Les Scythes utilisaient des arcs recourbés ultramodernes et des tactiques de frappe contre des formations d'infanterie fixes. À partir de chevaux agiles, les guerriers scythes pouvaient décocher une nuée de flèches mortelles. Connus pour leur utilisation innovante des armures en écailles, ils se battaient également au corps à corps avec bouclier et épée. Dominant la steppe d'Asie centrale entre le 7e et le 3e siècle avant notre ère, les nomades Scythes étaient vraiment redoutables.
Armes et armures
Pour leur protection personnelle, outre l'utilisation de jambières en une seule pièce pour protéger les tibias, les Scythes étaient des spécialistes de l'armure en écailles. Sur des corselets en cuir souple, ils fixaient, à l'aide de tendons d'animaux, des plaques de fer qui se chevauchaient en style écailles de poisson. La taille des plaques pouvait varier en fonction des parties du corps couvertes. Les écailles autour des bras et des épaules étaient plus petites pour faciliter la liberté de mouvement. Les écailles étaient également utilisées pour fabriquer des casques et recouvrir des boucliers en bois. Au fil du temps, les guerriers scythes utilisèrent également des casques entièrement métalliques de type kuban et corinthien.
Faisant partie de leur attirail offensif, des haches de combat, des masses, des perches et des lances ont été trouvées dans leurs tombes. Certaines des perches découvertes mesurent environ 3 mètres de long, et les lances 1,8 mètres. Si la masse était plutôt un signe de prestige, l'utilisation de boucliers et d'épées était fondamentale pour toute manœuvre d'infanterie. Outre les boucliers recouverts de plaques de la cavalerie lourde, les soldats ordinaires utilisaient des boucliers plus légers en osier tressé. La plupart des premières épées à double lame mesuraient environ 60 cm (2 ft) et étaient effilées à la pointe, tandis que les épées plus tardives du Ve siècle étaient effilées de la poignée à la pointe en forme de triangle allongé.
Cependant, l'arme la plus efficace du guerrier scythe était l'arc. Fabriqué en bois stratifié, en corne, en tendon et en colle, il représentait l'apogée de la technologie des arcs, copiée par des nations ultérieures comme les Parthes, les Mongols et les Turcs. Ces arcs étaient façonnés selon un profil recourbé afin de maximiser l'accélération et la précision de la flèche à longue distance. Plus courts, ils étaient idéaux pour tirer des flèches à cheval. Faits à partir d'une base en bois et d'extrémités façconnées de façon à s'éloigner du tireur, une fois cordées, la force et le ressort des branches étaient accentués par un stratifié de corne pré-imbibée collé à l'intérieur des extrémités et un stratifié de tendon pilé collé à l'extérieur. Le processus était laborieux, prenant jusqu'à deux ans pour l'assemblage, le traitement et le séchage, mais l'arc composite scythe était un trophée précieux, peut-être même échangé avec des alliés de choix comme leurs partenaires grecs.
En ce qui concerne leurs performances, il existe un récit inscrit sur un monument funéraire grec à Olbia, sur la mer Noire, d'un Olbien nommé Anaxagoras qui avait gagné un concours de tir en lançant une flèche à 521 mètres (1710 ft). Les Olbiens étant des commerçants grecs vivant en territoire scythe, on suppose que l'arc d'Anaxagoras fut acquis auprès des Scythes. Bien plus tard, alors qu'il participait au passe-temps favori de sa nation, le tir en vol, le sultan turc Selim III (1761-1808) utilisa un arc recourbé composite, descendant technologique direct de l'arc scythe, et tira une flèche à 889 mètres de distance (2916 ft). Si les arcs et les flèches d'Anaxagore et de Selim ont pu être modifiés pour une performance particulière, l'arc scythe, en tant qu'archétype standard, perdura pendant des siècles. Comme son modèle de fabrication et son apparence restèrent relativement les mêmes pendant des centaines d'années, son adoption omniprésente par de nombreuses nations témoigne de sa fonction et de ses performances, notamment pour les archers à cheval.
Pour transporter leurs arcs et jusqu'à 75 flèches à portée de main, les Scythes fabriquaient un contenant intéressant appelé gorytos. Dans ce large étui en cuir, le guerrier scythe pouvait récupérer et libérer jusqu'à 12 flèches par minute. Avec cette technique de tir rapide, "étant donné les centaines d'archers montés qui participaient à la plupart des engagements, on ne peut qu'imaginer la grêle de flèches mortelles qui s'abattaient sur leurs ennemis" (Chernenko, 12). De plus, si leurs flèches ne touchaient pas une partie vitale du corps, le poison dans lequel les Scythes les trempaient achevait le travail. Le scythicon était réputé être constitué d'un mélange de venin de serpent, de chair de serpent décomposée et de sérum humain. Les pointes de flèches trempées dans cette concoction mortelle pouvaient, comme l'affirme Renate Rolle, "rendre mortelle la moindre blessure" (65). Enfin, pour ajouter à son effet de terreur, les Scythes fabriquaient certaines de leurs flèches avec des pointes barbelées, ce qui les rendait atrocement difficiles à retirer.
L'organisation militaire
Alors que les Scythes étaient organisés en tribus distinctes partageant une culture commune, leur organisation militaire communautaire aurait été un élément méconnu de leur succès. En Crimée, un gobelet en or fabriqué au IVe siècle av.J.-C. dans le kourgane de Koul'-Oba montre des soldats en bivouac. Tandis que deux d'entre eux, lances et arcs à portée de main, semblent contempler leur destin dans la bataille qui se profile, un autre montre comment tendre un arc, un autre encore enlève la dent de son camarade, tandis qu'un dernier panse la jambe blessée d'un compagnon.
Un autre artefact en relief doré du même kourgane montre un rituel commun où deux guerriers boivent ensemble dans une corne. Ces représentations révèlent des modes de vie destinés à inculquer un objectif commun et une camaraderie entre les soldats, où les individus luttant pour leurs amis contre l'ennemi créent un front uni et plus résistant. Néanmoins, si la loyauté des Scythes entre soldats était effectivement solide, la loyauté du groupe allait à sa tribu et à son chef.
De plus, le rôle éminent joué par les femmes dans la vie militaire et politique de leur peuple contribua à leur succès martial. Sans précédent jusqu'à l'époque moderne, il semble que certains groupes aient acquis un statut social égal à celui de leurs hommes. Si l'histoire des Amazones fait partie de la tradition moderne, la réalité de leur histoire a longtemps été débattue. Le récit d'Hérodote raconte l'arrivée d'une race étrangère de femmes guerrières sur les rivages de la Scythie. En tant que groupe, elles conservèrent leur indépendance, mais elles finirent par se mêler à un groupe de jeunes Scythes envoyés par les anciens de Scythie. Bien que parlant des langues différentes, les deux groupes voyagèrent vers l'est pour former leur propre tribu. Hérodote affirme que les Sarmates naquirent de cette union et parlaient une langue scythe hybride. En outre, ces femmes guerrières conservèrent leur indépendance en suivant leurs anciennes coutumes, chassant souvent seules et combattant aux côtés de leurs hommes. Ils interdisaient également à leurs filles de se marier avant d'avoir tué un homme au combat.
Appien valide le statut de souveraine/guerrière des femmes scythes. Lorsqu'il décrit le triomphe de Pompée (106-48 av. J.-C.) pour avoir vaincu Mithridate VI (120-63 av. J.-C.), il inclut dans le cortège des rois et généraux capturés, "les femmes souveraines de Scythie" (17.116-117). En outre, la référence d'Hérodote à Tomyris, la reine-guerrière scythe, qui vainquit Cyrus le Grand (c. 600-530 av. J.-C.) lors d'une bataille plusieurs siècles auparavant, suggère à nouveau une tradition de souveraineté féminine (1.205-214). Ainsi, les Scythes dans leur ensemble n'ont pas hésité à suivre des femmes guerrières et souveraines.
Les archives archéologiques indiquent également un large statut de guerrières, sinon de souveraines, pour les femmes scythes. En 1993, dans la partie la plus orientale de la confédération scythe, à Ak-Alakha, sur le plateau d'Ukok, dans les montagnes de l'Altaï, les fouilleurs ont trouvé le site funéraire d'une riche femme scythe. Le fait qu'elle était la figure centrale du site, enterrée avec des objets de prestige, entourée de six chevaux sellés, rend probable qu'elle était une élite prépondérante de son peuple. Enfin, selon Cunliffe, en territoire sarmate, "un cinquième des sépultures de guerriers fouillées datant du cinquième au quatrième siècle sont des femmes, tandis qu'en territoire scythe, on connaît plus de quarante sépultures de femmes guerriers" (219).
Stratégie et tactiques
Bien qu'Hérodote parle d'une période de 28 ans d'incursions en dehors de leurs environs connus au cours de laquelle ils vainquirent les Mèdes et furent achetés par les Égyptiens, leur aventure fut de courte durée. Alors qu'ils pillaient et dérobaient des richesses, les Mèdes finirent par les enivrer et tuèrent nombre d'entre eux (1.103-106). Pour le reste, ils ont su pendant longtemps protéger la patrie qu'ils connaissaient. Leur stratégie la plus importante était de connaître un territoire propice à leur style militaire à cheval et de s'y tenir, tout en évitant l'engagement direct avec des formations d'infanterie fixes. La géographie de plaines ouvertes, de steppes désertiques et de forêts sur lesquelles ils s'étendaient était plus favorable à l'élevage et aux déplacements à cheval qu'à un mode de vie sédentaire impliquant une production agricole. D'où la rareté de leurs centres urbains et leur mode de vie nomade.
Les victoires les plus spectaculaires des Scythes furent remportées contre l'Empire perse, puisqu'ils déjouèrent à deux reprises les tentatives d'invasion de l'Empire achéménide. Lorsque Darius Ier (r. de 522 à 486 av. J.-C.) envahit la Scythie, sa frustration face aux Scythes qui s'en tenaient à leur stratégie de non-engagement est apparente lorsque, comme le dit Hérodote, il provoqua Idanthyrse pour qu'il se lève et se batte "ou qu'il compose avec son maître" (4.97-142). Idanthyrse répondit que ce n'était pas la façon de faire la guerre de la Scythie ; ils se battraient selon leurs propres termes.
Lorsque les Perses pénétrèrent sur le territoire scythe en 513 av. J.-C. en jetant un pont sur le Danube, les Scythes leur refusèrent toute subsistance en brûlant leurs propres champs et en détruisant les puits. S'assurant une journée de marche d'avance, alors qu'ils menaient les Perses vers l'est au-dessus de la mer Noire, les Scythes protégés par leur cavalerie, attaquaient les groupes de ravitailleurs de Darius. Les Scythes gagnaient toujours les combats de cavalerie à cavalerie, mais lorsque la cavalerie perse se repliait derrière les lignes d'infanterie, les Scythes s'en allaient. Alors que ces tactiques se poursuivaient jour et nuit, les Scythes entraînèrent les Perses plus profondément dans les territoires alliés, puis dans des terrains désolés. Finalement, après que les Scythes aient fait demi-tour vers l'ouest, les Perses, frustrés et épuisés, choisirent de battre en retraite. C'est à ce moment que les Scythes décidèrent de lancer une attaque de cavalerie sur trois fronts. Les Scythes pensaient qu'ils trouveraient rapidement les Perses en train de chercher de la nourriture dans les zones qui n'avaient pas été brûlées mais au lieu de cela, les Perses restèrent sur leur piste initiale. Comme les Scythes les manquèrent, les Perses réussirent à s'échapper par le Danube. Ainsi, grâce à une stratégie d'attrition - conduire l'ennemi profondément en territoire ami, couper les sources vitales, puis avec des tactiques de frappe et de fuite et un plan pour achever leur adversaire avec leur atout le plus redoutable, l'arc et les flèches tirées à cheval - les Scythes contrecarrèrent l'incursion de Darius.
En fin de compte, la clé de leur tactique et de leur stratégie était leurs chevaux. Étant donné qu'il s'agissait d'une culture de chevaux, des systèmes spécifiques et sophistiqués d'élevage, de soins, d'entraînement et de gardiennage durent être développés et utilisés. Une fois que leurs chevaux étaient prêts au combat et qu'ils s'en tenaient à leur stratégie de combat dans les plaines ouvertes, il était crucial d'éviter les raids nocturnes. Compte tenu des relations entre Parthes et Scythes, du fait que les Parthes étaient des descendants des Scythes et qu'ils imitaient leur stratégie et leurs tactiques, Dion Cassius mentionne qu'ils n'utilisaient pas de retranchements et s'éloignaient du champ de bataille la nuit venue. (40.24) En se retirant à une telle distance, ils auraient été difficiles à attraper, et encore plus à trouver dans l'obscurité. Les Scythes, de même, auraient bivouaqué à bonne distance de leurs combattants. En s'installant, ils auraient posté des sentinelles à certains points de surveillance, car leurs chevaux - avec leur sens aigu de l'ouïe et leur vigilance - servaient probablement d'alarme supplémentaire.
Logistique
L'un des moyens de survie les plus importants, qui fait souvent la différence entre gagner ou perdre une bataille, est un approvisionnement adéquat en nourriture et en eau. Il est tout aussi important de pouvoir survivre lorsque les moyens de subsistance sont rares. Dion Cassius et Plutarque parlent tous deux de l'effet ruineux de la soif extrême sur l'armée romaine lors de la bataille de Carrhes, en 53 av. J.-C., alors qu'elle combattait les Parthes dans une chaleur estivale de milieu de journée. Lorsqu'il s'agissait de survivre sans eau, les Parthes, comme les Scythes, avaient d'autres solutions. Dion Cassius écrit :
Chez eux le soleil est brûlant ; mais l'habitude leur a appris à le supporter. Ils ont aussi trouvé, contre la rareté de l'eau et la difficulté de s'en procurer, des expédients fort utiles pour repousser les ennemis qui envahissent leur pays. (40.15)
Les Scythes, eux aussi, avaient la réputation de se battre sans eau ni nourriture. Avant son combat contre Philippe II de Macédoine (r. de 359 à 336 av. J.-C.), Ateas (429-339 av. J.-C.) se vanta : " Tu règnes sur les Macédoniens, des hommes qui ont appris à se battre, mais moi sur les Scythes, qui peuvent se battre avec la faim et la soif " (Plutarque, Moralia, 3.174). Il est intéressant de noter que, selon Pline, deux plantes découvertes par les Scythes - le scythice et l'hippace - apaisent la faim et la soif. "Si une personne garde [la scythice] dans sa bouche, elle ne connaîtra jamais la faim ou la soif". L'hippace, également important pour les Scythes, était réputé avoir un effet similaire sur les chevaux. Pline reprend la légende selon laquelle "à l'aide de ces deux plantes, les Scythes pouvaient supporter la faim et la soif pendant douze jours" (25.43-44).
En outre, une autre technique de survie utilisée depuis longtemps par les peuples anciens est l'utilisation de la graisse. Les Scythes pouvaient facilement s'en procurer à partir des animaux qu'ils gardaient en troupeau, et une pratique courante pour la santé des chevaux consistait à l'utiliser dans leur alimentation. Descendant du cheval turcoman disparu des Seldjoukides de la steppe kazakhe, le régime alimentaire de l'Akhal-Teké, tout aussi fougueux, comprend (outre des dattes et de l'orge) de la graisse de mouton. En outre, la consommation personnelle de pemmican (graisse mélangée à de la viande séchée) pour prévenir la famine et supporter le froid était largement utilisée par les Indiens d'Amérique du Nord de la même latitude. Outre sa longue durée de conservation et son intégration populaire dans la préparation des repas, la fonte de la graisse dans l'un de leurs chaudrons, à des fins de consommation et d'avantage en temps de guerre, était une option naturelle pour les Scythes.
Un autre moyen de survie, surtout dans les guerres anciennes, était la guérison des coups et des coupures sur le corps. Si les anciens connaissaient les méthodes efficaces de nettoyage, d'habillage et même de suture, puisque les colons grecs vivaient parmi eux et que les peuples de Chine et d'Inde (depuis longtemps adeptes des remèdes médicinaux) étaient leurs voisins, la nécessité absolue pour les Scythes de soigner les blessures de leur personnel militaire signifie qu'ils auraient sans doute emprunté, amélioré ou inventé des remèdes efficaces. Il est intriguant de constater que, comme les Scythes étaient particulièrement doués pour la létalité de leurs flèches empoisonnées, ce sont leurs Agari - experts en toxicologie - que Mithridate intégra dans son cercle intime. De même, Mithridate était lui-même un innovateur en matière de recettes thériaques (mithridatium). Pourtant, comme le raconte Appien d'Alexandrie : après la bataille de Zéla en 67 av.J.-C., ce sont " les Agari qui guérirent Mithridate de ses blessures après avoir été gravement blessé par un dard sous l'œil et au genou par une pierre " (13.88).
Batailles
En raison de leurs prouesses militaires, différentes nations sollicitaient souvent les services militaires des Scythes. En 490 avant notre ère, les archers montés Sakā aidèrent les Perses contre les Grecs à la bataille de Marathon, puis à nouveau à la bataille de Platées en 479 avant notre ère. Les guerriers scythes figuraient également sur la liste des soldats qui rejoignirent Darius III (r. 336-330 av. J.-C.) contre Alexandre le Grand (356-323 av. J.-C.) à la bataille de Gaugamèles en 331 av. J.-C. Appien, l'historien romain, montre des princes scythes de la mer Noire, qui jouèrent un rôle dans la défaite de Mithridate VI par Pompée en 63 avant Jésus-Christ. De plus, en tant que cousins et voisins des Parthes, les Scythes vinrent à l'aide de la Parthie, lorsqu'après des troubles dynastiques, le roi parthe Sanatrocès Ier (r. c. 75 - 69 av. J.-C.) fut installé sur le trône avec l'aide des Scythes. Et selon Dion Cassius, les Scythes jouèrent un rôle clé en aidant Artaban II (r. de l'an 12 à 38/41), lui-même à moitié scythe, à sécuriser l'Arménie pour la Parthie (57.26). Tacite soutient l'affirmation de Dion Cassius selon laquelle Artaban " rassembla des auxiliaires en Scythie " avant de rejoindre la bataille (Annales, 6.44.1).
Les Scythes n'étaient pas seulement des faiseurs de rois ou des alliés ; ils eurent eux-mêmes des victoires spectaculaires. Même au plus bas, ils remportèrent deux batailles contre les puissants Parthes, apparemment pour une question de paiement. Au départ, les Parthes avaient accepté de payer les Scythes pour les aider à protéger la Syrie d'Antiochos VII (r. 1de 38 à 129 av. J.-C.), le souverain de l'empire séleucide. Lorsque les Parthes gagnèrent sans eux et refusèrent ensuite de payer, cela déclencha une révolte scythe qui se termina par la mort du roi Phraates II (r. de 132 à 127 av. J.-C.), ce qui enhardit les tribus scythes de l'est à vaincre et à tuer Artaban I (r. de 127 à 124 av. J.-C.). À leur apogée, en 530 av. J.-C., Tomyris, la reine guerrière des Massagètes, consolida la frontière sud-est de la Scythie en vainquant et en tuant Cyrus le Grand.
Lorsque les Perses les attaquèrent à nouveau par le nord, les Scythes provoquèrent la retraite de Darius le Grand (r. de 522 à 486 av. J.-C.). Cela leur donna la réputation d'être invincibles. Enfin, pour ajouter à ce succès, Ateas (429-339 av. J.-C.), roi des Scythes pontiques, étendit l'intérêt des Scythes à la Thrace, établissant ainsi l'une des étendues les plus occidentales de la Scythie, du Don au Danube. Mais après la défaite et la mort d'Ateas aux mains de Philippe II (r. de 359 à 336 av. J.-C.) en 339 av. J.-C., puis sa capture dans un piège au fleuve Jaxartes par Alexandre le Grand, les Scythes ne retrouveraient jamais leur réputation d'invincibilité.
D'autres coups furent portés lorsque les Scythes tentèrent de s'emparer du monopole commercial des Grecs sur la mer Noire en attaquant leurs colonies. Venant à la rescousse des Grecs à la fin du IIe siècle av. J.-C., Mithridate VI infligea aux Scythes une défaite dévastatrice, tout comme l'Empire romain en 63 de notre ère lorsque les Scythes attaquèrent à nouveau la Chersonèse. Enfin, au cours du 4e siècle de notre ère, les Scythes disparurent complètement des archives historiques lorsqu'ils furent dévastés par les Huns et assimilés par les Goths. Mais à leur apogée, grâce à leurs talents de cavaliers et à leur habileté militaire, les Scythes avaient étendu leur territoire de la plaine hongroise à l'ouest aux montagnes du Grand Altaï à l'est, une incroyable superficie de 2,4 millions de km² (1,5 million de mi²).