Les guerres révolutionnaires ou guerres de la Révolution française (1792-1802) furent une série de conflits nés des tensions entourant la Révolution française (1789-1799). Ces guerres opposèrent la France révolutionnaire à plusieurs puissances européennes, notamment l'Autriche, la Prusse, la Russie, l'Espagne et la Grande-Bretagne. Dix années de conflit aboutirent à la victoire de la France et à l'avènement de Napoléon.
Les guerres révolutionnaires sont souvent divisées en deux étapes: la guerre de la première coalition (1792-1797) et la guerre de la deuxième coalition (1798-1802). Les guerres furent d'abord menées pour défendre la Révolution française, mais elles devinrent rapidement des guerres de conquête. En 1802, la République française avait conquis les Pays-Bas, le nord de l'Italie et une partie de la Rhénanie. Certaines de ces terres furent directement intégrées à la France, d'autres furent transformées en États clients de la France, connus sous le nom de "républiques sœurs".
Les guerres conduisirent également à la montée en puissance du populaire général Napoléon Bonaparte (1769-1821), qui prit le contrôle de la France en 1799 et mena les Français à la victoire contre la Seconde Coalition. Le traité d'Amiens, signé le 25 mars 1802, marqua la fin des guerres révolutionnaires, mais les hostilités allaient à nouveau éclater, marquant le début des guerres napoléoniennes (1803-1815). Bien que les guerres napoléoniennes s'inscrivent dans la continuité des conflits révolutionnaires, elles sont classées à part car, au lieu d'être centrées sur la Révolution, elles furent provoquées par les ambitions impériales de Napoléon, qui se couronna empereur en 1804.
Plusieurs autres conflits se développèrent en raison des guerres révolutionnaires, notamment la révolution haïtienne (1791-1804) et la quasi-guerre (1798-1800) entre la France et les États-Unis. La période des guerres révolutionnaires couvre également plusieurs rébellions et guerres civiles françaises, dont la guerre de Vendée (1793-1796), la Chouannerie (1794-1800) et les révoltes fédéralistes (1793). Des batailles navales eurent également lieu dans les Caraïbes et en Inde où les belligérants avaient des colonies.
Origines: 1789-1792
La Révolution française commença le 5 mai 1789, lorsque les États généraux de 1789 se réunirent à Versailles pour discuter de la crise financière imminente. Cependant, une impasse se dessina lorsque le tiers état (les roturiers) refusa de faire l'appel, craignant que les deux états supérieurs (le clergé et la noblesse) ne les mettent toujours en minorité. Les tentatives du roi Louis XVI (r. de 1774 à 1792) de rétablir l'ordre en appelant des soldats dans la région parisienne échouèrent lorsque des milliers de Parisiens en colère prirent d'assaut la forteresse de la Bastille le 14 juillet. L'Assemblée nationale abolit la féodalité par les décrets d'août et, les 5 et 6 octobre, la marche des femmes sur Versailles obligea le roi à accepter une monarchie constitutionnelle et à retourner à Paris en tant que prisonnier virtuel.
Les monarques d'Europe observèrent tout cela avec inquiétude. À chaque avancée, la Révolution se radicalisait et beaucoup pensaient que ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle ne déborde les frontières de la France. En août 1791, les monarques d'Autriche et de Prusse publièrent conjointement la Déclaration de Pillnitz, appelant les puissances européennes à s'unir contre la France révolutionnaire. Alors que cette déclaration visait simplement à effrayer les révolutionnaires pour qu'ils poursuivent des politiques moins radicales, elle eut l'effet inverse, en convainquant les Français que le seul moyen de sauver leur révolution était la guerre. À la fin de l'année 1791, une faction favorable à la guerre, les Girondins, avait pris le pouvoir à Paris; leur chef, Jacques-Pierre Brissot, appelait à une "croisade universelle" pour porter, à la pointe de la baïonnette, les acquis éclairés de la Révolution aux peuples opprimés d'Europe. Le 20 avril 1792, l'Assemblée législative française déclara officiellement la guerre à l'Autriche.
Invasion de Brunswick: 1792
Brissot et ses partisans avaient promis une guerre rapide, où les citoyens-soldats français vaincraient facilement les soldats asservis de l'Europe despotique, mais ce ne fut pas le cas. Dans les premiers jours de la guerre, les Français furent rapidement battus par les armées autrichiennes professionnelles lors des escarmouches de Quiévrain et de Marquain. Après une défaite, les soldats français indisciplinés lynchèrent leur commandant, Théobald Dillon. La situation s'aggrava lorsque le commandant des armées françaises, le marquis de Lafayette, déserta son poste et fut arrêté par les Autrichiens alors qu'il se rendait aux États-Unis.
En mai, la Prusse entra en guerre en tant qu'alliée de l'Autriche et forma la Première Coalition. Une force d'invasion se rassembla le long du Rhin, commandée par Charles-Guillaume Ferdinand, duc de Brunswick. L'invasion prussienne démarra lentement, en raison de la prudence de Brunswick et de la dysenterie qui ravageait les rangs prussiens. Le 25 juillet, les envahisseurs publièrent le manifeste de Brunswick, promettant de détruire Paris si la famille royale française était touchée. Paniqués, les Parisiens rendirent leur roi responsable de l'invasion prussienne. Le 10 août, des milliers de Parisiens massacrèrent les gardes suisses du roi lors de la prise du palais des Tuileries, ce qui conduisit à l'emprisonnement de Louis XVI et de sa famille.
Les Prussiens poursuivirent leur route et s'emparèrent des forteresses françaises de Longwy (23 août) et de Verdun (2 septembre). La route vers Paris était alors grande ouverte et les Parisiens, une fois de plus gagnés par la peur, attaquèrent les prisons de la ville, massacrant 1 100 prisonniers contre-révolutionnaires lors des massacres de septembre. Cependant, outre l'hystérie paranoïaque, les Français étaient également animés par la volonté de défendre leurs foyers. Ils furent encouragés par des leaders révolutionnaires comme Georges Danton, qui promettait qu'avec "de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace, la France sera sauvée !". (Bell, 130). En effet, il semblait que l'audace sauverait la France lorsque, contre toute attente, une armée française hétéroclite dirigée par les généraux Charles-François Dumouriez et François-Christophe Kellermann arrêta l'invasion prussienne lors de la bataille de Valmy (20 septembre). La miraculeuse victoire française assura la survie de la Révolution, mais donna aussi le coup d'envoi de 23 années de guerre perpétuelle qui ne s'achèveraient qu'avec la bataille de Waterloo en 1815.
La patrie en danger: 1792-93
Après Valmy, Brunswick négocia une retraite et ramena son armée prussienne en Allemagne, ce qui permit à Dumouriez de passer à l'offensive et d'envahir les Pays-Bas autrichiens (Belgique). Dumouriez remporta la bataille de Jemappes (6 novembre) et occupa la Belgique à la fin de l'année. Ailleurs, le général français Adam Philippe de Custine occupa plusieurs villes le long du Rhin et avança jusqu'à Francfort, tandis que d'autres armées françaises s'emparèrent de Nice et de la Savoie. À Paris, le succès de Valmy enhardit la Convention nationale, qui proclama la République française un jour seulement après la bataille, et la ferveur nationaliste continua de croître. Danton annonça que le destin de la France était de s'étendre jusqu'à ce que ses frontières touchent le Rhin.
Les révolutionnaires français s'étaient tellement enhardis qu'ils jugèrent Louis XVI et l'exécutèrent le 21 janvier 1793. Cette exécution horrifia une grande partie de l'Europe, le Premier ministre britannique William Pitt le Jeune la qualifiant d'"acte le plus immonde et le plus atroce que le monde ait jamais vu" (Schama, 687). La Grande-Bretagne commença à mobiliser ses armées, mais la France la devança en déclarant la guerre à la Grande-Bretagne et à la République néerlandaise en février; l'Espagne, le Portugal et Naples rejoignirent la Première Coalition à peu près au même moment. Dumouriez reçut l'ordre d'envahir la Hollande, mais il fut arrêté par une armée autrichienne commandée par le prince Josias de Saxe-Cobourg-Saalfeld à la bataille de Neerwinden (18 mars 1793). L'armée de Dumouriez fut rapidement mise sur la défensive et repoussée hors des Pays-Bas; Dumouriez lui-même passa du côté autrichien le 6 avril. Entre-temps, les Prussiens avaient repoussé Custine de la Rhénanie et assiégèrent Mayence, occupée par les Français (du 14 avril au 23 juillet).
L'inquiétude régnait à Paris, mais la crise s'aggrava lorsque les querelles entre les différentes factions révolutionnaires dégénérèrent en guerre civile. En mars 1793, les paysans de la Vendée conservatrice se révoltèrent après que Paris eut introduit des mesures de conscription de masse; les rebelles vendéens prirent fait et cause pour les royalistes et se regroupèrent au sein de l'Armée catholique et royale, dirigée par l'audacieux Jacques Cathelineau. En juin, plusieurs villes se rebellèrent contre le gouvernement jacobin extrémiste dans le cadre de révoltes fédéralistes. L'une d'entre elles, Toulon, abritait l'ensemble de la flotte française de la Méditerranée, ce qui porta un coup sévère à l'effort de guerre français lorsque Toulon autorisa une flotte anglo-espagnole à entrer dans son port en août. Tous ces conflits internes survenaient alors que les Espagnols franchissaient les Pyrénées et pénétrèrent dans le sud de la France, tandis que l'armée autrichienne de Cobourg assiégeait plusieurs forteresses clés dans le nord-est de la France; il semblait que ce ne serait qu'une question de temps avant que la jeune République française ne soit étranglée dans son berceau.
Peu après la trahison de Dumouriez en avril 1793, Danton orchestra la création du Comité de salut public, dont la mission était de détecter les trahisons. Au fur et à mesure que la crise s'aggravait au cours de l'été, le Comité accumula les pouvoirs dictatoriaux. En septembre, il était contrôlé par une faction radicale de jacobins appelée la Montagne, dont le chef, Maximilien Robespierre, traqua impitoyablement les traîtres et les contre-révolutionnaires présumés pendant les dix mois que durerait le règne de la Terreur. Pendant cette période, entre 300 000 et 500 000 citoyens français furent arrêtés dans tout le pays; 16 594 d'entre eux furent guillotinés après un procès, 10 000 autres moururent en prison et des milliers d'autres furent tués dans des massacres extrajudiciaires. La révolte de Lyon, par exemple, se termina par un massacre brutal des rebelles fédéralistes de la ville, tandis qu'environ 10 000 rebelles vendéens et catholiques furent assassinés lors des noyades de Nantes.
Parmi les victimes notables de la Terreur figurent Danton, Brissot et de nombreux autres anciens dirigeants révolutionnaires qui étaient devenus des menaces pour le pouvoir de Robespierre. Cependant, les défections de Lafayette et de Dumouriez amenèrent le Comité à surveiller étroitement les armées. Des représentants jacobins furent envoyés pour surveiller de près les généraux et signaler tout signe de trahison; même une défaite sur le champ de bataille pouvait être interprétée comme un sabotage intentionnel et entraîner une exécution. Malgré ses succès antérieurs, le général de Custine fut guillotiné pour avoir perdu la Rhénanie, tandis que le général Nicolas Houchard fut exécuté après sa victoire à la bataille d'Hondschoote pour n'avoir pas su en tirer parti. Au moins 84 généraux français et de nombreux officiers furent exécutés pendant la Terreur; la menace imminente de la guillotine donna aux armées françaises un élan supplémentaire pour remporter la victoire.
Vers la victoire (1793-1797)
En août 1793, le ministre français de la guerre, Lazare Carnot, mit en œuvre la levée en masse, qui déclara effectivement la guerre totale; chaque citoyen français était censé contribuer d'une manière ou d'une autre à l'effort de guerre et tous les hommes âgés de 18 à 25 ans devinrent éligibles à la conscription. En septembre 1794, la France était en mesure d'aligner 14 armées et environ 700 000 soldats. Les recrues françaises compensaient leur manque de discipline et d'entraînement par leur élan révolutionnaire, ou ferveur; les batailles furent souvent remportées par des vagues de charges frénétiques à la baïonnette menées par des troupes françaises fanatisées. En revanche, les nations de la coalition étaient divisées par des points de discorde ailleurs en Europe, à savoir les partitions en cours de la Pologne, ce qui entraîna une méfiance mutuelle et une coopération moins efficace.
À la fin de l'année 1793, les Français remportèrent une série de victoires contre l'armée anglo-hollandaise-autrichienne de Cobourg à la bataille de Hondschoote (8-9 septembre) et à la bataille de Wattignies (15-16 octobre). Après que les deux armées eurent pris leurs quartiers d'hiver, les Français lancèrent la campagne de l'année suivante en remportant la bataille de Tourcoing (17-18 mai 1794) et la bataille de Fleurus (26 juin). Fleurus marqua la défaite finale de l'armée multinationale de Cobourg et constitua sans doute la bataille décisive de la guerre, puisque les Français ne cessèrent de remporter des victoires par la suite. L'armée catholique et royale fut défaite à la bataille de Nantes (14 juin 1793), où le héros royaliste Cathelineau fut tué; par la suite, l'armée républicaine française traversa la Vendée pour une campagne punitive, brûlant les récoltes et les villages, et tuant jusqu'à 50 000 Vendéens. Les révoltes fédéralistes se terminèrent à la fin de l'année 1793, et les Français remportèrent la victoire au siège de Toulon, qui était d'une importance capitale, en expulsant la flotte anglo-espagnole. Cette série de victoires françaises rendit inutile la dictature du Comité de salut public, ce qui entraîna la chute de Maximilien Robespierre (28 juillet 1794) et le basculement conservateur de la réaction thermidorienne.
Pendant ce temps, les troupes françaises envahirent la Hollande en 1795 et établirent la République batave, premier d'une longue série d'États clients. La Prusse et l'Espagne se retirèrent de la guerre et le général français Lazare Hoche repoussa un débarquement de troupes britanniques et d'émigrés français lors de la bataille de Quiberon (23 juin - 21 juillet 1795). Cependant, le point culminant de cette phase de la guerre se situait sans aucun doute en Italie, où un jeune général corse de 26 ans, Napoléon Bonaparte, remporta une série de victoires éclatantes contre l'armée autrichienne. Le général Bonaparte avait gagné l'amour de ses troupes grâce à son style de commandement énergique, ayant vaincu les Autrichiens à la bataille de Lodi (10 mai 1796), à la bataille d'Arcole (15-17 novembre 1796) et à la bataille de Rivoli (14 janvier 1797). La campagne d'Italie de Napoléon obligea l'Autriche à se rendre en signant le traité de Campo Formio en octobre 1797; elle permit également à Bonaparte, jusqu'alors inconnu, d'accéder à la célébrité.
Deuxième coalition (1798-1802)
Au début de l'année 1798, toutes les nations avaient fait la paix avec la République française, à l'exception de la Grande-Bretagne. Dans l'espoir de briser la puissance britannique en Méditerranée et de s'assurer la gloire en Orient, le général Bonaparte proposa une expédition militaire en Égypte; une colonie égyptienne compléterait le trésor français en difficulté et pourrait menacer la puissance britannique en Inde. Après avoir reçu l'autorisation du gouvernement de la République, le Directoire français, Bonaparte s'embarqua pour l'Égypte en juin à la tête de 38 000 hommes. Il s'empara de l'île de Malte avant de débarquer à Alexandrie, en Égypte. Bonaparte mena ensuite une marche à travers le désert égyptien, battit une armée mamelouke à la bataille des Pyramides (21 juillet) et s'empara du Caire.
La marine française qui avait transporté Bonaparte attendait dans la baie d'Aboukir, où elle fut attaquée par une flotte britannique commandée par le contre-amiral Horatio Nelson le 1er août 1798. La bataille du Nil qui s'ensuivit aboutit à la destruction complète de la flotte française, piégeant l'armée de Bonaparte en Égypte. La victoire de Nelson enhardit les ennemis de la France à former une deuxième coalition, incluant cette fois la Russie, l'Autriche et Naples (mais excluant la Prusse, qui resta neutre, et l'Espagne, désormais alliée de la France). Les Autrichiens remportèrent plusieurs victoires initiales en Rhénanie, tandis qu'une force russo-autrichienne dirigée par le célèbre général russe Alexandre Souvorov récupéra une grande partie de l'Italie du Nord. Les Français réagirent à cette menace en appliquant à nouveau la conscription de masse.
Entre-temps, Bonaparte avait été vaincu par une force anglo-ottomane lors du siège d'Acre (1799). Abandonnant son armée à Alexandrie, il rentra en France où il prit le pouvoir par le coup d'État du 18 brumaire et mit fin à la Révolution française. Devenu Premier Consul de la République française, Bonaparte mena une armée à travers les Alpes et en Italie, où il remporta une grande victoire sur les Autrichiens à la bataille de Marengo (14 juin 1800). La puissance militaire autrichienne fut davantage affaiblie par les victoires françaises à la deuxième bataille de Zurich (25-26 septembre 1799) et à la bataille de Hohenlinden (3 décembre 1800).
Alors que les Français commençaient à gagner, la Seconde Coalition se désagrégeait. Le tsar Paul Ier de Russie s'était brouillé avec ses alliés et avait retiré la Russie de la guerre en 1800. Paul s'était scandalisé lorsque des navires britanniques commencèrent à s'emparer de navires neutres dans le cadre du blocus britannique contre la France; en réponse, le tsar forma une Ligue de neutralité armée. Composée du Danemark, de la Suède, de la Prusse et de la Russie, cette ligue menaçait la Grande-Bretagne d'une guerre si les attaques contre les navires neutres se poursuivaient. Paul entama également des pourparlers avec la France au sujet d'une éventuelle alliance franco-russe, mais il fut assassiné en mars 1801. Sa Ligue de neutralité armée s'effondra un mois plus tard lorsque les Britanniques détruisirent la flotte danoise lors de la première bataille de Copenhague (2 avril).
Paix d'Amiens
En 1801, l'Autriche signa le traité de Lunéville et sortit de la guerre, confirmant les gains territoriaux de la France en Italie. Les Britanniques furent d'abord déterminés à poursuivre le combat et battirent les restes de l'armée égyptienne de Bonaparte à la bataille d'Alexandrie (21 mars 1801), s'emparant de la ville six mois plus tard. Cependant, la Grande-Bretagne finit par s'entendre avec la France et conclut la paix par le traité d'Amiens (25 mars 1802). Bien que le traité n'ait duré qu'un an, il marqua la fin des guerres révolutionnaires. La série de conflits qui suivit, commençant en mai 1803 et se terminant en juin 1815, constitue les guerres napoléoniennes.
À la fin des guerres révolutionnaires, la France contrôlait les Pays-Bas, la rive gauche du Rhin et la quasi-totalité de l'Italie. Elle avait créé plusieurs républiques sœurs, dont la République batave (Hollande), la République cisalpine (Italie du Nord) et la République helvétique (Suisse). Après le couronnement de Napoléon Ier comme empereur des Français en 1804, ces républiques furent soit transformées en royaumes clients, soit incorporées directement à l'Empire français.
Autres conflits
Plusieurs autres conflits sont liés aux guerres révolutionnaires. Par exemple, les esclaves de la colonie française de Saint-Domingue, inspirés par les idéaux de la Révolution française, se révoltèrent contre leurs maîtres en 1791. Cette révolte se transforma en révolution haïtienne, les anciens esclaves ayant réussi à repousser les multiples invasions européennes. Après douze années de carnage, Haïti finit par obtenir son indépendance en 1804. Ce serait la seule fois qu'une nation serait fondée par une révolte d'esclaves.
Un autre conflit connexe fut la quasi-guerre (1798-1800) entre la France et les États-Unis, qui commença après que les États-Unis eurent refusé de rembourser les emprunts français contractés pendant la guerre d'indépendance américaine (1775-1783). Il s'ensuivit une série d'engagements entre des navires français et américains. La guerre, qui marqua l'un des premiers tests de la marine américaine, se termina par des négociations diplomatiques qui aboutirent à la paix lors de la Convention de 1800. Le rétablissement de bonnes relations franco-américaines ouvrit la voie à l'achat de la Louisiane (1803).