Katharina von Bora

Définition

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 17 décembre 2021
Disponible dans ces autres langues: anglais
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Katharina von Bora (by Lucas Cranach the Elder, Public Domain)
Katharina von Bora
Lucas Cranach the Elder (Public Domain)

Katharina von Bora (1499-1552, également connue sous le nom de Katharina Luther) était une ancienne moniale qui épousa Martin Luther (1483-1546) en 1525. Avec d'autres religieuses, elle s'échappa de son couvent avec l'aide de Luther en 1523, en réponse à son mouvement de réforme. Katharina est reconnue comme la force stabilisatrice de la vie de Luther qui lui permit de réaliser ses dernières œuvres.

On ne sait presque rien de sa vie avant 1523, et les détails de sa vie conjugale proviennent essentiellement des lettres de Luther. Elle était l'administratrice incontestée de leur maison et de leurs finances, s'occupant de toutes les questions pratiques nécessaires et laissant à Luther le temps et l'espace pour écrire, prêcher et donner des conférences. En plus de ses tâches domestiques, elle donna six enfants à Luther, dirigeait leur ferme, supervisait les domestiques, gérait une brasserie prospère et aida Luther à développer son Église. Son mariage avec Luther - une ancienne nonne avec un ancien prêtre - établit le paradigme suivi par beaucoup d'autres et le modèle d'un mariage ecclésiastique.

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Après la mort de Luther, elle fut contrainte de quitter Wittenberg pendant la guerre de Smalkalde (1546-1547) et s'enfuit à Magdebourg. À son retour, elle trouva ses terres détruites et lutta pour gagner sa vie jusqu'en 1552, date à laquelle elle partit pour la ville de Torgau. Elle y mourut le 20 décembre 1552. Elle est célébrée chaque année le 20 décembre par certaines confessions luthériennes, mais pas toutes, bien que toutes reconnaissent sa contribution à la Réforme protestante.

Jeunesse de Katharina et couvents médiévaux

Katharina devint experte en soins infirmiers, en administration, en agriculture, en tâches domestiques et en brassage de bière pendant son séjour au couvent.

On pense que Katharina de Bore serait née le 29 janvier 1499, bien que sa date de naissance ne soit pas enregistrée. Ses parents appartenaient à la petite noblesse sans titre, mais leur identité est controversée. D'après différents documents, il s'agirait soit de Johan von Bora (également appelé Jan von Bora) et de son épouse Margarete de Lippendorf, soit de Hans von Bora et de son épouse Anna von Haugwitz de Hirschfeld. À la mort de sa mère vers 1504, son père se remaria et envoya Katharina au cloître de Saint Clemens à Brehna pour qu'elle y soit prise en charge et élevée en tant que moniale.

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Envoyer sa fille dans un couvent était une option choisie par de nombreux parents qui avaient trop de filles et pas assez de ressources pour leur offrir une dot, ou qui voulaient leur assurer sécurité et éducation, ou les deux. Une jeune fille comme Katharina était admise comme oblate, étudiait pour devenir novice, puis prononçait les vœux pour devenir moniale à part entière vers l'âge de 20 ans. De nombreuses femmes, quel que soit leur âge, choisissaient la vie monastique pour elles-mêmes, la préférant à l'incertitude de la vie conjugale et aux dangers de l'accouchement. Les chercheurs Frances et Joseph Gies commentent:

Pour les femmes de la classe supérieure, le couvent répondait à plusieurs besoins fondamentaux. Il offrait une alternative au mariage en accueillant les jeunes filles dont les familles n'étaient pas en mesure de leur trouver un mari. Il offrait un exutoire aux non-conformistes, aux femmes qui ne souhaitaient pas se marier parce qu'elles se sentaient une vocation religieuse, parce que le mariage leur répugnait ou parce qu'elles voyaient dans le couvent un mode de vie dans lequel elles pouvaient s'épanouir et peut-être se distinguer. (64)

Les couvents étaient également utilisés par la classe supérieure pour protéger leurs filles des rivaux politiques qui pouvaient tenter de les enlever et, inversement, pour retenir les femmes puissantes ou potentiellement puissantes qui avaient déjà été enlevées, mais pour de nombreuses femmes, la vie quotidienne des moniales médiévales était librement choisie. Dans le cas de Katharina, la décision avait été prise pour elle. Elle fut éduquée par les moniales de Brehna jusqu'à l'âge de dix ans environ, date à laquelle elle rejoignit le couvent de Marienthorn à Nimbschen, où résidait une tante maternelle.

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Katharina aurait été obligée de se soumettre à l'autorité de l'abbesse qui dirigeait le couvent et mener docilement la vie monastique, qui comprenait des routines quotidiennes de prières, d'offices, d'entretien des jardins, de tâches domestiques et, dans certains cas, d'enluminure de manuscrits ou de préparation de livres de prières. Les moniales devaient également apprendre les travaux d'aiguille afin de broder les vêtements des prêtres et, dans la plupart des cas, mener des actions de sensibilisation au sein de la communauté et soigner les malades. Les moniales pouvaient aller et venir du couvent, mais leurs interactions avec le monde extérieur étaient strictement contrôlées.

Convent of Marienthorn in Nimbschen
Couvent de Marienthorn à Nimbschen
Jörg Blobelt (CC BY-SA)

D'après des témoignages ultérieurs de sa vie conjugale, Katharina serait devenue à cette époque experte en soins infirmiers, en administration, en agriculture, en tâches domestiques et en brassage de bière, car elle faisait preuve d'une compétence exceptionnelle dans tous ces domaines, et plus encore, peu de temps après son mariage avec Luther. Les 95 thèses de Martin Luther ayant été traduites en allemand et publiées en 1518, la nouvelle de son conflit avec l'Église parvint à Nimbschen en 1518 ou 1519 au plus tard. Le conflit s'intensifia tout au long de l'année 1520 et culmina lorsque Luther fit brûler la bulle papale en décembre et qu'il fut excommunié en janvier 1521.

La fuite de Katharina

Après la comparution de Luther à la Diète de Worms en avril 1521, où il défia l'autorité papale et défendit ses ouvrages critiquant la politique et les pratiques de l'Église, sa popularité - et sa notoriété - s'accrurent. L'Église et les autorités civiles, reconnaissant qu'il représentait une menace pour le statu quo, le déclarèrent hors-la-loi et hérétique par l'Édit de Worms en mai 1521. Le souverain régional de Luther, Frédéric III (le Sage, 1463-1525), lui assura sa protection dans son château de Wartburg, où Luther continua d'écrire et de traduire le Nouveau Testament en allemand.

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Luther at the Diet of Worms
Luther à la Diète de Worms
Anton Werner (Public Domain)

Parmi ses nombreuses critiques de la politique de l'Église figurait la vie monastique, qu'il jugeait contre nature et non biblique. Ces opinions circulèrent peut-être autour de Marienthorn avant 1521, mais certainement après, même si l'abbesse tenta de les étouffer. On ne sait pas exactement comment Katharina prit connaissance des critiques de Luther, mais elle y adhéra dès 1523, lorsqu'elle lui écrivit directement pour lui demander de l'aide. Elle et quelques autres moniales de Marienthorn (leur nombre est indiqué comme étant soit huit, soit douze) souhaitaient quitter le couvent et avaient besoin de son aide. Ce n'était pas une mince affaire, car enlever une moniale ou l'aider à quitter la vie monastique était un acte criminel. L'universitaire Gwen Seabourne commente:

Les portes du couvent permettaient de circuler dans les deux sens, et les autorités ecclésiastiques et séculières avaient intérêt à les surveiller. Les autorités royales se préoccupaient des troubles de l'ordre public et de la sécurité des couvents à une époque où ils pouvaient être utilisés pour héberger des femmes royales ou nobles, ainsi que pour enfermer les filles d'opposants dangereux. En vertu d'une loi de 1285, l'expulsion de moniales de leurs couvents constituait un délit passible d'une peine de prison, d'une indemnisation du couvent et d'un paiement au roi. Le délit était commis par la personne qui déplaçait la moniale, plutôt que par la moniale en question, de sorte que la responsabilité était engagée, que la moniale ait consenti ou non à son déplacement. (2)

Cette loi ne pouvait être appliquée que par les autorités de la région où l'infraction avait eu lieu, et si l'on pouvait déplacer la moniale dans une autre principauté, qui choisissait de ne pas l'appliquer, la punition pouvait être évitée. Luther s'arrangea pour qu'un marchand très respecté, Leonard Kopp, aide à libérer les moniales de la région du duc George et les amène à Wittenberg, qui était contrôlée par Frédéric III. Kopp livrait régulièrement des harengs au couvent et, la veille de la Résurrection (veille de Pâques) 1523, Kopp effectua sa livraison, puis cacha les moniales dans son chariot et franchit les portes de la ville. L'érudit Roland H. Bainton, qui soutient que les moniales étaient au nombre de douze, écrit:

Trois sont retournées chez elles. Les neuf autres sont arrivées à Wittenberg. Un étudiant rapporte à un ami: "Un wagon de vestales vient d'arriver en ville, toutes plus désireuses de se marier que de vivre. Que Dieu leur accorde des maris afin d'éviter que le pire ne se produise". Luther se sentit responsable de leur trouver un foyer, un mari ou un poste quelconque. Une solution évidente était qu'il se débarrasse d'un cas en se mariant lui-même. (293)

Comme Luther l'avait espéré, Frédéric III ne fit rien au sujet du statut de 1285, et les moniales nouvellement arrivées furent libres de se marier ou de retourner dans leurs familles. Luther essaya d'abord de les placer chez leurs parents, mais cela ne fonctionna pas car les familles refusaient d'être impliquées dans un crime, et en outre, beaucoup n'avaient tout simplement pas les moyens de subvenir aux besoins d'une fille, et encore moins d'une fille qui avait renoncé à ses vœux et pour laquelle il serait difficile de trouver un mari.

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Mariage

Après avoir épuisé la possibilité de renvoyer les femmes dans leur ancien foyer, Luther entreprit de leur trouver lui-même un mari. L'universitaire Lyndal Roper fait remarquer que:

Luther devait placer les femmes dans des mariages respectables dès que possible afin d'éviter les ragots malveillants, et s'est donc retrouvé dans la position inattendue de courtier en mariages. La situation l'a donc forcé à réfléchir au désir féminin... Il se peut que le sujet lui soit venu à l'esprit parce qu'il commençait lui-même à être tenté. (264)

En 1525, Luther avait trouvé des mariages ou des postes respectables pour toutes les moniales, à l'exception de Katharina, qui fut d'abord placée comme servante chez le clerc Philipp Reichenback, puis chez l'artiste Lucas Cranach l'Ancien. Luther lui arrangea au moins deux mariages, mais aucun ne fonctionna, et il apprit de son ami Nikolaus von Amsdorf qu'elle avait dit qu'elle n'épouserait qu'Amsdorf ou Luther, mais qu'elle préférait Luther.

Luther, bien qu'il ait préconisé le mariage d'anciens prêtres et religieuses, n'envisageait pas cette option pour lui-même, car il avait été condamné comme hérétique et hors-la-loi en 1521; il savait qu'il y avait toujours un risque qu'il soit arrêté et exécuté, et ne voulait pas infliger cette perte à une épouse. Son ami Philippe Melanchthon (1497-1560) et d'autres craignaient également que le mariage ne ternisse son image publique de défenseur désintéressé de la foi et ne fasse dérailler le mouvement réformateur.

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Martin Luther and Katharina von Bora
Martin Luther et Katharina von Bora
Lucas Cranach the Elder (CC BY-NC)

Pourtant, certains de ses amis, comme Amsdorf, lui suggérèrent d'épouser Katharina afin de résoudre son problème et de faire une déclaration pour la nouvelle foi sur la respectabilité d'un mariage entre deux anciens ecclésiastiques de l'Église. Luther, suggéra Amsdorf, devrait mettre en pratique ce qu'il prêchait et montrer aux autres, par l'exemple, comment un mariage pouvait fonctionner. Bainton note:

[Luther ne répondit sérieusement à cette suggestion que lorsqu'il rentra chez lui pour rendre visite à ses parents. Ce qu'il raconta, probablement comme une énorme plaisanterie, fut pris par son père comme une proposition réaliste. Son désir était que son fils transmette le nom. La suggestion commença à intéresser Luther pour une toute autre raison. S'il devait être brûlé sur le bûcher dans l'année qui suivait, il n'était pas le mieux placé pour fonder une famille. Mais par le mariage, il pouvait à la fois donner un statut à Katharina et un témoignage de sa foi. En mai 1525, il laissa entendre qu'il épouserait Katie avant de mourir. (294)

Katharina von Bora et Martin Luther se marièrent le 13 juin 1525 lors d'une petite cérémonie et organisèrent une célébration plus importante le 27 juin. Jean, électeur de Saxe, frère de Frédéric III, leur offrit l'ancien dortoir des Augustins (le "cloître noir") comme résidence. Le Cloître Noir était un grand bâtiment entouré de terres fertiles, que les Luthers ouvrirent immédiatement à toute personne ayant besoin d'un logement, une politique qui resta en vigueur pendant les 20 années suivantes.

Vie quotidienne, enfants et discussions à table

Luther donna trois raisons à son mariage: "pour plaire à son père, pour contrarier le pape et le diable, et pour sceller son témoignage avant le martyre" (Bainton, 295). Au début, il ne donnait aucune indication sur l'affection qu'il portait à Katharina, mais peu après leur mariage, il déclara: "Je n'échangerais pas Katie contre la France ou Venise, car Dieu me l'a donnée" (Bainton, 294). L'affection de Luther pour sa femme est évidente dans ses lettres où il la loue comme un trésor, comme "Docteur Luther", "La Dame de Zulsdorf" (leur ferme), "Mon Seigneur Katie" et "Ma Katie". L'affection de Katharina est évidente dans la façon dont elle s'occupa de son mari, même s'il présentait un certain nombre de défis. Bainton commente:

Le mariage a entraîné de nouvelles responsabilités financières, car aucun des deux n'avait un sou au départ. La mère de Katharina était morte lorsqu'elle était bébé. Son père l'avait envoyée dans un couvent et s'était remarié. Il ne faisait plus rien pour elle. Luther n'avait que ses livres et ses vêtements. Il n'avait pas droit aux revenus du cloître, puisqu'il avait abandonné le manteau. Il n'a jamais tiré un centime de ses livres et sa bourse universitaire n'était pas suffisante pour se marier. En 1526, il installe un tour et apprend à travailler le bois afin de pouvoir subvenir aux besoins de sa famille en cas de nécessité. Mais on peut douter qu'il ait jamais pris cette idée au sérieux. Il voulait se consacrer exclusivement au service de la Parole et il avait confiance dans le fait que le Père céleste y pourvoirait. (298)

Katharina était parfaitement consciente de l'importance de son mari, mais celui-ci était tout aussi conscient de la manière dont son soutien lui permettait de poursuivre son travail.

Sa foi en la providence de Dieu plaçait Katharina dans le rôle de pourvoyeuse et de soutien du foyer, qui comprendrait finalement leurs six enfants - Hans, Elizabeth (morte jeune), Magdalena (morte à l'âge de 13 ans), Martin, Paul et Margarete - quatre orphelins qu'ils recueillirent du côté de la famille de Katharina, et d'autres personnes à la recherche d'un abri temporaire ou à long terme. En outre, il y avait les amis, les étudiants et les admirateurs de Luther, qui venaient l'écouter parler autour de la table et à qui il fallait donner à manger et à boire. Les étudiants pensionnaires fournissaient un revenu régulier, mais à certains moments, il y avait jusqu'à 25 personnes dans la maison qui avaient besoin d'être nourries.

Katharina s'occupait d'une petite ferme, cultivait un verger, avait créé une mare pour avoir du poisson frais, entretenait une basse-cour de poules et de canards, et élevait des vaches et des cochons, qu'elle abattait et préparait elle-même. Elle brassait également sa propre bière, réputée de grande qualité, qu'elle vendait et utilisait également pour le ménage. En outre, elle prenait grand soin de la santé de Luther, qui n'avait jamais été robuste. Bainton écrit:

Il a souffert à un moment ou à un autre de goutte, d'insomnie, de catarrhe, d'hémorroïdes, de constipation, de calculs, de vertiges et de bourdonnements d'oreilles. Katie était un maître des herbes, des cataplasmes et des massages. Son fils Paul, qui est devenu médecin, disait que sa mère était un demi-médecin. (299)

Elle soutenait totalement son mari et était traitée par lui sur un pied d'égalité, toujours présente aux réunions connues sous le nom de "Propos de table", au cours desquelles Luther s'exprimait sur divers sujets après le dîner et une bonne dose de bière de sa femme. Les personnes présentes notaient tout ce qu'il disait et, plus tard, éditaient et publiaient les textes recueillis, soit un total de 6 596 entrées. À l'époque, Katharina dit à Luther qu'il devrait les faire payer pour noter ses paroles, mais il ne le permit pas. Comme d'habitude, elle se plia à ses désirs et continua à le soutenir, lui laissant la liberté intellectuelle et financière de poursuivre son travail.

Tout au long de leur mariage, Katharina était consciente de l'importance de son mari, mais celui-ci était tout aussi conscient de la manière dont son soutien lui permettait de poursuivre son travail. Ses adversaires se moquaient et insultaient régulièrement Katharina et leur mariage en général dans des pamphlets auxquels Luther répondait avec beaucoup plus d'esprit et de perspicacité en la défendant. Leur mariage heureux servit de modèle et d'inspiration à beaucoup d'autres à l'époque et par la suite.

Conclusion

Luther mourut d'une attaque cérébrale le 18 février 1546, et Katharina, dans une lettre à la femme de son frère, Christina von Bora, exprima son chagrin, disant qu'elle ne pouvait ni manger, ni boire, ni dormir. À cette perte s'ajoutèrent des problèmes financiers. Luther lui avait tout légué dans son testament, mais ne l'avait pas enregistré correctement, et elle se vit refuser son héritage. Alors qu'elle faisait appel aux autorités pour remédier à cette situation, la guerre de Smalkalde éclata entre les partisans de Luther et les forces catholiques de Charles Quint, empereur du Saint Empire romain germanique.

Statue of Katharina von Bora
Statue de Katharina von Bora
Thomas Schewe (CC BY-NC-ND)

Elle se réfugia à Magdebourg jusqu'à ce que le conflit ne se termine par une défaite luthérienne en 1547, puis retourna à Wittenberg, où elle trouva le cloître noir détruit, ses terres dévastées et tous les animaux disparus. Elle réussit à subvenir à ses besoins grâce à la générosité de Jean Frédéric Ier, prince-électeur de Saxe, fils du prince-électeur Jean qui avait offert le cloître aux Luther lors de leur mariage. En 1552, la peste atteignit Wittenberg et Katharina partit pour Torgau, où elle espérait trouver meilleure fortune et sécurité. Elle tomba de son chariot devant les portes de la ville, se brisant la hanche, puis contracta une maladie inconnue dont elle mourut le 20 décembre, à l'âge de 53 ans.

Elle fut enterrée dans le cimetière de l'église Sainte-Marie de Torgau et fut largement oubliée par la suite, l'attention continuant à se porter sur son mari. Les études scientifiques sur Katharina Luther en tant que telle n'ont commencé sérieusement qu'au XXe siècle et ont été entravées par la rareté des sources primaires la concernant. Malgré cela, sa réputation s'est accrue au cours des cent dernières années, à mesure qu'elle était mieux connue. Torgau accueille aujourd'hui le musée qui lui est consacré et préserve la maison où elle est décédée. Depuis 2011, Torgau a institué un prix annuel au nom de Katharina pour récompenser les femmes qui se sont distinguées dans les causes sociales. Katharina est célébrée comme une femme forte et convaincue, qui apporta un soutien émotionnel et pratique à Marin Luther et lui permit de développer pleinement sa vision.

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Bibliographie

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Auteur indépendant et ex-Professeur de Philosophie à temps partiel au Marist College de New York, Joshua J. Mark a vécu en Grèce et en Allemagne, et a voyagé à travers l'Égypte. Il a enseigné l'histoire, l'écriture, la littérature et la philosophie au niveau universitaire.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2021, décembre 17). Katharina von Bora [Katharina von Bora]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-20330/katharina-von-bora/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Katharina von Bora." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le décembre 17, 2021. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-20330/katharina-von-bora/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Katharina von Bora." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 17 déc. 2021. Web. 21 oct. 2024.

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