Marie Jean Antoine Nicolas de Caritat, marquis de Condorcet (1743-1794), également connu sous le nom de Nicolas de Condorcet, était un philosophe, un théoricien politique et un mathématicien français. Ses idées, qui englobaient un large éventail de sujets allant de l'éducation à l'égalité des droits, du gouvernement représentatif à l'idée de progrès humain, furent considérées comme l'incarnation du siècle des Lumières.
Après avoir débuté sa carrière dans le domaine des mathématiques, Condorcet devint très vite un intellectuel de renom, côtoyant des personnalités telles que Thomas Jefferson, Leonhard Euler et Voltaire. Il était un partisan de la réforme de l'éducation et un précoce défenseur des droits des femmes et de l'abolition de l'esclavage colonial. Parmi ses contributions aux sciences politiques figurent la méthode de vote de Condorcet et le théorème du jury de Condorcet. Son œuvre la plus célèbre, Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain, brosse un tableau optimiste de l'humanité sur la voie d'une civilisation parfaitement juste.
Condorcet joua un rôle majeur dans la Révolution française (1789-99), en tant que partisan du gouvernement républicain. Après avoir refusé de soutenir la constitution jacobine en 1793, un mandat d'arrêt fut lancé contre lui ; il fut arrêté après cinq mois de clandestinité et mourut en prison deux jours plus tard. Condorcet, l'un des derniers grands philosophes des Lumières, a été qualifié de "dernier témoin" du siècle des Lumières.
Origines et carrière mathématique
Condorcet naquit le 17 septembre 1743, dans la ville de Ribemont-sur-Aisne en Picardie. Son père, le chevalier Antoine de Condorcet, était un capitaine de cavalerie qui, alors qu'il était en garnison à Ribemont, avait rencontré et épousé la veuve Marie-Madeleine de Gaudry en 1740. Quelques semaines seulement après la naissance de leur unique enfant, Antoine de Condorcet fut tué lors d'un exercice militaire à Neuf-Brisach. Veuve pour la deuxième fois, la mère de Nicolas, très pieuse, se tourna vers la religion pour étouffer son chagrin ; elle dédia son fils à la protection de la Vierge Marie. Il fut suivi en privé par un instructeur jésuite jusqu'à l'âge de 11 ans où il fut envoyé à l'école jésuite de Reims pour y être éduqué. Bien qu'il ait connu un succès scolaire précoce dans cette école, c'est là qu'il développa probablement son aversion pour le contrôle religieux de l'éducation. Troublé par la discipline stricte et l'adhésion rigide au dogme catholique dont il avait fait l'expérience, il remarquerait plus tard que "l'humiliation et l'opprobre sont l'état naturel des chrétiens" (Landes, 2022).
En 1758, il poursuivit ses études au prestigieux collège de Navarre à Paris. Après avoir obtenu son diplôme en 1760, il retourna brièvement à Ribemont pour informer sa famille qu'il ne poursuivrait pas une carrière militaire mais chercherait plutôt une vocation dans les sciences. Après avoir surmonté leurs objections, il retourna à Paris en 1762, où il travailla à un essai formel sur le sujet du calcul intégral qu'il soumit à l'Académie royale des sciences. Bien que le travail ait été prometteur, il fut rejeté pour son manque de rigueur et de clarté. N'étant pas du genre à abandonner, Condorcet soumit un autre essai sur le même sujet à l'Académie en février 1764. Ce deuxième article reçut un très chaleureux accueil, les juges le qualifiant d'élégant et de profond. Il fut publié dans l'Histoire annuelle de l'Académie des sciences en 1765 et attira l'attention du célèbre mathématicien Jean le Rond d'Alembert (1717-83), qui fit de lui son protégé. Ce nouveau succès conduisit même un scientifique respecté à classer Condorcet parmi les dix plus grands mathématiciens d'Europe ; Condorcet n'avait alors que 21 ans.
Son essai sur le calcul intégral fut suivi en 1766 d'une étude du problème des trois corps en physique et, en 1768, d'un essai sur l'application du calcul intégral à la physique newtonienne. En 1769, il fut intronisé à l'Académie royale des sciences et en devint le secrétaire permanent en 1777. À peu près à la même époque, Condorcet commença à fréquenter le salon de Julie de Lespinasse (1732-1776) qui était un lieu de rencontre privilégié pour de nombreux grands scientifiques et philosophes. Il y rencontrera les célèbres mathématiciens Leonhard Euler (1707-1783) et Daniel Bernoulli (1700-1782) et sera même présenté à Voltaire en 1770. Dans le salon de Lespinasse, Condorcet acquit la réputation d'être introverti et terriblement timide, mais doté d'un tempérament vif ; pour cette raison, Lespinasse le qualifia de "volcan couvert de neige" (Landes, 2022). Pourtant, la salonnière nota également que Condorcet était un homme fascinant, doté d'une grande connaissance des sujets les plus divers. Lespinasse dit :
... conversez avec lui, lisez ce qu'il a écrit... et quand vous l'aurez entendu, vous vous direz cent fois par jour que c'est l'homme le plus étonnant que vous ayez entendu.... Rien n'est au-dessous de son attention, et sa mémoire est si prodigieuse qu'il n'a jamais rien oublié. (Baker, 1974, xii)
La politique et la méthode Condorcet
Dans le salon de Lespinasse, Condorcet se lia d'amitié avec l'économiste français Anne-Robert Jacques Turgot (1727-1781), qui deviendrait le mentor politique du marquis. Turgot, partisan des Lumières et partisan des théories économiques physiocratiques, aidera Condorcet à comprendre que la finalité d'une administration est de servir le bien commun avant tout. En 1774, Turgot fut nommé contrôleur général des finances par Louis XVI (r. de 1774 à 1792). Condorcet défendit les politiques controversées de Turgot, telles que le libre-échange des céréales, l'abolition des guildes et la suppression du système de travail forcé connu sous le nom de corvée. Pour son amitié et son soutien, Turgot nomma Condorcet inspecteur général de la Monnaie de Paris.
Les politiques de Turgot lui valurent d'influents ennemis, et il fut démis de ses fonctions en 1776 ; il mourut cinq ans plus tard. Condorcet n'oublia jamais la chute de son mentor. En signe de protestation, Condorcet tenta de démissionner de son poste d'inspecteur général, mais sa démission fut refusée. Condorcet continua néanmoins à défendre la politique de Turgot, et célébra ses contributions au libre-échange dans son ouvrage de 1786, La vie de Turgot.
Cette expérience orienta la réflexion de Condorcet vers la politique et la philosophie. Il n'en resta pas moins un scientifique dans l'âme et aborda la politique sous l'angle des mathématiques. Cela est illustré dans son Essai sur l'application de l'analyse à la propriété des décisions majoritaires de 1785, l'une de ses œuvres les plus importantes. Dans cet ouvrage, Condorcet utilise la doctrine des probabilités pour aborder les affaires sociales et politiques, arguant qu'une telle utilisation pourrait soumettre la vie humaine à une "règle mathématique", donnant ainsi à la science politique la même précision et la même certitude que les sciences physiques (Furet, 205). Condorcet pensait que la politique n'était pas tant une affaire de volonté que de raison et que les décisions collectives ne devaient pas refléter les croyances arbitraires des individus mais plutôt le jugement des électeurs sur la vérité des propositions qui leur étaient soumises.
Par conséquent, un vote majoritaire serait justifié si la proposition déclarée "vraie" par le plus grand nombre d'électeurs avait plus de chances d'être "vraie" que celle du moins grand nombre. Cette idée, connue sous le nom de théorème du jury de Condorcet, est toujours bien connue dans la discipline des sciences politiques, de même que la méthode de Condorcet, une méthode de vote qui oppose chaque candidat à une élection à tous les autres candidats ; comme les élections en tête-à-tête se font séparément, cela devrait donner un candidat qui est clairement préféré par les électeurs, formellement appelé "gagnant de Condorcet". Toutefois, certains résultats peuvent ne pas donner de gagnant de Condorcet, car les préférences des électeurs peuvent devenir cycliques, un problème connu sous le nom de paradoxe de Condorcet.
Bien qu'il ne soit pas encore républicain, l'essai de Condorcet de 1785 montre qu'il avait déjà réfléchi à l'idée de la représentation avant la Révolution française. Sa confiance dans un tel système provenait de son rejet de l'idée que les humains sont principalement motivés par l'intérêt personnel et de sa conviction que l'amour et la sympathie sont un facteur plus important de motivation.
Idées sur le féminisme, l'éducation et l'esclavage
L'œuvre de Condorcet s'intéressa de plus en plus à la création d'une société égalitaire. Devenu l'un des philosophes des Lumières les plus renommés de son temps, son œuvre était largement lue, ce qui rendait d'autant plus significatif le fait que ses opinions étaient extrêmement progressistes pour son époque, notamment en ce qui concernait les droits des femmes. Il commença à écrire abondamment sur la question après le déclenchement de la Révolution française ; alors que les révolutionnaires s'efforçaient de créer une nouvelle société fondée sur l'égalité et la représentation, Condorcet craignait à juste titre que les droits des femmes ne soient négligés.
En 1790, il publia De l'admission des femmes aux droits de la citoyenneté, dans lequel il plaida pour l'élargissement des droits sociaux et politiques des femmes. Son raisonnement était simple : la définition des droits naturels, telle qu'elle a été suivie par les Lumières et la Révolution, est qu'ils sont naturellement imprégnés en l'homme du fait qu'il est une créature sensible capable de raison et de moralité. Pourquoi, alors, les femmes devraient-elles être exclues, puisqu'elles sont également des êtres sensibles capables de raison et de moralité ? De cette position, Condorcet conclut :
Ou bien aucun membre du genre humain n'a de droits, ou bien tous ont les mêmes ; et quiconque vote contre les droits d'un autre, quels que soient sa religion, sa couleur ou son sexe, perd automatiquement les siens. (Lukes, 157)
En 1792, après que la Première République française eut accordé le suffrage universel aux hommes tout en excluant les femmes, Condorcet eut le courage d'accuser la nouvelle nation de tyrannie pour avoir refusé à la moitié de la population ses droits naturels.
L'opinion de Condorcet allait à l'encontre de la théorie dominante selon laquelle les hommes et les femmes étaient génétiquement différents et les femmes intellectuellement inférieures par nature. Condorcet savait que c'était un non-sens total, affirmant que si les femmes étaient généralement plus superstitieuses et moins savantes que les hommes, c'était uniquement parce qu'on leur refusait le même accès à l'éducation ; la marginalisation des femmes n'était pas de l'ordre de la nature mais construite par les institutions mises en place par les hommes. Balayant l'idée que les femmes ne possèdent pas la même capacité de raisonnement que les hommes, Condorcet plaida à nouveau pour que les femmes bénéficient des mêmes droits naturels, sociaux et politiques. Pour cette ligne de pensée, Condorcet est souvent reconnu pour sa contribution durable aux premières réflexions féministes.
Pour remédier à l'idée que les femmes étaient moins éduquées, Condorcet prit également une mesure radicale en proposant que les filles soient éduquées aux côtés des garçons et qu'elles aient accès à tous les mêmes métiers une fois diplômées. Comme Jean-Jacques Rousseau, Condorcet considérait que l'éducation était l'émancipation de l'individu et qu'elle devait donc être laïcisée et accessible à tous. Parallèlement aux droits des femmes et à l'éducation, Condorcet devint également un abolitionniste de premier plan. En 1781, il écrivit Réflexions sur l'esclavage des Noirs, qui contribua à déclencher le mouvement abolitionniste en France. En 1788, il rejoignit le club anti-esclavagiste de Jacques-Pierre Brissot, la Société des Amis des Noirs, dont il fut élu président en janvier 1789. Il continuera à publier de nombreux ouvrages sur la question et, plus tard, en tant que député à l'Assemblée législative, rédigera des projets de loi attaquant l'esclavage colonial.
Famille et républicanisme
En 1786, à l'âge de 42 ans, Condorcet épousa Sophie de Grouchy (1764-1822), âgée de 22 ans. Ils s'étaient rencontrés grâce à leur intérêt commun pour la défense de trois paysans victimes d'abus judiciaires qui avaient été représentés par l'oncle de Grouchy. Comme Condorcet, Sophie était une intellectuelle qui avait appris l'anglais en partie pour pouvoir traduire en français les œuvres d'Adam Smith et de Thomas Paine. Ils s'entendaient à merveille sur leurs convictions politiques communes, leur aversion mutuelle pour l'Eglise catholique et leur optimisme sur la nature humaine. Peu après leur mariage, Sophie ouvrit un salon à l'Hôtel des Monnaies où Condorcet résidait en tant qu'inspecteur général des monnaies. Son salon devint l'un des plus célèbres de l'époque, accueillant des invités tels que Thomas Jefferson, Cesare Beccaria, Thomas Paine et la dramaturge Olympe de Gouges. Pendant la Révolution, le salon de Sophie devint un lieu de rassemblement populaire pour les membres de la faction politique des Girondins.
Lorsque la Révolution commença en mai 1789, Condorcet l'accueillit avec enthousiasme, saluant la reconstruction de la société française. Il joua très tôt un rôle actif, aidant sa communauté à rédiger ses cahiers de doléances, ou demandes de réforme qui seraient présentées devant les États généraux de 1789. Il était actif dans la Société patriotique de 1789 qui comptait parmi ses membres l'abbé Sieyès, le marquis de Lafayette et Charles-Maurice de Talleyrand. La Société de 1789, à l'époque le deuxième club politique le plus populaire après les Jacobins, était un refuge pour les élites libérales qui étaient d'accord avec les changements de 1789 mais qui pensaient qu'en 1791, il était temps de mettre fin à la Révolution et de faire de la France une monarchie constitutionnelle.
Pourtant, les opinions de Condorcet s'éloignèrent rapidement du monarchisme constitutionnel en raison des événements de 1791. La fuite de Varennes les 20 et 21 juin perturba Condorcet qui pensait que la tentative de fuite de Louis XVI signifiait que l'on ne pouvait pas lui faire confiance. De plus, Condorcet était convaincu que la présence d'un roi en France ne pouvait que favoriser le désordre. Ses opinions républicaines naissantes seraient confirmées un mois plus tard lorsque la Garde nationale de Paris ouvrirait le feu sur un groupe de manifestants républicains lors du massacre du Champ de Mars, un incident d'autant plus personnel pour Condorcet que sa femme et sa fille Eliza, âgée d'un an, se trouvaient dans la foule ce jour-là. Après le massacre, Condorcet et sa femme Sophie s'associèrent à Thomas Paine et Brissot pour publier un journal intitulé Le Republicain dont l'objectif était de promouvoir le républicanisme et de rejeter la monarchie constitutionnelle. Dans ce journal, ils affirmaient que la monarchie, quelle que soit sa forme, était une menace pour la liberté.
Carrière révolutionnaire et mort
En septembre 1791, Condorcet fut élu à l'Assemblée législative en tant que représentant de Paris. Il fut nommé secrétaire de l'Assemblée et fut chargé de réformer le système éducatif français. S'inspirant de l'influence de Turgot et des physiocrates, le projet éducatif de Condorcet était axé sur l'individu plutôt que sur la collectivité et s'inspirait de la pensée des Lumières. Présenté à l'Assemblée en avril 1792, ce plan constituerait la base de celui qui serait finalement adopté.
S'alliant à Brissot, Condorcet devint l'une des principales voix de l'Assemblée à réclamer une république. Au début de l'année 1792, il se joignit aux Brissotins pour réclamer la guerre avec l'Autriche, estimant que la guerre était le seul moyen d'éteindre la menace étrangère. Une fois la guerre obtenue, il rédigea la déclaration qui justifiait la suspension du roi en août et convoqua la Convention nationale. En septembre 1792, la Première République française fut officiellement déclarée et, trois mois plus tard, Louis XVI fut jugé pour trahison. Bien qu'il ait été favorable au procès, Condorcet était opposé à la peine capitale et il faisait partie des 319 députés de la Convention qui votèrent en faveur de l'emprisonnement et du bannissement du roi comme alternative à l'exécution. Bien entendu, le vote en faveur de la peine de mort l'emporta, et l'ancien roi fut exécuté le 21 janvier 1793.
Après la mort de Louis XVI, les tensions commencèrent à croître entre les Jacobins et la faction (relativement) modérée des Girondins, dirigée par Brissot. Bien que n'étant pas lui-même un Girondin, Condorcet se trouva lié à cette faction lorsqu'il fut placé dans le comité de constitution chargé de rédiger une constitution pour la nouvelle république. Il devint le principal auteur de ce qui serait connu sous le nom de Constitution girondine, qui ne serait jamais soumise au vote. Après avoir pris le contrôle de la Convention, les Montagnards radicaux proposèrent leur propre constitution jacobine qui deviendrait la Constitution de l'an I. Furieux, Condorcet défendit son propre travail et attaqua la nouvelle constitution, ce qui lui valut la colère des Montagnards dominants. Le 3 octobre, le jour même de la rafle de nombreux Girondins de premier plan, un mandat d'arrêt fut lancé contre Condorcet qui fut contraint de se cacher.
Pendant cinq mois, Condorcet se cacha dans la maison d'un ami. C'est là qu'il rédigea l' Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain. Publiée à titre posthume en 1795, elle est considérée comme l'un des textes les plus importants du siècle des Lumières. Peut-être une tentative de Condorcet pour se consoler du désespoir du règne de la Terreur, son Esquisse affirme que l'expansion des connaissances de l'humanité dans les sciences naturelles et sociales conduira à un monde juste de liberté individuelle et de compassion morale. Il représente les humains comme n'ayant au départ aucune supériorité par rapport aux autres animaux, si ce n'est leur organisation corporelle. Depuis ces débuts sauvages, l'humanité a progressé sur le chemin de l'illumination et de la vertu à travers neuf grandes époques de l'histoire. La dixième époque, encore dans l'avenir, ne peut être atteinte que par la destruction de l'inégalité entre les nations, la destruction de l'inégalité entre les classes, et la perfectibilité de la nature humaine, intellectuellement, moralement et physiquement. L'Esquisse de Condorcet se distingue également par son aversion pour la religion et la monarchie et par le fait qu'elle postule que les maux sociaux sont le résultat de l'ignorance (Baker, On Condorcet's Sketch).
Après des mois de clandestinité, la paranoïa de Condorcet prit le dessus. Il se croyait surveillé et, en mars 1794, il s'échappa de sa cachette. Pendant trois jours, il se cacha dans des fourrés et dormit dans des fossés au bord de la route jusqu'à ce qu'il arrive au village de Clamart, où il fut reconnu et arrêté. Il fut emprisonné à Bourg-la-Reine, où il fut retrouvé mort au bout de deux jours, le 29 mars, à l'âge de 50 ans. Les circonstances de sa mort restent inconnues ; la théorie la plus largement acceptée est qu'il aurait bu du poison pour éviter l'indignité d'une exécution publique. Cependant, certains historiens pensent qu'il a pu être assassiné ou qu'il mourut d'épuisement après ses trois jours de cavale. Condorcet laissa derrière lui sa femme Sophie qui publia ses œuvres inachevées et vécut jusqu'en 1822, et sa fille Eliza, qui épouserait le révolutionnaire irlandais en exil Arthur O'Connor en 1807. Bien que la dépouille de Condorcet ait été perdue au XIXe siècle, il a bénéficié d'une sépulture symbolique au Panthéon français en 1989.