Apocryphes et Pseudépigraphes

Définition

Rebecca Denova
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 08 avril 2022
Disponible dans ces autres langues: anglais, arabe, espagnol
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Gospel of Thomas (by Unknown author, Public Domain)
Évangile de Thomas
Unknown author (Public Domain)

Au IIe siècle de notre ère, alors que le christianisme était en train de devenir une religion indépendante, un corpus littéraire est apparu, que les spécialistes classent dans la catégorie des apocryphes et des pseudépigraphes. Les apocryphes (grec : apokryptein, "cacher") sont les livres considérés comme hors du canon, ce qui signifie qu'ils n'ont pas été inclus lorsque le Nouveau Testament est devenu officiel après la conversion de Constantin au christianisme.

Les pseudépigraphes ("faux écrits") étaient carrément des contrefaçons. Ils étaient écrits ou faisaient semblant d'être écrits au nom d'une personne célèbre du passé afin de leur donner de la crédibilité. Les Juifs ont utilisé ce procédé littéraire dans leurs textes apocalyptiques qui prétendent avoir été écrits par Enoch, Moïse et Abraham. Parce qu'ils étaient au ciel, ils étaient des sources de secrets traditionnels cachés.

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L'expression religieuse chrétienne englobait des comportements extatiques, tels que le "parler en langues", la possession d'un esprit entraînant des prophéties, ainsi que des règles et règlements élaborés sur l'utilisation du corps. Le comportement chrétien était encadré par les concepts de célibat (pas de contrat de mariage) et de chasteté (pas de rapports sexuels) comme comportement idéal. Les charis (bontés, faveurs) étaient considérés comme des dons de l'esprit de Dieu. Les spécialistes décrivent cette littérature comme un point de vue particulier connu sous le nom de "christianisme charismatique". Dans ces histoires, le concept de dons charismatiques sert de toile de fond à la réalisation de miracles, de guérisons et de conversions. Tous les personnages chrétiens restent chastes et célibataires.

L'Évangile de l'enfance selon Thomas

L'objectif général du texte est de montrer le jeune Jésus apprenant finalement à contrôler ses dons afin de les utiliser pour le salut de l'humanité.

Les gens voulaient connaître plus de détails sur le mouvement. Seuls Matthieu et Luc ont raconté la naissance de Jésus de Nazareth, mais ils sont ensuite passés directement au ministère. Comment était Jésus lorsqu'il était enfant ? Savait-il dès le début qu'il était le messie ? L'Évangile de l'enfance selon Thomas répond à ces questions. L'auteur de ce texte reste inconnu, mais il a été attribué à un missionnaire précoce nommé Thomas. Pour de nombreux chrétiens modernes, l'enfant Jésus n'est pas celui auquel ils s'attendent ; il s'agit du portrait de ce que nous appellerions aujourd'hui un sale gosse.

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Dans le monde antique comme dans le monde moderne, les gens croyaient que les grands hommes devaient avoir eu une naissance et une enfance inhabituelles, où ils montraient des signes précoces de prodigiosité. C'était le cas du jeune Jésus. Le texte s'ouvre sur Jésus jouant dans la boue (comme tous les enfants). Il façonnait la boue en oiseaux qui volaient, mais alors que Jésus jouait avec les autres garçons de la rue, il se mit en colère et en frappa un à mort. Les parents vinrent voir Marie et Joseph pour leur demander de contrôler leur enfant, et ils essayèrent de lui trouver un précepteur, mais bien sûr, Jésus était plus intelligent qu'eux tous.

Un jour, un garçon du voisinage tomba d'un toit et mourut. Tout le monde en voulut à Jésus, qui ressuscita alors le garçon d'entre les morts (un avant-goût de son activité ultérieure en tant qu'adulte). Ce texte a une fin heureuse : Jésus revint et ressuscita le premier garçon qu'il avait frappé. L'objectif général du texte est de montrer le jeune Jésus (qui a un grand pouvoir) apprenant finalement à contrôler ses dons pour les utiliser uniquement pour le salut de l'humanité et non pour ses propres intérêts.

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Le Protoévangile de Jacques

Le titre se traduit par "La bonne nouvelle avant la bonne nouvelle". Ce récit a été absorbé dans les biographies traditionnelles de Marie et de Joseph. Au IIe siècle, Jésus était pleinement compris comme étant un dieu, et/ou Dieu en personne. En tant que telle, cette divinité de Jésus conduisit à la création d'une altération du statut de sa mère, Marie. Nous apprenons les noms des parents de Marie, Joachim et Anne, qui sont vieux et stériles (une typologie issue des Écritures juives). Anne pria pour avoir un enfant et promit de le consacrer à Dieu si son souhait était exaucé. Après le sevrage de Marie, Anne emmena l'enfant au Temple pour qu'il soit élevé par les prêtres. Marie passa ses journées au Temple à tisser des tapisseries.

Le fait que Marie soit élevée dans le Temple la gardait pure et isolée de tout mal et de toute influence extérieure. Cependant, lorsque Marie atteignit l'âge de la puberté, les prêtres eurent un problème : les femmes en période de menstruation étaient interdites dans les zones sacrées intérieures du Temple. Ils décidèrent de la marier et organisèrent un concours pour obtenir sa main. De nombreux hommes se portèrent candidats, et ils furent alignés pour être inspectés par les prêtres. Certains d'entre eux étaient des paysans, tenant leurs bâtons ou leurs cannes. L'un des bâtons fleurit miraculeusement, celui de Joseph. Cela indiqua aux prêtres qu'il avait été choisi par Dieu.

Lors de la nativité, nous apprenons que des sages-femmes s'occupaient de Marie. Après la naissance de Jésus, l'une des sages-femmes, Salomé, avait des doutes sur la virginité de la naissance. Elle passa son bras dans le vagin de Marie, jusqu'à l'hymen, et découvrit qu'il était toujours intact, même après la naissance, et elle fut donc convaincue. À cause de ses doutes, lorsqu'elle retira son bras, il était horriblement brûlé et écaillé. Elle plaça alors son bras sur le berceau de Jésus, et son bras fut guéri.

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Virgin and Child, by Lorenzo Ghiberti
Vierge à l'Enfant, par Lorenzo Ghiberti
Jan van der Crabben (CC BY-NC-SA)

Les évangiles (même Matthieu et Luc qui ont rapporté la naissance virginale) ont néanmoins tous affirmé que Jésus eut des frères et sœurs après sa naissance. Seuls les frères sont nommés, Jacques, Joseph (ou José), Jude et Simon (ou Siméon). Nous pouvons vérifier l'existence historique de Jacques, puisque l'apôtre Paul lui a rendu visite à Jérusalem.

Marie obtint alors un nouveau titre, celui de Theotokos ("porteuse de Dieu"), car elle avait porté la divinité dans son sein. C'est à ce moment-là que Marie fut déclarée vierge perpétuelle, en ce sens qu'elle n'avait jamais eu de rapports sexuels. En réinterprétant les frères de Jésus, le catholicisme enseigne que même si le mot grec adelphoi signifie littéralement frères, il doit être interprété comme cousins. Dans certaines traditions orthodoxes, les frères sont des demi-frères, les fils d'un précédent mariage de Joseph, maintenant considéré comme veuf.

L'Évangile de Pierre

Ce texte n'a survécu que par fragments, et les spécialistes continuent de se disputer pour savoir s'il date du 1er siècle (préévangile) ou du 2e siècle. Cet évangile (et des versions ultérieures plus détaillées) abordait deux questions spécifiques :

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  1. Que faisait Jésus pendant un jour et demi (entre le vendredi soir et le dimanche matin) ?
  2. Qu'en est-il de tous les morts passés qui n'étaient plus là pour être sauvés par Jésus ?

L'histoire commence in medias res, sur la tombe de Jésus le dimanche matin. Dans l'Évangile de Pierre, reprenant l'idée des gardes placés devant le tombeau de Matthieu, ce sont les gardes qui sont les premiers témoins de la résurrection, rejoints de manière inexplicable ce matin-là par Hérode Antipas et Ponce Pilate. Ils voient trois "êtres" sortir du tombeau, deux anges et Jésus, dont la tête s'élève jusqu'aux cieux. Parmi ce groupe se trouve une croix qui parle. La croix dit : "C'est accompli." Alors qu'ils observent cette scène, un rugissement se fait entendre, et ils ont conscience que des centaines d'âmes suivent Jésus hors du tombeau. Ce sont les âmes des justes, ou des personnes mortes depuis la nuit des temps. Bien que non chrétiens, ils ont néanmoins mené une vie juste - Adam et Ève, Abraham, Noé, Moïse, les Prophètes, mais aussi Platon et Aristote.

The Harrowing of Hell
Le hersage des Enfers
Fra Angelico (Public Domain)


Finalement, le concept selon lequel Jésus est descendu en enfer fut adopté dans le Credo de Nicée, et c'est au début du Moyen Âge que de nombreux détails furent ajoutés à cette histoire, notamment un duel entre Jésus et Satan pour ces âmes. Cette histoire est désormais connue sous le nom de "hersage de l'enfer". Dans la théologie chrétienne, les portes de l'enfer étaient restées fermées jusqu'à ce que Jésus ne descende et ne les ouvre.

Actes des apôtres

Les Actes ou actes des apôtres racontent les histoires légendaires de ce qui arriva aux apôtres dans leurs différentes zones de mission, et comment ils sont prétendument tous morts en martyrs. La plupart de ces récits ne subsistent que sous forme de fragments. Cependant, les histoires de Thomas et de Pierre comportent plusieurs volumes.

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Les Actes de Thomas

Il s'agit de l'histoire de l'apôtre Thomas dont les voyages le menèrent jusqu'en Inde. Les chrétiens indiens le considèrent comme leur fondateur ; sa tombe se trouve dans l'État indien de Goa. En chemin, il traversa tous les empires du Moyen-Orient, convertissant les gens sur son chemin.

Dans une histoire en Inde, le roi lui donna des fonds pour restaurer le palais, mais Thomas les dépensa en charité. Dans une histoire typique, Thomas est invité par un roi ou un magistrat local à assister à un mariage, prend le couple à part et les dissuade de consommer leur mariage le soir même. Dans une scène, Jésus en personne apparaît assis sur le lit conjugal, pour énumérer toutes les choses horribles qu'impliquent le sexe et l'accouchement. L'histoire se termine par son martyre, transpercé de lances parce qu'il avait converti les femmes du roi.

Les Actes de Pierre

Les Actes de Pierre sont l'un des récits les plus longs et les plus complets qui nous soient parvenus. Dans cette histoire, certaines informations ont été obtenues à partir des évangiles et des Actes, mais d'autres sources restent inconnues. Pierre était l'un des premiers disciples appelés par Jésus. Selon Marc, le premier miracle eut lieu dans la synagogue de Capharnaüm, puis ils se retirèrent dans la maison de Pierre. La belle-mère de Pierre était malade, et Jésus la guérit. Ensuite, elle se leva et cuisina pour eux.

Une grande partie des Actes de Pierre est consacrée aux défis entre Simon le Mage et Pierre.

Au IIe siècle de notre ère, Pierre est présenté comme un veuf (ce qui lui permet de rester célibataire), mais nous apprenons également que Pierre avait eu une fille de son premier mariage. Elle voyageait partout avec lui et l'aidait dans sa mission. Cependant, à l'approche de la puberté, de nombreux hommes demandèrent sa main à Pierre. Pierre ne savait pas quoi faire, alors il pria Dieu (et/ou Jésus) de le guider. Sa fille fut alors frappée par un coup de foudre et resta infirme à vie. Cela fut présenté comme un miracle divin ; aucun homme ne voulut d'elle après cela. Elle pouvait continuer à travailler avec son père et rester vierge.

Pierre accomplit des miracles lors de ses voyages, mais une grande partie des Actes de Pierre est consacrée aux défis entre Simon le Mage et Pierre. Simon le Mage (alias Simon le magicien) est un personnage relaté dans les Actes des Apôtres. Lorsque Pierre et Jean posent les mains sur les chrétiens samaritains, Simon est impressionné et veut acheter ce tour à Pierre, mais celui-ci l'avertit. (C'est le concept chrétien ultérieur de simonie, ou le fait d'essayer d'acheter son chemin vers le salut).

Pierre ne cessait de croiser Simon, partout où il allait. Cette histoire (et la version d'Irénée qui présente Simon comme "la mère de toutes les hérésies") nous apprend que Simon développa un tel orgueil avec ses tours de magie qu'il commença à affirmer qu'il était un dieu vivant. Lorsque Pierre et Simon arrivèrent à Rome, Simon s'arrangea pour devenir la coqueluche de la cour de l'empereur romain Néron (r. de 54 à 68) et fut invité à présenter ses tours lors de nombreux banquets d'État. Il existe plusieurs récits de leurs compétitions à Rome. Les foules romaines insistaient pour que Pierre, comme Simon, leur montre un tour. Pierre s'approcha d'un étal où l'on vendait du poisson et ressuscita le poisson. Dans une autre histoire, Simon se cacha pour ne pas affronter Pierre, mais un chien errant le trouva, lui parla et le dénonça.

Saint Peter and Simon Magus
Saint Pierre et Simon le Mage
Benozzo Gozzoli (Copyright)

L'ultime duel se termina par l'orgueil démesuré de Simon. Il annonça que tout le monde devait le retrouver sur le forum le lendemain matin, où il démontrerait qu'il pouvait voler. Il construisit une tour de 18 mètres (60 pieds). Au sommet, il conçut une grue qui serait équipée de bras cachés sous sa cape, de sorte qu'en bas, il semblerait qu'il puisse voler de ses propres ailes. Cependant, son sens de l'autonomie prit le dessus. Quand il est arriva là-haut, il décida de ne pas utiliser la grue et vola. Son corps s'écrasa sur le forum.

Les Actes de Pierre détaillent également ce qui arriva à Pierre pendant la (prétendue) persécution par Néron. La communauté chrétienne de Rome exhortait Pierre à partir, car son travail le plus important était de prêcher l'Évangile. Fuyant Rome par la voie Appienne, il eut une vision de Jésus sur le chemin de la ville et demanda : "Quo vadis, Domine ?" (Jésus lui répondit qu'il devait aller à Rome pour mourir à nouveau. Se sentant coupable, Pierre revint, fut arrêté, et c'est alors que naquit la célèbre histoire selon laquelle il demanda à être crucifié la tête en bas, car il n'était pas digne de mourir de la même manière que Jésus. Un site situé le long de la section antique de la voie Appienne à Rome marque cet événement.

Les Actes de Paul et Thècle

Les auteurs de légendes chrétiennes utilisaient souvent une forme de narration très populaire, le roman d'amour issu de la littérature grecque. Ce genre est peut-être familier aujourd'hui grâce aux contes de fées, aux westerns, aux romans d'amour Harlequin et aux feuilletons, dont l'intrigue habituelle comprend les éléments suivants :

  1. Un garçon rencontre une fille et ils tombent amoureux. Soit ils appartiennent à la mauvaise classe, soit les parents désapprouvent, de sorte qu'ils sont séparés.
  2. La fille est kidnappée par des pirates ou un autre méchant.
  3. Le garçon part à sa recherche ; il a toujours un meilleur ami, un acolyte comique.
  4. Ils vivent tous deux des aventures, généralement un ou deux naufrages, et la fille est toujours menacée de viol ou de quasi-viol, mais sa virginité reste intacte. Il y a souvent un magistrat ou un haut fonctionnaire qui est amoureux d'elle et tente de la forcer à se marier.
  5. Parfois, les dieux interviennent pour les sauver dans ces aventures.
  6. Ils se retrouvent finalement, se marient et vivent heureux pour toujours.

Le roman d'amour a été entièrement intégré dans les Actes de Paul et Thècle. Il s'ouvre sur notre seule description physique de l'apôtre Paul, qui est devenue emblématique : d'âge moyen, petit, chauve, avec un nez crochu et des jambes arquées. Ce portrait souligne que l'attirance de Thècle pour Paul n'était pas physique ou sexuelle. Thècle entendit Paul prêcher et se convertit. Elle voulait devenir une adepte de Paul, mais elle était fiancée au fils du magistrat local. Après avoir entendu Paul, elle admira son style de vie célibataire et refusa donc de se marier. Thècle fut alors arrêtée, jugée, condamnée et son exécution fut programmée, sa mère soutenant le verdict. Il faut reconnaître qu'il s'agit ici d'une hyperbole ; aucune loi romaine ne vous condamnait à mort si vous refusiez de vous marier.

Saint Thecla
Sainte Thècle
Testus (Public Domain)

Thècle fut envoyée dans l'arène où elle fut condamnée à mourir dans un bassin rempli d'anguilles géantes "mangeuses d'hommes", mais avant qu'on ne la jette dedans, elle y sauta elle-même, se baptisant ainsi, comme elle le déclara plus tard. Bien sûr, les anguilles refusèrent de la manger. On la laissa partir et elle se rendit dans une autre ville, où le même problème se reproduisit (et partout où elle voyagea). Un aristocrate local tombait toujours amoureux d'elle, mais elle refusait de se marier, continuait à être condamnée, à subir d'autres tortures, mais survécut toujours. À chaque fois, le récit contient de longs débats et discours qui mettent en avant les enseignements chrétiens. S'ajoutent à l'histoire des femmes chrétiennes de la classe supérieure sympathisantes (généralement des veuves) qui la recueillaient et essayaient de la protéger.

Une bizarrerie de l'histoire eut lieu par rapport aux efforts de Thècle. On nous dit qu'elle coupa ses cheveux et s'habilla en homme pour suivre Paul. Cependant, Paul la rejeta en tant que disciple. Cela indique que les chrétiens cautionnait un certain parti pris culturel contre le travestissement ou la fusion des identités sexuelles. Finalement, Thècle échappa à toutes ses aventures et finit par vivre dans une grotte, où elle devint un oracle chrétien visité par de nombreux pèlerins en quête de conseils. Bien qu'elle ait été louée pour son célibat et sa chasteté, l'une des raisons pour lesquelles cette histoire n'a pas été acceptée dans la tradition occidentale est très probablement une réaction au fait qu'en tant que femme et membre du laïcat, elle s'était baptisée elle-même. Elle reste honorée en tant que sainte dans l'orthodoxie orientale.

Apocalypses

Le IIe siècle de notre ère a également produit d'autres apocalypses. L'Apocalypse de Paul ne survit que dans quelques fragments, mais l'Apocalypse de Pierre est connue grâce à de nombreux manuscrits anciens. Elle se présente comme un discours du Christ ressuscité à Pierre et aux fidèles, avec d'abord une vision du ciel, puis de l'enfer. Au paradis, les gens ont une peau pure, d'un blanc laiteux, des cheveux bouclés, et sont beaux. Ils portent aussi des vêtements brillants, faits de lumière, comme les anges. Des scènes de la terre reconstituée sont là, avec des fleurs et des épices. Tout le monde passe son temps à chanter des prières et des louanges à Dieu.

En enfer, on retrouve le concept selon lequel le châtiment est à la mesure du crime. Cette idée a pu être tirée d'anciens récits concernant les méchants morts dans l'au-delà, provenant de Mésopotamie, d'Égypte, du zoroastrisme et de certains discours du livre de Job. Les blasphémateurs sont pendus par leur langue. Les femmes qui se parent dans le but de commettre un adultère sont suspendues par les cheveux au-dessus d'un bourbier bouillonnant. Les hommes adultères sont pendus par les pieds, la tête dans la boue à côté d'eux. Les meurtriers sont retenus dans une fosse où des créatures rampantes les tourmentent. Les hommes qui prennent le rôle de femmes de manière sexuelle et les lesbiennes sont conduits par des anges en haut d'une grande falaise et sont jetés au fond.

L'idée est que tous ces châtiments ont lieu éternellement ; d'une manière ou d'une autre, les langues repoussent chaque nuit pour que le châtiment puisse continuer. Nous ne savons pas vraiment dans quelle mesure Dante Alighieri (1265-1321) connaissait ce texte lorsqu'il écrivit l'Enfer, mais il intégra le même concept dans la littérature médiévale, à savoir que le péché entraîne le châtiment approprié.

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Questions & Réponses

Que sont les apocryphes ?

Les apocryphes (grec : apokryptein, "cacher") sont des livres qui ont été laissés de côté dans le Nouveau Testament, ceux qui sont considérés comme hors du canon.

Que sont les pseudépigraphes ?

Les pseudépigraphes (" faux écrits ") étaient écrits ou prétendaient être écrits au nom d'une personne célèbre du passé afin d'en assurer la crédibilité.

Bibliographie

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Rebecca Denova
Rebecca I. Denova, Ph. D., est Professeur émérite de Christianisme Primitif au Département d'Études Religieuses de l'Université de Pittsburgh. Elle a récemment publié un ouvrage, "The Origins of Christianity and the New Testament" (Wiley-Blackwell).

Citer cette ressource

Style APA

Denova, R. (2022, avril 08). Apocryphes et Pseudépigraphes [Apocrypha and Pseudepigrapha ]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-20699/apocryphes-et-pseudepigraphes/

Style Chicago

Denova, Rebecca. "Apocryphes et Pseudépigraphes." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le avril 08, 2022. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-20699/apocryphes-et-pseudepigraphes/.

Style MLA

Denova, Rebecca. "Apocryphes et Pseudépigraphes." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 08 avril 2022. Web. 03 déc. 2024.

Adhésion