque le pirate s'était enfui du port de New Providence en août 1718. Cependant, Vane était connu pour sa préférence pour les navires rapides, et Hornigold ne pouvait pas le poursuivre. Vane serait capturé en 1720 après le naufrage de son navire; il serait pendu l'année suivante.

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Hornigold fut alors chargé de traquer John Augur (parfois orthographié Auger), un pirate qui avait récemment détourné trois navires de ravitaillement en provenance de New Providence. Augur venait d'être gracié, mais ne pouvait manifestement pas résister à l'attrait de la piraterie. Passer du statut de pirate à celui de citoyen gracié pour redevenir un pirate était le péché ultime, et Rogers était déterminé à faire d'Augur un exemple. Hornigold commandait un navire tandis que le capitaine Cockram en naviguait un autre pour poursuivre Augur, qui fut facilement capturé après avoir fait naufrage à Long Island.

Woodes Rogers, Governor of the Bahamas
Woodes Rogers, gouverneur des Bahamas
William Hogarth (Public Domain)

Augur et un certain nombre d'autres pirates furent ramenés à New Providence par le capitaine Hornigold, où ils furent jugés pour piraterie. Rogers profita de ce procès pour montrer publiquement sa détermination à attraper tous les pirates et à les traduire en justice. L'impressionnant corps de juges était composé de sept commissaires qui se réunirent dans la salle des gardes de Sa Majesté à Nassau le 9 décembre 1718. Sous la direction de Rogers en personne, la cour entendit les témoignages des témoins et des dix hommes en question. Tous les hommes plaidèrent non coupable malgré les preuves accablantes qui pesaient sur eux. Neuf hommes furent reconnus coupables de piraterie, tandis qu'un homme, John Hipps, bénéficia d'un sursis après avoir convaincu le tribunal qu'il n'avait rejoint les pirates que sous la contrainte. Les personnes reconnues coupables furent condamnées à la peine de mort par pendaison.

Mort et héritage

Le succès de la chasse à Augur permit à Hornigold de se voir confier par le gouverneur un voyage visant à renforcer le commerce avec les ports du Mexique en 1719. Ce voyage se solda par un désastre lorsque le navire de Hornigold heurta un récif. Hornigold faisait partie du petit groupe de naufragés qui se retrouva sur une île déserte. Alors que cinq hommes parvinrent à construire un canoë et à s'échapper, Horningold mourut sur l'île.

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Bien qu'il ait été un pirate moins pittoresque et moins célèbre que Bartholomew Roberts, Benjamin Hornigold a néanmoins continué à fasciner le public au XXIe siècle en apparaissant dans des jeux vidéo comme Assassin's Creed IV: Black Flag d'Ubisoft et dans des programmes télévisés comme Black Sails de Starz.

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Mark Cartwright
Mark est un auteur, chercheur, historien et éditeur à plein temps. Il s'intéresse particulièrement à l'art, à l'architecture et à la découverte des idées que toutes les civilisations peuvent nous offrir. Il est titulaire d'un Master en Philosophie politique et est le Directeur de Publication de WHE.

Citer cette ressource

Style APA

Cartwright, M. (2021, septembre 09). Benjamin Hornigold [Benjamin Hornigold]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-20064/benjamin-hornigold/

Style Chicago

Cartwright, Mark. "Benjamin Hornigold." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le septembre 09, 2021. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-20064/benjamin-hornigold/.

Style MLA

Cartwright, Mark. "Benjamin Hornigold." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 09 sept. 2021. Web. 21 déc. 2024.

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