La bataille de Neerwinden vit la défaite cuisante d'une armée républicaine française contre une force alliée composée d'Autrichiens et de Néerlandais pendant la guerre de la Première Coalition (1792-97), qui s'inscrit dans le cadre plus large des guerres révolutionnaires françaises (1792-1802). La bataille chassa les Français de Belgique et conduisit le général français Charles-François Dumouriez (1739-1823) à passer dans la camp des Autrichiens.
La guerre s'étend
À la fin de l'année 1792, les armées de la jeune République française semblaient invincibles. La victoire de la France révolutionnaire à la bataille de Valmy, le 20 septembre, renversa le cours de la guerre, stoppant net une invasion prussienne, sauvant la Révolution française (1789-99) et enhardissant les révolutionnaires dans leur désir d'abolir leur monarchie. Dans les semaines qui suivirent, les armées françaises prirent l'offensive ; tandis qu'une armée envahissait la Rhénanie et occupait les villes de Worms, Francfort et Mayence, une autre poussait en Savoie et à Nice qui furent conquises sans un seul coup de feu.
Pourtant, le plus spectaculaire des succès français de cette année-là fut la bataille de Jemappes, le 6 novembre, lorsqu'une armée française composée principalement de volontaires envahit la Belgique et battit une force autrichienne professionnelle. Premier véritable test pour les armées révolutionnaires françaises, la bataille de Jemappes permit de consolider les gains obtenus à Valmy et de forcer les Autrichiens à quitter complètement la Belgique ; à la fin de l'année, toute la Belgique était occupée par les Français.
Naturellement, la France était remplie d'un sentiment de triomphe. Dans une scène de frénésie patriotique qui était devenue si familière pendant la Révolution, les dirigeants français demandèrent à leurs armées de pousser toujours plus loin, repoussant les soldats asservis de l'Europe despotique. Des appels furent lancés pour que la France s'étende jusqu'à ce que ses frontières atteignent le Rhin, car rien de moins que des frontières naturelles n'assureraient la sécurité de la patrie. "Les frontières de la France ont été tracées par la nature", déclara Georges Danton, "et nous les atteindrons aux quatre coins de l'horizon, sur les bords du Rhin, au bord de l'océan et des Alpes. C'est là que nous atteindrons les limites de notre République" (Blanning, 91).
Le 19 novembre, la Convention nationale française publia l'Édit de Fraternité qui promettait aide, soutien et fraternité à tous les peuples engagés dans une lutte contre la tyrannie. Cette promesse dérangeait la plupart des régimes européens, car l'édit était essentiellement une invitation ouverte aux groupes extrémistes à se rebeller contre leurs gouvernements. L'édit ne rendit personne plus nerveux que la République néerlandaise et son stadtholder, Guillaume V, prince d'Orange. La Belgique étant envahie, ce n'était qu'une question de temps avant que la République française ne décide d'achever sa conquête des Pays-Bas. La République néerlandaise ayant connu l'échec de sa propre révolution dans les années 1780, on craignait que les Français ne proclament que les patriotes néerlandais étaient toujours opprimés et n'utilisent l'édit de fraternité pour justifier une invasion.
L'Autriche et la Prusse étant en déroute, les Néerlandais firent appel à la Grande-Bretagne pour leur protection. Les deux nations entretenaient des liens étroits qui remontaient à la Révolution Glorieuse de 1688, lorsque le Hollandais Guillaume d'Orange monta sur le trône d'Angleterre sous le nom de Guillaume III d'Angleterre (r. de 1689 à 1702). Bien que les Britanniques aient affirmé leur neutralité aussi récemment qu'en octobre, leur Premier ministre William Pitt le Jeune (1759-1806) commençait à la remettre en cause, surtout après que les Français eurent violé le traité de Westphalie de 1648 en ouvrant le fleuve Escaut à la navigation. Pitt n'avait aucun désir de guerre mais ne pouvait pas laisser les Français piétiner les Pays-Bas en toute impunité. Le 1er décembre, il ordonna la mobilisation des milices. Des négociations secrètes furent ouvertes entre les Britanniques et les Français pour éviter la guerre, mais Pitt mit fin à tous les pourparlers après le procès et l'exécution de Louis XVI de France (r. de 1774 à 1792) ; Pitt qualifia l'exécution du roi français d'"acte le plus immonde et le plus atroce que le monde ait jamais vu" (Schama, 687).
Les Français, quant à eux, ne furent pas découragés par la menace britannique. Trop confiants et ivres de victoire, les Français étaient certains qu'en cas de guerre, l'Irlande, l'Écosse et les autres colonies britanniques se soulèveraient et se joindraient à eux dans la bataille contre la tyrannie. La Convention nationale était si confiante que le 1er février 1793, elle vota à l'unanimité l'entrée en guerre contre l'Empire britannique et la République néerlandaise. L'entrée en guerre de la Grande-Bretagne attira un grand nombre d'autres nations européennes dans la coalition antifrançaise, notamment l'Espagne, le Portugal et Naples. Cela n'avait aucune importance pour les révolutionnaires extatiques qui croyaient totalement en leur cause ; "Nous ne pourrons être tranquilles", proclama le chef révolutionnaire Jacques-Pierre Brissot, "que lorsque l’Europe, et toute l’Europe, sera en feu !".
L'invasion de la République néerlandaise
Le jour même de la déclaration de guerre, le général Charles-François Dumouriez, commandant des forces françaises en Belgique, reçut l'ordre de la Convention nationale d'envahir la République néerlandaise et de pousser en Hollande. Bien qu'il ait mené les Français à la victoire lors des batailles de Valmy et de Jemappes, Dumouriez avait passé le mois précédent à broyer du noir et à se demander s'il se battait pour une cause juste. En tant que monarchiste, il avait été horrifié par la récente exécution de Louis XVI et en avait assez que ses adversaires jacobins l'accusaient d'être un nouveau César qui aspirait à la dictature militaire. Il s'indigna de la micro-gestion de la Convention nationale qui envoya des représentants en mission pour l'observer de près, comme s'il s'agissait d'un déviant indigne de confiance plutôt que d'un homme qui avait gagné deux grandes batailles.
Malgré ses réticences, Dumouriez obéit aux ordres et rassembla ses forces. Son armée s'était appauvrie au cours des mois précédents car de nombreux volontaires étaient rentrés chez eux après l'expiration de leur contrat à la fin de 1792. Bien que la Convention ait récemment donné l'ordre de lever 300 000 soldats supplémentaires, par conscription si nécessaire, Dumouriez n'avait pas le temps d'attendre. Le 16 février 1793, il franchit la frontière hollandaise avec 15 000 fantassins et 1 000 cavaliers, et marcha le long de la côte vers Breda. Pendant ce temps, une deuxième armée française de 30 000 hommes, commandée par le général Francisco de Miranda, né au Venezuela, avançait le long de la Meuse jusqu'à la ville fortement fortifiée de Maastricht, à la frontière belgo-néerlandaise, qui fut assiégée le 23 février. La ville n'était tenue que par 4 500 défenseurs néerlandais, ce qui permettait à Miranda d'espérer une victoire rapide.
Pendant ce temps, Dumouriez captura les forteresses clés de Klundert, Breda et Gertruidenberg avec une résistance minimale. Il prévoyait ensuite de traverser le Holland Diep et de prendre Rotterdam, la Haye et enfin Amsterdam, prévoyant la chute de la République hollandaise pour la fin mars. Pour Dumouriez, la victoire serait acquise avant qu'une armée de coalition ne puisse se rassembler pour le défier, car il serait alors renforcé et réapprovisionné par la France. Pourtant, ce raisonnement posait deux problèmes fatals : le premier était que la Convention nationale, âprement divisée entre les factions modérées des Girondins et les factions extrémistes des Jacobins, aurait du mal à le réapprovisionner, d'autant que l'apparition d'autres fronts militaires s'accélérait. Le second problème était qu'une formidable armée de coalition s'était déjà rassemblée et se dirigeait maintenant vers lui.
L'année précédente, les puissances européennes n'avaient pas pu accorder toute leur attention à la guerre contre la France, préoccupées par la question du second partage de la Pologne. Mais à présent, cette question était réglée, permettant à des milliers d'hommes de troupes de se tourner vers l'ouest. Fin février, plus de 40 000 soldats autrichiens se rassemblèrent sur la rive ouest du Rhin, dans le but de forcer les Français à quitter la Hollande et de reconquérir la Belgique pour l'empereur. Cette armée était placée sous le commandement suprême du prince Friedrich Josias de Saxe-Cobourg-Saalfeld, dont les lieutenants généraux comprenaient Karl Mack von Leiberich et le frère de l'empereur, l'archiduc Charles d'Autriche; tous deux un jour dirigeraient des armées contre Napoléon.
Dans la nuit du 28 février au 1er mars, l'armée de Coburg traversa la rivière Roer. Sous le couvert de l'obscurité, elle se dirigea vers Aldenhoven où un détachement de 9 000 Français avait été stationné pour couvrir le siège de Maastricht. Coburg attaqua à 5 heures du matin, prenant les forces françaises complètement par surprise. La bataille qui s'ensuivit dura toute la journée, culminant avec une charge de cavalerie de l'archiduc Charles qui mit les Français en déroute. Les Autrichiens poursuivirent les Français en fuite vers l'ouest et s'emparèrent de la ville d'Aix-la-Chapelle le 2 mars. Lorsque Miranda apprit la défaite d'Aldenhoven, il rompit immédiatement son siège et se retira à Louvain.
Au nord, Dumouriez hésitait à renoncer à son invasion de la Hollande, mais lorsque les ordres de Paris lui demandèrent de prendre personnellement le commandement de la Belgique, il obéit. Abandonnant son armée de Hollande, Dumouriez arriva à Louvain le 13 mars où il trouva une armée découragée et démoralisée. Décidant qu'une nouvelle retraite serait fatale au moral de l'armée, Dumouriez marcha pour affronter les forces de la Coalition, qui avaient été renforcées par des troupes hollandaises. Il les retrouva le 18 mars sur la rive est de la rivière Kleine Geete, dans les plaines de Neerwinden.
La bataille de Neerwinden
Le choix du terrain était de bon augure pour les Français ; un siècle auparavant, une armée française avait vaincu une force anglo-hollandaise sur ce même champ de bataille pendant la guerre de neuf ans (1688-97). Malgré les désertions dont souffraient les armées françaises, les deux forces étaient à égalité, Dumouriez commandait environ 40 000 fantassins et 4 500 cavaliers, tandis que les soldats de la coalition comptaient environ 30 000 fantassins et 10 000 cavaliers. Les éclaireurs de Dumouriez ayant signalé que la position autrichienne était la plus forte sur leur droite, où ils protégeaient leurs lignes de ravitaillement, le général décida de diriger sa première et plus lourde frappe contre leur gauche.
Divisant son armée en huit colonnes, Dumouriez commença son attaque à 7 heures du matin. Au lever du soleil, les défenseurs de la gauche autrichienne se réveillèrent à la vue de trois colonnes françaises qui traversaient la Kleine Geete. Menés par le général Jean-Baptiste de Valence, ces soldats français avançaient vers la colline de Mittelwinden, espérant percer les lignes autrichiennes à cet endroit. Mais la défense autrichienne fut plus féroce que prévu, et Valence ne prit la colline qu'à midi, après quatre heures de combats acharnés. Le centre français, qui consistait en deux colonnes dirigées par le jeune et énergique Louis-Philippe, duc de Chartres, attaqua Neerwinden, chassant les Autrichiens du village. Les Autrichiens le reprirent lors d'une contre-attaque, avant d'être à nouveau chassés par Chartres. Tout au long de la journée, le village changea de mains, mais finit par rester sous contrôle autrichien à la tombée de la nuit. Au sud, la ville d'Oberwinden fut également prise par les Français avant d'être reprise par une charge autrichienne plein d'entrain.
Alors que la bataille faisait rage le long du centre et de la droite des français, les trois dernières colonnes françaises sous les ordres du général Miranda commencèrent leur attaque à midi, attaquant la forte position défensive de l'archiduc Charles. Encore et encore, les hommes de Miranda se jetèrent sur les positions autrichiennes, mais furent repoussés à chaque fois. Certains des combats les plus sanglants de la journée eurent lieu à cet endroit, où les Français perdirent 2 000 hommes, 30 officiers et un général. Une fois les Français épuisés, l'archiduc ordonna une charge de cavalerie dévastatrice qui réussit à repousser Miranda au-delà de la rivière et jusqu'à la ville de Tirlemont. Ce fut le moment décisif qui assura la victoire aux alliés.
À la tombée de la nuit, les deux armées étaient dans la même position que le matin, à l'exception du flanc gauche français qui avait été totalement mis en déroute. Le matin du 19, plutôt que de renouveler une attaque avec son flanc exposé, Dumouriez ordonna la retraite vers Louvain. Au total, les Français subirent 4 000 morts et blessés, auxquels s'ajoutèrent 1 000 captifs. Les pertes autrichiennes étaient également importantes, avec 2 700 tués et blessés, dont 97 officiers.
La trahison de Dumouriez
Cobourg poursuivit les Français en retraite, déterminé à capitaliser sur sa victoire. Il fit à nouveau face aux Français lors d'un engagement mineur à Louvain le 22 mars, obligeant Dumouriez à se retirer encore plus loin, à Bruxelles. À ce moment-là, les forces de Dumouriez n'étaient plus que de 20 000 hommes, les volontaires ayant déserté en masse. Comprenant qu'il ne pourrait pas résister à une autre bataille, Dumouriez demanda à négocier une retraite.
Initialement, Dumouriez avait seulement l'intention de demander à pouvoir battre en retraite sans être inquiété en échange de l'évacuation de la Belgique. Mais après avoir rencontré le commandant en second de Cobourg, le général Mack, pour discuter des conditions de la retraite, il proposa un plan totalement différent. Si les Autrichiens acceptaient une suspension générale des hostilités, Dumouriez promit non seulement de quitter la Belgique mais aussi de faire demi-tour et de marcher sur Paris. Une fois dans la capitale, il avait l'intention d'arrêter les Jacobins, de dissoudre la Convention nationale, de restaurer la monarchie et de proclamer le fils de feu Louis XVI, âgé de huit ans, roi Louis XVII. Mack, conscient que l'armée autrichienne avait été durement éprouvée, pensa que cela ne pouvait pas faire de mal de laisser Dumouriez tenter son coup d'État. Après avoir consulté Cobourg, il accepta de laisser Dumouriez quitter la Belgique sans être inquiété, en échange de la marche du général français sur Paris.
La trahison de Dumouriez peut paraître surprenante ; après tout, c'eétait l'homme qui avait sauvé la Révolution de la destruction à Valmy et qui avait conquis la Belgique pour la République à Jemappes. Pourtant, Dumouriez avait été très perturbé par l'exécution de Louis XVI et n'approuvait pas la direction que prenait la République. De plus, même à ce stade précoce de la guerre, des chefs révolutionnaires paranoïaques avaient commencé à accuser les généraux vaincus de trahison, ce qui conduisit Dumouriez à préférer une attaque préventive à la guillotine. Bien sûr, il y aurait aussi la satisfaction personnelle de voir la destruction des Jacobins qui l'avaient attaqué personnellement pendant si longtemps.
Tout comme le général Lafayette avait tenté de le faire moins d'un an auparavant, Dumouriez devait maintenant faire face à la tâche colossale de convaincre son armée de marcher sur Paris. Pourtant, s'il est vrai qu'une grande partie de ses soldats détestaient la nouvelle Convention nationale, la plupart d'entre eux croyaient encore en la République et n'étaient pas prêts à commettre une trahison. Dumouriez passa les derniers jours de mars à attendre à la frontière belge pour tenter d'obtenir un soutien pour son coup d'État. Mais plus il tardait, plus il devenait suspect. Finalement, le général Miranda s'échappa de son camp et se rendit à Paris où il commença à répandre des rumeurs selon lesquelles Dumouriez préparait quelque chose. En avril, le ministre français de la guerre, Pierre de Beurnonville, fut envoyé pour enquêter sur la conduite de Dumouriez. Lorsqu'il arriva au camp de Dumouriez, Beurnonville, qui avait servi sous les ordres de Dumouriez à Jemappes, fut arrêté, ainsi que cinq commissaires de Paris, et fut livré, menotté, aux Autrichiens.
Avec l'arrestation de Beurnonville, Dumouriez avait franchi le point de non-retour. Le temps jouait contre lui, mais il n'était pas près de convaincre son armée de le rejoindre dans la trahison. Ses hommes devinrent si hostiles à son égard qu'il fut contraint de se promener avec une escorte de soldats autrichiens, ce qui ne fit qu'accroître son impopularité. Le point de basculement se produisit le 5 avril, lorsqu'un bataillon de volontaires français sous les ordres de Louis-Nicolas Davout tenta d'arrêter Dumouriez et tira même sur lui. Comprenant que sa cause était sans espoir, Dumouriez et une poignée de partisans s'enfuirent vers le camp autrichien le jour même. Il était accompagné du duc de Chartres qui s'était battu si vaillamment pour la République à Valmy, Jemappes et Neerwinden. Bien que Chartres ne mettrait les pieds en France qu'après la défaite finale de Napoléon, il y régnerait un jour en tant que dernier roi, Louis-Philippe Ier (r. de 1830 à 1848).
Retombées
Après la défection de Dumouriez, Cobourg poursuivit l'invasion de la France, car il n'avait plus de raison d'honorer la suspension des hostilités. Le général Picot de Dampierre se vit confier le commandement des forces de Dumouriez et continua de défier l'attaque de la Coalition jusqu'à ce qu'il soit tué à Raismes environ un mois plus tard. Alors que la victoire de la France à Jemappes lui avait permis de prendre l'offensive, sa défaite à Neerwinden eut l'effet inverse. Alors que Cobourg rétablissait la Belgique dans le giron autrichien, une autre armée française était repoussée hors de la Rhénanie, et 20 000 soldats français étaient assiégés à Mayence.
Avec l'exécution du roi, le climat politique à Paris était déjà tendu ; la trahison de Dumouriez le rendit encore plus tendu. La nouvelle de sa défection aggrava le conflit entre les Girondins et les Jacobins, contribuant à l'arrestation de nombreux Girondins de premier plan le 2 juin, puis à leur exécution. Les trahisons de Lafayette et de Dumouriez à moins d'un an d'intervalle conduisirent également la Convention à resserrer son emprise sur les armées, les représentants en mission se voyant confier l'autorité suprême sur les généraux.
Quant à Dumouriez, il passa les mois qui suivirent Neerwinden à Bruxelles avant de se rendre à Cologne, où il chercha en vain un poste à la cour de l'électeur. Apprenant qu'il était devenu un traître honni par ses compatriotes et considéré avec suspicion par le reste de l'Europe, il écrivit ses mémoires en 1794 pour défendre ses actions et les publia à Hambourg. En 1804, il s'installa à Londres, où il se vit accorder une pension par le gouvernement britannique qu'il conseilla dans ses efforts pour vaincre Napoléon. Il resta à Londres après les guerres napoléoniennes (1803-1815) jusqu'à sa mort le 14 mars 1823.