L'insurrection du 1er prairial an III (20 mai 1795) fut la dernière grande insurrection populaire de la Révolution française (1789-1799). Ce fut la dernière fois que les sans-culottes jouèrent un rôle important dans la politique française jusqu'aux révolutions du XIXe siècle, et elle anéantit tout espoir de voir les Jacobins reprendre le pouvoir après la chute de Maximilien Robespierre.
L'insurrection de prairial fut déclenchée par les politiques conservatrices de la Réaction thermidorienne. Les Thermidoriens, qui avaient renversé Maximilien Robespierre (1758-1794) et mis fin au règne de la Terreur, avaient l'intention d'effacer l'idéologie jacobine extrémiste de la politique française. Il s'agissait notamment de mettre fin à la loi du Maximum général, qui plafonnait le prix du pain et d'autres produits de première nécessité, les maintenant ainsi à un niveau relativement abordable. La suppression de cette réglementation, associée à un hiver particulièrement brutal, entraîna une terrible famine et une aggravation des taux de pauvreté.
Le 20 mai 1795, ou 1er prairial de l'an III dans le calendrier républicain français, les sans-culottes de Paris se soulevèrent contre la Convention thermidorienne, réclamant du pain et la Constitution de 1793. Finalement, leur révolte s'essouffla et les meneurs furent brutalement punis par les Thermidoriens. L'échec de l'insurrection est significatif de la lassitude croissante des révolutionnaires, car des insurrections similaires avaient auparavant constitué des tournants majeurs dans la Révolution. Après avoir écrasé le soulèvement, les Thermidoriens rédigèrent leur propre Constitution de l'an III, qui conduisit à l'établissement du Directoire français.
Le pouvoir du peuple
Les insurrections populaires, ou journées révolutionnaires comme on les appelait souvent, étaient une fière tradition dans l'histoire de la Révolution française. En fait, on pourrait dire que sans ces journées, il n'y aurait pas eu de Révolution du tout. C'est le peuple qui s'était soulevé le 14 juillet 1789 lors de la prise de la Bastille, qui avait contribué à consolider le pouvoir de l'Assemblée nationale constituante et qui avait donné son mandat à la Révolution. C'est le peuple, et non les législateurs, qui avait forcé le roi Louis XVI (r. de 1774 à 1792) à quitter sa forteresse absolutiste de Versailles pour Paris lors de la marche des femmes sur Versailles, et c'est une insurrection du peuple qui avait mis fin à la monarchie lors de la prise du palais des Tuileries.
À l'été 1793, le pouvoir des classes inférieures révolutionnaires, les sans-culottes, avait atteint un point tel qu'elles pouvaient soulever ou renverser des régimes presque à volonté. Lors de l'insurrection du 2 juin 1793, le peuple avait provoqué la chute des Girondins, une faction de la Convention nationale dont la politique modérée détruisait la Révolution aux yeux des sans-culottes. En aidant à détruire les Girondins, les sans-culottes avaient porté au pouvoir la faction jacobine extrémiste connue sous le nom de Montagne. Bien que ces insurrections aient souvent empêché le reste de la nation d'avoir son mot à dire dans la politique nationale (ce qui conduisit au déclenchement des révoltes fédéralistes), pour le peuple de Paris au moins, ces insurrections révolutionnaires représentaient la démocratie dans sa forme la plus sanglante et la plus chaotique.
Pourtant, à mesure que la Révolution se poursuivait sans qu'on en voie la fin, le pouvoir de ces insurrections populaires commençait à décliner. Craignant d'être renversés comme l'avaient été le roi et les Girondins, Robespierre et le Comité dictatorial de salut public firent infiltrer les sections de Paris par des espions et des agents, dans l'intention de tuer dans l'œuf tout futur soulèvement. Cette décision s'avéra prudente en mars 1794, lorsqu'une insurrection planifiée en faveur de la faction ultra-radicale des Hébertistes fut déjouée avant même d'avoir commencé; Robespierre fit arrêter et exécuter 19 chefs Hébertistes.
Bien entendu, le muselage des sans-culottes par la Montagne se retourna contre elle. Lorsque Robespierre eut besoin d'une insurrection pour le sauver du coup d'État de Thermidor en juillet 1794, les sans-culottes étaient tellement désorganisés par le règne de la Terreur de Robespierre qu'ils ne purent se mobiliser à temps. Robespierre fut exécuté et son régime renversé avant même que les éléments radicaux des sections parisiennes ne puissent tenter de venir à la rescousse.
Pendant la Convention thermidorienne de 1794-95 qui s'ensuivit, les insurrections populaires réussies s'estompaient dans les mémoires. Le peuple de Paris, qui avait autrefois fait trembler les rois et les législateurs bourgeois dans leurs bas de soie, avait été relégué à ce qu'il avait été à l'époque de l'ancien régime: des ouvriers affamés et appauvris, rien de plus. Il restait à savoir s'ils pourraient arracher la Révolution aux Thermidoriens bourgeois et la reprendre en main.
Un hiver brutal
L'hiver 1794-95 fut l'un des pires que la France ait connu au cours du XVIIIe siècle. Les rivières gelèrent, tandis que le bois de chauffage et le charbon, déjà rares, se raréfièrent encore. La maigre récolte de 1794 mit la population à rude épreuve, car les armées françaises qui se battaient dans les guerres de la Révolution française (1792-1802) étaient les premières à réclamer le produit disponible. Le gouvernement avait importé des céréales de l'étranger, mais les vivres ne pouvaient pas être transportées à travers le pays, car les routes et les voies navigables étaient bloquées par le froid de l'hiver.
La situation fut aggravée par les politiques de marché libre de la Convention thermidorienne. Dans le cadre de leurs efforts pour défaire les politiques radicales des Jacobins, les Thermidoriens abrogèrent la loi du Maximum général, qui avait maintenu un plafond sur le prix du pain et d'autres vivres essentielles. Leur raisonnement était qu'une telle loi nuisait aux agriculteurs et autres producteurs, qui ne pouvaient plus fixer leurs propres prix, et qu'une telle politique aggravait l'inflation. Ils pensaient également qu'un marché libre était le meilleur moyen de revitaliser l'économie française en perte de vitesse. Malheureusement, ils mirent en œuvre cette politique juste avant l'arrivée de l'hiver rigoureux, ce qui signifie qu'au moment où le peuple avait le plus besoin de pain, de combustibles et d'autres moyens de subsistance, les prix montèrent en flèche. Les Thermidoriens tentèrent de remédier à la situation en mettant de nouvelles séries de la monnaie papier de la France révolutionnaire, l'assignat, en circulation, mais cela n'a fit qu'augmenter l'inflation.
Par la suite, les rues de Paris furent jonchées de personnes mal nourries qui souffraient du froid. Le taux de mortalité dans la ville grimpa en flèche, les gens mourant de froid ou de faim dans leur propre maison. Le nombre de suicides augmenta également de façon spectaculaire, car beaucoup cherchaient à éviter ces horribles destins. Une situation aussi misérable faisait que beaucoup pensaient avec nostalgie au régime des Jacobins et au règne de la Terreur ; aussi violente qu'ait pu être cette époque, au moins le pain était plus abordable. Naturellement, beaucoup accusaient les Thermidoriens et l'agitation dans la ville augmentait.
L'appel du Tocsin
Le froid mortel de l'hiver ne se dissipa pas avant début avril 1795. À cette époque, les armées françaises de toute l'Europe remportaient des victoires contre les ennemis de la République, au point que certains membres de la Coalition contre la France commençaient à demander la paix. Loin d'apaiser les sans-culottes de Paris, cette nouvelle ne fit que les aigrir: comment un gouvernement assez puissant pour conquérir l'Europe pouvait-il ne pas fournir du pain à son peuple?
Comme pour souligner ce point, la fin de l'hiver ne fut pas synonyme de plus de pain dans le ventre des Parisiens. Il n'y avait pas de réserves de pain inexploitées dans le pays, et les escadres de navires de guerre britanniques rendaient difficile toute importation internationale supplémentaire. À Paris, les rations quotidiennes de pain devinrent de moins en moins suffisantes. Le 22 avril, un chroniqueur écrivit : " Tout Paris a été réduit aujourd'hui à un quart de livre de pain chacun. Jamais Paris ne s'est trouvé dans une telle détresse" (Doyle, 284). Le 1er mai, ce chiffre était tombé à seulement deux onces de pain par Parisien. Les femmes commencèrent à houspiller leurs hommes parce qu'ils n'avaient pas le courage de prendre d'assaut les salles de la Convention nationale et d'exiger du pain, tandis que les royalistes commencèrent à rappeler aux gens d'un ton suffisant que les choses n'avaient pas été aussi mauvaises lorsque les rois gouvernaient la France. Il semblait que la prochaine "journée" avait déjà trop tardé.
Le 19 mai, le signal fut donné avec la publication anonyme d'un pamphlet intitulé Insurrection du peuple pour obtenir du pain et recouvrer nos droits. Ce pamphlet donna à l'insurrection des objectifs concrets, à savoir le pain et la Constitution de 1793. Ce deuxième aspect faisait allusion au fait que la France était sans constitution depuis 1792. Il en existait une; la soi-disant Constitution de 1793 avait été rédigée par les Jacobins et aurait été plus radicalement démocratique que n'importe quelle constitution contemporaine, mais elle n'avait jamais été appliquée, ayant été mise de côté par la Convention nationale afin de donner au Comité de salut public les pouvoirs exécutifs nécessaires pour gagner les guerres révolutionnaires françaises. Aujourd'hui, près de deux ans plus tard, le Comité de salut public avait disparu, la Terreur était terminée et les guerres semblaient s'achever. Pourtant, les Thermidoriens ne montraient aucun signe d'intention d'adopter la Constitution, au grand dam des sans-culottes.
Le 20 mai, à 7 heures du matin, la sonnerie du tocsin de la ville retentit dans tout Paris, un appel aux armes aussi vieux que la Révolution elle-même. À l'appel du tocsin, les ouvriers de la ville quittèrent leurs ateliers et leurs usines et descendirent dans les rues en une grande procession vers le palais des Tuileries, où se réunissait la Convention nationale. Des émeutes de la faim éclatèrent sur leur passage, et les marcheurs firent signe aux personnes travaillant dans les ateliers ou passant en calèche de les rejoindre. Dans une scène qui rappelait les jours de gloire des insurrections populaires de 1789, les marcheurs épinglèrent des rubans tricolores sur leurs chapeaux et leurs bonnets et portaient des slogans faisant écho à leurs demandes de pain et de constitution.
Insurrection du 1er prairial
C'est le 1er prairial an III du nouveau calendrier républicain que les citoyens affamés de Paris descendirent sur la Convention. Ils furent rejoints par des détachements de la Garde nationale, provenant pour la plupart des quartiers radicaux de Saint-Antoine et de Saint-Marcel. Les premiers insurgés qui arrivèrent aux Tuileries furent accueillis par les gourdins et les fouets des muscadins, des voyous habillés de façon élégante qui se firent un devoir de frapper les Jacobins et les sans-culottes. Cela eut le même effet que d'enfoncer un nid de frelons, et en début d'après-midi, des milliers d'insurgés avaient encerclé la Convention. Le chroniqueur susmentionné nota que "tout le monde était d'humeur massacrante" (Doyle, 295).
Finalement, la foule commença à pénétrer dans le palais à proprement dit. Ils furent accueillis par un député de la Convention, Jean-Bertrand Féraud, qui les exhorta à rentrer chez eux. En réponse, quelqu'un tira sur Féraud et des membres de la foule se mirent au travail pour scier sa tête et la fixer au sommet d'une pique. La foule fit alors irruption dans la salle où siégeait la Convention. Tandis que les insurgés brandissaient leur trophée macabre à la face du président de la Convention, leur liste de revendications s'allongeait pour inclure la libération des patriotes jacobins emprisonnés qui avaient été arrêtés après la chute de Robespierre. Ils demandèrent également l'arrestation des émigrés royalistes et des Thermidoriens qui avaient persécuté les Jacobins avec tant de vigueur. Ces demandes furent même reprises par certains députés de la Convention nationale ; 11 députés de la Montagne (que l'on appelait désormais par dérision la "Crête", puisqu'il en restait si peu) se rangèrent du côté des sans-culottes. S'il y avait une chance pour la Montagne de reprendre le pouvoir, c'était bien celle-là.
Pourtant, ces 11 députés scellèrent leur destin avec leurs propres mots. Plus tôt dans la journée, la nouvelle de l'insurrection en cours avait provoqué le déploiement de soldats loyaux à la Convention. A présent, ces soldats s'étaient rassemblés à l'extérieur de la Convention, attendant l'ordre d'avancer. Il fallut un certain temps avant que l'ordre ne soit finalement donné; certains ont depuis émis l'hypothèse que ce retard était intentionnel, afin de donner aux députés de la Montagne suffisamment de temps pour s'incriminer. Une fois l'ordre donné, cependant, les soldats l'exécutèrent rapidement. À minuit, le palais des Tuileries avait été vidé de tous les insurgés ; bien qu'il y ait eu quelques violences, les soldats les dispersèrent sans tirer un seul coup de feu.
Bras-de-fer
Bien entendu, l'insurrection ne serait pas étouffée aussi facilement. Aux premières heures du 21 mai, les chefs sans-culotte lancèrent des appels au mécontent district de Saint-Antoine, qui répondit en envoyant davantage de gardes nationaux équipés de canons pour renforcer l'insurrection. Avec ces renforts, les insurgés revinrent aux Tuileries; en milieu d'après-midi, leur nombre passa à 20 000. Ils firent face à 40 000 soldats et autres loyalistes de la Convention qui défendaient les Tuileries. Cependant, ces défenseurs n'étaient pas tous fiables ; tout au long de la journée, des dizaines de soldats désertèrent leur poste et rejoignirent en douce l'insurrection. En cas de bataille, les défenseurs étaient tout aussi susceptibles de fuir ou de rejoindre l'ennemi que de rester debout et de se battre.
Pour cette raison, la Convention hésita à lancer une bataille. De la même façon, les insurgés étaient tout aussi désireux d'éviter un combat, sachant qu'ils étaient largement inférieurs en nombre et en armement. Par conséquent, chaque camp resta sur ses positions, aucun ne voulant faire le premier pas. Après que cette confrontation ait duré un certain temps, la Convention nationale sembla tendre une branche d'olivier et annonça qu'elle accepterait de recevoir la requête des sans-culottes. Soulagés, les insurgés redemandèrent du pain et la Constitution de 1793. Apaisés par les promesses des députés d'examiner ces questions, la colère des insurgés s'estompa. Le soir, la plupart d'entre eux étaient rentrés chez eux.
À cet instant, les sans-culottes avaient vacillé; l'élan qu'ils avaient abandonné en rentrant chez eux ne serait jamais récupéré. Presque aussitôt que les insurgés cessèrent de représenter une menace immédiate, la Convention brûla tous les procès-verbaux des votes qui avaient promis du pain aux sans-culottes, affirmant qu'une telle décision avait été prise sous la contrainte et n'avait donc aucune valeur juridique. Les 11 députés montagnards furent arrêtés, accusés non seulement d'avoir profité de l'insurrection mais aussi de l'avoir planifiée (cette dernière affirmation n'était pas fondée). L'insurrection terminée et la menace des quelques montagnards restants neutralisée, la Convention thermidorienne s'engagea dans la voie de la vengeance pour s'assurer qu'elle ne serait plus jamais confrontée à un grave soulèvement sans-culottes.
Représailles
Le 22 mai, au lendemain de la dispersion de l'insurrection, la Convention ordonna aux troupes commandées par le général Jacques-François Menou d'assiéger le quartier déloyal de Saint-Antoine. Les soldats furent rejoints par des escouades de muscadins, toujours heureux de donner une bonne raclée aux sans-culottes; les autres sections de Paris, sommées de joindre leurs gardes nationales aux soldats de Menou en signe de loyauté, furent plus réticentes à participer à cette action purement punitive.
Les muscadins, trop enthousiastes, chargèrent les barricades de Saint-Antoine avant que les réguliers ne soient mobilisés et furent repoussés. Plus tard dans la journée, des ouvriers de Saint-Antoine attaquèrent un groupe de policiers en train d'arrêter l'un des assassins de Féraud, et libérèrent l'homme. Mais, comme la veille, personne n'avait envie de recourir à une véritable bataille, et le général Menou annonça que la Convention serait satisfaite si Saint-Antoine acceptait de livrer les hommes qui avaient tué Féraud et de se désarmer. Si cela se produisait, il n'y aurait plus d'actes de représailles. À contrecœur, la section accepta. Elle se rendit et démolit ses barricades. Les tueurs de Féraud furent arrêtés et promptement guillotinés.
Une fois encore, la Convention ne tint pas sa promesse; dans les jours qui suivirent, 3 000 personnes furent arrêtées pour leur participation présumée à l'insurrection. Le 23 mai, une commission spéciale fut mise en place pour juger 132 des meneurs présumés, dont les 11 députés montagnards. Finalement, seuls 19 hommes furent condamnés à mort, dont les assassins de Féraud, les soldats qui avaient rejoint l'insurrection et 6 des Montagnards. Dans un dernier acte de défi, quatre des députés condamnés tentèrent de se donner la mort alors qu'ils étaient escortés hors de la salle d'audience, en se poignardant avec des couteaux dissimulés. Trois d'entre eux réussirent ; le quatrième fut guillotiné avec les deux autres députés. Les 6 montagnards condamnés devinrent des héros dans le panthéon jacobin et furent appelés les "martyrs de Prairial".
Avec la fin du soulèvement de Prairial, ce fut la fin du pouvoir sans-culotte dans la Révolution française. Une force qui avait autrefois mis un royaume à genoux fut étouffée le 21 mai 1795, par les législateurs bourgeois qui s'étaient récemment proclamés leurs porte-parole. La Montagne, qui n'avait plus de pouvoir réel depuis la chute de Robespierre et la fin de la Terreur, continua de se morfondre après sa déchéance, ayant laissé passer sa chance de reprendre le contrôle de la Révolution. Quant aux fameuses journées révolutionnaires, elles étaient bel et bien terminées; la révolte du 13 vendémiaire (5 octobre 1795) prétendrait perpétuer l'héritage de l'insurrection populaire, mais il s'agissait d'un soulèvement royaliste qui n'entrait pas dans la même catégorie que les journées républicaines, qui ne reviendraient qu'avec les révolutions de 1830 et 1848.
L'un des legs les plus importants de l'insurrection ratée fut qu'elle condamna la Constitution de 1793, qui était désormais considérée comme un point de ralliement pour la rébellion. Les Thermidoriens mirent officiellement au rebut la Constitution des Jacobins qu'ils jugeaient inapplicable dans la pratique, et se mirent au travail pour élaborer leur propre Constitution de l'an III (1795), plus conservatrice. Entrée en vigueur le 22 août, cette constitution conduisit à l'établissement du Directoire français et resta en place jusqu'au coup d'État du 18 Brumaire qui mit fin à la Révolution française en novembre 1799.